vendredi, octobre 24, 2008

HIGH SCHOOL MUSICAL 3 - NOS ANNEES LYCEE: Entretien avec le compositeur Jamie Houston

Le phénomène High School Musical arrive enfin sur grand écran! Dans High School Musical 3: Nos Années Lycée, les lycéens préférés du monde entier entament leur dernière année. Entre le championnat de basket, le bal de fin d'année et un grand projet de comédie musicale dans laquelle joueront tous les Wildcats, l'année s'annonce riche. Particulièrement pour Troy et Gabriella, qui se sont jurés de faire de chaque instant un moment inoubliable: à la fin de l'année, il partiront étudier dans des universités différentes et devront se séparer... C'est d'ailleurs tout l'enjeu des nouvelles chansons composées pour l'occasion par Jamie Houston, l'un des pilliers musicaux de la saga (Breaking Free, When There Was You and Me, You Are the Music in Me, Everyday). Il nous revient d'ailleurs en grande forme avec trois titres inoubliables, Right Here, Right Now, Scream et Walk Away, dont il nous livre tous les secrets!

Quel effet cela fait-il de retrouver les héros de High School Musical pour la troisième fois?
C'est un univers qui m'est familier, maintenant, mais cette fois-ci, ce fut un petit peu différent dans la mesure où il s'agit d'un film destiné au cinéma. Cela s'est traduit par une pression plus importante.

Comment cette différence s'est-elle traduite?
Cela tient notamment au fait que le film n'est pas seulement destiné à Disney Channel. C'est un autre type de public, d'autant plus que les jeunes qui ont découvert High School Musical il y a quelques années ont grandi, eux aussi, tout comme nos acteurs. De fait, sur les chansons que j'ai écrites, j'ai eu la permission d'approfondir la relation entre Troy & Gabriella. Par exemple, j'ai pu utiliser le mot "love" cette fois-ci, alors que je ne pouvais pas le faire sur les autres films. Les chansons n'en sont que plus matures. C'est une évolution naturelle. Je pense que si nous avions gardé le même niveau de maturité que pour le premier film, nous aurions perdu nos spectateurs de la première heure.

Le cast a aussi beaucoup gagné en maturité. Ce ne sont plus les jeunes débutants de High School Musical 1. Comment votre relation a-t-elle évolué?
Ils ont considérablement progressé. Sur ce projet en particulier, j'ai surtout travaillé avec Zac et Vanessa (Troy & Gabriella). Zac s'est beaucoup entraîné depuis ses débuts, et il est vraiment excellent maintenant! Cela a rendu mon travail beaucoup plus facile.

Vanessa Hudgens a quant à elle sorti son propre album. C'est maintenant comme une chanteuse à part entière.
C'est une véritable professionnelle, maintenant! Quand nous avons travaillé ensemble pour la première fois, elle avait dans les quinze ans. En participant à la tournée, en chantant en live devant tous ces fans, elle a acquis une expérience unique et a magnifiquement évolué!

Pensez-vous que ce professionalisme peut être un frein à la spontanéité et la fraîcheur qui nous avaient séduits au début?
Non, je ne pense pas. En tout cas, sur les chansons dont je me suis occupé. Quand vous débutez, il y a une innocence naturelle qui se dégage. Mais plus vous vous améliorez, plus vous avez de contrôle sur votre voix. A fortiori quand vous êtes un acteur. Vous pouvez beaucoup plus facilement viser juste en termes d'émotion dans les chansons. Zac et Vanessa connaissent parfaitement leur personnage, maintenant. Ils ont grandi avec eux. Cela les a servi. L'interprétation qu'ils ont donnée dans High School Musical n'est absolument pas lissée par leur expérience et leur professionalisme.

Pouvez-vous nous parler plus dans le détail des chansons que vous avez écrites et produites pour High School Musical 3, à commence par Righ Here, Right Now?
Cette fois-ci, les créateurs du film ont décidé de réduire le nombre de chansons composées par chaque compositeur. Right Here, Right Now est la toute première chanson qu'ils m'ont demandé d'écrire pour ce film. Cette chanson apparaît tout au début du film. Il s'agit d'un duo entre Troy et Gabriella. C'est un moment où ils s'apprêtent à franchir un pas, à réaliser ce qu'ils sont rêvé de faire depuis des années, et cela les effraie quelque peu. Ils se posent la question de savoir s'il ne vaut pas mieux rester tels qu'ils ont toujours été, là où ils ont toujours été, parce que c'est quelque chose qu'ils connaissent. C'est un moment très sensible, très émotionnel. Pour cette raison, la chanson commence de façon très intime. Elle est chantée dans la cabane de Zac, dans un arbre. C'est un endroit qu'aucune fille n'a jamais visité, si ce n'est sa mère, et qu'il fait découvrir à Gabriella. Une façon de parler de soi de façon très intime, très douce. Puis, les choses montent. C'est une situation parfaite pour une grande ballade, ce qui fait qu'on assiste alors à un grand crescendo. On ne sait pas de quoi sera fait le futur, mais ce qui compte, c'est que maintenant, il y a toi et moi! C'est ainsi que la chanson s'intensifie jusqu'à un grand final émotionelle, pour mieux se conclure sur un moment de nouveau intime.

Scream, chantée par Troy, est beaucoup intense et dramatique.
C'est une chanson qui, à l'origine, devait être écrite par un autre compositeur, un artiste très connu, mais finalement, c'est à moi qu'ils ont demandé de l'écrire. C'est un moment d'intense émotion. Gabriella a pris une importante décision pour sa vie future tandis que Troy ne l'a pas prise encore. C'est une chanson typique des angoisses des adolescents par rapport à leur avenir. Troy se sent frustré et dans le même temps cherche une opportunité pour vivre sa propre vie. Il le veut tellement qu'il a envie de crier. C'est une chanson parfaite pour Zac, très rock, un peu comme les premières chansons de Michael Jackson.

Walk Away est, quant à elle, plus "gospel".
Exactement. Je me suis tourné vers une sorte de mélange entre le gospel et le mowtown, avec une touche de soul un peu rétro. J'ai voulu faire de chaque chanson un moment unique et il m'a semblé que cette approche correspondait parfaitement à l'esprit de Gabriella dans cette séquence.

De fait, cette chanson associe une certaine tristesse, mais également l'énergie d'un nouveau départ.
C'est en effet une chanson triste, mais j'ai voulu conserver un tempo allant pour lui donner un groove particulier. Ce fut une opportunité pour moi de proposer quelque chose que les jeunes n'entendent pratiquement plus. Les radios ne diffusent plus de chansons soul. J'ai donc conçu cet hybride, un mélange de choses que mes parents avaient l'habitude d'écouter, et que j'ai entendues quand j'étais très jeune, actualisées dans ce film. J'ai fait ce choix car cette chanson correspond à un de ces moments dans une vie où vous devez faire des choix, et c'est exactement ce genre de moment auquel Gabriella se trouve confrontée.

Déjà, dans High School Musical 1, on avait ce genre de chanson triste chantée par Gabriella, When There Was Me and You, mais que de chemin parcouru depuis!
J'y ai songé. Vous savez, quand nous avons commencé sur le premier film, tout était totalement nouveau et quand j'ai écrit cette chanson, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. Maintenant, ce film est le troisième du nom et ces personnages font maintenant partie de la vie de millions de jeunes à travers le monde, et encore plus de ma vie puisque je leur ai consacré quatre ans. Quelle évolution! Dans cette première chanson, Gabriella exprimait sa tristesse et sa solitude, et avait d'une certaine façon baissé les bras. Cette fois-ci, elle a progressé. Elle part du même point, mais elle prend finalement les choses en main.

Avez-vous choisi les séquences pour lesquelles vous avez écrit des chansons?
Elle nous ont été proposées par les créateurs du film. En fait, nous écrivons les chansons très en avance par rapport au tournage. C'est le travail du réalisateur, des producteurs et du superviseur de la musique de trouver le rythme de l'histoire et les moments où on a besoin d'une chanson pour faire avancer cette histoire. Personnellement, j'ai toujours souhaité avoir la séquence de Right Here, Right Now, et je pensais que je l'aurais parce que j'avais écrit Breaking Free and You Are the Music in Me qui sont des duos. Il était naturel que j'aie un nouveau duo. Les autres chansons sont arrivées comme ça. Si cela ne dépendait que de moi, je les aurait toutes choisies!

