vendredi, novembre 28, 2008

LA BELLE AU BOIS DORMANT EN EDITION PLATINUM: Entretien avec l'animateur de Maléfique Burny Mattinson

Maintenant que plus aucun des Nine Old Men n'est présent, et plus le temps passe, il est de plus en plus rare de trouver quelqu'un qui a côtoyé ces artistes Disney ou qui a travaillé avec Walt Disney lui-même sur l'un des grands classique animé. C'est donc toujours une expérience très spéciale que de pouvoir parler à l'un d'entre eux.
Suite à la réédition de La Belle au Bois Dormant en édition DVD platinum et en Blu Ray, j'ai eu le privilège de rejoindre une table ronde organisée par Walt Disney Studios Home Entertainment et de parler avec le légendaire Burny Mattinson de sa collaboration avec Marc Davis sur la méchante du film: Maléfique.
Burny Mattinson est né à San Francisco et se souvient encore de l'impact que la vision du film Pinocchio a exercé sur lui à l'age de six ans. A douze ans, il dessinait déjà des personnages tirés de l'univers Disney et rêvait de devenir animateur de dessins animés. Il a commencé sa carrière chez Disney en 1953, en travaillant au service courrier du Studio. Il avait 18 ans et aucune formation à l'art, mais dans les six mois qui suivirent son embauche, il fit bien plus que délivrer des plis puisqu'il gravit rapidement les échelons de l'animation en devenant in-betweener sur La Belle et le Clochard. Il fut promu assistant animateur sur La Belle au Bois Dormant, poste qu'il conserva pour Les 101 Dalmatiens. Il passa les douze années suivantes en tant qu'assistant d'Eric Larson sur des films tels que Merlin l'Enchanteur, Le Livre de la Jungle et les AristoChats.
En 1972, après avoir terminé un programme de promotion interne, il devient animateur pour Robin des Bois et animateur principal pour Winnie L'ourson. Il travailla ensuite sur les storyboards et les dessins des titres pour Bernard et Bianca et Rox et Rouky, avant de diriger le film nommé aux oscars: Le Noël de Mickey en 1983. L'année suivante, Burny a co-écrit, produit et dirigé Basile, Detective Privé aux cotés de John Musker et Ron Clements.
Il a aussi joué un rôle de conseiller en tant que membre des équipes de conception des histoires des Clasiques Disney Contemporains dont Aladdin, La Belle et la Bête, Le Roi Lion, Pocahontas, Mulan, Le Bossu de Notre Dame, Tarzan et dernièrement le court métrage très réussit de Dingo: How to Hook Up Your Home Theater.
Alors que Disney prépare le retour du genre de films sur lesquels ils ont construit leur héritage, Burny continue de développer de nombreux futurs projets avec les Walt Disney Animation Studios.

Pouvez-vous nous dire quelle fut votre contribution au film et en particulier au personnage de Maléfique?
J'étais l'assistant de Marc Davis, et j'effectuais le suivi du travail pour chaque scène. En fait le travail de mise au net est effectué par une équipe entière d'assistants animateurs. Dale Darnhart et Art Stevens en faisaient partie. Je faisais le travail de finition d'animation derrière Marc.

Avec ce film, Walt Disney voulait changer le coté rond et soft des dessins de ses premiers films animés, en donnant un look plus stylisé. J'ai vu que les décors étaient inspirés des peintures du début de la Renaissance, et que les personnages avaient été conçus pour se mêler correctement avec ces codes. A-t-il été difficile de s'adapter à ce nouveau style?
Oui! Ce fut un long chemin d'apprentissage pour chacun de nous pour dessiner des personnages qui correspondaient parfaitement aux décors dessinés par Eyvind Earle, et ça nous a pris plus de temps pour réaliser l'animation à cause de cela. Dans le style gothique que Eyvind a interprété sur ses peintures de décors, il a utilisé de nombreuses lignes horizontales et verticales. Nos personnages devaient donc avoir les traits et les courbes qui s'adaptaient à ce type de décor. Travailler sur ces fonds nous obligeait à être très stylisés.

Quel est l'aspect le plus difficile lors de la création d'un personnage?
Très certainement, arriver à trouver ce qu'il "veut". Vous avez besoin de savoir ce à quoi il aspire en tant que personnage. Le design est un facteur très important lors du dessin du méchant, qui permettra de le séparer nettement des autres personnages "gentils"... Le fait que les choses sont pointues ou bordées dans le dessin, mais aussi les couleurs, reflètent leurs qualités démoniaques. Une voix est très importante aussi car vous pouvez ainsi entendre leur âme et ça vous aide énormément. En fait c'est une combinaison de tous ces facteurs.

Combien de temps faut-il habituellement pour concevoir un méchant, et plus particulièrement dans le cas de Maléfique?
Ca commence avec la conception de l'histoire, et au travers des différents développements, elle devient de plus en plus nette et son personnage devient plus clair. Dans ce cas ça prend environ quatre ans du concept de l'histoire au film terminé. Sinon pour l'animation proprement dite c'est environ 18 mois.


Le film a été en développement pendant de nombreuses années. Y a-t-il certaines idées sur lesquels ils travaillaient pendant ce temps et que vous auriez souhaité voir dans le film final?
Non, je n'ai pas réellement été consulté dans le développement du film. J'ai juste été impliqué dans l'animation au moment de la production.

Quel fut le principal défi que l'équipe Disney a rencontré pour s'assurer qu'ils avaient un personnage de méchant absolument unique?
De nombreux défis à relever se trouvaient dans l'écriture, et dans le fait que Maléfique était de taille et de corpulence différentes que les bonnes fées. Elle était plus anguleuse, et toutes ses manières ainsi que sa voix contribuaient à ses qualités démoniaques. Sa coiffe était frappante, comme la couleur de son visage, mais aussi le fait qu'elle était habillée de pourpre et noir, couleurs diaboliques. Les trois fées étaient plus à l'aise dans leurs vêtements et plus fluides, alors que Maléfique avait beaucoup de self-control. Tous ces facteurs contribuaient à en faire une méchante mémorable.


Quand je regarde les méchants Disney dans les films, je remarque que de nombreux méchants ont des couleurs mauves dans la palette de couleur choisie, que ce soit pour la peau, les cheveux ou les couleurs de costume. C'est particulièrement vrai dans les anciens films Disney: je pense aux méchants comme la méchante Reine dans Blanche Neige, la diabolique belle mère de Cendrillon, Maléfique, le Capitaine Crochet, Madame Mim, Ursula... Les études montrent que les gens associent le violet à l'envie, l'arrogance et la flamboyance (principalement); Est-ce une coïncidence que ces méchant, pour lesquels l'envie est une part importante de leur coté sombre, ont des couleurs pourpre dans leur palette? Ou est-ce juste une couleur féminine typique, qui semble plus sombre que le rose? Ou y a-t-il une raison commerciale comme j'ai lu une fois que les comics Silver Age se vendaient mieux quand ils avaient de la couleur mauve sur la couverture.
Maléfique n'a jamais été conçue avec la couleur violette au départ. Ce fut en fait une décision de Eyvind Earle de changer la couleur rouge par du violet dans les garnitures de ses habits, pour qu'elle s'intègre mieux à ses décors. Il y a beaucoup de vert dans les décors de Eyvind, spécialement dans la forêt et le château. Et comme le mauve est l'opposé du vert, c'est une couleur complémentaire qui est le meilleur choix pour travailler avec. La raison de l'utilisation du violet sur les autres personnages (Ursula, par exemple) c'est parce qu'elle est dans la mer de couleur verte et que le violet est une fois encore un choix de couleur complémentaire. Mais au delà, le violet est simplement une des grandes couleurs de la palette.

Créez-vous vos personnages en vous appuyant sur des personnes que vous connaissez ou est-ce qu'ils viennent de votre imagination?
Quand nous animons, nous essayons de créer les personnages d'après des personnes réelles quand nous le pouvons. Vous essayez d'ajouter de votre imagination autant que vous le pouvez, mais c'est très variable en fonction de l'histoire et du personnage. Encore une fois, la voix de Maléfique a été énormément influencée par Eleanor Audley, et de nombreux choix que Marc avait fait venaient de sa grande expérience – Il parlait toujours d'observer les gens et de se rappeler leurs manières.

Quelques mouvements des personnages comme ceux d'Aurore, ont été repris d'après une chorégraphie de personnes réelles. Est-ce qu'il y a eu une telle reprise pour Maléfique?
Eleanor Audley a fait quelque prises de vue en tant que références pour le travail de certaines scènes, mais c'étaient vraiment de petite références de travail, car généralement, Marc laissait le personnage fixe, et donc ses mouvements étaient limités car elle était toujours dans un espace confiné et contrôlé.


Dans quelle mesure avez-vous été influencé par la voix d'Eleanor Audley? Et par ses performances filmées?
Eleanor Audley nous a beaucoup influencé. Elle faisait le même type de voix contrôlée qu'elle avait fait pour la marâtre de Cendrillon, qui est délibérément lente, et elle était capable de refléter la malice de son personnage dans le ton de sa voix.

Y-a-t-il eut des modifications par Walt pour le traitement de Maléfique, ou est-ce que la totalité provient de la vision de Marc Davis? Quelles étaient leurs relations de travail sur ce personnage?
Je pense que Marc devait certainement confirmer assez souvent avec Walt les designs et les approches sur la façon de réaliser le personnage, mais la plus grande part de responsabilité du personnage était sur les épaules de Marc, et Walt lui faisait implicitement confiance. Ils avaient des réunions régulières dans lesquelles Walt voulait voir les rough et donner ses commentaires à Marc, et dire si il souhaitait que quelque chose soit modifié. Dans l'essence, Walt avait toujours été le réalisateur du film, mais il donnait juste ses idées aux réunions à ses animateurs pour améliorer les choses. Walt jouait devant eux durant les réunions de travail ce qu'il voulait voir dans les différents personnages et montrer les sentiments et l'ambiance qu'il souhaitait que ses animateurs exécutent ensuite dans les scènes.

