samedi, mai 31, 2008

TARZAN, LA RENCONTRE AU PARC DISNEYLAND: Entretien avec Christine Mellet, Metteur en Scène Junior

"Deux mondes, une seule famille": tel est le thème bien connu -écrit par Phil Collins- du long-métrage d'animation Tarzan, réalisé par Kevin Lima et Chris Buck pour les studios Disney.
Tel est également le thème de Tarzan, la Rencontre, l'un des spectacles les plus appréciés du Parc Disneyland, donné chaque printemps et été au Chaparral Theater de Frontierland depuis 9 ans.
Comme son titre l'indique, c'est l'histoire de la rencontre entre le monde des humains et le monde des gorilles, celle de l'intégration douleureuse de Tarzan, puis celle de Jane, jusqu'à ne faire qu'un avec la jungle.

Mais cette année, ce thème est encore plus d'actualité, suite à l'arrivée de Christine Mellet, nouvellement promue Metteur en Scène Junior, et qui dirige désormais ce spectacle. Sous son impulsion, il ne s'agit plus seulement de la rencontre et de la fusion du monde des humains et du monde des animaux, mais également du monde de la danse et du monde de la gymnastique. Jamais auparavant le mélange n'avait été poussé aussi loin, et toujours dans l'esprit du film.

C'est de cette nouvelle et passionnante approche que Christine Mellet a bien voulu nous parler...



Quel a été votre parcours avant de devenir metteur en scène junior à Disneyland Resort Paris?
Cela fait très longtemps que je travaille à Disneyland Resort Paris. Cela fait même quinze ans! J'ai commencé comme danseuse et j'ai fait à peu près tous les spectacles du parc. Ensuite, on m'a très vite proposé d'être "dance captain", c'est-à-dire le répétiteur d'un spectacle. Puis, j'ai été assistant chorégraphe et chorégraphe pour certains petits spectacles. Ensuite, j'ai assisté des metteurs en scène et depuis le 1er janvier 2008, je suis metteur en scène junior. Cela veut dire qu'il y a maintenant trois metteurs en scène senior et quatre metteur en scène junior. Avant cela, j'ai fait de la danse classique mais très vite, ma morphologie a fait que je me suis dirigée vers le jazz.

C'est donc vous qui dirigez maintenant Tarzan, la Rencontre, un spectacle que vous connaissez bien, je crois.
En fait, j'ai eu beaucoup de chance car j'ai fait la création de ce spectacle. A l'époque, j'étais répétiteur et c'était Kat De Blois qui dirigeait ce spectacle avec le metteur en scène américain Reed Jones. Comme on dit, j'ai un peu "essuyé les plâtres" car c'était quelque chose de vraiment nouveau. C'était la première fois que nous travaillions avec des gymnastes, ce qui veut dire qu'il nous a fallu une période d'adaptation. C'est la raison pour laquelle je ressens quelque chose de très spécial par rapport au fait que c'est le premier spectacle que je mets en scène. Je suis très fière qu'on me fasse confiance pour gérer toute cette équipe.

Comment se compose cette équipe?
Nous avons 18 acrobates garçons, 7 acrobates filles, 10 danseurs, Tok, deux chorégraphes, trois coaches –deux garçons et une fille-, ce qui fait une grosse équipe.

Quand vous avez pris les rênes de ce spectacle, comment s'est déroulé le passage de flambeau d'un metteur en scène à l'autre?
Je dois respecter l'intégrité du spectacle, son décor et son histoire tel qu'il a été écrit au départ d'autant plus que celui-ci est tout particulièrement plébicité par nos visiteurs. C'est d'ailleurs le spectacle qui a la plus haute satisfaction depuis deux ans sur les deux parcs! C'est la raison pour laquelle il vient d'ouvrir pour la neuvième année! Mais je peux apporter ma touche personnelle au niveau des chorégraphies et de la mise en scène.

Justement, qu'avez-vous apporté au spectacle original?
Au départ, le show a été proposé avec seulement quelques chorégraphies, et ce dans une certaine énergie. Au fur et à mesure des années, le spectacle a évolué et nous avons pu engager des gymnastes et des danseurs d'un niveau de plus en plus élevé, ce qui nous a ouvert de nouvelles possibilités. Aujourd'hui, j'ai voulu équilibrer la gymnastique et la dance. J'ai deux chorégraphes. Un chorégraphe aérien et un chorégraphe pour les danseurs et tout ce qui se passe au sol. De mon côté, en tant que metteur en scène, j'explique ma vision de telle ou telle scène et c'est aux chorégraphes de me proposer différentes options parmi lesquelles je dois choisir en fonction de ce que j'ai imaginé.