Vous avez également participé à Camp Rock en composant Here I Am. Pouvez-vous nous en parler?
Ce fut très intéressant. Une expérience un peu différente de High School Musical car, même s'il y a des chansons, ce n'est pas pour autant une comédie musicale. Au moment d'écrire cette chanson, Here I Am, le scénario prévoyait que le personnage de Peggy aurait un rôle plus développé, et finalement, même si la chanson fait toujours partie du concours de chant, Peggy n'a plus le rôle qu'elle devait avoir dans cette histoire. A l'inverse, Mitchie était très peu présente dans le scénario original, tandis qu'elle est devenu le personnage principal du film. Les choses ont donc évolué de façon très bizarre. Mais j'ai beaucoup aimé y participer également et écrire cette chanson typiquement pop rock.

En travaillant de nouveau avec des débutants, avez-vous retrouvé l'ambiance du premier High School Musical?
Oui. Je suis allé au Canada pour enregistrer les parties vocales de ma chanson et certaines parties vocales des autres chansons. Là, j'ai donc travaillé avec ces débutants qui n'avaient encore jamais tourné, et ils étaient extrêmement heureux d'être là! Ils ont vraiment donné le meilleur d'eux-mêmes. Certains se sont révélés formidable, d'autres ont eu besoin de travailler encore un peu. Ce fut vraiment très agréable. Vous savez, après une aventure comme celle-ci, certains jeunes peuvent devenir très célèbres et avoir par la suite une approche totalement différente. Là, j'ai vraiment pris plaisir à travailler avec eux!

Sur quoi êtes-vous en train de travailler?
A present, je suis en train d'écrire une chanson pour l'album d'Ashley Tisdale chez Warner Bros. Mais surtout, je suis en train de produire mon premier film, pour Disney Channel. C'est un projet que mon partenaire et moi avons mis sur pied et proposé à Disney Channel. Ils ont vraiment aimé cette idée. A partir de là, nous sommes en train d'écrire le scénario avant de tourner en principe au printemps prochain. Cela s'appellera Rising Star. Je devrais également en faire la musique. C'est un projet totalement nouveau pour moi. Un mélange d'enthousiasme et d'angoisse. C'est ce qui le rend terriblement excitant!

Voilà une formidable nouvelle! Bonne chance pour ce magnifique projet!
Merci beaucoup!
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Merci à Xavier Chevalier (WDR/EMI).

vendredi, octobre 17, 2008

LA PETITE SIRENE / LE SECRET DE LA PETITE SIRENE: Entretien avec Jodi Benson, la voix originale d'Ariel

Avez-vous déjà discuté avec Ariel, LA petite sirène? Je veux dire, pour de vrai ? Et bien moi, oui ! Et c’est une expérience que je n’oublierai jamais !

Bien-sûr, quand je dis Ariel, je veux dire Jodi Benson. Mais il y a une telle connexion entre la petite sirène et elle que la confusion est facile. Toutes deux sont de vraies princesses. Toutes deux partagent le même sens de l’innocence et de la générosité, le même esprit positif et ludique, la même gentillesse et la même élégance. Nul besoin de préciser que j’étais très impressionné !
En sa compagnie, revenons au tout premier film de La Petite Sirène, celui par qui tout a commencé, et nageons jusqu’au Secret de la Petite Sirène, qui vient de sortir en DVD.
Comme si le destin avait mis les bonnes personnes au bon endroit sur son parcours, les débuts de Jodi à Broadway ont coïncidé avec sa rencontre avec le producteur et parolier de La Petite Sirène, Howard Ashman, pendant la production de la comédie musicale de Broadway Smile, et avec Samuel E. Wright, sur Welcome to The Club, une autre comédie musicale, avant qu’ils ne deviennent partenaires en tant qu’Ariel et Sébastien. La suite est fait partie de l'histoire, et la voix de Jodi Benson est certainement l’une des plus connue et aimée, y compris par Ursula!
Alors, à votre tour d’être enchantés par sa voix !


Comment vous êtes vous retrouvée à endosser le rôle d’Ariel?
Je travaillais sur un show à Broadway qui s’appelait Smile avec Howard Ashman (ci-dessous, à gauche, avec Alan Menken) et Marvin Hamlisch, et ce show s’est terminé de façon prématurée au bout de six semaines. Mais, pendant le show, j’avais une chanson à chanter, que mon personnage interprétait, qui s’appelait Disneyland. Alors, comme Howard commençait son partenariat avec Jeffrey Katzenberg et Peter Schneider aux Walt Disney Studios, ils sont venus voir le show, et comme je chantais Disneyland, ils ont invité Mickey Mouse à la première, et au cocktail il m’a offert les clés du royaume. Après la fin de ce show, Howard avait déjà commencé à travaillé sur La Petite Sirène, et ils ont gentiment proposé à toutes les filles du show (nous étions une vingtaine) de passer le casting. Les castings ont eu lieu à New-York, Los Angeles et Londres.
Nous avons fais de traditionnelles vidéos où chacune d’entre nous jouait une scène d’Ariel, puis chantait une partie de Partir là-bas. Le jour du casting, je suis allée aux toilettes des filles. Comprenez-bien qu’il y avait beaucoup de filles présentes ! J’ai regardé dans le miroir et j’ai commencé à me parler à moi-même, de la façon dont je pensais qu’Ariel parlerait. Ensuite, j’ai enregistré ma vidéo et je l’ai envoyée. Il ne s’est pas passé moins d’un an, peut-être même plus, avant que je ne soit appelée pour m’annoncer que ma vidéo avait été sélectionnée. J’avais complètement oublié ce casting, depuis le temps. J’ai alors commencé les aller-retour entre New-York et Los Angeles pour les enregistrements, mais je n’avais jamais été dans un studio, je n’avais jamais travaillé avec ce genre de matériel. C’était tout nouveau pour moi. C’est tout simplement un miracle divin d’avoir été sélectionnée pour ce rôle!



Comment avez-vous travaillé avec Howard Ashman pour développer le personnage d’Ariel?
Comme Howard et moi avions travaillé ensemble sur Smile, il venait avec moi dans la cabine d’enregistrement alors que tout les autres étaient dans la salle de contrôle, de l’autre côté de la vitre. Il venait à côté de moi et restait près de moi, et me dirigeait sur chaque scène, chaque ligne que je jouais. Bien-sûr, en tant que réalisateur, il avait une idée très précise de ce que le personnage devait être. Il était mon réalisateur. Même si nous avions John Musker et Ron Clements comme réalisateurs du film, Howard était vraiment mon réalisateur personnel, parce que nous avions une bonne relation, et comme je n’avais jamais fait de doublure avant, il m’a beaucoup aidé au studio. Il m’a dirigé comme s’il s’agissait d’une pièce, sur scène. Nous jouions tout ensemble. Il a joué mon père, Sébastien, Ursula. Il jouait les autres personnages et je lui donnais la réplique, dans le studio d’enregistrement. C’est comme ça que nous avons travaillé ensemble et développé le personnage. C’était simplement un formidable cadeau de pouvoir travailler avec lui de cette façon!


Enregistrer Partir là-bas a du être un moment très spécial. Comment cela s’est-il passé?
Nous avions répété la chanson avec Alan Menken et Howard au piano le jour d’avant. Nous avons travaillé sur la chanson pendant des heures et des heures, et nous nous sommes rendus compte que nous avions un problème technique, que nous avions un mauvais micro. Après avoir chanté la chanson pendant quatre ou cinq heures, nous avons réalisé qu’il y avait un soucis de micro ! Ca a été un peu frustrant pour tout le monde. Après cela, nous avons essayé de ne pas nous décourager, et de tout recommencer. Mais cette fois, ce que l’on a fait, ce que Howard a proposé, était d’éteindre toutes les lumières du studio d’enregistrement et de ne laisser que les petites lumières au dessus des partitions. J’ai fermé mes yeux et je me suis assise sur un tabouret, après avoir été debout pendant tant d’heures.
Je me suis assise sur ce tabouret et il a dit: « Je veux juste que tu te passe les bras autour du corps. Ferme les yeux, et imagine que tu te trouves dans cette grotte, toute seule, à rêver à ton propre monde ». C’est ce que j’ai fais, et il est parti. Il m’a laissé de l’autre côté de la vitre. Nous avons réussi en deux essais, c’est tout! C’était sa façon à lui de m’aider à me placer dans l’état d’esprit nécessaire pour chanter la chanson. Après toutes ces heures avec un mauvais micro, à essayer encore et encore, nous avons complètement changé de direction. Je crois qu’après deux fois, il a dit: « C’est ça. Nous l’avons ». Et je n’ai jamais entendu la chanson avant de voir la première du film. Je ne voulais pas voir la chanson, je ne voulais pas voir le film en petit morceaux. J’ai eu l’occasion de voir de tous petits passages quand j’étais à Los Angeles, quelques dizaines de secondes, mais je ne voulais pas voir la chanson si je ne pouvais pas la voir d’un trait. Et ce fut un moment magique!