Si vous aviez eu à l'époque la charge de créer Maléfique, qu'auriez vous changé?
Rien. Je ne pense pas que j'aurai pu arriver à avoir un aussi bon dessin que Marc. C'est un design parfait, et il a exploré toutes les possibilités. Marc avait beaucoup d'aide des gars du département histoire, mais il a très certainement eut une idée claire en tête de qui serait Maléfique.

Il semble que les scènes de Maléfique sont plus orientées "dialogue" qu'"action". Comment avez-vous joué avec cet aspect du personnage en tant qu'animateur?
Nous lui avons laissé à dessein une image contrôlée et calme et nous avons laissé les dialogues faire le travail pour nous. La raison en est que nous voulions, lors des moments où elle explose, que cela accentue la peur du public. Nous avons conservé son coté doux, sympathique et contrôlé, et là , d'un coup, nous l'avons laissée volontairement exploser.


Dans votre biographie, vous dites "le moins est le plus" en animation. Comment avez vous appliqué ce précepte à Maléfique?
Par le fait qu'elle bouge très peu. Cela donne un message plus fort que si nous l'avions fait bouger autour de la pièce de façon ostentatoire et dramatique. Nous avons conservé ses mouvements confinés dans le but de lui donner un état maléfique, contrôlé et fort.

Comment avez-vous conçu (du coté de l'animation) les rapports entre Maléfique et son animal de compagnie le corbeau?
La raison d'avoir un corbeau était de pouvoir donner à Maléfique une personne à qui parler, sinon elle aurait juste été là à parler dans le vide. Plus tard, nous avons trouvé que le corbeau était un bon accessoire pour sortir et partir à la recherche de Briar Rose, la trouver alors que les gnomes avaient échoué. Le corbeau est aussi un sycophante pour elle.

Y a-t-il eu des discussions pour faire de Diablo, le corbeau de Maléfique, un personnage parlant?
Non, il n'y a jamais eu l'idée de faire ça à ma connaissance.

Comment êtes-vous arrivé à animer sa large cape? Avez vous utilisé des films ou des photos en références pour vous aider à animer le mouvement de cet énorme habit? Etait-ce difficile?
Non, encore une fois, Marc était capable de le faire sans effort. Principalement, il essayait de remplir l'écran avec la cape de Maléfique pour lui donner un impact visuel dramatique. L'intérieur de sa cape et la couleur violette, donnait un effet visuel fort de flammes.

Y a-t-il eut des inquiétudes sur le fait que Maléfique devenait trop effrayante?
Je ne crois pas qu'il ait été question qu'elle devenait trop effrayante. Marc devait certainement la contrôler parfaitement au plus loin de son animation... Je pense qu'avec son bon goût et sa compréhension du personnage il nous l'a offerte de très belle façon. Vous voulez un méchant aussi mauvais que possible, mais vous voulez aussi qu'on apprécie sa façon d'être présenté.

Quels méchants de fiction vous effrayaient étant petit?
Frankenstein! Je me souviens d'être assis dans un cinéma, et de penser qu'il était en train de venir par derrière. L'autre était "The Thing"!

Maléfique et les trois bonnes fées conduisent vraiment l'histoire. Y a-t-il eu des inquiétudes lors de la production de voir les personnages humains devenir trop passifs?
Non , je pense que nous sentons que les humains sont soumis à la destiné, autrement dit, ils ont besoin d'être passif. A part le Prince qui prend le contrôle à la toute fin en devenant plus agressif. Non nous ne nous sommes jamais inquiété de ça car les fées et Maléfiques conduisaient le film, les humains n'étant que des jouets.

Comment l'aspect du ratio écran large du film influence le travail au jour le jour comparé au travail qui était jusqu'alors effectué et basé sur un ratio d'écran standard ?
Cela a causé bien des problèmes, dus au fait qu'au lieu de travailler avec du papier de 16", nous devions travailler avec du papier de 48". Cela nous a considérablement ralentis. Plus la taille de décor est grande, plus l'espace nécessaire à un personnage pour bouger sur scène est important. Nous devions tout mettre sur une seule vue, ce qui veut dire, plus de dessins. Tout était deux fois plus long à faire.

Quelle scène selon vous bénéficie le plus de la technique du Technirama de 70 mm?
C'est difficile à dire car la totalité du film se joue bien dans cet espace. La beauté des décors d'Eyvind Earle prend tout son sens en 70mm. La séquence de la forêt aussi a toujours bien fonctionné. Attendez de le voir en blu-ray, ça ressort merveilleusement!

Que ressentez-vous par rapport au fait que ce soit le premier "classique" Disney a être édité dans un format "haute définition"?
Je me sens excité ! C'est merveilleux, j'attends que tous les classiques soient édités en blu-ray, et La Belle au Bois Dormant est probablement le meilleur choix pour commencer la série. Nous avons vraiment essayé d'en faire un travail d'art quand nous l'avons produit, et maintenant, après l'avoir vu en blu-ray, je me réjouis plus que je ne l'ai jamais été. Maintenant, le public va le voir en blu-ray et c'est une expérience enchanteresse !
Quel est la véritable amélioration de l'image et du son de cette édition platinum par rapport au précédent DVD?
La différence la plus spectaculaire dans l'image est le procédé blu-ray. Etre maintenant capable de voir la belle au bois dormant avec une telle clarté et une telle finesse, en ajoutant le fait que ça a été magnifiquement restauré, c'est une différence spectaculaire par rapport aux sorties précédentes. Le son encore une fois! Il y a une telle clarté dans le son qui a été restauré, que nous n'avions jamais eu auparavant. En d'autres termes, cette toute nouvelle technologie a rendu le film plus grand et meilleur et encore plus merveilleux.

Pensez vous que le virage vers la CG a été une bonne chose, ou partagez vous la vision qu'une partie du charme des anciens classiques Disney a été perdue maintenant que les films sont produits plus rapidement?
Je ne pense pas qu'il y a une différence de temps entre réaliser un film en CG ou en à la main, il y a à peu près la même durée pour le faire, car nous passons énormément de temps dans la conception du développement de l'histoire. Je pense que la méthode de l'animation qui permet de raconter une histoire, n'est pas la chose la plus importante, c'est juste un choix créatif qui vous permet de choisir de quelle façon vous voulez raconter l'histoire. L'histoire elle-même est la partie la plus importante, c'est pourquoi nous passons tant de temps dans le développement de l'histoire.
La Belle au Bois Dormant influence beaucoup les jeunes animateurs d'aujourd'hui. Quel était le film qui vous a influencé à l'époque?
Travailler avec Marc Davis et apprendre les ficelles du métier à travers lui est ce qui m'a le plus servi. Certainement, Pinocchio est le film qui m'a le plus influencé et qui m'a donné envie de faire de l'animation. Chaque film sur lequel j'ai travaillé m'a appris beaucoup (La Belle et le Clochard puis La Belle au Bois Dormant). Tous les films sur lesquels j'ai travaillé avec les 9 Old Men, ont été une telle expérience pour moi car ils avaient tant à offrir. Il y avait tellement d'information sur l'art de l'animation que vous appreniez d'eux directement.

Quelle fut la chose la plus importante que vous avez apprise avec Marc Davis?
Il avait un professionnalisme génial! J'ai essayé d'en profiter un maximum. Il était très calme et je pense qu'il y a ce coté de Marc que j'ai toujours apprécié qui était ce petit gloussement, qui était contagieux et créait le rire autour de lui. Au sujet de l'animation, une des choses qu'il m'a apprise était que " l'animation c'est 75% de réflexion, et 25% d'exécution", et j'ai toujours utilisé ce précepte tout au long de ma carrière d'animateur.

Quelle est votre scène préférée dans La Belle au Bois Dormant?
C'est la scène 31 – séquence 8, qui est la première scène à avoir été filmée. Elle fait 43 pieds de long et c'est la première scène où Aurore est dans la forêt et chante "I wonder, I wonder" en cueillant des mures et en chantant avec les oiseaux. Elle est restée gravée dans ma mémoire, car ce fut la première scène faite pour voir si l'animation fonctionnerait, avec les décors d'Eyvind, et c'était pour Walt le moment critique où il voyait si l'approche était la bonne... Et en fait j'ai dû la refaire plusieurs fois. Marc m'a emmené dans un restaurant du coin, et m'a offert un cake en me disant "Joyeux 31"! lorsque Walt valida la scène pour les couleurs finales!

Maléfique est l'un des méchants Disney les plus sombres. Est-ce que les méchants ont évolués dans le temps, et quel est celui sur lequel vous avez préféré travailler?
J'ai préféré travailler sur tous les méchants. Ce sont les personnages les plus intéressant de l'animation. Je ne pense pas que les méchant ont vraiment changé. Ils ont tous des raisons propres qui les ont conduits à devenir diaboliques. Ils ont chacun leur propre style pour montrer leur méchanceté et dans leur façon de réagir, mais fondamentalement, ils ont tous des intentions diaboliques.

Cinquante ans plus tard, regardez-vous Maléfique différemment de la façon dont vous l'aviez animée?
En fait, je l'apprécie probablement plus maintenant qu'à l'époque. Je pense que c'est une meilleure méchante maintenant qu'au moment de la sortie du film. Parfois vous êtes tellement proche de ces films, que vous vous concentrez sur le travail, et vous ne pensez pas vraiment aux personnages, mais je pense que c'est une vraie méchante corrompue, et elle est faite pour être une vraie méchante!

Une méchante Disney inoubliable, même après cinq décennies!
Le film est devenu un classique et dans ce grand film, Maléfique est une méchante à très forte personnalité. Un classique traverse les âges.