Là où des spectacles comme C'est Magique!, auquel vous avez participé, proposaient des chorégraphies relativement classiques, là, c'est une approche résolument moderne que vous nous proposez.
Exactement. Quand Kat De Blois m'a permis de diriger Tarzan, la Rencontre, je me suis beaucoup inspirée du Cirque du Soleil. Je suis très admirative de ce qu'ils arrivent à faire faire à des gymnastes et de la façon dont ils les incluent dans leurs spectacles. Ce n'est pas seulement de la gym. Ils participent totalement au spectacle. Et c'est un peu cela que j'ai voulu avoir sur Tarzan, La Rencontre. Pourquoi ne pas mélanger les gymnastes et les danseurs et faire en sorte qu'à un moment donné on ne sache plus qui est qui? Pour cela, j'ai fait appel à Christophe Bochard, qui a fait les chorégraphies de High School Musical 2 et qui est vraiment dans la même énergie que moi. La première chose que je lui ai dite, c'est " je veux que les chorégraphies aillent bien au gymnastes, et pas aux danseurs. Le but, c'est que les gymnastes soient à l'aise." C'est la raison pour laquelle il a imaginé des choses vraiment très modernes, vraiment "dans le sol". Et à partir de ce que pouvaient faire les gymnastes, nous avons décliné les mouvements des danseurs. Bien évidemment, dans les passages "danseurs", on force un peu plus, mais je voulais vraiment que les deux soient aillent vraiment ensemble.

Quelle fut l'influence du dessin-animé original dans votre approche du spectacle?
Déjà, la musique est géniale. J'adore Phil Collins et Vasile Sirli a su en faire une magnifique adaptation, du "sur mesure", tout en crescendo, qui apporte un rendu très différent du spectacle de Floride, qui était live. Et sur le plan visuel, je me suis beaucoup inspirée du dessin animé pour donner mes indications à Tarzan et Jane et leur demander de se rapprocher le plus possible des attitudes et des positions du film de sorte que les visiteurs qui l'ont vu puissent identifier tout de suite les personnages et faire le lien avec le dessin-animé. Il faut croire que cela marche car nous recevons régulièrement des dessins d'enfants qui nous montrent qu'ils ont très bien compris notre spectacle, et notamment que nos danseurs incarnent en fait des singes. Il faut savoir que, en raison du format de Tarzan, la Rencontre, il faut trouver des moyens de nous faire comprendre très vite. C'est ainsi que j'ai voulu amener un peu de la démarche des singes du film chez nos gymnastes et nos danseurs. Si ce n'est pour Tarzan et Jane, le mot d'ordre sur scène, c'est que tous sont des singes! Je pense d'ailleurs que nos visiteurs apprécient que l'on soit aussi proche du dessin-animé. C'était également le cas sur d'autres spectacles auxquels j'ai participé comme Disney Classics, The Music and the Magic, avec cet enchaînement de tableaux directement inspirés des films d'animation. J'aimerais d'ailleurs beaucoup revenir à ce genre de spectacle.

La lumière est également très proche de celle du dessin-animé.
En effet. Nous les avons légèrement modifiées cette année afin de nous en rapprocher, avec beaucoup plus de tons de jaune, ce qui apporte une ambiance beaucoup "cartoon" à notre spectacle.

L'interactivité est toujours très présente!
Elle a été envisagée dès le départ avec Reed Jones. C'est un peu notre marque de fabrique ici à Disneyland Resort Paris. Elle a toujours fonctionné, les enfants réagissent toujours très bien. Je pense que cela tient pour beaucoup à l'énergie que transmettent nos artistes sur scène, accompagnés par Tok!

A quoi ressemble la journée de l'équipe de Tarzan, la Rencontre?
Ils arrivent à 11 heures. Ils ont un gros échauffement d'au moins ¾ d'heure de réveil musculaire. Ensuite, on s'échauffe par rapport à chaque activité: acrobates, danseurs et aériens. Suit alors une mise en place du spectacle. Cela veut dire que l'on recale bien les choses et notamment les nouveautés, comme lorsque quelqu'un doit occuper une nouvelle place. Puis commence la journée proprement dite avec les spectacles qui s'enchaînent, avec de nouveaux échauffements quand il y a de gros breaks entre les shows.

Je suppose qu'avec un tel parcours sur Tarzan, la Rencontre, les souvenirs ne manquent pas!
Absolument. Chaque jour apporte son lot de surprises. Tenez, hier, il faisait très froid, et à la fin de la dernière représentation, des gens du public sont venus vers la régie pour leur demande de transmettre leurs remerciements aux artistes et leur dire: "chapeau" car malgré le froid, le spectacle était génial. C'est notre plus belle récompense!

Un grand merci à Christine, Aurélie et Nathalie, ainsi qu'à l'équipe de Tarzan, la Rencontre.

vendredi, mai 23, 2008

HIGH SCHOOL MUSICAL 2 AUX WALT DISNEY STUDIOS: Entretien avec le directeur musical Robert Fienga

Nous avons déjà eu le plaisir de recevoir Robert Fienga, orchestrateur, arrangeur et chef d'orchestre de Disneyland Resort Paris, dans nos colonnes, à l'occasion du lancement du 15e anniversaire du parc.
Il nous revient aujourd'hui avec le tout nouveau spectacle des Walt Disney Studios, High School Musical 2 dont il est le directeur musical.
L'énergie et le talent sont toujours au rendez-vous, et c'est un musicien heureux que nous avons retrouvé, heureux de prolonger l'aventure High School Musical initiée l'année dernière, avec une équipe soudée et dynamique!