Comment avez-vous travaillé sur les dialogues?
Nous avons fait une lecture complète du film, comme si c’était une pièce de théâtre. Tout le cast était présent, et nous avons lu accompagnés du piano, avec Howard, Alan et tous les réalisateurs. Nous avons fait une représentation complète, puis nous avons enregistré ensemble, avec les autres membres du cast. Maintenant, on ne fait plus comme ça, on travaille chacun de notre côté. Howard et Alan ont été très impliqués dans la procédure, chaque jour où nous avons travaillé.


Comment étaient vos relations avec l’animateur principal d’Ariel, Glen Keane?
Glen était présent chaque jour de l’enregistrement. Il avait une camera. Il enregistrait tout ce que je faisais au studio. Puis, à chaque fois que je revenais à Los Angeles (environ 14 jours éparpillés sur deux ans et demi), Glen et moi étions amis. Il me montrait les différents passages et scènes sur lesquelles il avait travaillé. A l’époque où le film est sorti, Glen et Linda sont devenus de proches amis pour mon mari et moi. C’était en novembre 1989. Et à ce moment-là, quand 1990 est arrivé, j’ai déménagé à Los Angeles et j’ai habité chez eux pendant environ trios mois. Pour faire court, mon mari et moi avions de sérieux soucis et je ne savais pas où aller, et Glen et Linda m’ont ouvert leur foyer et j’ai vécu avec eux et leurs enfants pendant trois mois. Alors, ils sont comme ma famille. C’est parti de ma relation avec lui en tant qu’animateur, pour ensuite devenir une vraie relation de famille parce qu’ils ont été géniaux avec moi pendant des moments très difficiles.

Comment êtes-vous passés de l'Ariel originelle à celle de La Petite Sirène II, qui est plus mature, puis à celle du Secret de La Petite Sirène, qui est plus jeune?
D’abord il y a eu le premier film, ensuite nous avons continué avec la série télévisée, qui se déroulait deux ans avant le film. Ensuite, quand nous avons fait La Petite Sirène II, j’étais enceinte. J’attendais mon premier enfant. C’était très intéressant, car j’étais enceinte tout le temps de l’enregistrement de La Petite Sirène II, dans lequel elle-même a un enfant! Nous devions nous assurer qu’il y avait de la maturité dans sa voix, mais pas trop non plus. C’était un challenge de s’assurer que nous trouverions le juste équilibre.
Ensuite, entre La Petite Sirène II et Le Secret de La Petite Sirène, nous avons continué avec tous les produits où Ariel a environ 16 ans. Ensuite, pour le troisième, pour revenir en arrière, nous avons réfléchi à plusieurs scripts. A la base, pour la toute première lecture du script, Ariel était un peu excitée, et un peu sarcastique. Et au fur et à mesure de la lecture, j’ai pensé que cela ne lui ressemblait pas. Mais vous savez, ils ont essayé de s’adapter à l’année 2008, et, malheureusement, dans certaines choses que les ados voient à la télé où dans les films, les enfants peuvent être irrespectueux dans leur attitude.

En effet, telle que vous la décrivez lors du processus, ce n’est plus l'Ariel que nous connaissons et aimons.
J’ai eu plusieurs nuits sans sommeils après le travail. Mon mari me demandait « Que se passe-t-il? ». Je répondais : « Tu sais quoi, je n’aime pas ce premier script. Cela ne lui correspond pas. Cela ne lui rend pas justice. Je n’aime pas la direction que cela prend ». Alors je me suis assise et ai eu une conversation avec eux, en disant: « Les gars, je ne cherche pas à faire du mal ou à faire perdre son boulot à quelqu’un, mais je dois le dire. Personne d’autre que moi ne peut le faire. Howard n’est pas là, Ron et John ne ont pas là, et je dois vous le dire: Ce n’est pas sa façon de parler, ce n’est pas son cœur. Elle n’est pas sarcastique, elle ne se comporte pas mal. Si elle parle, cela vient de son cœur, c’est la vérité. Nous devons changer ces lignes, d’une façon ou d’un autre ». Après ça, j’ai eu quelques nuits difficiles, pour me sentir en paix avec ce que j’avais fait, avec la réécriture, mais avec la nouvelle direction qui a été prise, quand le produit a été fini je me sentais mieux. Nous devions nous éloigner de ça, car les gens qui allaient voir le film allaient se souvenir du premier et de l’innocence de son cœur.
Nous avons dû travailler très dur là dessus, pour s’assurer qu’elle était cohérente, qu’elle était toujours une ado, mais avec cette innocence et cette passion, pas avec cette attitude qu’ont les jeunes aujourd’hui. Alors, avec Peggy Holmes et Kendra Haalland, la réalisatrice et la productrice, nous avons travaillé très dur pour rester fidèles au cœur de ce qu’est Ariel, vous savez. Nous avons été très protecteurs. Je suis probablement la personne en vie aujourd’hui, avec Howard et peut-être Alan et Glenn (Slater, le parolier de la comédie musicale) qui connait le mieux le personnage. Alors, quand il s’agit de ses dialogues et de ses chansons, j’ai beaucoup à dire. L’équipe a été très bien pour respecter cela avec moi, et s’assurer que nous restions cohérents avec qui elle est vraiment. Nous avons rempli la mission avec ce film, et j’espère que le message est passé auprès des enfants.

Comment avez-vous travaillé avec le compositeur Jeanine Tesori sur ce nouveau film?
Je suis désolée d’avouer que je ne l’ai jamais rencontrée pendant la procédure. Faire un film aujourd’hui, c’est si différent d’avant. J’ai travaillé sur Le Secret de La Petite Sirène toute seule. Je n’ai jamais rencontré les autres sœurs, je n’ai jamais rencontré le compositeur. Je lui ai juste parlé et me suis présentée au téléphone. Vous êtes vraiment isolée maintenant. Vous faites tout tout seul. Je n’aime pas trop ça, pour être honnête. Je suis une personne qui aime le relationnel, et comme mon passé se trouve sur scène, j’aime travailler avec les gens face à face.

Comment avez-vous appréhendé votre chanson, I Remember?
Avec beaucoup de cœur et de passion! Je me suis plongé dans le personnage, mais le chant, étant une passion pour moi, est vraiment une extension de soi quand on ne trouve pas les mots sur le moment. C’est ce que Howard me disait toujours : « La raison pour laquelle on chante dans un film ou sur scène est qu’on ne peut plus exprimer certains sentiments avec des mots ». C’est vraiment une extension de soi. C’est tout à fait le cas pour cette chanson. Jeanine l’a très bien rendu. Ariel est dans un moment de frustration et de confusion. Sa queue frôle un instrument, et il en sort une note, ce qui déclenche quelque chose dans son esprit, dans ses souvenirs. Oh, j’ai vraiment eu du bon temps à travailler sur cette chanson. C’était un formidable moment de larmes pour moi, de larmes de joie. Vous savez, des tonnes d’émotion sortent, en tout cas pour moi, quand je chante une belle chanson qui veut dire quelque chose.

Vous avez pris part à Il Etait Une Fois, dans une scène avec Gisèle. Une rencontre entre deux princesses Disney, ça se passe comment ?
Mon Dieu! Et bien, Kevin Lima, le réalisateur d’Il Etait Une Fois, est un animateur et était animateur sur La Petite Sirène. Son histoire chez Disney pour les dix ans et demi passés s’est passé dans l’animation, et il a pensé que ce serait une sympathique petite blague de mettre des princesses Disney dans le film. Alors il m’a mise moi, Paige O’Hara, qui fait la voix de Belle, et Judy Kuhn, qui chante la voix de Pocahontas. Maintenant, le truc, c’est de nous trouver ! Mon rôle aurait du se cantonner à une ligne, mais pour certaines raisons mon personnage a été développé et ils ont écrit une autre scène ou je suis avec Patrick Dempsey. Ils voulaient développer son personnage un peu plus, alors ils ont un peu voulu faire de moi sa grande sœur. Du coup, mon personnage tient un petit rôle. A l’origine, ça devait juste être : Se montrer à l’écran, jouer Partir là-bas à travers l’aquarium, et la blague était faite.
En tout cas, rencontrer Amy fut un vrai plaisir. C’est une fille adorable. Et c’est une grande fan d’Ariel! Quand je suis arrivée, je n’avais jamais participé à un film. Je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. J’arrive, je vais au maquillage et Amy s’assoit près de moi. Nous discutions, et elle disait : « Oh mon Dieu ! Vous êtes Jodi Benson, Vous êtes Ariel ! Je suis votre plus grande fan ! » C’était très drôle, car c’était un peu le monde à l’envers. C’était elle la star de ce grand film, et moi je venais sans rien savoir. Je ne savais même pas qui était Patrick Dempsey. Je ne regarde pas la télé. Alors, j’ai pensé que je faisais un film avec Patrick Stewart, qui est un acteur de Star Trek. Je cherchais donc un acteur chauve ! Et puis j’ai vu Patrick Dempsey, ce jeune homme qui venait vers moi, et je ne savais même pas qui il était ! J’ai passé trois jours très amusants, à travailler avec eux. C’était une nouvelle expérience pour moi, et ils ont été très généreux et gentils, car je ne savais vraiment pas ce que je faisais ici, en dehors de mon domaine. Et Kevin était si gentil. Je me suis vraiment fait plaisir!