Merci à Scrooge pour sa traduction!

vendredi, novembre 21, 2008

LA BELLE AU BOIS DORMANT EN EDITION PLATINUM: Entretien avec Mary Costa, la voix originale d'Aurore

Ce qu’il y a de frappant chez les interprètes que Walt Disney choisissait pour incarner ses héros, c’est que non seulement ils étaient parfaits pour le rôle qu’il leur destinait, mais en plus ils incarnaient véritablement dans leur vie personnelle les valeurs du film auquel ils participaient. Il y avait quelque chose de disneyen chez tous les interprètes de Disney ; quelque chose qui dépassait de loin l’éphémère durée d’un contrat. C’est ainsi que Fess Parker (Davy Crockett, 1954-1956) était un homme simple et modeste, issu d’un milieu rural (Texas), qui s’engageait envers la jeunesse pour la promotion des valeurs familiales et américaines comme prévention de la délinquance, que Guy Williams (Zorro, 1957-1961) se montrait souvent en famille, promouvant une éthique du travail toute victorienne, et qu’Hayley Mills (Pollyanna, 1960) se présentait comme une jeune fille à la fois morale et moderne, tout comme Annette. Une dimension moralisatrice certes caractéristique de l’Amérique des années 50-60, mais qui montre bien la grande cohérence des choix de Walt en matière d’interprètes. Ce fut aussi le cas de Mary Costa, dont la voix associait la fraîcheur, la clarté et le naturel que Walt affectionnait à d’indéniables qualités techniques développées au conservatoire de Los Angeles, et que nous avons eu le privilège et l’immense plaisir de rencontrer. Merveilleuse incarnation de la princesse Aurore, elle incarne encore aujourd’hui cet indéfectible optimisme disneyen, tant par sa carrière de chanteuse lyrique que par sa vie personnelle. Personnalité rayonnante et charmante, drôle et pétillante, trait d’union entre cinéma et musique classique, en elle vit tout l’esprit de Walt Disney. Mary Costa nous emporte au beau milieu de son rêve, au coeur de LA BELLE AU BOIS DORMANT.

Pour tout passionné de Disney, c’est un véritable rêve de rencontrer la princesse Aurore !
Je suis très honorée de votre intérêt. Comme vous, j’adore Disney. Il est amusant de penser que, lorsque j’étais enfant, l’un des premiers films que j’ai vu avec ma mère était BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS. J’étais littéralement fascinée. Quand j’y pense maintenant, j’étais très loin de penser que j’allais moi-même devenir une princesse Disney ! Lors d’une convention à Disneyland, Leonard Maltin, présentateur d’Entertainment Tonight et qui travaille beaucoup pour Disney, a diffusé un petit extrait de BLANCHE-NEIGE, juste à la fin du film. La voix de Blanche-Neige était tellement douce, c’était tellement agréable. J’ai alors pensé ‘C’est la seule princesse que je n’ai jamais rencontrée.’ Dans quinze ou vingt ans, je ne serai problablement plus de ce monde, tandis que LA BELLE AU BOIS DORMANT continuera d’être diffusé. C’est quelque chose qui me fait énormément plaisir.

Pouvez-vous nous parler de vos débuts ?
Je suis née à Knoxville, Tennessee. Très jeune, dès l’âge de trois ou quatre ans, j’ai eu une voix chantée très claire et j’exprimais ainsi ma joie de vivre par le chant. Mais chaque fois que quelqu’un venait écouter, je m’arrêtais, parce que c’était quelque chose de très personnel. Quand j’ai eu quatorze ans, mes parents et moi sommes allés à Los Angeles parce que mon père avait de la famille là-bas. Ma tante avait donné un dîner et nous avions tous chanté autour du piano. C’est alors qu’une dame très importante dans le milieu musical de Los Angeles m’a entendue et nous a suggéré que ce serait une bonne idée de déménager pour Glendale pour suivre un enseignement traditionnel là-bas tout en suivant des cours de musique au Conservatoire de Los Angeles. Je n’aurais jamais pensé que mes parents le feraient, mais nous sommes rentrés à Knoxville, et deux mois plus tard, nous étions à Glendale. Ma première apparition scénique à Glendale High School fut à la fois une catastrophe et un triomphe ! J’avais un accent du Sud très marqué, mais il n’apparaissait pas dans ma voix chantée lors des auditions. Ce qui fait qu’on m’a tout de suite donné le rôle principal d’une operette. Mais lorsqu’ensuite on m’a demandé de lire le texte, c’était tout autre chose ! J’ai alors travaillé pendant un mois pour corriger cela. Le jour du spectacle, mes parents étaient assis dans le public, mais ne m’ont pas reconnue ! Mon père a aimé ce que j’ai fait, mais il était déçu parce que je n’étais pas moi-même. Il m’a dit ‘je pense que tu as du talent. Je suis ton père et je souhaite que tu te réalises pleinement. Mais je ne veux pas que tu fasse des choses dans lesquelles tu ne te sentes pas totalement à l’aise. A partir de là, je veux que tu t’appropries ce que tu fais, que tu l’interprètes avec ton propre style. Dieu donne à chacun d’entre nous quelque chose d’unique. Tu as un don, et je veux que tu l’utilises selon ta propre façon de voir les choses, ta propre personnalité.’ J’étais naturellement déçue qu’il ne soit pas totalement satisfait, mais ce fut un conseil très important pour moi, car j’ai reçu le même de la part de Walt Disney. Cette première expérience fut donc capitale pour l’audition que j’allais passer chez Disney.

La famille semble être quelque chose de très important pour vous.
En effet. L’année suivante, à Noël, mon père disparut. J’avais seize ans. Ma mère et moi sommes donc retournées à Knoxville pour les funérailles, et je ne pensais pas qu’elle retournerait en Californie seule avec moi, mais elle l’a fait immédiatement. Nous sommes reparties avec trois cousins et une tante et avons vécu tous ensemble dans une petite maison à Glendale. Ils avaient tous des professions différentes et voulaient absolument que je continue à étudier le chant au conservatoire de Los Angeles. Ils étaient tous derrière moi pour que je perce et que je chante. J’ai pris un agent qui n’était pas très important, mais qui croyait vraiment en moi. Il a décroché pour moi un certain nombre de contrats pour la radio avec Edgar Bergen et Charlie McCarthy [que l’on retrouvera dans COQUIN DE PRINTEMPS en 1947), JN] ou encore Jerry Lewis et Dean Martin à UCLA, ainsi que des publicités.

Comment avez-vous décroché cette fameuse audition aux studios Disney ?
A la fin de mes études au conservatoire, j’avais chanté partout à Glendale et Los Angeles, et mon agent m’a dit ‘je veux que vous rencontriez le réalisateur Frank Tashlin, qui a fait beaucoup de films avec Jerry Lewis. Il est aux studios Paramount. Il vient de terminer SON OF PALEFACE avec Bob Hope et Jane Russel et il s’apprête à tourner une nouvelle comédie musicale.’ Je l’ai donc rencontré. C’était un bon gros ours, si gentil, si doux et je l’intéressais. Il m’a dit ‘Je vais vous trouver un rôle dans un prochain film parce que je crois que vous y seriez excellente’. Je ne sais pas ce qui lui a fait dire cela, mais le résultat est qu’après cette entrevue, je me suis sentie plus confiante et ravie que quelqu’un s’intéresse à moi. Deux semaines plus tard, il appelait mon agent pour lui dire ‘je voudrais inviter Mary à un dîner dans lequel elle pourrait rencontrer des gens très influents dans le milieu musical’. Mon agent lui a répondu qu’il devrait d’abord avoir l’accord de ma mère ! Frank Tashlin a donc rencontré ma mère, qui l’a adoré et qui m’a autorisée à aller à cette soirée. Une fois de plus, nous avons tous chanté autour du piano et le monsieur à ma droite n’arrêtait pas de se pencher en avant pour m’écouter. Il a fini par me dire ‘Je sais que vous êtes une chanteuse professionnelle’. Je lui ai dit ce que j’avais fait depuis mes débuts où je chantais à l’église jusqu’à mes expériences avec Edgar Bergen, Charlie McCarthy et les autres. Il m’a répondu ‘Viendriez-vous avec moi, demain à dix heures, aux Walt Disney Studios car cela fait trois ans que Walt Disney cherche une voix pour la princesse Aurore.’ Je n’y croyais pas ; et je ne pensais pas décrocher ce contrat, ce qui m’intéressait, c’était de rencontrer Walt ! Et je pense que cette personne a dû travailler encore toute la nuit pour appeler les responsables du projet car le lendemain matin, à dix heures, il y avait vingt-cinq à trente personnes dans le studio d’enregistrement : les animateurs Marc Davis, Ollie Johnston, Frank Thomas, le compositeur Winston Hibler et toutes les personnes impliquées dans le film. Cet homme, c’était Walter Schumann, qui avait créé le chœur The Voices of Walter Schumann [également compositeur de LA NUIT DU CHASSEUR en 1955, JN], et il fut déterminant dans ma carrière. Il devait faire la musique de LA BELLE AU BOIS DORMANT, mais il mourut avant [le 21 août 1958, JN].