Pouvez-vous nous présenter le nouveau spectacle des Walt Disney Studios, High School Musical 2?
Nous retrouvons cette année une partie de l'équipe de l'année dernière, qui était déjà très soudée. Il est certain que High School Musical 2 est plus difficile que High School Musical on Tour. Les chansons sont très modernes, très pop et les voix de garçons sont très haut perchées. On va jusqu'au registre extrême du ténor. Après, j'aime encore plus ces chansons car je trouve que les styles sont encore plus diversifiés, du pop-rock au funk en passant par le RnB et le Ska, et les arrangements plus sophistiqués, ce qui rend les choses plus compliquées pour notre mix sur scène. Il y a moins de place pour, comme on dit, "poser les voix" sur le mix. Si vous écoutez le 1 et le 2 d'affilée, vous vous rendrez compte de cela, que c'est beaucoup plus moderne. On garde ce son de marching band de lycée qui est en quelque sorte la signature sonore de High School Musical mais avec un sound design beaucoup plus élaboré.

Comment avez-vous reçu, puis adapté les arrangements venus de Floride?
Nous avons eu beaucoup de plaisir à découvrir ce matériel. A partir de là, nous nous sommes attelés à ce que les chansons puissent être bien chantées et donc à répartir et diviser toutes les parties vocales pour nos quatre chanteurs (sachant qu'ils ne sont que trois à Walt Disney World). Et puis, il y a cette idée de "package" dont je vous parlais, qui impose de s'adapter aux possibilités vocales de nos artistes. S'il ne s'agissait que de chanter, il n'y aurait pas besoin d'adaptation. Mais il faut à la fois chanter, danser et interagir avec le public. De plus, les anglais doivent parler français et les français doivent parler anglais car le lien avec le public est fondamental dans notre spectacle. Ce qui veut dire qu'à un moment donné, il faut faire des concessions et c'est là qu'arrivent les difficultés car il faut faire intervenir plusieurs techniques et plusieurs registres de voix. Il faut pouvoir avoir une voix de gorge très puissante, tout en ayant la légéreté et la souplesse d'une voix de tête ou de falsetto pour tout ce qui est "vibes" du style moderne d'aujourd'hui. Nous avons donc évalué le potentiel de notre cast afin de nous adapter à eux. Déjà, du fait que nous avons quatre solistes, les choses doivent être plus divisées que sur le spectacle américain. Cela veut dire qu'aux Etats Unis, il y a très souvent une fille pour la voix du haut tandis que les garçons sont divisés en deux. Chez nous, nous avons fait deux voix de filles et deux voix de garçons. Parfois, on double la voix du haut. Nos chanteurs chantent à quatre voix dans le meilleur des cas, mais quand ils ont beaucoup à bouger, ils ne peuvent plus garder la juster. C'est dans ces cas-là que je simplifie l'harmonie pour assurer un équilibre entre la qualité vocale et la présence scénique. On privilégie toujours l'efficacité sur la sophistication.


En quoi consiste votre travail, en tant que directeur musical des deux spectacles High School Musical?
Tout commence par les auditions. Cette année, c'était à Paris et à Londres. Et à partir de là, une fois que le cast a été évalué et quand nous avons déterminé les lignes de force de ce que nous voulions faire pour chaque chanson, en collaboration avec Katy, nous proposons nos solutions au cast pour voir comment ils réagissent. J'interviens donc principalement en pré-production, en tant que directeur musical du spectacle, pour gérer toutes ces questions pratiques de mise en place du spectacle et d'élaboration de la bande-spectacle. Concrêtement, mon rôle est d'évaluer les modifications à apporter en matière de mixage des instruments et des chœurs de la bande pour s'harmoniser avec la performance de nos chanteurs. Puis j'interviens lors des répétitions sur scène. Là, mon rôle est de recevoir le retour des artistes qui me font part de leurs problèmes techniques et je fais le lien avec l'équipe audio. Nous avons un système audio qui associe le char et les parade poles, les haut-parleurs du parc et c'est à moi d'aider à équilibrer cet ensemble pour avoir la puissance qui vienne du char, temporisées par les parade poles. Une autre difficulté vient du fait que nous avons deux arrêts, en deux endroits différents, avec une acoustique différente pour chaque lieu. Au niveau du Stunt Show, le son a un effet "billard": il tape un peu partout avant de revenir, mais surtout, il n'a pas de largeur au niveau de la diffusion. Par contre, devant la Tour de la Terreur, il y a beaucoup plus de largeur et rien qui empêche le son de voyager correctement; il n'y a pas de retour. La difficulté, notamment quand le son revient, c'est d'avoir un bon équilibre entre la bande et les voix. Dans cette acoustique très particulière, les instruments sont privilégiés. Il faut donc ajuster le mixage des voix pour qu'elles soient bien perçues par le public.

Ces changements d'acoustiques doivent également avoir un impact sur l'interprétation des artistes.
C'est vrai, et c'est la raison pour laquelle nous privilégions toujours le port du "ear-monitor", deux oreillettes que portent nos chanteurs. Avant de monter sur scène, chaque chanteur fait une balance de ear monitor. Ils vont voir l'ingénieur du son qui leur envoie la bande, ils chantent tous les quatre et nous disent s'il y a trop de Marcy, pas assez de Zack, pas assez de musique. Pour ma part, je suis là à tous les rouages du spectacle pour mettre une goutte d'huile d'une certaine façon et pour faire en sorte que les choses avancent sur tous les plans.




Comment travaillez-vous avec la coach vocale Marina Albert?
Nous formons une équipe qui fonctionne très bien dans la mesure où nous ne marchons pas sur les plattes-bandes de l'autre. Et puis, nous avons des façons différentes de travailler, ce qui fait que nous sommes très complémentaires. Moi, je travaille très rarement avec la bande-spectacle; j'aime bien avoir les chanteurs autour du piano. J'en ai retiré beaucoup de plaisir sur le plan humain car c'est très agréable de travailler avec des jeunes comme cela, pleins de talent et d'énergie. Le travail au piano permet vraiment d'aller dans le détail ou à l'inverse de voyager musicalement avec eux.

