samedi, novembre 28, 2009

PARTICIPEZ AU PROCHAIN LIVRE DE CHRISTIAN RENAUT!

Voici un message de Christian Renaut, auteur de De Blanche-Neige à Hercule et de Les Héroïnes de Disney, deux véritables incontournables de la littérature Disney.

Chers passionnés de l’animation Disney, historiens, artistes , journalistes, personnel ou ex-personnel Disney, ceci peut vous intéresser :
Après avoir publié deux ouvrages sur l’animation Disney (« De Blanche-Neige à Hercule » préfacé par Ollie Johnston et Frank Thomas et « Les héroïnes Disney » préfacé par Glen Keane, chez Dreamland), je commence mes travaux de recherche pour un 3e projet dont le titre pourrait être « 20 grands moments de l’animation Disney en long-métrage ».
C’est là que vous pouvez intervenir. Au lieu d’imposer mes goûts, je voudrais lancer un genre de sondage auprès des passionnés afin qu’ils dégagent 20 grands moments favoris parmi une liste visible en bas.
J’ai volontairement utilisé un mot assez vague « moment » et non « séquence » ou « scène » afin de laisser une certaine liberté d’appréciation. Mais nous parlons tout de même de moments durant au moins une minute.
Si vous êtes intéressés, merci de me faire parvenir votre sélection, en argumentant, voire en confiant des anecdotes liées à ces moments.
Les critères sont les vôtres. Vous pouvez faire votre sélection en mettant en avant le layout, la qualité de l’animation, le scénario, ou bien un passage chanté, le design, les décors, ou la performance en terme d’effets spéciaux, ou enfin la drôlerie. On pourrait imaginer que ce moment soit en fait une combinaison de plusieurs de ces facteurs réunis.
Je sais que cela peut paaître ridicule de vouloir sélectionner seulement 20 moments quand certains films en regorgent déjà, comme par exemple...Stop ! Pas question d’influencer ! C’est pourquoi j’ai décidé que le premier volume se concentrerait sur les films réalisés du vivant de Walt Disney.

Voici cette liste :

Blanche-Neige
Pinocchio
Fantasia
Le dragon récalcitrant
Dumbo
Bambi
Saludos Amigos
Les 3 Caballeros
La boîte à musique
Mélodie du sud
Coquin de printemps
Melody cocktail
Les Adventures d’ Ichabod et Mr Toad
Cendrillon
Alice au Pays des merveilles
Peter Pan
La belle et le clochard
La belle au bois dormant
Les 101 Dalmatiens
Merlin l’enchanteur
Mary Poppins
Le livre de la jungle

J’essayerai de faire un livre illustré de documents jamais vus, et un texte nourri d’informations nouvelles et basé sur des interviews personnelles et mes recherches sur place.
Merci de me faire parvenir votre sélection argumentée à
christian.renaut@wanadoo.fr

Merci d’avance,

Christian Renaut.

mardi, novembre 24, 2009

LE DRÔLE DE NOËL DE SCROOGE: Entretien avec le réalisateur Robert Zemeckis

Le Conte de Noël de Charles Dickens est l’un des histories les plus connues au monde. Ecrite en 1843, elle rassemble avec génie tant d’humour, de frayeur et d’émotion qu’on ne s’étonne pas que les cinéastes de tous poils s’en soient emparés pour en créer leur version, que ce soit sous forme de featurette, avec Disney, d’un film des Muppets ou de l’adaptation télévisuelle de la comédie musicale d’Alan Menken.
Aujourd’hui, c’est Robert Zemeckis qui se prête à l’exercice, au travers de sa technique de Performance Capture 3D. Mais l’essentiel de cette version ne repose pas sur la technologie –dont le réalisateur s’est fait le champion- mais, de l’aveu même du réalisateur, sur l’histoire, racontée au plus prêt du roman original.
Voici d’ailleurs ce qu’en disait Robert Zemeckis à la Presse en mai dernier à Cannes pour la promotion du film
.

Un Conte de Noël a été publié pour la première fois il y a presque 170 ans. Comment expliquez-vous qu’on en fasse encore des adaptations cinématographiques ?
Quand j’ai lu ce livre pour la première fois, j’étais jeune. Ce qui m’a le plus impressionné, c’était les voyages dans le temps, les fantômes ou esprits, et le suspense qui y régnait. Mais c’était aussi une histoire remarquablement humaine sur la rédemption, et cela bien sûr est éternel et universel. C’est une histoire qui a toujours des choses à nous dire...

Qu’est-ce qui vous a convaincu qu’il y avait de la place pour une nouvelle version?
Pour une simple raison : je pense qu’une bonne histoire peut être racontée et re-racontée un nombre incalculable de fois, et ce toujours différemment. Nous avons su que c’était le bon moment quand nous nous sommes rendu compte que toute la technologie dont nous avions besoin était là à notre disposition. Je suis toujours étonné de voir combien l’imagination et l’écriture de Dickens sont cinématographiques, avant même que le cinéma ne soit inventé ! Par exemple, dans la quasi-totalité des versions de cette histoire, le fantôme des Noëls Passés est joué par une femme en robe blanche ou avec un voile sur sa tête. Mais quand vous lisez l’histoire, vous vous rendez compte que c’est un jet de lumière qui émane de sa tête. Ce qui m’a enthousiasmé, c’est donc que j’avais maintenant les outils pour rendre vraiment justice à ce que Dickens a écrit en portant ces images surréalistes et fantastiques à l’écran !