Comment s’est passée cette audition ?
Ce fut tout simplement l’une des plus grandes joies de ma vie. Il n’y avait qu’un piano droit sur ce grand plateau et cet homme extraordinaire qu’était George Bruns, qui a finalement réalisé la musique du film. Il m’a appris l’appel des oiseaux dans la forêt ainsi que la chanson. J’ai adoré chaque minute de cette audition. Puis, trois personnes, parmi lesquelles Marc Davis et Winston Hibler, sont sorties de la cabine. J’ai compris que quelque chose n’allait pas. Marc Davis m’a dit ‘ne paniquez pas. Nous nous intéressons seulement à votre accent.’ J’ai répondu ‘quel accent !’, parce qu’il est vraiment typique du Sud ! ‘Nous nous sommes dits que si une belle dame anglaise comme Vivien Leigh pouvait imiter l’accent du Sud, une fille du Sud pouvait tout aussi bien jouer une princesse anglaise !’ Je leur ai demandé des précisions et Marc Davis, qui avait un grand sens du théâtre et de l’humour, m’a répondu avec l’accent anglais ‘Pôrriez-vô pârler comme cela ?’ et j’ai dit ‘Certainement, je peux pârler comme cela !’. ‘Comment faites-vous cela ?’ et j’ai dit ‘Je faisais cela avec mon père étant enfant. Nous imitions tout le monde’. Il m’a alors demandé si je pouvais garder cet accent et on m’a alors donné les dialogues car Walt cherchait quelqu’un qui pouvait tout faire. Nous avons travaillé pendant une demie-heure puis nous avons enregistré. J’ai alors demandé ‘puis-je rencontrer monsieur Disney maintenant ?’ et ils m’ont dit ‘Monsieur Disney vous a déjà entendue et vous allez très certainement entrer en contact avec lui’. C’est tout ce qu’ils m’ont dit. J’ai redemandé à le voir, mais ils m’ont répondu que Walt n’aimait pas être influencé par la personnalité et le physique des artistes et que je le rencontrerai en temps voulu. J’étais déçue, mais en même temps très excitée par le fait qu’il m’avait entendue. A cinq heures, j’étais de retour à Glendale en pensant que je n’aurais pas de nouvelles. Ce jour-là, tout le monde, ma mère et mes trois cousins, étaient à la maison quand le téléphone a sonné. Ma mère a décroché et nous nous sommes tous précipités dans le hall qui reliait toutes les pièces. Elle nous a chuchoté ‘Walt Disney’. Il l’a appelée en personne parce qu’il savait par Walter Schumann que j’avais perdu mon père, que nous habitions à Glendale et que tout le monde poussait pour que je réussisse. Il lui a parlé très gentiment avant de me demander. Ce fut ma toute première conversation avec lui, avant de très nombreuses autres à venir. Il me disait ‘Mary, appelez-moi Walt’ et je répondais ‘Oui, oui, Monsieur Disney !’ Il poursuivit ‘Je suis si heureux d’avoir trouvé exactement la voix que je cherchais. Je suis sûr que vous allez faire quelque chose de merveilleux. Je veux que vous soyez très disciplinée car je veux que votre voix soit aussi claire qu’elle l’était lors de cette audition. Je ne vais pas vous voir pendant un certain temps, mais nous parlerons au téléphone. Quand j’estimerai que c’est le bon moment, je viendrai vous voir sur le plateau, mais avant, nous allons parler parce que j’ai beaucoup de choses à vous dire au cours de ces sessions d’enregistrement.’ Ce fut le début de nombreuses conversations, deux à trois fois par semaine. Nous pouvions sauter une semaine ou deux, mais il me téléphonait toujours après chaque session pour me donner des conseils. Il s’est arrêté un moment pour pouvoir ouvrir Disneyland. J’avais 22 ans quand cette aventure a commencé et les enregistrements ont été réalisés sur une période de trois ans.

Pouvez-vous nous parler de Walt ?
Il m’a dit quelque chose qui m’a suivi tout au long de ma carrière. J’en ai souvent parlé, mais à chaque fois, les larmes me viennent : ‘Dieu donne à chacun d’entre nous quelque chose d’unique’ –c’était exactement ce que me disait mon père. ‘Il vous a donné une qualité de voix très inhabituelle et je veux que personne ne vous lise vos textes ou ne chante pour vous vos chansons. Je veux que cela sorte de votre propre personnalité. Je ressens tant de couleurs dans votre voix, c’est comme un kaléidoscope. Allez parler avec Marc Davis -qui est devenu un très grand ami, qui m’a énormément encouragée et inspirée- et demandez-lui tout ce que vous voulez savoir sur chacune de vos scènes, ses attentes, les couleurs dont il a besoin.’ C’est ce que j’ai fait, et j’ai parlé avec Marc Davis des storyboards, du personnage, de ses sentiments envers ses marraines, de ce qu’elle savait de ses parents, etc. Et Walt d’ajouter ‘je veux que vous ayez tous ces éléments et toutes ces couleurs en tête pour les transmettre à votre talent vocal afin que vous peigniez avec votre voix.’ Il était très attentif ‘je veux que vous ayez quelque chose de chaud à manger une heure ou deux avant d’enregistrer. Je veux que vous soyez au meilleur de votre forme’. Plus tard, je me suis souvent demandée comment il savait tout cela, car c’était ce que je faisais tout le temps pour me préparer à l’époque où je chantais à l’opéra. Mais comme vous le savez, il a commencé en faisant lui-même la voix de Mickey, en devant parler de façon très aigue.
Tout cela est resté très vivace en moi tout au long de ma vie, et ce fut le début d’une relation personnelle avec Walt, presque paternelle. Il m’a toujours fascinée, il avait une personnalité comme électrique, il était tellement créatif, et chaque fois qu’il vous parlait, il était électrisant. Il avait tant d’idées merveilleuses. J’ai parlé avec son frère, Roy Disney Senior, dans les années soixante et il m’a dit ‘Walt savait que c’était vous qui alliez être la voix de la princesse Aurore au bout de quatre notes seulement !’
J’ai toujours été intimidée par Walt Disney, on ne pouvait que l’être en sa présence. Il était à la fois naturel et très drôle avec moi parce qu’il savait que je me donnais totalement à ce projet. Un jour il m’a demandé ‘que voulez-vous faire plus tard. Je sais que vous voulez chanter, mais quoi ?’ Je lui ai répondu ‘j’aime chanter toutes sortes de musiques, mais j’aimerais particulièrement chanter de l’opéra.’ J’avais déjà chanté un opéra et j’en avais adoré tous les aspects. Il a alors ajouté ‘c’est un grand projet que de vouloir chanter à l’opéra. Mais si vous avez les quatre D, vous ne pouvez pas échouer : -the Dreams, the Dedication to those dreams, the Determination to make them work out, and the Discipline- Mais vous ne pouvez vous passer de l’un de ces D, vous devez toujours les avoir ensemble.’
Il ajouta : ‘Durant les semaines à venir, vous devrez être au meilleur de votre forme. N’attrapez surtout pas un rhume’. Je lui ai répondu ‘mon père avait l’habitude de me dire : un oiseau ne chante pas parce qu’il est heureux, il est heureux parce qu’il chante. Et j’adore chanter. Alors je vais tout faire pour être au mieux de ma forme.’ Il a répondu ‘OK, happy bird !’ Il m’appelait ainsi parce que je ne l’appelais pas Walt et a continué tant que je ne le faisais pas. Il venait sur le plateau en m’appelant ‘Happy bird’, très fort ! J’ai revu Ollie Johnston la semaine dernière et il m’a accueillie en disant ‘Comment va Happy Bird ?’ et je lui ai dit ‘Ollie, je pensais que vous aviez oublié’ ‘Mais personne ne peut oublier ça !’ Mais le plus émouvant fut juste après mes débuts au Metropolitan Opera de New York en 1964, je suis retournée aux Disney Studios à l’invitation du département Publicity, et juste avant d’y arriver, j’ai vu Walt au milieu de la rue. Il m’a vue en premier et m’a fait signe en criant ‘Happy Bird’. J’ai répondu ‘Hello Walt !’ J’ai alors vu que cela lui avait fait plaisir. Ce fut une grande émotion pour moi de retourner à son bureau, mais le temps que j’arrive il était déjà reparti. Je ne l’ai jamais revu. Mais je ne l’oublierai jamais parce qu’il était la personne la plus positive que j’ai rencontrée. Il m’a autant inspirée personnellement que professionnellement tout au long de ma vie.

Marc Davis a également beaucoup compté dans votre vie.
Il y a trois ans environ, je participais à une séance de dédicaces avec lui à Disney World. Nous étions assis l’un à côté de l’autre et une dame est venue me dire ‘Miss Costa, qu’est-ce que cela fait d’être la voix ajoutée d’une des plus célèbres princesses Disney’, et Marc lui a répondu ‘excusez-moi, madame, mais les artistes étaient l’océan sonore à partir duquel nous animions.’ Je l’ai regardé en riant et il m’a dit ‘C’est absolument vrai. Nous tirions toute notre inspiration de vous avant d’animer. Toutes les parties vocales étaient réalisées en premier.’ Je ne pense pas que les gens se rendent vraiment compte de cela. Marc et Alice, son épouse, qui fut une très grande conceptrice de costumes, sont devenus des amis personnels très très proches. J’ai d’ailleurs parlé lors des funérailles de Marc l’année dernière. C’était un homme qui aimait vraiment les gens et les animaux. Il pouvait regarder un animal et dessiner ses expressions avec jubilation. Il savait faire ressortir la personnalité et le coeur d’une personne ou d’un animal qu’il dessinait. On voyait cet amour dans ses dessins. Lors d’un hommage de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, ils ont montré les premiers dessins de Pan-Pan qu’avait réalisé un autre artiste (ils n’ont pas dit de qui il s’agissait), et ont dit ‘Walt était un tel perfectionniste qu’il voulut voir ce que cela donnerait avec Marc, car il savait qu’il adorait les animaux’. Ils ont projeté à l’écran une page entière de Pan Pan dessinée par Marc et tout le public a été profondément ému. Ses dessins étaient si adorables et si drôles. Marc était quelqu’un qui avait la capacité de faire ressortir le meilleur de vous. Il était très discipliné avec lui-même et son travail était vraiment ce qu’il adorait faire dans la vie : dessiner et mettre de la vie dans des dessins. A l’époque où, sur l’invitation de Walt Disney, nous travaillions ensemble et je lui posais toutes sortes de questions, à la fin de la semaine, je lui en posai une sensée le faire rire : ‘Marc, comment pensez-vous que l’air soit dans la forêt ?’ et il m’a immédiatement répondu ‘caressant’. Cela m’a vraiment marqué et a changé toute mon interprétation de cette scène. Les couleurs sont devenues pour moi plus dorées, comme après la pluie. Je lui ai dit que c’était sensé le faire rire, mais il a répondu ‘Vous pouvez toujours me faire rire, mais c’était une question très importante !’ C’était quelqu’un de très réceptif et en même temps quelqu’un qui savait inspirer les gens dans sa façon de réagir, de répondre. C’était un très grand ami et il savait trouver quelque chose d’amusant dans tout. Il était extraordinairement sensible et intuitif ; rien n’échappait à son oeil et son oeil était directement relié à son coeur. C’est une chose capitale encore aujourd’hui pour tous les artistes, que ce soit dans le chant, la peinture, la danse ou le théâtre : c’est le coeur qui doit parler, c’est lui qui a la capacité de capter le public.