Ce nouveau spectacle s'inscrit dans le prolongement des célébrations du 15e anniversaire de Disneyland Resort Paris. Comment vivez-vous cela?
C'est vraiment magique! Et puis, c'est l’occasion de regarder en arrière et de voir tout ce que nous avions pu réaliser en 15 années. Quelque part, nous avons commencé à laisser une empreinte unique dans l’histoire de Disneyland et il me semble que c’est là le plus important.

Merci à Robert, Aurélie et Nathalie!

vendredi, mai 16, 2008

HIGH SCHOOL MUSICAL 2 AUX WALT DISNEY STUDIOS: Entretien avec Katy Harris et Françoise Baffioni, metteur en scène et metteur en scène junior

Les millions de fans de High School Musical se sont à peine remis du dernier succès diffusé sur Disney Channel, que Disneyland Resort Paris donne vie au film avec une nouvelle fête de rue interactive et très animée dans le cadre de la fête du 15è Anniversaire continue en grand !
Gagnés par la « Wildcat Fever », les visiteurs découvrent une troupe de danseurs dynamiques et talentueux qui les invitent à danser et chanter sur les nouveaux tubs de High School Musical 2.
Cette toute nouvelle version live qui s'inspire de ce film entraîne le public dans une fête très rock avec un grand finale dansé sur la musique du dernier succès de High School Musical 2 : All for One, ainsi que d'une reprise de la chanson originale We're All in This Together que reconnaîtront les fans du premier film...où tout a commencé.

Rendez-vous avec les deux créatrices de ce spectacle à succès, la Metteur en Scène Katy Harris, ainsi que la Metteur en Scène Junior Françoise Baffioni.

Go Wildcats!

Quel est le concept de High School Musical 2, la suite de High School Musical On Tour?
KH: En fait, cette année, les étudiants de East High sont venus passer leurs vacances en France, et parmi eux, certains ont décroché un job d'été et doivent travailler tandis que les autres ont bien l'intention de passer des vacances cool à faire du sport. C'est ainsi que l'on va retrouver un tableau dans lequel tout le monde va aider les travailleurs et une autre dans lequel le groupe va s'amuser en jouant au base ball!

Françoise, en quoi consistent vos nouvelles fonctions sur cette production?
FB: En tant que metteur en scène junior, je peux amener de nouvelles idées sur la production. Avec Katy, nous nous sommes réparti les tâches. Elle s'occupe plutôt de la mise en scène tandis que je m'occupe plus particulièrement de la chorégraphie. Nous sommes très complémentaires. D'ailleurs, nous avons l'habitude de travailler ensemble. C'est juste la façon d'amener les idées qui change aujourd'hui.

Comment avez-vous débuté à Disneyland Resort Paris?
J'ai débuté en tant que danseuse sur le spectacle C'est Magique! en juillet 1992.



Comment s'est passée l'adaptation de ce deuxième opus de High School Musical?
Un peu dans le même style. Nous sommes partis cette fois-ci en Floride, à Walt Disney World. Il faut savoir que les deux parcs américains ont lancé High School Musical 2 et comme l'année dernière nous étions allées en Californie pour préparer le premier spectacle, nous avons décidé cette année de travailler avec les équipes de Floride car c'est toujours très intéressant de collaborer avec d'autres personnes. Nous sommes partis à trois pour aller voir leur spectacle, apprendre leur chorégraphie avant de l'adapter à notre parc. Le fait est que nous avons plus de chanteurs qu'eux tandis qu'ils ont plus de danseurs que nous. Il fallait également adapter les textes en français afin de jouer dans les deux langues. Nous avons donc repensé la mise en scène pour notre cast. Nous avons la chance ici d'avoir des danseurs professionnels –alors qu'aux Etats-Unis, ce sont les artistes qui participent à la parade qui danse dans leur spectacle.

FB: Cela nous a vraiment permis de nous faire plaisir, d'élaborer un peu plus chorégraphiquement et d'avoir une liberté supplémentaire.

KH: De plus, en Europe, il y a un peu plus d'influence hip hop, ce qui fait que notre spectacle parle un peu plus à nos visiteurs de ce point de vue-là. Cela contrebalance le fait que High School Musical est très marqué par la culture américaine. Dans High School Musical on Tour, il s'agissait en effet de cheerleaders et de basket ball et dans High School Musical 2, nous avons le base ball. Tous les ados américains connaissent ce sport et y jouent au lycée. Il a donc fallu, tout en restant fidèle à l'esprit original du spectacle et du film, faire en sorte que notre spectacle parle à nos visiteurs venus des quatre coins de l'Europe.

Comment êtes-vous parvenues à créer ce lien avec le public européen?
FB: Tout comme sur HSM1, par l'interactivité. Mais là où, sur le premier opus, cette interactivité s'opérait sur le tableau consacré au basket ball, cette fois, elle se déroule au niveau de la scène de la cuisine, car tout le monde doit aider nos héros en manipulant les casseroles, les cuillères en bois et autres ustensiles de cuisine.




