vendredi, juillet 30, 2010

LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE EN BLURAY: Entretien avec les réalisateurs John Musker et Ron Clements (Part. 2)

Qu'est ce qui fait un grand film d'animation, selon vous?
Ron Clements; De bons personnages, une grande histoire avec une belle fin, et un monde intéressant dans lequel vous auriez envie de passer une heure et demie. Et enfin, il faut présenter l'ensemble de la façon la plus drôle et divertissante possible.

Quelle est la partie la plus difficile dans la création d'un personnage?
Ron Clements; Les bons personnages sont le coeur et l'âme de ces films. C'est important qu'ils soient réels pour le public, que les gens s'identifient à eux, qu'ils leur rappellent des gens qu'ils connaissent. Ceci est aussi vrai pour les personnages humains que pour les alligators ou les lucioles. Nous voulons que nos personnages aient de la profondeur et du relief, et nous travaillons dur pour atteindre ce but. Cela se passe principalement lors de l'écriture du script et de la mise en place du storyboard. Trouver la bonne voix est aussi extrèmement important. Et enfin, trouver les bons animateurs, eux-mêmes bons acteurs à leur niveau, est essentiel pour créer le personnage.

De qui vous êtes-vous inspirés pour créer vos personnages?
Ron Clements; Beaucoup des personnages sont inspirés de personnes que nous avons rencontrées lors de nos voyages de recherche à La Nouvelle-Orléans. Tiana est fortement inspirée de Leigh Chase, une célèbre restauratrice de La Nouvelle-Orléans, qui a débuté comme serveuse et a fini par ouvrir le fameux restaurant Dookie Chase. Mama Odie est en partie inspirée de Ava Kay Jones, une prêtresse vaudou qui danse avec son serpent, et de Colleen Salley, une conteuse de La Nouvelle-Orléans. Le Dr. Facilier est basé sur le "Bokur" de la Nouvelle-Orléans. Ce sont des personnages solitaires qui se sont détachés de la religion Vaudou pour faire des pactes avec les esprits noirs vaudou, et qui vendent leur magie pour se faire de l'argent. Mais comme Ava Kay nous l'a dit: "Ces sorts magiques ont souvent un contrecoup, car les solutions faciles ne sont pas de vraies solutions".

Comment la collaboration Clements/Musker se passe-t-elle?
John Musker; Quand nous avons commencé le film nous avons commencé par consulter un certain nombre de matériels qui avaient été écrits au cours des années où les studios envisageaient d'adapter "Le prince Grenouille" en version animée. L'un d'eux étaient un version de Dean Welins et Chris Ure, deux artistes qui avaient imaginé une luciole qui tombait amoureuse de l'étoile du berger. Nous avons adoré l'idée et nous avons pensé qu'elle collait bien avec le concept d'un amour si fort qu'il abat tous les obstacles, même les plus impossibles. Nous avons pensé qu'il devait être un personnage Cajun. Quand nous étions à La Nouvelle-Orléans pour préparer le film, nous avons visité le bayou, et notre guide était un cajun édenté qui nourrissait les alligators depuis son bateau. Son nom était Reggie, et nous avons pensé à lui au moment de rédiger le script. Nous avons imaginé qu'il pourrait chanter une chanson mélancolique pour son étoile adorée. Le nom d'Evangeline provient d'un poème de Nathanial Hawthorne, qui parle d'une femme Cajun nommée Evangeline qui était à la recherche de son amour perdu.



Avez-vous eu des plaintes des collègues qui ont été caricaturés?
John Musker; Lorry Shea, la courageuse rousse, se trouvait trop petite, mais elle est petite et cela fait partie de son personnage. En tout cas c'est comme ça que je le vois, et je m'y suis tenu.