Un grand merci à Angeline pour sa traduction!


FreeCompteur.com

vendredi, octobre 10, 2008

L'ETRANGE NOËL DE MR. JACK EN EDITION COLLECTOR: Entretien avec le réalisateur Henry Selick

Pour le réalisateur Henry Selick, L'Etrange Noël de Mr. Jack fut le premier long métrage, et le prélude à de nombreux autres films acclamés par les critiques. Suite à cette production qui a duré trois ans, il a continué avec un film mêlant animation et prises de vue réelles, tiré du roman de Roald Dahl: James et la pèche géante, film qui a d'ailleurs gagné le premier prix au festival d'Annecy de l'animation internationale en 1997. Il a ensuite dirigé Monkeybone, une fantaisie à propos d'un dessinateur emprisonné dans sa propre création. Selick, qui a continué d'explorer de nouveaux espaces dans l'animation, a créé récemment les séquences animées de La Vie Aquatique de Steve Zissou pour Wes Anderson et a dirigé aussi un film d'animation numérique fondé sur sa propre adaptation de Coraline, un livre best seller pour enfants de Neil Gaiman, qui a remporté un Hugo.
Après ses études à l'université de Rutgers, à l'université de Syracuse, et la St Martin's School of Art à Londres, Henry Selick s'est finalement inscrit à la Cal Arts dans le cadre du premier programme d'animation de personnage, en compagnie de John Lasseter, John Musker et Brad Bird. Il a étudié parallèlement l'animation expérimentale avec Jules Engel et créé deux films Phases et Tube Tales nommés pour un Academy Award des Etudiants. Il fut plus tard engagé par Disney et fut animateur pour Rox et Rouky, sous la direction de Glen Keane. Selick a aussi écrit produit, dessiné et dirigé de nombreux spots de publicité qui restent gravés dans les mémoires.
Il revient avec nous sur le film qui a lancé sa carrière.
Non, vous ne rêvez pas, c'est noël avant l'heure!

Vous avez commencé votre carrière comme "inbetweener" (le dessinateur qui dessine toutes les images entre deux images clefs dessinées par le dessinateur principal NdT) et animateur débutant sur Rox et Rouky. Qu'est-ce qui vous a fait évoluer vers l'animation image par image?
En fait j'avais déjà fait de l'animation "image par image" avant de travailler sur Rox et Rouky, y compris avec quelques personnages grandeur réelle pour un de mes films en indépendant. En travaillant chez Disney j'ai apprécié l'animation 2D mais l'image par image est un besoin viscéral et ce que j'ai toujours eut envie de faire.

Que voulez-vous dire par "besoin viscéral"?
J'aime tous les types d'animation et celle qui est probablement la plus belle est l'animation traditionnelle dessinée à la main, celle pour laquelle Disney est connu et reconnu. L'image par image à un certain "grain" et est remplie d'imperfections et il y a en plus une vérité fondamentale, qui est que ce que vous voyez existe réellement, même si c'est animé à la main, 24 fois pour une seconde. Cette vérité est ce que je trouve le plus attractif dans l'animation en image par image.

Quel est le film en image par image qui vous a impressionné quand vous étiez enfant et qui vous a amené vers cette carrière?
Les premiers Harryhausen et en particulier: Jason et les Argonautes. J'ai aussi adoré Le septième voyage de Sinbad, avec les meilleurs cyclopes qui aient été produits. En dépit d'une qualité un peu bancale, ils possèdent une réalité indéniable. Les monstres de Harryhausen possèdent tout simplement un réalisme merveilleux.

Comment avez vous intégré initialement le projet de l'Etrange Noël de Mr. Jack?
Au début des années 80 je travaillais avec Tim chez Disney. C'est à ce moment qu'il a conçu le poème et l'idée que Jack Skellington prenant possession de Noël. Le sculpteur Rick Heinrichs avait les premiers dessins des personnages originaux dessinés par Tim (Jack, Zero et Sandy Claw) et avait créé de très jolies maquettes qui montraient ce que cela pouvait donner en personnage de film d'image par image. Cela a été envoyé au départ à Disney pour un projet d'émission spéciale à la télé, mais le projet a été rejeté. J'avais alors déménagé en Californie du nord, où j'ai travaillé comme artiste storyboard et créateur de courts métrages d'image par image (pour des publicités et pour MTV). Pendant que Tim remportait de grands succès avec des films avec des acteurs réels, j'ai reçu un appel de Rick me disant qu'il avait quelque chose de très important à me dire en personne. Il a pris l'avion pour San Francisco et m'a informé que Tim était en train de préparer L'Etrange Noël de Mr Jack, et qu'il me voulait pour le diriger. J'ai donc rencontré Tim et Danny Elfman ainsi que la petite équipe avec qui je travaillerais en devenant d'un jour à l'autre superviseur sur un long métrage.


Quels sont les rapports qui unissent L'Etrange Noël et Vincent, le court métrage offert en bonus dans le DVD?
Vincent est le premier film en image par image de Tim qu'il a fait avec Rick Heinrichs. Il a un look frappant, ainsi qu'un design audacieux. En fait, c'est la base à partir de laquelle Tim a développé le coté artistique de ses personnages et qui a influencé le look de l'Etrange Noël de Mr Jack.


Y-a-t-il eut au départ de la résistance à faire l'Etrange Noël en image par image au lieu de le faire en dessin animé classique sur celluloïd?
Au début, il y eu de la résistance pour tout. Quand Tim a pour la première fois donné une ébauche à Disney au début des années 80, il y eu de la résistance à lancer ce projet quelle qu'en soit la façon de l'animer. Mais dix ans plus tard, quand le film fut effectivement fait, il n'a jamais été question de le faire autrement qu'en image par image. C'est que, tout simplement, Tim ne le concevait que comme cela.

Comment avez-vous formé votre équipe?
Toute animation est un travail intensif, et à partir de là ce que j'ai fait ne fut pas plus compliqué que ce que je faisais auparavant. La petite armée se composait d'environ 200 personnes. A cause de la grande quantité de talents et d'habiletés qu'elle renfermait, il y avait tous les jours de quoi découvrir quelque chose de passionnant et de génial de telle sorte qu'un nouveau souffle revigorait régulièrement ce long voyage de production. Nous avons fait appel à un département d'effets de Disney à Burbank pour créer la neige toute simple qui tombe à la fin du film, mais à part ça tout fut fait à la main à la maison.

Joe Cockley a indiqué que Tim Burton et vous aviez pris bon nombre de personnes de l'équipe du film Gumby. Est-ce le cas?
Dans les années 80, il y eut un revival de Gumby par Art Clokey et une nouvelle série TV a suivi qui a attiré de nombreux jeunes animateurs d'image par image en Californie. La plupart des animateurs de l'Etrange Noël provient de ce groupe. Mais le projet de Gumby était terminé depuis près de trois ans, donc nous n'avons "pris" personne.

Comment étaient vos relations de travail avec Tim Burton?
Travailler avec Tim était génial. il était venu avec une idée brillante, le dessin des personnages principaux, il avait l'histoire, et Danny Elfman pour écrire de superbes chansons. Il a mis le projet sur pied et s'est effacé et nous a regardé évoluer avec. Tim, qui faisait deux films avec acteurs réels à Los Angeles alors que nous travaillions sur l'Etrange Noël à San Francisco, est resté dans le processus tout au long de la création, supervisant les storyboards et l'animation. Quand nous avons terminé le film, Tim est venu avec son monteur Chris pour peaufiner le film de fond en comble et faire les ajustements nécessaires notamment en rendant Am, Stram et Gram plus mignons.