LA BELLE AU BOIS DORMANT est aussi la première contribution majeure de George Bruns au dessin-animé.
George Bruns était, comme Frank Tashlin, un bon gros ours. Ils étaient d’ailleurs très amis. Je dois également vous dire que l’année suivante, j’épousais Frank Tashlin ! George Bruns avait un don particulier pour l’orchestration et l’arrangement. Son travail sur LA BELLE AU BOIS DORMANT est vraiment merveilleux. Walt était littéralement fasciné par la musique du ballet de Piotr Illitch Tchaïkovski et quand il m’en parlait, il évoquait la façon dont tous les animaux pouvaient être mis en musique, comment tous leurs mouvements pouvaient se marier avec les petites phrases de la musique, et comment les mélodies romantiques s’intégraient merveilleusement dans l’histoire. Et George Bruns savait tout cela aussi. Il était très sensible, c’était un musicien inné. Ce qui faisait qu’il pouvait tout naturellement travailler avec Walt. Ils étaient vraiment sur la même longueur d’onde. Il avait aussi un grand sens de l’humour. Il faut dire qu’il y avait une telle ambiance. C’est ce qui faisait toute la particularité de LA BELLE AU BOIS DORMANT. Tout le monde venait travailler parce qu’il se sentait passionné par ce projet, parce que Walt était passionné et qu’il se réjouissait à chaque avancée.

Quel est votre sentiment sur le film ?
LA BELLE AU BOIS DORMANT est pour moi comme une belle capsule temporelle de verre dans laquelle les moments les plus heureux de ma jeunesse ont été préservés et éternellement scellés. J’ai été élevée de façon très traditionnelle dans le Tennessee, ainsi qu’à Glendale, dont l’école proposait aussi une éducation très traditionaliste. J’ai eu une enfance merveilleuse jusqu’à la disparition de mon père. C’est toute cette joie que j’ai voulu exprimer dans le rôle d’Aurore. Je ressens cela car je suis heureuse de penser que les gens de tous âges vont pouvoir profiter de ce chef-d’oeuvre intemporel et j’espère qu’ils ressentiront tout l’amour et la sincérité que nous y avons mis, car tout le monde voulait vraiment qu’il soit parfait. Nous savions que c’était le rêve de Walt de donner vie à la musique de Tchaïkovski. Je travaille maintenant dans le domaine de la santé des enfants, notamment en faveur des enfants maltraités, et Disney m’aide souvent dans cette tâche. Il y a cinq ans, le film a été présenté à Knoxville, à l’ancien Tennessee Theater, un magnifique cinéma à l’ancienne avec des dorures et une grande scène. J’ai présenté le film et suis allée m’asseoir avec le public. Cela faisait longtemps que je ne l’avais regardé et j’étais tellement fière d’en avoir fait partie parce que je pense qu’il s’agit vraiment d’un chef-d’oeuvre, d’une véritable oeuvre d’art. Chaque partie de ce film est une oeuvre d’art. Prenez les décors d’Evynd Earle, l’animation. J’ai vraiment eu une chance fabuleuse que ce film fasse partie de mon voyage.

Pour moi, ce film, cette mise en image, en dessin-animé de la musique de Tchaïkovski, est en quelque sorte la continuation de FANTASIA.
Je suis totalement d’accord avec vous. Je n’avais jamais entendu cela, je n’y avais personnellement jamais songé, mais c’est absolument cela !

Comment s’est passé l’enregistrement des chansons ?
Nous avons tout d’abord enregistré avec piano, sur deux pistes différentes avant qu’on ne fasse l’orchestration. On m’a ensuite mise au milieu de l’orchestre, puis on m’a de nouveau enregistrée tandis que j’entendais l’orchestre dans un casque. De cette façon, avec deux pistes différentes, il était possible de revenir dessus et faire des corrections. Tout cela s’est fait dans la première année. Mais George Bruns avait fait exactement ce qu’il voulait faire avec ces mélodies parmi les plus belles jamais écrites, Once Upon a Dream et I Wonder. Il n’y a eu pratiquement rien à retoucher après ces enregistrements, tout comme pour les dialogues. On ne pouvait pas se permettre de refaire une scène entière après animation, c’est pourquoi les enregistrements furent extrêmement méticuleux et nous avons fait un très grand nombre de prises. Nous avons donc fait quelques retouches, quelques coupures jusqu’à ce que ce soit vraiment parfait, que cela corresponde exactement à ce qu’ils voulaient. Je me souviens d’une scène supprimée, avec le prince et moi dans un duo puis je chante seule avec la musique dans un registre très aigu, comme les oiseaux, une scène que j’ai revue il y a deux ans avec beaucoup d’émotion. C’était étonnant !

Comment décririez-vous votre personnage, la princesse Aurore ?
Elle est un peu comme moi à l’époque de l’enregistrement. J’ai grandi au milieu d’une famille très aimante, en particulier mon père, mais aussi mes grands-parents, et Aurore a été élevée par ses trois marraines les bonnes fées qui étaient gentilles, espiègles, aimantes et protectrices. Dans la forêt, elle aimait être avec les animaux, chacun ayant une personnalité différente. Elle jouait avec eux sans avoir conscience qu’elle se comportait avec eux comme avec de vraies personnes. Pour moi, Aurore n’est pas seule, mais particulièrement romantique. Il y a une part en elle qui attend quelque chose, mais elle ne sait pas encore quoi, quelque chose de différent. Elle est innocente, mais en même temps, elle déborde de qualités, davantage même qu’une personne qui a vécu toute son enfance avec ses parents, peut être parce qu’elle a vécu avec les fées, qui sont plus âgées que ses parents. Elle se trouve dans un corps de jeune fille, mais elle possède de nombreuses caractéristiques d’une femme plus âgée. Elle n’a jamais vu un prince, et lorsqu’elle voit Philippe, cela ne pouvait être que le coup de foudre. C’était une réaction naturelle. En tout cas, ce n’est pas un personnage aussi simple que la plupart des gens le pensent. Elle n’est pas solitaire, c’est une personne tournée vers les autres, aimante, et je pense qu’elle aimait cette vie car elle ne connaissait rien d’autre. Elle était proche des choses qui sont vraiment essentielles dans la vie. Je souhaite que les enfants d’aujourd’hui soient plus conscients des choses essentielles. Ils sont rivés sur internet, ce qui fait qu’ils ne peuvent apprécier autant la nature ou les animaux, ou leurs parents, ceux qui les ont élevés. Elle est aussi très respectueuse des autres. Tout cela lui vient de Marc Davis. Quand j’y repense, Aurore est vraiment comme moi. Je me souviens, quand ma mère avait 97 ans (elle a vécu jusqu’à 101 ans), je l’ai emmenée voir LA BELLE AU BOIS DORMANT au cinéma. C’était dans les années 80 à Palm Beach. La salle était pleine, et juste au milieu du film de la scène dans la forêt, elle s’est exclamée d’une voix forte ‘Oh Mary, on dirait vraiment toi !’ J’ai tout de suite mis ma main sur sa bouche ! Je m’en souviendrai toujours ! Il faut dire que Marc Davis venait à toutes les scéances d’enregistrement pour voir mes mouvements car je ne pouvais pas dire mon texte sans bouger (mon père était pareil, c’est notre côté italien !) et les mouvements d’Aurore sont très proches des miens. Ma mère a adoré ce film !