La Princesse et la Grenouille marque la création de la toute première princesse Disney afro-américaine.
Ron Clements; Avec du recul, on se rend compte qu'il était effectivement temps. Mais nous n'avons pas réalisé le film dans ce but. John Lasseter a suggéré d'adapter "Le prince Grenouille" à la Nouvelle-Orléans. L'idée que l'héroïne soie afro-américaine a découlé de ce choix, et c'était le cas dès la version que nous avons présenté à John en mars 2006. Nous avons tous pensé que c'était une bonne idée. Mais nous n'avons réalisé l'importance de ce choix pour la communauté afro-américaine que plus tard.


A propos de la communauté afro-américaine, quel genre d'impacts avez-vous remarqué?
Ron Clements; Nous avons été personnellement remerciés par un grand nombre de mamans afro-américaines qui étaient ravies de voir une princesse qui ressemble à leurs filles et à elles sur grand écran. C'était parfois extrêmement touchant, et très gratifiant.


J'ai entendu dire que le fait que Tiana soit la première princesse Disney afro-américaine a eu des impacts sur le titre du film et le nom des personnages. Quelle est la part de vérité?
Ron Clements; La titre original du film était La Princesse Grenouille, et c'était le titre d'un livre pour enfants de E.D. Baker dont Disney a acheté les droits en 2003. Un peu plus tard, nous avons décidé de changer le nom en La Princesse et la Grenouille. Ce n'est pas inhabituel. Beaucoup de nos films ont subi des changements de titre au fur et à mesure de leur développement. Tiana s'appelait Madelyn (surnom Maddy) dans la toute première version. Mais nous avons choisi Tiana, qui signifie "Princesse" en grec. Les changements de noms aussi sont communs. Mais nous avons effectivement senti que ce film était particulièrement attendu, et cela a amené une certaine pression. Notre but était de s'adapter aux attentes des gens tout en restant fidèles à l'histoire que nous voulions raconter.



En rompant avec la tradition de la jeune fille en détresse secourue par le brillant héro, avez-vous voulu faire de Tiana, l'incarnation de la force des jeunes femmes d'aujourd'hui?
Ron Clements; Nous avons toujours aimé l'idée que Tiana soit une Princesse Disney pas comme les autres. C'est la première à avoir un boulot et un plan de carrière. Nous avons créer le personnage de Charlotte pour se moquer un peu du stéréotype de la princesse, et contraster avec Tiana. Nous voyons un peu Tiana comme une princesse moderne.


J'adore le personnage de Mama Odie. Elle est un peu l'opposé de Facilier, un peu comme une fée lumineuse par rapport au sombre seigneur. Avez-vous déjà envisagé de les faire se confronter directement?
John Musker; Nous avons envisagé un affrontement direct entre ces deux personnages à l'apogée du film, où la lumière triompherait de l'obscurité. Mais nous n'avons pas réussi à faire fonctionner cette scène. Nous avons même envisagé d'en faire une scène musicale. Ça aurait pu être amusant.

Comment vous est venue l'idée de donner vie à l'ombre de Facilier?
Ron Clements; Dès le début, nous appelions le Dr Facilier "l'homme de l'ombre". Mais c'est un concept dessiné de Sue Nichols qui nous a donné l'idée de donner vie à son ombre.
John Musker; Assez tôt, Ron appelait Facilier "l'homme de l'ombre", d'après les "bokur" de la Nouvelle-Orléans, des diseurs de bonne aventure et adeptes du Vaudou qui vendent des grigris pour vous aider à retrouver l'amour ou vous venger de vos ennemis. Sue Nichols Maciorowski, une formidable artiste visuelle, est à l'origine de l'idée de donner une vie à l'ombre de Facilier. Elle a réalisé des dessins où l'on voyait l'ombre réagir indépendemment du méchant. Elle a aussi fait un dessin de Facilier qui danse avec son ombre. Ces deux visuels étaient très attirants et amusants à animer.