Qu'en est-il de ce nouveau char?
KH: En fait, c'est le même char que l'on a habillé autrement pour High School Musical 2. Depuis le 12 avril, nous jouons les deux spectacles dans la même journée. High School Musical On Tour est donné deux fois le matin et High School Musical 2 est donné deux fois l'après midi. Et entre les deux, on réhabille le char en changeant la décoration, les accessoires, les costumes des acteurs pour ressortir l'après midi avec un char totalement relooké!

Comment avez-vous adapté les chorégraphies du film?
Certains mouvements-clefs sont directement inspirés du film. D'un autre côté, nous ne bénéficions pas des nombreuses caméras et des effets de réalisations que le cinéma et la télévision permettent. Cela implique donc un gros travail au niveau visuel avec des effets pratiquement à 360°.

FB: En fait, c'est un véritable travail d'équipe. Je collabore d'un côté avec Katy au niveau de la mise en scène, et dans le même temps, je supervise le travail de notre chorégraphe, Christophe Bochard et je vois avec lui ce qui fonctionne ou pas par rapport à notre histoire. Et on se rejoint tout à fait.


Comment se sont déroulées les répétitions?
KH: Nous avons travaillé d'abord en studio, puis de nuit dans le parc. Début avril, nous avons travaillé ici, aux Walt Disney Studios de 22heures jusqu'à 5 heures du matin trois nuits d'affilée.

FB: D'ailleurs, nous avons eu la chance d'avoir des nuits pas trop froides, ce qui fait que nos répétitions sur site se sont très bien passées.



Une fois que le spectacle est lancé, comment se déroule une journée pour les artistes de High School Musical?
KH: Nos artistes commencent le matin avec un échauffement vocal et physique puis ils enchaînent avec les spectacles, dans la mesure où c'est la même équipe.

FB: Il est vrai que c'est dur d'enchaîner tout cela, mais je peux vous dire que nos artistes sont très heureux. Nos spectacles sont intéressants à la fois vocalement et chorégraphiquement, et plus encore notre nouveau spectacle.

KH: Je dois dire que j'entends ces musiques depuis plus de deux mois et au lieu de m'en lasser, je les apprécier de plus en plus et je découvre sans cesse des choses nouvelles. Elles sont d'une richesse étonnante!

Quel matériel sonore avez-vous utilisé?
Ce sont les bandes américaines que nous avons remonter quelque peu car leur spectacle est un peu plus long du fait qu'ils font moins de spectacles que nous dans la journée. Par exemple, il n'ont qu'un stop, alors que nous en avons deux. Avec tout ce qui se passe en ce moment aux Walt Disney Studios, nous ne pouvions nous permettre de prolonger nos représentations au delà de 11 minutes. C'est la raison pour laquelle nous avons édité un tout petit peu le dernier tableau, We're All In This Together.

FB: Il faut dire que c'est quelque chose de très spécial ici car c'est la chanson qui fait le lien entre les deux spectacles, celui du matin et celui de l'après-midi, chose qui n'existe pas aux Etats-Unis, où ils n'ont que High School Musical 2.



Comment on a pu le voir lors de l'événement presse du 5 avril dernier, cette deuxième année de célébration ne s'enrichit pas seulement de nouvelles attractions, mais également de nouveaux spectacles!
FB: Nous avons en effet une dynamique vraiment très intéressante et c'est un plaisir de travailler dans ces conditions!

Comment les choses se passent-elles côté coulisses avec tous ces jeunes artistes?Globalement, il y a une atmosphère très positive qui se dégage de cette troupe. Ils vont vivre six mois ensemble, d'où l'importance que le courant passe bien Il y a d'ailleurs des artistes de l'année dernière qui sont restés. S'ils s'amusent, alors cette énergie passera au niveau du public, et c'est cela qui fait que le spectacle marche aussi bien!

Un grand merci à Katy, Françoise, Aurélie et Nathalie!

vendredi, mai 09, 2008

L'HOMMAGE DE L'AUTEUR CHRISTIAN RENAUT A OLLIE JOHNSTON (31 oct. 1912 - 14 avril 2008)

Ollie Johnston, le dernier des Nine Old Men, nous a quittés. On lui doit entre autres l'animation de Pinocchio, de la Symphonie Pastorale (Fantasia), Bambi enfant, Pan-Pan, Pierre & le Loup, Alice et le Roi de Coeur, M. Mouche, Lady, les trois Bonnes Fées de La Belle au Bois Dormant, Pongo, Perdita, Merlin, Moustique, Archimède, Baloo, Bagheera, Mowgli et la jeune fille, Oncle Waldo, Prince Jean, Triste Sire, Orville, Bernard, Bianca, Rufus, Penny, Winnie, Porcinet, Rox et Rouky enfants, Chef et Vixie.

Pour lui rendre hommage, nous avons choisi de laisser la parole à Christian Renaut, l'auteur de De Blanche-Neige à Hercule et des Héroïnes Disney dans les Longs-Métrages d'Animation (Dreamland), deux ouvrages de référence sur les dessins-animés Disney, qui l'a bien connu. Au travers d'un émouvant souvenir personnel, il évoque ce que l'artiste pouvait représenter, mais également toute l'humanité de cette légende au grand coeur.