Pensez vous que rester à San Francisco pour faire le film vous a été bénéfique, plutôt que d'être à Burbank où vous auriez pu avoir quelqu'un derrière votre épaule détruisant tout ce que vous étiez en train de créer?
Etre à San Francisco a protégé le film des "bien pensant"


A quel moment dans le process, Oogie Boogie fut-il développé? Dans le poème original, Jack est sans aucun doute à la frontière du côté diabolique... Il me semble qu'avoir Oogie a permis de développer des choses mais aussi de conserver Jack du bon côté.
Oogie a commencé en ayant la taille d'un oreiller, et pas si diabolique ou effrayant que ça. Mais plus l'histoire se développait, plus j'ai ressenti la nécessite de le faire grandir à la fois en taille et en importance dans l'histoire. Finalement la chanson de Danny Elfman pour Oogie Boogie a déterminé définitivement son personnage comme LE méchant de l'histoire et le rôle de Jack est devenu celui du héros mal conseillé.
Comment avez vous travaillé avec ce personnage?
C'était une énorme marionnette, très difficile à bouger, c'était presque comme s'il essayait de vous repousser quand vous vouliez l'animer.

Y a-t-il eut un personnage créé pour l'Etrange Noël que vous avez véritablement apprécié mais qui n'a jamais dépassé le stade de la conception?
Non, la difficulté fut de remplir cette ville. Nous avons utilisé tout ce qui nous est venu en tête.
Vous avez expliqué une fois que "l'homme à la larme" avait dû être revu car il était trop effrayant au départ.

Y a-t-il eut d'autres séquences qui ont du être modifiées pendant la production parce qu'elles étaient trop impressionnantes?
Non, c'est en fait la seule chose qui a été modifiée.

Quel est votre personnage favori de l'Etrange Noël?
Celui duquel je me sens le plus proche est Jack Skellington, car en tant que réalisateur vous devez souvent mimer les différents personnages pour vos animateurs, et je ressemble plus à Jack qu'à aucun autre personnage. Je pense que la plupart de mes gestes se retrouvent en Jack.

Quelle fut la scène la plus compliquée à effectuer?
En fait, d'une certaine façon, toutes les parties d'un film image par image sont des défis. Toutefois il y a eu plusieurs scènes particulièrement difficiles à mettre en œuvre, et l'une d'elle commence quand Jack part dans le ciel avec ses Rennes Squelettes, vole et descend après s'être fait tirer dessus puis atterrit dans les bras de la statue de l'ange dans un cimetière, tandis qu'il commence à chanter une chanson et que la caméra tourne continuellement autour de lui. La chanson d'ouverture du film fut aussi un énorme défi car elle présente tous les monstres d'Halloween Town aux spectateurs.

Comment avez-vous réussi à obtenir autant de fluidité dans votre animation? Avez-vous utilisé d'autres techniques en plus de l'image par image traditionnelle à la main?
Nous n'avons pas nécessairement ce sentiment positif à propos de notre travail, alors, merci beaucoup de votre compliment! Nous avons, à la base, fait pareil que pour le film original King Kong ou que pour chacune des créatures de Ray Harryhausen.

Est-ce que l'image par image vaut tous ces efforts dans une industrie obsédée par les effets spéciaux graphiques informatiques?
Les gens auront toujours envie de regarder des dessins effectués par une main humaine avec sa façon de faire propre à chaque dessinateur. C'est pourquoi, alors que Ray Harryhausen tendait à faire une animation parfaitement fluide, c'est en fait les petites imperfections dans son travail qui lui donnent une âme et qui font que ces animations restent gravés dans nos mémoire
A quel point le procédé de direction dans un film image par image est-il différent d'une direction d'un film avec acteurs réels ou même d'un film d'animation classique?
Diriger un film en stop motion et en fait une combinaison entre diriger un film avec acteurs réels et diriger un film d'animation classique. Nous avons un vrai plateau, de vrais éclairages de vrais caméras. Il y a un département des costumes, un département coiffure, et nos marionnettes sont les acteurs. Et comme dans l'animation classique, tout est divisé en morceaux que l'on peut diriger, éditer en storyboard avant que le film soit fait. Et finalement on capture une image pour chaque position comme dans l'animation traditionnelle.
Pensez-vous que l'Oscar du meilleur film d'animation fait du tort ou du bien à ce genre de médium?
Du bien!

Quelle est la plus grande leçon que vous avez tiré de l'expérience L'Etrange Noël de Mr Jack?
Lorsque c'est possible: travailler toujours avec un génie comme Tim Burton, qui non seulement est créatif mais qui a aussi la poigne suffisante pour protéger le film de l'industrie et du système des studios.
Est ce que l'absorption de l'Etrange Noël par la pop culture vous a surpris (comme les jeunes gothiques portant des ceinture Jack, etc.)
15 ans après la sortie du film, j'ai l'habitude de voir des Jack et Sally partout. Mais ceci ne s'est pas passé immédiatement. Il a fallu des années pour que le culte de nos premiers spectateurs fasse passer le phénomène dans la culture pop. Lors de ce dernier Halloween, nous avons des filles qui sont venues taper à la maison en costume "Etrange Noël" et ma femme et moi leur avons montré un des Jack original et les Rennes Squelettes qui sont dans notre bureau. Cela les a beaucoup touchées et elles hurlaient de joie, les mains pleines de bonbons en partant toutes joyeuses!

Ne trouvez vous pas ironique que l'Etrange Noël soit devenu la propriété de Disney quand il fut originellement sorti sous le label Touchstone? A quel moment avez-vous vu Disney changer son appréciation au film pour se l'approprier pleinement?
Oui. l'Etrange Noël était trop différent de ce que Disney produisait avec succès. Bien que je ne pense pas que Walt Disney lui-même aurai eut un problème à labelliser le film "Disney". Il n'y a qu'à regarder des séquences de Fantasia, la Légende de Sleepy Hollow, les monstres de Ward Kimball dans La Belle au Bois Dormant, etc., et vous verrez que les personnages de l'Etrange Noël portent en eux les mêmes traditions. Lorsqu'il y a quelque temps (environ sept ans), la Haunted Mansion à Disneyland fut transformée en Haunted Mansion Holiday, nous avons alors sentit que nous étions réellement appréciés par le label Disney.


Avez-vous déjà envisagé de revenir au monde de l'Etrange Noël?
Il y a eu des discussions sur une suite possible. Quand ces discussions ont eu lieu il y a environ sept ans, il était alors demandé de faire une suite en CG. Je suis heureux que ça n'aie pas eu lieu. Mais s'il faut faire une suite, vous admettrez qu'il y a d'autres grandes fêtes que Jack pourrait avoir envie de s'approprier.

Quel sera le prochain pas dans la technologie image par image? Nous avons déjà lu certains articles sur la nouvelle caméra digitale stéréoscopique que vous utilisez sur Coraline. Quelle différence y aura-t-il à la fin par rapport à l'Etrange Noël?
Filmer en stéréoscopie vous permet d'obtenir plus de ce qu'il y a là en vrai sur le plateau de tournage, juste un peu plus de sens de la réalité pour ce médium: ce n'est pas des images qui sont enfermées dans un ordinateur ou ce n'est pas une série de dessin: c'est une vraie scène, un plateau de cinéma avec des marionnettes.


Souhaitez vous explorer d'autres médiums dans votre travail ou l'animation en image par image restera-t-elle votre unique champ d'action?
J'étais un animateur en 2D chez Disney et j'ai fais quelques travaux en CG. Mais je préfère continuer avec l'animation en image par image.

Les personnes qui ont dirigé des films en 3D/CGI m'ont indiqué que les artistes des films image par image ont plus de facilité à s'adapter à la CGI que les animateurs traditionnels. Pensez-vous que ce fut le cas?
C'est simplement parce que ce que nous filmons existe réellement. Vous avez donc immédiatement un retour et vous pouvez faire les ajustements nécessaires.
Seriez-vous prêt à faire un court métrage pour Small and Creepy, la nouvelle compagnie de la scénariste de l'Etrange Noël, Caroline Thompson?
Bien sur! J'aimerais beaucoup faire un court métrage pour la compagnie de Caroline Thompson. Elle a fait du très bon travail en écrivant l'histoire du film à partir des musiques de Danny.

Dans combien de temps sortira Coraline?
Nous aurons terminé l'animation sur Coraline dans moins d'un mois et nous avons planifié une sortie pour février 2009.

Qu'est-ce qui vous a plu dans l'histoire de Coraline?
C'est un conte de fée sombre et moderne qui parle des premières pensées de chaque enfant: "Je souhaiterais avoir d'autres parents". Ca et les yeux en boutons.

Est-ce que la version filmée de Coraline sera proche du livre de Neil Gaiman?
La version filmée de Coraline est très proche du ton et de l'esprit du livre. Dans le passage du livre au film, il y a forcément des ajustements à faire au niveau de l'histoire et des personnages. La principale préoccupation que j'ai toujours eue en tête, est que je ne pouvais pas décevoir les lecteurs du livre, et, bien que certains détails aient changé ainsi que l'ordre des séquences, je pense que j'y suis arrivé.