En quoi le Dr Facilier est-il différent des autres méchants Disney?
John Musker; Il ne cherche pas à conquérir le monde comme les autres méchants. Il n'a pas vraiment de chance. Une de ses particularités est qu'il interagit avec sa propre ombre. Il est très charismatique, c'est un show-man et il était très sympa à animer.




Comment Tiana et Charlotte peuvent être meilleures amies, avec des personnalités si opposées?
John Musker; Je pense qu'il est possible pour deux meilleures amies d'être différentes. Même si Tiana est rebutée par l'idée d'embrasser une grenouille, les contes de fée l'intriguent. Comme on le voit au début, elles sont toutes les deux intéressées par l'histoire racontée par Eudora. Elles portent toutes les deux des couronnes de princesse. La vie plus dure de Tiana lui fait perdre un peu de l'amusement qu'elle avait dans sa vie d'enfant. Tiana apprécie l'exubérance de Charlotte, même si elle est de nature plus réservée. Parfois, on est ami avec des personnes très différentes, qui font des choses qu'on oserait pas faire soi-même.

Le film décolle vraiment quand les animaux deviennent les vedettes. Etait-ce voulu?
John Musker; Ce n'était pas intentionnel, mais le niveau de divertissement semble effectivement décoller quand Tiana se transforme en grenouille. Il y a plus de possibilités de comique visuel, de caricature et d'amusement liés à la situation de personnes dans une situation qui ne leur est pas familière. Le challenge du début du film était d'intéresser le public à la situation de Tiana et au personnage de Naveen, pour qu'ils s'en rappellent dans la suite de l'histoire.

Comment vous est venue l'idée d'un alligator musicien?
John Musker; Les alligators sont originaires de Lousiane et nous en avons vu quelques un lors de nos voyages d'étude. Leur grande taille donne un contraste marrant par rapport à la petite taille des grenouilles. La personne qui l'a inspiré est le grand trompettiste natif de la Nouvelle-Orléans Louis Armstrong. Le concept d'origine était que l'alligator était un humain qui avait consulté le Dr Facilier pour devenir le plus grand des musiciens de Jazz, alors qu'il ne savait pas sortir une note. Facilier faisait bien de lui un jazzman, mais il le transformait aussi en alligator. L'histoire a du être simplifiée car le film était trop long.



Louis Armstrong a influencé Le Livre de la Jungle (dont il devait même faire partie), Les Aristochats (Scat Cat), et maintenant vous créez Louis l'alligator. Comment expliquez-vous le succès du célèbre trompettiste dans l'animation?
John Musker; C'est l'un des plus grands artistes de divertissement américains. Il soulevait les passions. Et il faisait sensation, avec son jeu de trompette très riche, son phrasé très jazz, ses techniques de chant, cet espèce de grondement distinctif... mais aussi avec son look, sa transpiration, son mouchoir, son sourire et son strabisme. C'était une icône, de par son aura et son style.


Un grand merci à Lauriane et Caroline pour leur aide précieuse sur cette interview!

Et toujours notre gratitude à Angeline pour sa traduction!

samedi, juillet 17, 2010

TOY STORY 3: Entretien avec l'animateur Victor Navone


Comment avez vous découvert le premier Toy Story?
Je l'ai vu au cinéma en 95 lors de la première semaine de diffusion. Je me souviens avoir vu des extraits au SIGGRAPH l'année précédente, et j'avais été très impressionné. Je connaissais déjà le nom de Pixar, car j'avais déjà vu plusieurs de leurs court métrages ainsi que le Spike & Mike’s Animation Festivals. J'ai vraiment beaucoup apprécié le film, mais cela ne m'avait pas donné envie de devenir animateur ou de rejoindre Pixar. Ce monde me paraissait vraiment très étranger.