"On se doutait que cela allait arriver un jour ou l'autre, étant donné l'âge d'Ollie, mais cela n'enlève en rien la douleur. Je fais tout simplement partie des nombreuses personnes qui, à un moment donné, ont eu l'opportunité de rencontrer Ollie plusieurs fois, que ce soit en France où aux Etats-Unis. Quand j'ai fait sa connaissance, je ne voyais que l'animateur Disney qui m'avait tant ravi avec ses dessins. Mais très vite, j'ai appris à connaître l'homme et je me suis mis à respecter non seulement le grand artiste mais aussi l'être humain. De tous les artistes Disney que j'ai croisés, il était assurément celui dont je me sentais le plus proche, tout comme Frank (Thomas), mais d'une manière différente, et je suis heureux d'avoir ici l'occasion de raconter une histoire que je n'ai jamais rapportée dans mes livres, l'histoire d'un des jours les plus mémorables de mon existence!
Grâce à mon ami Philippe Videcoq, qui a beaucoup fait pour moi en me présentant, entre autres, à la Walt Disney Company, j'ai eu la grande chance de pouvoir rencontre les deux animateurs et leurs épouses, ainsi que Doug, le plus jeune fils de Frank, à Paris. Je pouvais à peine articuler tant j'étais ébloui par de telles légendes, et je me suis dit que moins j'en disais, plus je pouvais les écouter. C'était sur l'esplanade devant Notre Dame, avant qu'elle ne devienne le décor d'un long-métrage d'animation Disney –puisque nous étions en 1987.

A un moment, Frank a dit que son épouse et lui allaient rester un peu plus longtemps à Paris avec leur fils qui y était étudiant et Ollie a répondu que, pour leur part, ils allaient aller en Bretagne -qui se trouve être la région où je vis- pour visiter notamment le Mont St Michel. Là, je n'ai pu m'empêcher de dire que j'étais de la région et je leur ai demandé comment ils comptaient s'êcher de dire que j'étais de la région et je leur ai demandé comment ils comptaient s'y rendre. Ils m'ont répondu que la majeure partie de leur voyage avaient été organisée, qu'ils iraient en train jusqu'à la cité corsaire de St Malo et qu'ensuite ils prendraient un taxi ou autre. Ollie avait déjà des difficultés à marcher et j'imaginais combien cela allait être fatigant pour lui. Oserais-je leur proposer de les conduire ce jour là dans la mesure où j'étais disponible? Aurais-je cette audace? Eh oui, nous les Français, nous ne sommes pas aussi directs et simples que les Américains. Finalement, je me suis décidé et j'ai suggéré que ce serait peut être plus facile s'il acceptaient que je les aide en les conduisant en voiture à travers la région, en ajoutant que je la connaissais plutôt bien. Je pouvais même leur montrer des endroits qu'on ne trouve pas dans les guides, comme certaines villes médiévales qui étaient susceptibles de leur "rappeler les petites maisons de Pinocchio". Je m'attendais à n'importe quelle réponse sauf à celle qu'ils m'ont faite: qu'ils avaient peur qu'ils me causent des problèmes et que cela me prenne trop de temps! Ils étaient si modestes qu'ils ne pouvaient pas imaginer que c'était un privilège pour moi!

Après avoir réglé quelques détails supplémentaire, nous avons décidé d'un rendez-vous le lendemain. Et ce lendemain est resté l'un des moments les plus intenses de ma vie: j'ai passé toute la journée avec Marie et Ollie, à parler de Disney, d'art, d'architecture et de toutes sortes d'autres choses. Nous avons déjeuné ensemble et ils m'ont invité à dîner. J'ai pu même entendre Ollie, au bord des larmes, me raconter le dernier jour de Walt au Studio et sa propre réaction quand il a appris la terrible nouvelle de sa mort. Puis ce fut le moment de partir, après avoir conduit Ollie somnolant quasiment sur mon épaule –ce qui faisait encore rire Marie des années après!



Quelques temps après, je suis venu les voir à chez eux à Flintridge. Ollie avait organisé une fête et conduisait son train, de telle sorte que je puisse rencontrer d'autres personnes de Disney parmi lesquelle ce véritable gentleman qu'est Howard Green. Et ce soir-là, j'ai été invité à dîner chez eux avec Glen Keane et son épouse! J'ai dû me pincer pour réaliser que j'avais en face de moi deux générations d'animateurs Disney et que je discutais avec eux!

Ce ne sont que quelques souvenirs du temps passé avec Ollie et je suis heureux d'avoir pu rester en contact avec lui si longtemps, de la même façon que je le fais avec Jeannette Thomas.

La préface qu'ils ont écrit pour mon premier livre demeure l'un des plus beaux cadeaux qu'on m'ait jamais fait, mais, au fond de moi, ce jour passé avec Ollie tout près de la ville où je suis né restera à jamais dans mon cœur.

Qu'Ollie repose en paix, qu'il soit remercié pour ce qu'il a apporté à l'animation, et plus encore pour avoir été qui il a été."