A quel point votre expérience sur l'Etrange Noël a influencé votre projet actuel Coraline? Est-ce que le style visuel et esthétique de l'Etrange Noël peut être comparé à celui de Coraline?
Vous bâtissez sur ce que vous connaissez, donc c'est sans aucun doute qu'il y aura des similarités entre les deux projets. De plus il y a beaucoup de membres de l'équipe qui ont travaillé sur Coraline et qui avaient travaillé auparavant sur l'Etrange Noël. Nous avons tous évolué et notre esthétique visuelle est finalement différente maintenant. Vous verrez de la belle animation comme celle de l'Etrange Noël, un peu comme une cousine de l'Etrange Noël, plus comme une seconde cousine. La dernière chose que je souhaiterais faire serait d'essayer de copier un film classique que j'ai dirigé auparavant.

Comment compareriez-vous l'adaptation de l'histoire de Neil Gaiman dans Coraline avec l'adaptation des dessins de Tim Burton dans l'Etrange Noël?
Je pense qu'autant Tim que Neil sont très imaginatifs et sont de réels créateurs. Dans le cas de Tim, c'est un artiste visuel donc il a veillé à ce que le film ressemble à sa sensibilité. Neil n'est pas un artiste visuel, donc j'ai créé l'image visuelle de Coraline, mais en termes de sensibilité, je pense qu'il y a un peu plus de fantaisie dans le travail de Tim, et un peu plus de choses douces-amères, de plaisir dans l'horreur, mais je devrais probablement exclure Sweeney Todd. Neil est un peu plus sombre, primaire comme un conte de fées des frères Grimm.

Quels sont les changements qui sont apparus dans votre façon de filmer entre l'époque de l'Etrange Noël et celle de Coraline?
Principalement, c'est la capacité à capturer des images dans un ordinateur pendant que vous tournez. Quand nous avons fait l'Etrange Noël, nous pouvions capturer au total deux images. Maintenant vous pouvez filmer la scène entière et la rejouer pendant que vous animez. Cela assiste l'animateur mais en même temps ralentit le processus, car ils vérifient tout chaque fois qu'ils tournent une nouvelle scène. Les ordinateurs ont ralenti ce qui était déjà un processus extrêmement chronophage.

Est-ce qu'un film comme l'Etrange Noël est naturellement parfait en haute définition ou est-ce que le transfert et le remastering ont demandé beaucoup de travail?
En fait le film fut originellement filmé en 35mm et chaque image est parfaite sans aucun défaut, donc le matériel source est déjà en haute définition, plus qu'un film standard, donc le mastering n'est pas du tout compliqué.

Le DVD rendait déjà l'animation très claire. Quels sont les nouveaux détails que nous pourrons remarquer avec la version Blu-Ray?
Les détails qui vont ressortir sur le Blu-ray sont par exemple lorsque nous avons essayé de donner de la texture à tous les personnages et les fonds, comme s'ils étaient des gravures, ainsi vous verrez les bandes sur le costume de Jack qui sont peintes à la main, et les collines derrière ont aussi des textures faites main qui leur avaient été intégrées. Vous verrez aussi des détails additionnels comme par exemple les habits de Sally, les insectes à l'intérieur d'Oogie Boogie. Regardez dans les coins sombres, il y a des détails cachés qui ne sont jamais ressortis sur les précédents DVD et qui seront visibles sur le Blu-ray.

Combien de marionnettes originales avez-vous chez vous?
La principale que j'ai est Jack habillé en Père Noël sur son traîneau avec ses Rennes Squelettes conduits par Zero. C'est disposé en évidence dans mon bureau, que quelques "trick or treaters" peuvent voir si et seulement si ils sont habillés avec un costume de l'Etrange Noël!


Merci à Scrooge pour sa traduction, ainsi qu'à Mac McLean.

vendredi, octobre 03, 2008

LA SAISON D'HALLOWEEN A DISNEYLAND RESORT PARIS: Entretien avec le metteur en scène Emmanuel Lenormand

Avis aux amateurs de frissons de tout âge : durant un mois entier de festivités, le Parc Disneyland propose une foule d’artifices et de maléfices Halloweenesques. L’esprit d’Halloween sera de la partie pour le plaisir des petits et des grands. Entre Main Street, U.S.A.® et Central Plaza, redécorés pour l’occasion et Frontierland® transformé en Halloweenland, les Hommes et les Dames Citrouille ont pris leur quartier.
Sans oublier la désormais célèbre Soirée Halloween Disney qui a lieu le soir du 31 octobre 2008, mais aussi la Fête Pas-Si-Trouille de Mickey et la très attendue Terrorific Night des Walt Disney Studios.


Mais pour nous mettre l'eau à la bouche, rien de tel que de s'entretenir avec le génial concepteur de tous ces événements terrorrifiques, le "Monsieur Halloween" de Disneyland Resort Paris, j'ai nommé Emmanuel Lenormand!


L'actualité de cette saison d'Halloween 2008 est particulièrement riche en nouveautés, à commencer par la disparition des Sorcières Roses. Que s'est-il passé?
Voilà. Elles sont parties sur leur balai faire un tour et cela correspondait pour nous à une volonté de proposer d'autres choses à nos visiteurs. Ces Sorcières Roses étaient très rigolotes, mais nous avons souhaité nous recentrer sur les clichés d'Halloween comme la couleur orange et les Hommes Citrouilles, que Kat de Blois avait créés il y a quelques années. Au départ, ils étaient censés repeindre le Parc Disneyland en orange et, au fil du temps, nous avons un peu laissé tomber nos citoyens citrouilles, docteurs, enfants, mamans. Donc, nous avons vraiment remis l'accent sur cette ambiance "citrouillesque". Voilà pourquoi on retrouve tous ces Hommes-Citrouilles figés dans le temps à travers le parc, en y ajoutant de la matière vivante : tous ces Hommes- et ces Dames-Citrouilles. Car, grande nouveauté cette année, nous leur avons donné des copines! C'est ainsi que les Dames-Citrouilles participent à tous les événements de la journée pour apporter encore plus de vie et d'orange dans le parc!


Autre nouveauté, Jack et Sally seront de la partie!
Ce sont en effet nos autres invités d'honneur pour cette saison d'Halloween. Ils sont très populaires auprès des ados et nous permettent de toucher une frange plus "rock" de nos visiteurs. C'est quelque chose que je souhaitais depuis longtemps, et je les voulais absolument pour ma fête d'Halloween. Je suis un fan à 150% de Tim Burton. Pour moi, il n'y a pas plus "Halloween" que L'Etrange Noël de Mr. Jack, tant au niveau des personnages que de l'histoire et de la musique, qui est somptueuse. Je pense que ce sera une très bonne surprise pour nos visiteurs. Quand je me suis promené dans le Parc Disneyland, je me suis dit que le cimetière de Boot Hill, tout près de Phantom Manor, était le lieu idéal pour les retrouver. Nos visiteurs découvriront le manoir, auront rencontré nos 999 fantômes et, tout d'un coup, ils découvriront Jack et Sally dès leur sortie!


Est-ce une façon de se diriger vers une version européenne du Haunted Mansion Holiday?
Cela fut évoqué, mais ce n'est pas une priorité pour l'heure. Notre idée est avant tout de peupler Halloween d'artistes et de nouveaux personnages et ce serait peut être dommage de tout mettre sur Phantom Manor. Cela n'exclut pas de faire, dans une prochaine saison, éventuellement, un mini-spectable de Jack et Sally autour de la Maison Hantée, pour justement l'offrir à tous les visiteurs et non pas seulement aux visiteurs du Manoir –sachant qu'il y a beaucoup d'enfants qui n'osent pas y aller. C'est donc dans cet esprit que j'ai installé Jack et Sally dans ce cimetière. Tout le monde peut y aller pour les rencontrer!

Cela faisait longtemps que l'idée de les faire venir au Parc Disneyland flottait dans l'air. Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps?
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a deux ans, nous avons tout misé sur les Sorcières Roses ; l'année dernière, c'était Les Méchants Disney font leur Halloween Show, etc. Les priorités se font les unes après les autres. Cette année, c'est donc Jack et Sally, et nous avons créé toutes sortes d'événéments autour de cela, comme la parade d'ouverture que nous avons imaginée à leur gloire.