Mary Costa a donc commencé à travailler en 1952 sur LA BELLE AU BOIS DORMANT, et l’année suivante, après son mariage avec Frank Tashlin, tout en continuant les enregistrements d’Aurore, elle participe à plusieurs productions dirigées par son mari : la comédie MARRY ME AGAIN, THE GREAT GILDERSLEEVE, sa première apparition télévisuelle, et une émission spéciale avec Johnny Mathis. Elle participera d’ailleurs à un grand nombre d’émissions entre 1955 et 1960. Ce n’est qu’à partir de 1958, sur les conseils avisés de Walt Disney et du violoniste Jack Benny qu’elle décide de se lancer dans l’opéra. Après des critiques fabuleuses suite à son passage dans le « Jack Benny Show » dans lequel elle interprète un air de MADAME BUTTERFLY, elle remplace Elisabeth Schwarzkopf lors d’un concert au Hollywood Bowl. Sa carrière était lancée. Elle allait alors parcourir le monde, passant par le Met, l’opéra de Rome, Covent Garden, le Bolchoï sous la direction des plus grands compositeurs et chefs d’orchestre. Elle crée ainsi le rôle d’Anne Trulove dans THE RAKE’S PROGRESS d’Igor Stravinski à l’opéra de San Francisco, pour lequel elle travaille avec le compositeur lui-même, dans sa maison de Los Angeles, durant l’été 1962 et chantera plusieurs fois dans CANDIDE de Leonard Bernstein, qui incarnait, tout comme elle, l’union du cinéma et de la musique classique. Comment s’est passée votre rencontre avec Leonard Bernstein ?
Je crois beaucoup au destin, que les gens ont un voyage à accomplir, et cette histoire en est un exemple. Après mon premier opéra, THE BARTENED BRIDE, au Shrine Auditorium de Los Angeles, devant 7000 enfants, le producteur Karl Ebert, un allemand qui vivait à Londres et qui était venu aux Etats-Unis pour monter cette production, m’a emmenée avec lui au festive de Glyndebourne, près de Londres. Un producteur anglais était sur le point de monter CANDIDE à Londres. Il m’a entendue dans cette production du SECRET OF SUZANNE. Il m’a demandé si j’avais déjà vu CANDIDE, et par un heureux hasard, j’avais des billets pour la tournée qui se préparait aux Etats-Unis, pour mon retour là-bas. Il m’a dit ‘je veux que vous rencontriez Leonard Bernstein, parce que je vous veux ici dans cet opéra. Je vais l’appeler pour qu’il vous entende.’ J’étais absente de Los Angeles depuis trois mois et mon mari enchaînait les films quand, à mon retour, le manager de Leonard Bernstein m’a appelée pour me demander de passer une audition quand je passerai à New York. Mais j’ai refusé car je venais juste de rentrer après une longue période d’absence loin de mon époux, mais il m’a alors suggeré d’auditionner devant son ami Lucas Foss à Los Angeles. J’ai appris une aria de CANDIDE en une nuit et je l’ai chantée devant lui. Lucas Foss a alors appelé Leonard Bernstein chez lui car il était ravi de mon interprétation, mais ce fut son employée qui répondit car il venait de sortir précisément pour des auditions. Or, pendant la conversation, Leonard Bernstein s’était rendu compte qu’il avait oublié ses clefs de voiture et il est revenu chez lui. Lucas Foss et lui ont discuté et Leonard Berstein a donné son accord pour la tournée car il n’avait encore personne pour le rôle. Il aurait très bien pu aller à son audition et trouver quelqu’un ce jour-là, mais il est revenu prendre ses clefs ! Vingt jours plus tard, j’étais en Pensylvanie pour les répétitions et la Première sous la direction du compositeur. C’est là que j’ai pu faire sa connaissance. Il était un peu comme Walt Disney, très rapide, très musicien, très drôle, jubilant dans le travail, il voulait que tout le monde soit très précis, que nous suivions très précisément son geste. Nous nous sommes très bien entendus. C’était en 1958. Plus tard, en 1970, il a fait de nouveau appel à moi pour une grande production de CANDIDE qui a démarré à San Francisco, puis Los Angeles, pour finir à l’inauguration du nouvel opéra du Kennedy Center à Washington D.C. J’ai donc beaucoup travaillé avec lui. J’ai de grands souvenirs de lui lors de dîners après les répétitions. Il savait nous mettre à l’aise. Il n’était que musique.

Mary Costa compte 44 opéras à son répertoire, qu’elle a interprétés jusqu’en 1984, date à laquelle elle se retira pour s’occuper de sa mère, Hazel, disparue en 1993.

Aujourd’hui, vous restez toujours très attachée à Disney.
Je suis une sorte d’ambassadrice, notamment auprès des enfants [Mary Costa est ambassadrice de Childhelp USA, une association venant en aide aux enfants maltraités, JN]. Je récolte des fonds pour les aider, je leur lis des histoires (car je pense que la lecture est quelque chose de fondamental), nous parlons ensemble. Vous savez, je suis l’une des dernières personnes ayant participé à ce film qui ne soit pas encore partie pour l’autre monde. Nous ne sommes pas nombreux. Il n’empêche que je me sens toujours jeune de coeur. Chaque fois que je vais à Disney World ou que je participe à un événement à Disneyland, les fans sont toujours si positifs et énergiques et quand je reviens chez moi, je suis pleine de cette énergie. C’est quelque chose que je tiens aussi de mes parents et de Walt Disney, nous avons toujours eu une attitude très positive, nous aimons beaucoup rire. J’aime aussi beaucoup la France. J’ai notamment chanté avec la troupe de l’opéra de Paris, ce fut un grand souvenir. J’aime les films français et la culture française. De plus, je suis très impatiente de venir un jour visiter le Château de la Belle au Bois Dormant à Disneyland Paris !

samedi, novembre 08, 2008

HIGH SCHOOL MUSICAL 3 - NOS ANNEES LYCEE: Entretien avec les compositeurs Adam Watts et Andy Dodd

Avec plus de 700 000 entrées dès la première semaine d'exploitation, High School Musical 3: Nos Années Lycée s'affirme bien comme la comédie musicale de l'année. Un nouveau succès pour la franchise qui accumule les records depuis le premier opus, en janvier 2006, sur Disney Channel.
Le secret de cette réussite? Certainement la simplicité et la sincérité, comme l'explique le réalisateur et chorégraphe Kenny Ortega: "Nous avons simplement remis au goût du jour une innocence, un brin de fantaisie et de bonne humeur. Mes parents se sont rencontrés en dansant. Mon plus vieux souvenir, ce sont deux deux dans le salon de la maison en train de danser de la salso, du classique, et moi en train de penser: 'c'est ça l'amour, c'est ça le bonheur'. Ce sentiment ne m'a jamais quitté."
Vous trouvez cela "fleur bleue"?
Peut être bien, mais cela fait vraiment du bien de temps en temps!
Et c'est le même enthousiasme et le même esprit positif que les compositeurs Adam Watts et Andy Dodd, bien connus des fans des Disney Channel Original Movies (et notamment de Camp Rock), ont travaillé sur High School Musical 3: Nos Années Lycée. Avec le talent qu'ont leur connaît (voir notre interview d'Adam Watts sur HSM2), ils ont su mêler ce côté délicieusement rétro à un groove bien d'aujourd'hui, sur fond de valeurs universelles dans Just Wanna Be With You, "le" tube de la comédie musicale de fin d'année de East High!
Comment avez-vous rejoint High School Musical 3?
Adam Watts) C'est Steve Vincent, le Vice-Président en charge de la musique de Disney Channel qui nous a appelé Andy et moi pour nous dire qu'il y avait un moment dans le film pour lequel ils aimeraient que nous écrivions une chanson. A cette époque, le scénario était encore mouvant et rien n'était encore tourné. C'est comme cela que ça se passe quand on travaille sur une comédie musicale. Nous nous sommes alors retrouvés dans un bureau avec Kenny Ortega, le réalisateur et chorégraphe du film, Steve Vincent et Mitchell Leib, le reseponsable musique et bandes originales pour Walt Disney Studios Motion Pictures Production et Disney Music Group. Sous la direction de Kenny, ils nous fait partager ce qu'ils recherchaient. Kenny est quelqu'un de très expressif et de très impliqué dans le processus créatif. C'était génial: il disait toutes les dialogues et jouait tous les personnages afin de nous donner l'idée de ce qu'il envisageait. Dans ces conditions, nous avons pris des notes à 200 à l'heure et fait de notre mieux pour nous plonger dans l'esprit qu'ils recherchaient.

Votre chanson, Just Wanna Be With You, est très présente et très impliquée dans l'histoire.
AW) Comme What I've Been Looking For, que nous avions écrite pour High School Musical 1, notre chanson était sensée servir pour plus d'une scène. La première idée, c'était d'en fait une chanson pour la comédie musicale de fin d'année. Et de fait, elle est jouée trois fois, de trois façons différentes et avec trois groupes de chanteurs différents. On la voit en train d'être écrite, dans une scène plus intime, puis on l'entend lors d'une répétition en costumes et finalement dans la comédie musicale elle-même.

Comment avez-vous créé cette chanson?
AW) Les créateurs du film nous ont dit qu'ils avaient besoin d'une chanson avec une touche soul, mais également énergique, positive et qui relationnelle dans ses paroles. Un style soul un peu comme celui du début des sixities. Nous avons écouté quelques chansons de cette époque qu'ils nous ont recommandées et nous avons commencé à travailler à partir de là. L'écriture de cette chanson fut particulièrement facile et agréable dans la mesure où les créateurs du film nous avaient vraiment mis dans l'ambiance lors de notre rencontre et nous avaient donné énormément d'informations. Andy et moi nous sommes simplement installés dans notre studio et nous avons commencé à improviser des mélodies sur des accords jusqu'à ce que quelque chose nous accroche.

Andy Dodd) Adam et moi avons suivi la direction de Kenny Ortega, qui voulait une chanson "classique" dans la lignée des Beatles et des chansons traditionnelles R&B. Quelque chose qui vous donne la pêche et qui entre dans la thématique du "You", qui est le thème de la comédie musicale de fin d'année dans High School Musical 3.

Cette influence s'entend tout particulièrement dans la dernière occurrence du refrain, avec cette harmonie si caractéristique.
AD) Ce fut tout à fait délibéré. Kenny nous avait demandé cette couleur "Beatles". Et cette harmonie correspondait parfaitement au sentiment de cette scène où la chanson est chantée par le cast en entier, sur scène, tandis que le public se met debout pour taper dans les mains.

Chaque chanson est unique. Qu'est-ce qui rend selon vous Just Wanna Be With You unique?
AW) Nous avons essayé de marier la sensibilité et le son pops caractéristique de l'univers musical de High School Musical avec quelque chose de rétro, de soul, avec une présence particulière, sans pour autant appuyer le trait. J'espère que le public va l'aimer. En tout cas, pour nous, ce fut un immense plaisir de l'écrire!

Just Wanna Be With You implique différents personnages comme Troy, Gabriella, Ryan, Kelsi, mais aussi Sharpay et Jimmy. Comment avez-vous abordé cette pléthore de personnages et donc de personnalités?
AD) Nous avons réfléchi à cela dès le départ. Nous avons essayé d'écrire une chanson qui puisse facilement s'adapter à tous ces différents personnages et faire en sorte qu'elle puisse revêtir différentes ambiances et différents sentiments à chaque fois qu'elle serait chantée dans un contexte différent.