Comment est-on embarqué dans un projet tel que Toy Story 3?
Au départ je ne voulais pas travailler sur Toy Story 3, car je voulais le découvrir comme un spectateur, comme pour les deux premiers films. J'hésitais aussi de devoir travailler sur des personnages qui étaient déjà bien établis et appréciés. Mais plus j'en apprenais sur le film, plus je trouvais que c'était finalement très bien de travailler dessus, et donc j'ai demandé à être inclus au projet. Je suis très content d'avoir été accepté.


Quelles scènes avez-vous animées?
Comme je l'ai précédemment indiqué, j'étais inquiet de travailler sur les jouets classiques, j'ai donc demandé au départ à travailler sur les séquences qui montraient les personnages humains. Je n'ai pas beaucoup d'expérience dans l'animation réaliste des humains, et je pensais que c'était une bonne opportunité pour apprendre.
Pour dessiner des physiques et des mécaniques corporelles réalistes, je me suis plus appuyé que jamais sur des références vidéos. J'ai animé quelques séquences avec Andy et sa maman, et j'ai été le premier à faire les plans pour Bonnie, le nouveau personnage de la petite fille. C'était une grande expérience pour moi, et c'est aussi grâce à mes propres enfants que j'ai été capable de dessiner et développer mes performances animées. J'ai même filmé ma fille de 5 ans pour des références sur quelques scènes.
Une fois que j'ai eu suffisamment de scènes avec des humains, j'ai décidé de m'exercer sur quelques uns des personnages classiques. J'ai pu ainsi demander quelques scènes de Buzz, Woody et Jessie. J'ai fais quelques scènes au début du film avec Woody qui informe les jouets des mauvaises nouvelles à propos de « l'opération on rejoue », et j'ai aussi dû faire quelques scènes du Buzz espagnol lorsqu'il rencontre pour la première fois Jessie et se trouve sous le charme. Ces scènes furent un plus grand défi et nous nous sommes tous rapproché du travail de Carlos Baena, qui avait mis la barre très haut pour l'animation du Buzz Espagnol




Quelle est votre scène préférée?
Je pense que ma scène préférée est la première apparition de Bonnie. Elle ne dit qu'un mot de toute la scène et tout le reste est une performance muette. J'ai utilisé les storyboards comme point de départ mais j'ai surtout dessiné d'après la personnalité de ma fille, qui m'a aidé à générer des idées. J'avais fait de nombreuses recherches; j'avais filmé ma fille, je m'étais filmé moi même, j'avais regardé des films de référence d'autres enfants de maternelle, j'ai regardé de nombreuses photos et j'ai fais énormément d’esquisses. A partir de là il fallait en tirer les meilleurs idées qui pouvaient conduire l'histoire sur une voie unique et authentique, satisfaisant la vision du réalisateur. Une des parties les plus difficiles fut d'animer les deux adultes, alors qu'on ne voit pas leur visage. Je devais les garder suffisamment « vivant » pour que le spectateur puisse déduire qui parlait, mais pas trop pour ne pas masquer la performance de Bonnie.


Quelle a été votre scène la plus complexe?
Les deux précédentes, celle de Bonnie et celle d'Andy et sa maman ont été complexes, car elles sont très longues et elles ont besoin de naturel et de performance sur un humain vu dans son intégralité. Bonnie doit marcher sur les genoux et interagir avec un carton de jouets, et Andy doit porter des boites, marcher monter et redescendre d'une échelle, et avoir une conversation silencieuse avec sa maman. Je sais techniquement comment animer des scènes donc ça ne me dérange pas de devoir jouer avec plusieurs contraintes et des actions compliquées. Le truc est de garder le tout organisé et de gérer mes images clef de façon efficiente. J'ai choisi de travailler en mode pas à pas pour la plupart de mes scènes, et je devais souvent tout recommencer pour deux secondes de façon à maintenir le contrôle de mon timing et d'avoir autant d'espace possible avant de convertir en splines. C'était une méthode nouvelle pour moi et une nouvelle opportunité d'apprentissage sur ce film.