En parlant de la Parade d'Ouverture d'Halloween, pouvez-vous nous en dire quelques mots?
L'année dernière, nous avions tenté quelque chose de beaucoup plus enfantin, beaucoup plus fun avec tous les Personnages Disney costumés en Halloween. Cette année, nous avons voulu créer la surprise, et ce dès l'ouverture de la Parade. L'idée était de ne pas avoir de pré-parade, mais plutôt une seule parade. Forts des expériences précédentes, nous nous sommes aperçus qu'il pouvait y avoir beaucoup d'attente entre la parade d'ouverture et la Parade des Rêves Disney. Nous avons donc tout resserré. Ce fut un gros travail au niveau du mix, comme si on ajoutait une nouvelle unité dans la Parade des Rêves Disney, très orange. Il y aura plus de 25 citrouilles, hommes, femmes, enfants, policiers, bref, tout le village! Puis nous avons créé un char qui s'intègre complètement dans le concept de Jack et Sally puisque c'est une roulotte très campagnarde, qui reprend l'esprit du film avec des bottes de foin et le côté nature, tirée par des chevaux noirs. Cette roulotte sera ainsi une sorte de scène naturelle pour Jack et Sally, à la vue de tout le monde. Ainsi entourés de toutes les citrouilles, l'image sera très forte. On sera vraiment dans le thème du film. Et ensuite, n'oublions pas nos Méchants Disney, qui seront en quelque sorte nos mascottes, notamment avec le nouveau show d'Halloween. Bien sûr, dans la Parade des Rêves Disney, il y a le Char des Rêves de Pouvoir avec Chernobog, Hadès, Maléfique ou encore la Reine de Blanche-Neige. Mais il y en a d'autres qui n'y sont pas représentés. Alors, je suis allé tous les chercher et ils m'ont tous dit qu'ils voulaient bien venir faire la parade d'ouverture. On les retrouve donc tous, Gaston, Governor John Radcliffe, Frollo, et surtout Shan-Yu, tous sur le char de Stitch, toujours trempé dans son bain de peinture orange. Il se retrouve donc au milieu de tous ces Méchants Disney, un peu comme dans un numéro de cabaret! Et tout cela sur un medley de deux musiques que j'adore, qui ont été remixée sublimement en Floride, This Is Halloween, de l'Etrange Noël de Mr. Jack, et la chanson de la Maison Hantée. On va chanter, on va faire crier les enfants –"are you ready to scream?".

Tout cela dans la bonne humeur, sous la houlette de la sorcière Prunella en Maître de Cérémonie, créant une sorte de lien en live avec le public, racontant l'histoire de ce défilé et en annonçant l'arrivée de la Parade des Rêves et l'arrivée du Char des Rêves d'Imagination avec Mickey et Minnie qui ont mis leur habit d'Halloween pour l'occasion. C'est un nouveau projet sur lequel on travaille depuis un an: l'idée d'être en synergie avec le monde entier du point de vue des costumes. C'est ainsi que Mickey et Minnie porteront le même costume d'Halloween dans tous les parcs Disney du monde, créé spécialement pour l'occasion, dans une certaine logique par rapport aux produits-souvenirs qui seront proposés à nos visiteurs dans les boutiques.


Halloween 2008, c'est aussi le retour du spectacle qui a marqué la saison dernière, Les Méchants Disney Font leur Halloween Show. Sachant qu'avec les Méchants Disney, il faut s'attendre à tout, y aura-t-il du changement?
Déjà, on n'y trouvera plus les Sorcières Roses. Cette fois, ce sont les Dames-Citrouilles que les Hommes-Citrouilles ont invitées à danser. Et ensuite, j'ai rajouté un tableau où j'ai pu intégrer encore plus de Méchants avec Shan-Yu et Governor John Radcliffe. Shan-Yu est pour moi un personnage totalement hallucinant quand on le voit en vrai. Il est déjà très bien traité dans le dessin-animé Mulan, et il est physiquement très effrayant auprès des visiteurs. Dans ce tableau, il entre en duel avec Radcliffe sur la musique Savages extrait du long-métrage d'animation Pocahontas. Et tout cela pour rigoler, bien évidemment.

Musicalement, l'événement sera aussi du côté de Halloweenland!
Absolument. Outre le fait que Minnie et les Bat Boys reviennent, je suis très fier de vous annoncer que pour le 25e anniversaire de l'album de Michael Jackson Thriller, nous allons faire un medley de Thriller et Bad et nous allons le chanter en live avec l'orchestre, qui est absolument ravi de jouer ce répertoire, surtout pour la soirée d'Halloween. On retrouvera également Dingo et la Marmite Magique, avec ses danseurs hip-hop, que j'ai rallongé un petit peu au niveau des musiques, ainsi que le Quintette de la Crypte, que j'avais créé l'année dernière, spécialisé dans le répertoire de l'Etrange Noël de Mr. Jack et qui jouera autour de Jack et Sally pendant leur rencontre avec les visiteurs. Il y aura aussi de nouveaux échassiers qui arrivent cette année, des sortes d'épouvantails un peu mystiques, un peu bizarres sortis de leurs champs, créés pour l'occasion et qui se baladeront dans Halloweenland.

Passons maintenant à Fantasyland avec la Fête Pas-Si-Trouille de Mickey!
C'est un événement qui va avoir lieu quatre fois au mois d'octobre. Au tout début, l'idée était de la faire dans Frontierland. Mais ma réaction, tout de suite, a été de dire que, la nuit dans Frontierland, il fait beaucoup trop noir, les arbres peuvent faire peur, sans parler de Phantom Manor. On était loin du thème de ces soirées, à savoir "la fête qui ne fait pas peur", destinée aux plus jeunes. J'ai donc proposé de la faire dans Fantasyland et cela a tout de suite été approuvé. Comme l'idée n'est pas de faire peur, on a redécoré complètement Fantasyland qui ressemble maitenant à une super fête d'anniversaire, avec un côté très naïf et très amusant. Cela donne quelque chose de très familial avec de nombreux Personnages Disney et de la magie. Ce fut d'ailleurs assez facile de transformer Fantasyland qui est déjà totalement magique. On va rajouter nos thématiques, de l'éclairage et un peu de fumée pour donner une petite ambiance, mais l'important est surtout ce côté "privilège" d'être une sorte d'invité spécial dans le Parc Disneyland la nuit!

Le concept a été initié dans les parcs Disney américains. Comment l'avez-vous adapté à l'Europe?
J'ai envie que, toute la soirée, on rencontre des personnages incroyables, magiques. J'ai d'ailleurs écrit un nouveau spectacle, Merlin et l'Académie des Sorcières, sur la scène d'Escalibur. Il y a également un spectacle de magie au Fantasy Festival Stage, lors duquel un magicien arrivera dans la Forêt des Rêves Bleus pour réaliser ses tours. Tous les personnages de Winnie seront là, ainsi que la Reine de Cœur, qui se promènera dans tout Fantasyland avec une armada de jouets incroyables, rouges, blancs et noirs, et d'autres personnages curieux comme des échassiers et des jongleurs de feu toute la soirée. Tout cela dans une ambiance magique et bon enfant. Puis la fête s'achèvera avec le Petit Train des Personnages Disney, qui se promènera dans Main Street pour accompagner nos visiteurs vers Town Square pour un dernier au revoir. Ce sera très mignon et donnera l'occasion de re-rentrer dans le parc et de le re-découvrir sous un jour nouveau. Même le Château de la Belle au Bois Dormant sera redécoré avec une enseigne spéciale et des drapeaux. La musique d'ambiance aura changé également, pour donner une nouvelle couleur à Fantasyland. C'est la fête, on tape des mains, c'est "Happy, happy, happy, happy Halloween!" Ce sera vraiment sympathique!

Le sommet de la saison est toujours la soirée du 31 octobre. Pouvez-vous nous en donner un avant-goût?
C'est vraiment la soirée d'Halloween! Un événement de plus en plus populaire! Avant, elle était plus localisée sur Frontierland et Adventureland et depuis l'année dernière, nous l'avons étendue à Discoveryland et cela marche très bien. C'est un événément très agréable à créer. Je dirai que c'est un melting-pot de toute la journée en trois-quatre heures. Les spectacles comme Dingo et la Marmite Magique ou Les Méchants Disney font leur Halloween Show reviennent, mais avec la magie de la nuit, agrémentés de projections, d'éclairages et autres ambiances nocturnes exceptionnelles. On aura également les remixes déments de Cruella fait son Show créé l'année dernière ainsi que nos échassiers, nos pirates et nos Personnages Disney, dans une ambiance musicale totalement repensée par rapport à la journée. Et après la parade Disney Fantillusion viendra… le feu d'artifice, le summum de la soirée.

Ce sera d'ailleurs plus qu'un simple feu…
En fait, je l'appelle mon spectacle en 3D parce qu'il y a du feu d'artifice, du spectacle et des projections. Trois choses en même temps et cela s'appellera Mickey présente : La Magie d'Halloween dans le Ciel. Tout commencera avec Mickey Apprenti Sorcier –je suis d'ailleurs ravi de son retour! Il va sortir son grimoire, et vont sortir de ce livre tous les esprits d'Halloween. On est alors parti pour un medley pyrotechnique avec des revenants qui vont danser sur scène au rythme de ce medley endiablé. Ils vont s'immobiliser parfois pour laisser place à la projection et ensuite revenir à la danse. Jack et Sally seront également de la partie! On travaille ardemment dessus actuellement! Je pense que ce sera un grand moment!