Comment s'est passée la production et l'enregistrement de cette chanson?
AD) Dans la mesure où Just Wanna Be With You impliquait Troy, Gabriella, Ryan, Kelsi, Sharpay et Jimmy, il a fallu fait plusieurs sessions d'enregistrement individuelles. L'un des sommets de cette série a été l'enregistrement de Zac Efron aux studios Abbey Road de Londres. Ce fut extraordinaire d'avoir cette opportunité de travailler dans un studio aussi légendaire. Nous nous sommes également rendus à Salt Lake City, dans l'Utah, où se tenaient les répétitions avec le cast avant le début du tournage. C'est là que nous avons enregistré Ryan, Kelsi, Sharpay et Jimmy.

Quelle était l'ambiance sur ce projet?
AW) Je dirai que ce fut une expérience extrêmement positive. J'en garde le sentiment que c'est une réelle passion qui a fait de la franchise High School Musical ce qu'elle est aujourd'hui. Tout le monde, à commencer par Kenny Ortega, a témoigné une passion extraordinaire pour ce projet. Et cet enthousiasme se voit dans le produit fini. Croyez-le ou non, chaque personne qui y a participé ne faisait pas simplement son boulot. Tous se sont totalement investis pour faire quelque chose de formidable et qui dure pour les générations à venir!

AD) C'est toujours incroyable de se retrouver impliqué dans des projets comme cela, où vous avez la possibilité de voir le développement du film depuis le tout début. Partir simplement d'une rencontre avec Kenny, écouter ses idées sur la façon dont la chanson va apparaître dans le film, pour me retrouver finalement dans un cinéma et voir le résultat de tout ce travail d'équipe et de toute cette créativité. C'est un sentiment extraordinaire!

Vous avez également participé à Camp Rock en signant This Is Me et Gotta Find You. Comment cela s'est-il passé?
AW) Steve Vincent nous a expliqué nos scènes et nos personnages. Il nous a également présenté la façon dont les chansons devaient sonner du point de vue du style et des émotions. Les créateurs du film voulaient que nous écrivions ces deux chansons de telle sorte que le refrain de Gotta Find You puisse servir de pont à This Is Me. Ce fut un challenge très intéressant!

AD) Adam et moi avons écrit This Is Me et Gotta Find You spécifiquement pour Joe Jonas et Demi Lovato, et c'était la première fois que nous avions à écrire deux chansons qui puissent se mélanger de cette façon. Ce fut incroyable d'entre la voix de Joe sur ces deux chansons parce qu'il s'implique totalement et donne tout dans son interprétation. En tant que compositeur de chanson, c'est la meilleure chose qui peut vous arriver!

This Is Me parle de la quête d'identité qui est en chacun de nous. Un thème universel.
AD) Je pense que, quand nous avons écrit cette chanson, nous avons voulu reprendre à la fois cette idée qui touche tout le monde, et l'adapter au personnage de Demi Lovato, Mitchie. A partir de là, le challenge était de créer une chanson qui fonctionne personnellement au niveau de Mitchie et en même temps, à un niveau plus universel, qui fasse écho à la quête de soi de chacun d'entre nous.

Comment êtes-vous parvenu à trouver un style propre à Camp Rock?
AW) C'est un processus organique qui vient de la spécificité des personnages de chaque film et des notes que nous avons prises lors de nos rencontres avec des créatifs comme le superviseur musical et le réalisateur. Quand on a autant d'informations très spécifiques sur un projet, il prend tout naturellement sa propre voix. En tout cas, nous l'espérons!

Personnellement, j'adore votre chanson This Is Home pour Prince Caspian. Pouvez-vous m'en dire quelques mots?
AW) Merci beaucoup! Je suis ravi que vous l'aimiez! Cette chanson a une longue histoire! Ses origines remontent à Jon Foreman, du groupe Switchfoot. Très tôt dans le processus, Andy et moi avions écrit une chanson pour le film et Jon avait écrit quelque chose de son côté, mais personne n'arrivait à choisir entre les deux. Jusqu'au jour où nous nous sommes retrouvés tous les trois dans la même pièce et avons mis nos idées en commun dans une seule et même chanson qui est devenu This Is Home. Ce fut une collaboration fantastique. Jon est quelqu'un de formidable et nous nous sommes entendus immédiatement. Nous avons piqué des éléments de chacune de nos chansons et de ce mélange est né une nouvelle chansons que nous aimions tous les trois. Andy et moi sommes reconnaissants de cette collaboration. Je pense que nous sommes tous fiers du résultat. Mais surtout, ce compte le plus pour moi, c'est d'avoir été impliqué sur un projet lié à C.S. Lewis. C'est une sorte de rêve devenu réalité pour moi!

Quels sont vos projets?
AW) L'un de mes principaux centres d'intérêt aujourd'hui est de travailler avec mon groupe, The Adam Watts Band. J'écris les chansons et je les chante avec eux. C'est très différent de la plupart des choses que je fais pour Disney avec Andy. C'est plutôt Rock/alternatif, avec une base auteur/compositeur/interprète. On se situe dans la même veine que Muse, Kings of Leon et Jeff Buckley. Tout ce que je fais en tant qu'auteur/producteur est en fait une extension de cette part de ma créativité. Je suis très impatient de partir en tournée et de sortir un album en 2009. Vous pouvez en savoir plus à ce propos sur www.myspace.com/adamwatts.

Ensuite, Andy et moi sommes en train de travailler avec un groupe appelé Almost Amy pour Hollywood Records. Nous venons tout juste de finir une chanson pour la saison 3 d'Hannah Montana et nous avons une chanson appelée Until You're Mine sur le nouvel album de Demi Lovato. Disney ne nous oublie pas! Et puis, nous avons travaillé sur une chanson pour le prochain album de Switchfoot. C'est une bénédiction de pouvoir faire tout cela en musique!



Merci à Adam et Andy.

lundi, novembre 03, 2008

UN NOËL DE CONTE DE FEES A DISNEYLAND RESORT PARIS: Entretien avec le metteur en scène Christophe Leclercq

Peut-on rêver meilleur endroit que Disneyland Resort Paris pour vivre l'esprit de Noël en famille ?
Du 8 novembre 2008 au 6 janvier 2009, Disneyland Resort Paris revêt ses plus beaux atours pour célébrer Noël. Ses innombrables surprises pour marquer cette fête familiale par excellence promettent du rire, de la magie et du divertissement.
Tout y est, des décorations éblouissantes au Village du Père Noël, en passant par les nombreux Personnages Disney en habit de fête, l'immense sapin, les divertissements dans tout le Parc Disneyland.
Et quand il s'agit de magie, de scintillements et d'émerveillement, Christophe Leclercq n'est jamais bien loin!
Il partage avec nous un avant-goût de ce Noël de Conte de Fées qu'il nous a préparé avec tout son coeur!

Parmi tous les événements et spectacles que vous mettez en scène ce Noël, quel est celui par lequel vous voudriez commencer cet entretien, qui vous tient le plus à coeur?
Je pense que la grande nouveauté de cette année, c'est la décoration de Woody's Roundup Village sur le thème de Noël. L'année dernière, nous n'avions fait qu'un test et cette expérience nous a convaincus que c'était là que le Père Noël devait être et que c'était là que nous devions mettre l'accent cette année. Déjà, le théâtre de Chaparral, qui se trouve juste en face, est décoré dans un style montagnard et enneigé pour le spectacle Mickey et la Magie de l'Hiver et il était naturel de faire écho à cette ambiance. C'est ainsi que l'on retrouve le décor que nous avions créé l'année dernière pour l'intérieur du chalet du Père Noël avec la cheminée, le gros fauteuil et le téléphone du Père Noël, ainsi que l'atelier des lutins dans le deuxième chalet. Mais j'ai demandé cette année à ce qu'on revoie l'organisation de cette visite. Désormais, nos visiteurs vont entrer par ce qui était autrefois la sortie. Sur leur droite, ils verront le Prospecteur et pourront prendre une photo avec lui. Ensuite, ils pourront chevaucher Pile Poil, le cheval de Woody dans Toy Story 2, et rencontrer soit Woody soit Jessie sous le gazebo en bois, juste au milieu du Village. C'est alors qu'ils pourront entrer dans le chalet du Père Noël pour une rencontre unique et une photo, avant de ressortir par l'atelier des lutins. De plus, tout le village sera beaucoup plus décoré. Les collines tout autour vont être enneigées tandis que les toits vont être revêtus de glaçons scintillants et que des stalactites vont briller de mille feux dans les arbres alentours! Tout a été fait pour que cette rencontre soit inoubliable, et le Père Noël sera présent toute la journée, du matin jusqu'au soir (sauf pendant la Parade des Rêves Disney, à laquelle il participe sur son traîneau), de sorte que chacun puisse le rencontrer.

Vous avez également reconverti le chalet du sculpteur sur bois.
Nous l'avons réhabilité pour en faire la Poste du Père Noël. Les enfants y seront gentiment accueillis par des cast-members qui vont prendre leur lettre et la déposer dans une grande enveloppe avec l'adresse du Père Noël. Ce qui est amusant, c'est que, dans le fond de cette petite cabane, nous avons installé comme un centre de tri, avec des petites cases munies des drapeaux de tous les pays européens, ce qui fait que chaque enveloppe sera déposée selon son pays. Chaque enfant qui va déposer une lettre à la Poste du Père Noël aura une réponse! Si certains enfants préfèrent donner leur lettre directement au Père Noël, il n'y a aucun souci. Il la recevra toujours avec bienveillance, mais cette fois-ci, il aura son service postal directement à Disneyland Resort Paris!

Vous êtes en contact quotidien avec les Personnages Disney. Mais comment accueille-t-on le Père Noël?
J'ai une entrevue avec lui pour l'informer des choses qu'il va pouvoir faire au sein de notre parc. Mais, en général, il n'y a pas grand'chose à lui dire. Il s'agit seulement de l'informer de notre mode de fonctionnement. Le reste est très naturel pour lui! Il a l'habitude!