Retrouvez cet hommage (en anglais) sur Disney History.
Avec nos remerciements à Christian Renaut.

samedi, mai 03, 2008

STITCH LIVE! AUX WALT DISNEY STUDIOS: Entretien avec l'imagénieur Laurent Cayuela

L'inauguration officielle de Stitch Live! le 5 avril dernier marquait la dernière étape du programme ambitieux de développement de l'offre en matière d'attractions mené par Disneyland Resort Paris. Pour cette quatrième réalisation (après Buzz L'Eclair Bataille Laser, Toon Studio et La Tour de la Terreur), les imagénieurs de Walt Disney Imagineering se sont tournés vers le dernier cri en matière de rencontre et d'interaction avec des personnages Disney, initié en novembre 2004 avec Turtle Talk with Crush au pavillon The Seas With Nemo & Friends d'Epcot, associant les toutes dernières avancées en matière de technologie et l'inattendu d'une rencontre entre un personnage Disney (aussi imprévisible que Stich!) et les visiteurs du parc Walt Disney Studios.
Stitch Live! ouvre ainsi en lieu et place du Television Production Tour de Production Courtyard, au coeur des Walt Disney Television Studios, offrant une visite "mouvementée" des fameux studios de Disney Channel.
Et c'est l'imagénieur bien connu et apprécié de tous Laurent Cayuela, qu'on ne présente plus, qui nous ouvre avec enthousiasme les portes de cette attraction pas comme les autres.

Vous avez l'air très enthousiaste vis-à-vis de Stitch Live!
Stitch Live! est en passe de devenir l'une de mes attractions préférées!



Venant d'un connaisseur comme vous, cela demande des explications!
En fait, quand on pense à Disneyland, on a dans l'idée de venir rencontrer des personnages, que ce soit lors des parades, des différentes rencontres qui peuvent avoir lieu au cours de la journée dans le parc ou encore dans les attractions. Et pour moi qui suis resté très enfant, j'ai toujours eu une pointe de frustration de voir que ces personnages n'étaient exactement comme dans les dessins-animés. Ils surgissent dans la vie réelle, à défaut de nous emmener réellement dans leur monde! Dans Stitch Live!, on va se retrouver face à un écran et c'est le vrai personnage du vrai dessin-animé qui vous parle vraiment! Pour moi, là, la magie est totale parce c'est le vrai Stitch qui est en face de vous, le Stitch qui est dans la télé, et la télé réagit. Je trouve ça trop fort! Et même s'il y a des choses prévues pour se passer au début et à la fin de la rencontre, au milieu, les interactions sont vraiment fonctions des réactions du public. Ce qui fait que vous pouvez aller faire l'attraction vingt fois et chaque fois les interactions prendront un tour différent en fonction des gens qui sont dans la salle. C'est ce qui me fait dire que c'est une des attractions des Walt Disney Studios qu'on aura envie de refaire le plus souvent! Quand Stitch s'adresse à un monsieur dans le public, c'est un moment sans doute un peu inconfortable pour ce dernier au départ, mais cela crée vraiment des moments uniques! A un moment, l'ordinateur dit "on va tous mourir" et un jour, j'ai vu une petite fille au premier rang qui s'est mise à courir pour retrouver ses parents assis derrière et je me suis dit qu'elle était comme moi, à fond dans l'histoire! Elle y croyait! J'ai fait cette attraction pour la première fois il y a deux ans à Hong Kong. C'était bien évidemment en chinois, je n'y comprenais rien et malgré cela, cela m'avait sidéré et j'avais passé un très bon moment! Ce qui me fait dire que si nos visiteurs espagnols, italiens et autres ne vont peut être pas comprendre tous les détails de l'humour verbal, mais l'intensité du personnage, les mimiques, tout cela est tellement expressif qu'ils passeront quand même un bon moment, j'en suis sûr! Pensez: pouvoir parler avec le vrai Stitch! C'est ce qui fait que, pour moi, cette attraction est vraiment fantastique!



Vous évoquiez Hong Kong Disneyland, où Stitch apparaît dans le cadre de Tomorrowland, à Stitch Encounter. Ici, il s'agit des Walt Disney Studios. Comment a-t-il trouvé sa place dans ce nouveau décor, dans cette nouvelle histoire?
Dans notre histoire, c'est Disney Channel qui ouvre ses studios pour montrer ses transmissions par satellite. Mais les choses se gâtent quand les transmissions sont bloquées par un petit alien bleu. Ce qui m'amuse, c'est que, dans les films de science-fiction, on nous explique que, plus on s'éloigne d'un point de transmission plus la transmission va prendre du temps pour nous arriver. Or, nous, nous avons une technologie tellement avancée qu'il n'y a pas de décalage. Stitch est à l'autre bout de la galaxie, mais il réagit tout de suite!



Comment s'est passée la collaboration entre Walt Disney Animation Studios, là où Stitch a été originellement dessiné et Walt Disney Imagineering?
Effectivement, l'animation vient des Walt Disney Animation Studios. A partir de là, il faut savoir que nous avons une société de production spécifique qui s'appelle Theme Park Production qui s'est occupée notamment des décors. Rappelez-vous, quand nous avons développé l'animation des personnages de Crush's Coaster, c'était Pixar qui s'en était occupé également. On revient aux créateurs originaux!



Stitch Live! se situe à quel moment dans la saga de Lilo & Stitch?
On se situe bien évidemment après le Grand Classique et avant Leroy & Stitch dans la mesure où Stitch est toujours poursuivi par Gantu, ce qui fait que nous sommes quelque part dans la série animée.