Avez-vous collaboré avec d'autres animateurs?
En fait c'est vraiment très habituel pour nous de partager nos prises de vue. Souvent un animateur travaille sur les personnages de fond, et un autre sur les personnages de premier plan. Ce type de séparation est la plus simple car elle ne demande pas beaucoup de communication et de collaboration entre les animateurs, car leurs personnages n'interagissent pas. Parfois deux animateurs partagent une scène de dialogue, chaque animateur ne travaillant que sur un seul des personnages. C'est plus compliqué et demande plus de planification et de communication. J'ai partagé quelques scènes sur Toy Story 3, mais les personnages n'avaient pas à interagir donc j'ai plutôt travaillé de mon côté. Par exemple dans ma scène entre Andy et sa maman, un autre animateur (Mike Stocker) a dessiné l'animation du chien, Buster qui marche devant la caméra à un moment. J'ai dû coordonner avec Mike les images où le chien devait apparaître et pendant combien de temps il éclipserait mes personnages, mais à part ça nous n'avions pas à échanger sur l'animation de nos personnages.


Dans Toy Story 3, vous reprenez quelques personnages préférés des précédents films et pour lesquels vous deviez reprendre le type d'animation qu'ils avaient. Pour les nouveaux personnages, les animateurs doivent trouver une façon d'animer originale et intéressante. Comment avez-vous géré cela?
Pour les personnages classiques, nous avions deux films entiers de référence, bien sûr, ce qui est vraiment très utile. Nous avions aussi les animateurs qui avaient travaillé sur ces deux premiers films, qui pouvaient répondre aux questions des animateurs. Il y a eut beaucoup de travail en amont, lors de la pré production, pour documenter les personnages classiques et créer des guides pour les nouveaux animateurs sous forme de conférence et de feuilles avec des modèles dessinés. Pour les nouveaux personnages nous avons dû faire face au même défi et utiliser le même processus que nous faisons toujours. Nous discutons du personnage avec le réalisateur, travaillons très étroitement avec le concepteur du personnage en fil de fer, de façon à avoir le modèle prêt à animer, et nous faisons de nombreux tests d'animation (d'abord silencieux et ensuite avec dialogue) pour essayer de cerner le personnage.

Contrairement à Pete Docter ou Andrew Stanton, Lee Unkrich est monteur à l'origine. Comment avez-vous travaillé avec lui?
Chaque réalisateur a un style différent et une approche différente de l'animation, fondée sur leurs personnalités et expériences. Lee n'est pas un animateur, donc il ne donnait pas de notes d'animation compliquées, mais était très clair dans ses remarques à propos de la façon dont les personnages devaient jouer et ce qu'il attendait de la scène. En tant que créateur de film, j'ai trouvé Lee plus technique et précis car il a agi à la fois comme monteur et comme réalisateur.


Avez-vous des anecdotes sur la création de Toy Story 3?
Le département animation aime faire des fêtes et d'autres événements pour garder un bon moral et une bonne énergie. A un moment en début de production, plusieurs d'entre nous avaient décidé de se raser les cheveux pour avoir un « départ net » sur le film. Même Lee Unkrich nous a accompagnés. Je n'avais jamais rasé ma tête avant et j'ai bien aimé, mais je ne suis pas sûr que ma femme ait apprécié...


Que ressentez vous d'avoir pris part à l'aventure Toy Story 3?
Je suis content d'avoir pris part à Toy Story 3 parce que je pense que c'est un grand film et c'était une bonne façon d'apprendre et une grande expérience pour moi. C'était particulièrement amusant de dessiner des références provenant de ma vie de famille, chose que je n'aurais pas pu faire 5 ans avant. Mes talents et sensibilités évoluent continuellement, et je suis content d'être dans un environnement qui m'a toujours offert quelque chose de nouveau et un travail qui m'a inspiré.


Quel est votre prochain projet?
Cars 2!



Avec tous nos remerciements à Scrooge pour sa traduction!