Comment se passe cette rencontre entre le monde de Woody & Jessie et le Père Noël?
Woody & Jessie sont des jouets. Par conséquent, avec la venue du Père Noël au sein du Woody's Roundup Village, on reste bien dans la thématique du monde des jouets, du monde de Noël et on peut très bien imaginer que les jouets ont pris vie pour l'occasion!

Comment avez-vous fait évoluer la Bougillumination Enchantée pour cette nouvelle saison?
J'ai cherché à faire quelque chose de plus simple. Au fil du temps, la Bougillumination Enchantée s'est construite autour d'un mélange de la Cérémonie des Contes et Lumières avec la Bougillumination et la saison de Noël. Cela fait donc trois messages dans un même spectacle. A partir de là, j'ai souhaité aller à l'essentiel, tout d'abord en retirant les accessoires du premier tableau (sapin et guirlande électrique apportés par Dingo). Il s'agit toujours d'ouvrir la cérémonie par un florilège de chansons de Noël par Minnie et ses amis, puis avec l'illumination des 15 bougies par Mickey. Ensuite, Mickey et Minnie accueillent les couples princiers pour un ballet qui nous revient cette année dans son intégralité (alors que j'avais dû l'écourter l'année dernière). Par la suite, Mickey accueille Clochette, avant l'illumination les lucioles (starflashes), du sapin, des lampadaires puis du Château de la Belle au Bois Dormant. Petit changement cette année, j'ai reprogrammé moi-même l'illumination du Château de Cristal telle que je la ressentais avec mon cœur. D'autant plus que, cette année, nous avons rajouté plusieurs rideaux de LED afin d'illuminer des toitures supplémentaires pour un rendu encore plus scintillant. Au fil des ans, nous avons eu de plus en plus de toits illuminés et nous voici au terme de ce processus. C'est maintenant la totalité des toits qui est recouverte de cristal. Du coup, sur la même musique, j'ai voulu reprogrammer et refaire la construction du Château de Cristal sur ordinateur avec un programmateur. Plus précisément, il s'agit d'un pré-encodage de tous les tops d'allumage. Après, on peut toujours faire des modifications sur le parc car, une fois qu'on se retrouve en face du produit-même, le LED, il y a des conditions pratiques à prendre en compte. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour que tout s'allume. On peut aussi jouer sur l'intensité lumineuse. Selon les endroits, j'ai voulu faire varier les modes d'illuminations. Soit on allume brièvement, soit les LED se réchauffent et s'illuminent progressivement, avec une montée en puissance de la musique, le tout en fonction des accents musicaux.

Quelles sont maintenant les nouveautés de la Parade des Rêves Disney pour ce Noël 2008?
Casse-Noisette, les Toy Soldiers et le traîneau du Père Noël seront toujours là, mais avec une nouvelle chorégraphie pour les Toy Soldiers et surtout 18 lutins qui entoureront le traîneau, dans des costumes rouges et verts tous différents, très riches, farfelus et rigolos, avec des grelots, des pompons et des accessoires différents (chapeau haut de forme, candy canes, couronnes de Noël, etc). Par conséquent, l'interactivité s'en trouve modifiée pendant les arrêts. Comme une petit comédie musicale!

En parlant de spectacle, je crois que Les Vacances de Noël de Minnie nous réserve quelques surprises!
C'est le même concept de spectacle sauf que j'ai voulu mettre l'accent sur les poupées de chiffons et non plus sur les marionnettistes –là encore, j'ai voulu mettre le monde des jouets à l'honneur. On retrouve donc Pinocchio, mais entouré cette fois de poupées de chiffon. En fait, ma référence a été les poupées "framboise", ces poupées de chiffons au visage de porcelaine. J'ai ainsi joué sur cette idée de poupées qui se désarticulent. Nous avons imaginé de nouveaux costumes pour les quatre poupées qui vont danser pour le tableau de Pinocchio, costumes réalisés ici à Disneyland Resort Paris dans l'atelier de Sue Lecash. Pour ce faire, nous avons utilisé de jolies matières, comme des draperie vieux bleu, vieux rose, comme des tissus de tapisserie, quelque chose de très mignon. J'ai également voulu jouer sur les regards et sur les sourires en conservant les visages découverts avec de grands faux-cils. Je voulais vraiment un tein de porcelaine, les joues et le bout du nez un peu rosés comme si elles avaient un peu froid, et de vrais faux-cils. Quelque chose de très naturel!

Une grande tradition de Noël au Parc Disneyland, c'est la neige qui tombe sur Main Street, USA.
Petit changement, cette année. Avant, nous avions l'arrivée du vent, puis des petites clochettes qui se faisaient entendre sur Main Street au moment où la neige tombait. Cette année, j'ai voulu reprendre la séquence "lampadaires". Je me suis dit que tout le monde ne voyait pas cette cérémonie le soir et qu'il serait intéressant de profiter de ces superbes lampadaires et de la météo de l'hiver. On aura donc toujours la neige qui va tomber environ toutes les 30 minutes. Par contre, on va diffuser la chanson des Carolers, Ring The Bells de Vasile Sirli et lancer la séquence des lampadaires. Ces derniers vont donc danser et s'allumer en même temps que la neige va tomber. Je pense que c'est un petit plus dans Main Street, USA. Un air de Noël qu'on avait auparavant, mais alors moins soutenu. Maintenant, nous avons un vrai spectacle de lumières et de douceur dans Main Street!

Vous nous mettez vraiment en appétit… pour le Merveilleux Dîner de Noël de Mickey!
Il va se tenir au pavillon du Parc Disneyland les 6, 13 et 20 décembre. C'est un dîner de Noël, buffet à volonté pour grands et petits. Au niveau animation, il y aura plusieurs points photo décorés de façon thématique, où l'on pourra rencontrer les personnages Disney. Les convives de ce dîner pourront donc passer un moment privilégié avec eux et bénéficier, en fin de dîner, de l'arrivée du Père Noël en personne. Il y aura un orchestre, qui animera la soirée à plusieurs reprises, puis une "dance party" festive lors de laquelle les enfants pourront apprendre quelques pas de danse avec les personnages.

C'est donc un nouveau type d'événement, davantage orienté vers les enfants, qui fait suite au merveilleux Voyage Fantastique de la Fée Clochette.
C'était vraiment un spectacle fabuleux! 32 artistes sur scène, une infrastructure gigantesque au niveau du dîner. Mais ce spectacle avait fait les beaux jours de la salle de convention de l'hôtel Newport Bay Club pendant sept saisons. Il était donc temps de changer. Nous sommes donc revenus à quelque chose de plus simple. C'est toujours un dîner-spectacle, mais plus interactif et plus intégré au public. Ce n'est plus un spectacle sur scène, mais une suite d'intermèdes qui se déroulent durant le dîner. Nous avons expérimenté cette nouvelle approche l'année dernière. C'est ainsi que, pour les fêtes 2007, tandis que le Newport Bay Club proposait La Croisière Magique de Mickey (que l'on pourra retrouver cette année, mis en scène par Katy Harris), l'Hotel New York initiait à Time Square ce genre de dîner-spectacle. Et c'est suite au succès de ce dernier que la direction a eu l'idée d'en créer un nouveau qui serait situé à l'intérieur même du Parc Disneyland. De fait, ce dîner, mis en scène par Emmanuel Lenormand, aura lieu donc au cœur du Royaume Magique et sera ouvert à un public encore plus large du fait de la capacité du Pavillon.

Et puisque nous en sommes aux fêtes de fin d'année, pouvez-vous nous donner une idée du feu d'artifice du 31 décembre?
Il y aura, comme l'année dernière, la DJ Party sur le Parc Disneyland, mais dans un esprit plus familial que l'année dernière, plus proche des enfants. Elle sera tout naturellement suivie par le feu d'artifice du 31 décembre, qui m'a été inspiré par la musique de Believe In Holiday Magic. Mais la grande nouveauté de ce réveillon, c'est que nous ouvrirons également les Walt Disney Studios! L'idée est de répondre à la demande croissante du public ce soir-là et d'offrir l'opportunité aux plus grands, adolescents et jeunes adultes, de passer cette soirée exceptionnelle dans ce parc, avec également une DJ Party adaptée à ce public et… un feu d'artifice sur les Walt Disney Studios! L'idée est d'utiliser la même musique que celle du feu d'artifice du Parc Disneyland et de lancer les deux feux en simultané. Je ne voulais pas léser un parc ou l'autre. C'est la raison pour laquelle il s'agira de bombes similaires, à la différence que nous tirerons un petit peu plus haut au niveau des Walt Disney Studios pour essayer de passer au dessus de la Tour de la Terreur. Ce qui veut dire qu'on pourra voir plus ou moins les deux feux d'artifices en même temps. Je pense même qu'on pourra les voir depuis le Lac Disney et le Disney Village. D'autant plus que mon idée de départ était de faire un troisième feu en simultané, au Lac Disney, mais là, c'était un peu trop compliqué!
Comme il est de tradition sur Media Magic chaque fin d'année, quels sont vos souhaits pour ce Noël 2008?
J'ai conçu ce Noël avec tout mon cœur, comme à chaque fois, et dans un esprit familial. Pour moi, Noël, c'est la famille, et c'est aussi le message que nous voulons faire passer à Disneyland Resort Paris. C'est pour cela que le Père Noël prend ses quartiers chez nous pendant deux mois. C'est un moment privilégié où tout le monde peut se rassembler. Je souhaite à tout le monde de passer un joyeux Noël et si vous nous rendez visite dans le parc, j'espère que vous trouverez ce Noël tout aussi enchanteur et familial…. en attendant les surprises que je vous réserve dores et déjà pour l'année prochaine, avec un Noël qui devrait être très différent!..

Merci à Nathalie et Christophe!

Photo 3 (c) Disneythèque