On entend aussi beaucoup parler d'une extension d'Halloween aux Walt Disney Studios…
Halloween ne s'arrête jamais cette année. Ce sera le 25 octobre. La Terrorific Night! L'idée est d'avoir toute la soirée pour nous jusqu'à une heure du matin, dans ce parc qui ferme en général vers 18 heures et de vraiment changer ce parc! Pour le coup, on va s'amuser à faire peur avec toutes sortes de créatures de la nuit qui vont débarquer aux côtés des Méchants Disney. Après avoir traversé Studio 1, on va pouvoir expérimenter les attractions des Studios sous un autre angle. Des revenants vont envahir la Tour de la Terreur. Il paraît même que le Studio Tram Tour va s'arrêter et des revenants vont sortir de la forêt. Il y aura aussi un gros Loup-Garou caché dans le parc! On va s'amuser énormément! Vampirella va faire un concert terrible sur la scène de Production Courtyard, pour finir en "disco party" ou "DJ party" dans Studio 1. On va s'amuser à apprendre la chorégraphie de Thriller pour danser comme Michael Jackson! L'idée est encore une fois de changer les musiques du parc et plonger nos visiteurs dans une autre ambiance avec plein de machines à fumée partout. J'espère que les gens viendront déguisés, avec des masques… tout cela dans la pure tradition d'Halloween où on se fait un peu peur… pour rigoler!

Une initiative propre à Disneyland Paris?
En effet et nous songeons à l'étendre sur toute l'année. Le fait est que nous avons de plus en plus de visiteurs qui restent dans nos hôtels et nous voulions leur offrir des soirées privilégiées. Certes, on peut aller au Buffalo Bill's Wild West Show ou au cinéma au Disney Village, mais pourquoi ne pas revenir dans les parcs pour des soirées privées? C'est le cas du Merveilleux Dîner de Noël de Mickey en décembre ou la prochaine soirée Princesses et Pirates d'un soir en février, qui vont permettre d'offrir à nos visiteurs de nouvelles expériences Disney, des moments ponctuels lors desquels on se sent privilégié.

Comment avez-vous intégré cette Terrorific Night à l'histoire des Walt Disney Studios?
Justement, la différence c'est que cette Terrorific Night a lieu le 25 octobre, mais n'est pas directement liée à Halloween. C'est plus une Première qu'une extension d'Halloween. Notre idée est de proposer de rentrer dans la Quatrième Dimension et de rentrer dans un film d'horreur. C'est presque un hasard que cette soirée se déroule pendant la saison d'Halloween. Notre idée tourne en fait autour de la Tour de la Terreur, du passage dans un autre monde et se propose de lancer toutes sortes de soirées privées dans le même genre… et pourquoi pas quelque chose comme cela une fois par mois, ce serait formidable!

Toon Studio basculera-t-il également dans la Quatrième Dimension?
Nous n'ouvrirons pas toutes les attractions, mais nous réservons quelques surprises aux passagers de Crush's Coaster!

Le programme de cette saison 2008 est énorme!
Oui, le programme est important. En fait, je sais que, dans très peu de temps, on va me demander le programme d'Halloween pour 2009! On commence à y penser un an avant, et on commence vraiment à y penser très fort dix mois avant. Des nouveaux personnages, ça se dessine, ça se conçoit. Pareil pour les idées. Ca se trouve, mais après, ça se sculpte, ça se fabrique. Ensuite, c'est tout un travail de chorégraphie en studio et de conception de costume. Tout cela prend du temps. Comme je dis toujours, pour nous, Noël se vit au mois de juillet et Halloween au mois de mai. C'est un décalage permanent. C'est donc un gros travail en amont, riche des années et des expériences du passé. C'est pour cela que c'est magique!

Votre actualité pour cet automne ne se limite pas à Disneyland Resort Paris puisque votre comédie musicale, Jusqu'Aux Dents, fait ses grands débuts au Vingtième Théâtre à Paris à partir du 31 octobre, et ce jusqu'au 31 décembre. Comment est né ce projet?
En fait, Alyssa Landry, qui a co-écrit le spectacle et qui interprète l'un des trois rôles, est une amie. Elle m'a appelé pour me faire part d'un spectacle ennuyeux et sans contenu auquel elle avait assisté et me dire qu'elle aimerait bien écrire quelque chose d'intéressant avec moi. L'idée d'une comédie musicale sur la grossesse m'est venue comme cela, en moins de 24 heures. Alyssa venait d'avoir une petite fille. Je la voyais bien entourée de deux amies. Or, le fait est qu'Angélique Rivoux (qui chante aussi dans le spectacle) venait également d'avoir un bébé, et que notre troisième interprète, Amanda Fahey était déjà maman. Elles connaissaient donc bien le sujet! A partir de là, je voyais bien une chanson sur les fraises, sur la péridurale et sur les prénoms… Les idées ont fusé dans ma tête et je me suis mis à écrire une vingtaine de chansons sur ce thème beaucoup plus riche qu'il n'y paraît! Alyssa a adoré et elle m'a rejoint sur l'écriture.

Comment avez-vous conçu ce spectacle?
Je ne voulais pas d'un simple tour de chant. Je voulais une véritable histoire. C'est ainsi que j'ai conçu ce spectacle comme une sorte de compte à rebours en quatre parties, et à chaque étape, les ventres grossissent! A cette occasion, je me suis perfectionné dans l'écriture théâtrale auprès de Valerie Lansberg (Doris dans Fame). Je voulais également que ce soit une véritable comédie musicale, par conséquent que l'histoire avance toujours pendant les chansons –au lieu d'entendre quatorze fois le même refrain!

Vous êtes très connu en tant que metteur en scène pour Disneyland Resort Paris. Comment êtes-vous passé à l'écriture de chansons?
Il se trouve que le compositeur du spectacle, Thierry Boulanger, est le mari d'Alyssa et qu'il m'a donné quelques conseils. Parfois, j'ai écrit comme cela, au gré de mon imagination ; parfois, je suis parti d'une chanson que je connaissais, je gardais la mélodie en tête et je changeais les paroles. De son côté, Thierry a adoré ces textes et a su les mettre magnifiquement en musique.

Comment avez-vous monté cette production?
Le Festival de Bézier m'a contacté en 2007 et m'a proposé d'y présenter notre projet. Il fallait 15 minutes de musique et 30 minutes de mise en scène. Nous avons donc monté 3-4 chansons, le public et le jury ont été conquis et nous avons gagné le prix SACD! Ce fut un énorme encouragement. Il faut dire que le rôle de nos trois comédiennes leur colle à la peau. Les décors sont délibérément minimalistes, basés sur les trois couleurs primaires, rouge, bleu et jaune, avec une touche de rose pour la fantaisie. Tout repose vraiment sur leur talent! Nous n'avons pas fait de casting, c'est du vécu!

Comment cela s'exprime-t-il sur scène?
Jusqu'Aux Dents met en scène trois archétypes. Angèle, la catho, considère sa grossesse comme une mission divine. Barbara est la working girl. Elle doit gérer de concert sa grossesse et sa carrière. Quant à Sally, c'est le genre qui a fait son bébé toute seule! En leur compagnie, nous passons toutes les étapes de la grossesse avec un regard très décalé.

Quels sont vos références en termes d'humour?
J'adore Woody Allen ou encore Jean-Michel Ribbes. J'aime les situations décalées, surprendre avec des mots simples. C'est ainsi que le spectacle s'ouvre sur… un tribunal! "Mesdames, vous en avez pris pour 9 mois et 20 ans de travaux forcés!" Je parodie également une scène de mariage à l'église: "je vous déclare…future maman". Toutes trois vont aussi passer un "brevet pour accoucher confortablement" et ainsi apprendre à changer une couche comme si c'était un examen!

Votre spectacle ne manque pas de saveur en effet! Que peut-on vous souhaiter?
Après Le Vingtième Théâtre à Paris, nous aimerions emmener notre spectacle en tournée. Et pourquoi pas lui donner une suite? Les mamans nous présenteraient les papas et cela s'appellerait Jusqu'au Cou!

Retrouvez Jusqu'Aux Dents au Vingtième Théâtre (7 rue des Platrières – Paris 20e) du mercredi au dimanche à partir du 31 octobre. Renseignements: 01 43 66 01 13 ainsi que sur le net: http://www.myspace.com/jusquauxdents et prochainement: http://www.jusquauxdents.com/

Merci à Emmanuel et à Nathalie!