Fidèle à l'esprit architectural de Production Courtyard, l'esthétique des bâtiments extérieurs de Stitch Live! est restée très "Art Déco". Mais comment s'est passée la rencontre entre ce style des années 30 et le style futuriste lié à Stitch?
Effectivement, sur tous les extérieurs nous sommes restés très "art déco" et dans des couleurs claires et quand on rentre dans le bâtiment, on retrouve les grandes formes propres à ce style, mais avec une esthétique plus sombre et du mobilier et des écrans plus futuristes. On a une sensations proche de celle de Discoveryland, l'idée qu'on se trouve un peu dans un futur qui n'existe pas. On n'est pas dans un dessin-animé, mais dans un univers dérivé d'un dessin-animé. Partant de là, les couleurs sont très importantes. C'est ainsi que, sur le côté de l'écran, les cadrans changent de couleur en fonction de l'humeur de Stitch et des effets, avec le bleu de Stitch, le rouge du danger, etc. C'est donc tout un mur qui s'anime en plus de Stitch. On reste dans des formes très pures, comme de l'Art Déco, mais avec des matériaux plus futuristes.



Stitch Live! a ainsi tout naturellement trouvé sa place dans le nouvel ensemble de Production Courtyard.
En effet, Hollywood Boulevard et Vine Street sont à Production Courtyard avec la Tour de la Terreur et la nouvelle version de la Terrasse Perrier. En fait, quand vous êtes à la Place des Frères Lumières, vous avez un côté qui reste Art Déco traditionnel et tout ce qui a été rajouté avec l'avenue de la Tour est dans un style "Pueblo Déco". Ce qui fait qu'on reste dans de l'Art Déco, mais dans un style antérieur et plus californien. Nous avons donc gardé une unité dans l'Art Déco mais le Streamline Moderne n'est vraiment plus que dans trois bâtiments maintenant. Nous lui avons associé quelque chose de plus riche, de plus décoré, de plus fourni. C'est un grand changement, mais un changement très positif! Mais vous savez, au départ, lors de sa conception, l'attraction de Stitch n'était pas sensée être si importante!


Comment cela?
En fait, Stitch Live! a été développé par la même équipe du département Recherche & Développement de Walt Disney Imagineering et par les mêmes directeurs artistiques qui ont développé Turtle Talk With Crush pour Epcot et Disney's California Adventure et Stitch Encounter pour Hong Kong Disneyland. A l'origine, il s'agissait simplement d'avoir Stitch dans une espèce de petite maison hawaïenne et une interaction qui ne se faisait qu'avec une famille de quatre personnes. Des tests ont donc été faits dans ce cadre et, compte-tenu de la popularité inattendue du scénario et du personnage, ils ont été convaincus de garder Stitch pour un plus grand développement. Et c'est ainsi que sont nées les deux versions de l'attraction.


Pourquoi avoir invité Stitch en France plutôt que Crush, dont l'attraction trône désormais en bonne place à Toon Studio?
Le fait est que, pour un public multilingue comme le nôtre, Stitch avait physiquement des expressions beaucoup plus faciles à interpréter que Crush et le contact est plus naturel, plus immédiat et plus rapide avec cette petite boule de peluche bleue.


Comment s'est passée l'adaptation des dialogues de Stitch en français?
En fait, pour coller le plus possible au personnage animé et au dessin-animé, nous nous sommes très largement inspirés des dialogues du Grand Classique en reprenant des phrases et des expressions-clefs de Stitch que nous avons développé en fonction des interactions que nous souhaitions impulser pour lui. Pour ce faire, mon travail a consisté à valider les textes qui m'ont été soumis.

On a beaucoup entendu parler d'une version espagnole.
J'ai entendu parler de cette rumeur en effet. Le fait est que l'attraction est prévue pour proposer une version française et une version anglaise. Pour l'instant, il n'y a pas d'autre version prévue. Ceci dit, pourquoi pas! C'est une question très ouverte, qui concerne peut-être plus l'opérationnel qu'Imagineering.


Les Walt Disney Studios sont le seul parc au monde à offrir une attraction comme les Walt Disney Television Studios, avec l'idée d'une immersion dans cet univers. Un concept tellement délicat que Stich Live! est la troisième version de cette attraction. Comment s'est construite l'identité très spécifique de ce lieu?
Nous avons effectivement un parc unique au monde, y compris par rapport aux Disney's Hollywood Studios de Floride, et la réception, la façon dont les visiteurs européens voient ce monde du cinéma et de la télévision est en fait beaucoup plus lointaine que ce que les américains connaissent. Donc, nous sommes partis d'un concept peut être trop réaliste avec cette visites des studios de Disney Channel et la découverte du véritable tournage de l'émission Zapping Zone. Mais cette spécificité s'est révélée être un avantage dans le sens où elle nous a en même temps permis d'enrichir l'expérience de nos studios avec de nouvelles façons d'aborder la production télé et la production cinématographique. En restant avec quelque chose de trop formel, trop didactique et trop réaliste, on n'arrivait pas à capter l'attention de nos visiteurs. C'est ce qui fait que Stitch Live! est parfait pour cela car il y a beaucoup de technologie dans cette attraction mais elle est là pour être au service d'une histoire et non pas pour être décrire et décortiquée. De cette manière, nos visiteurs repartent des Walt Disney Studios avec quelque chose d'unique: ils ont été dans de vrais studios, tout en ayant vécu une aventure extraordinaire avec Stitch. C'est le moment unique qu'ils pourront ramener chez eux!

Avec nos remerciements à Laurent Cayuela et Isabelle Chiffaut-Fournier. Credits photos: Disney et Photomagiques. Article réalisé en partenariat avec Dlrp Magic!