Est-ce que Jim Carrey a été votre premier choix pour jouer Scrooge?
Absolument. Je savais que Jim serait parfait dans ce rôle. D’autant plus que je sais que c’est un grand perfectionniste et qu’il serait attentif aux détails et à l’intensité probablement davantage que n’importe quel autre acteur. Quand Jim joue, il ne fait pas que donner sa voix. Chaque muscle de son corps se transforme et exprime le personnage. Il est vraiment magnifique en Scrooge !

Je crois qu’il joue d’autres personnages du film.
Oui. Il joue les trois esprits : celui des Noëls passés, des Noëls présents et des Noëls à venir. Il y a d’autres acteurs qui jouent plusieurs rôles dans le film. Bob Hoskins tient deux rôles et Gary Oldman joue le fantôme de l’ancien associé de Scrooge, Marley, ainsi que le clerc de Scrooge, Jacob Marley et le fils de Cratchit, Tiny Tim. Nous avons un plateau d’acteurs merveilleux, avec également Robin Wright Penn et Colin Firth.

En tant qu’américain, cela a-t-il été difficile d’adapter un classique de la littérature anglaise ?
Nous avons apporté beaucoup d’attention aux détails et notamment aux accents. Nous avions des spécialistes de l’anglais britannique avec nous toute la journée. Ceci dit, beaucoup de réalisateurs anglais font des films sur l’Amérique, souvent tellement bien qu’on ne le remarque même pas. Je pense donc que cela peut marcher dans les deux sens !

Pour vous, quel est l’apport de la 3D ?
Je pense que lorsque la 3D est faite correctement, vous vous sentez immergé dans le monde projeté sur l’écran. Mais la technique de motion capture apporte également beaucoup. Cela donne une véritable pureté au niveau des interprétations que celles-ci sortent de l’écran. Et dans la mesure où le film a été produit numériquement, cela vous permet d’avoir des images de Londres qu’il aurait été impossible de tourner de façon conventionnelle car le Londres de Dickens n’existe bien évidemment plus.

Comment trouver le bon équilibre entre pousser les limites de la technologie et raconter une bonne histoire ?
Le cinéma a toujours été un mélange entre art et technologie. Un gros plan est un effet spécial. Le son a été une nouveauté en son temps. Mais aujourd’hui, en regardant un film, plus personne ne songe à tout ce qu’il y a derrière l’enregistrement d’une voix. Et ce sera pareil pour la 3D dans peu de temps. On ne va bientôt plus prêter attention à la qualité de l’image pour mieux se laisser transporter par elle. La technologie devrait toujours être au service de l’histoire, pas le contraire. Mais ce qui est remarquable quand vous lisez Un Conte de Noël, c’est qu’il est écrit comme si Charles Dickens l’avait dès le départ envisagé comme un film. C’est un récit tellement visuel et cinématographique que je tenais à utiliser le dernier cri de la technologie pour raconter cette histoire que, je pense, Dickens a dû visualiser comme un film dans son esprit.

Donc, au final, on en revient toujours à l’histoire.
Absolument et, par chance, dans Le Drôle de Noël de Scrooge, nous avons une histoire formidable. Imaginez l’homme le plus méchant au monde et montrez lui ses erreurs… vous êtes partis pour une grande aventure !
Interview (c) Disney

vendredi, novembre 13, 2009

OUVERTURE DU WALT DISNEY FAMILY MUSEUM: Entretien avec l'historien de Disney Didier Ghez

L'histoire fascinante de Walt Disney, dont le talent, les créations et la vision ont tant apporté à la culture américaine du 20e siècle, prend vie aujourd'hui de façon totalement inédite avec l'ouverture du Walt Disney Family Museum, qui vient d'ouvrir à San Francisco.
Ce musée occupe trois bâtiments historique au cœur du Presidio de San Francisco. La partie principale est un ancien baraquement de l'armée redessiné et restauré par le cabinet d'architectes Page & Turnbull de San Francisco, tandis que l'intérieur a été conçu par le Rockwell Group.
Le musée raconte l'histoire de l'homme derrière le mythe à partir de documents et d'objets, et toutes sortes d'expériences interactives dont plus de 200 moniteurs vidéo.

Mais au-delà de ces faits, l'ambition du musée est de montrer comment l'infinie créativité de Disney a enrichi l'imagination de générations. Il nous présente l'homme derrière le mythe à travers la voix de Walt lui-même et des expositions qui révèlent sa vision, que ce soit à partir de dessins ou les plans de Disneyland et EPCOT.

Pour nous parler plus avant du musée et de ce qu'il représente, je me suis tourné vers Didier Ghez, que l'on connaît pour son merveilleux livre sur Disneyland Paris, De l'esquisse à la création, et pour la série de livre sur l'histoire de Disney, Walt's People, qu'il a initiée et qu'il édite. Bref, un expert!


Selon vous, qu'est-ce qui fait la nouveauté et l'intérêt du Walt Disney Family Museum?
Je dirai la présentation de tous les éléments liés à Walt en tant que personne. C'est la première fois qu'on voit un tel nombre d'objets, de photos, de films personnels, etc. qui viennent de la famille Disney elle-même. On en voit beaucoup plus que ce qu'on a pu voir par le passé, et des choses très différentes. Cela permet essentiellement de rendre Walt beaucoup plus humain, beaucoup plus présent, beaucoup plus proche, d'en faire quelqu'un qu'on ne perçoit pas seulement en tant qu'artiste, homme de télévision ou en tant qu'homme d'affaires, mais vraiment en tant que père de famille, mari et tout simplement être humain. C'est à mon avis la plus grande différence de ce musée, et ce qui le rend si touchant.


Comment un musée peut-il susciter tant d'émotion?
Justement parce que Walt y est extrêmement présent, et ce, sous différentes formes. Il y a d'abord la présence d'énormément de photos et de vidéos personnelles. Mais surtout, il y a le fait que c'est lui-même qui nous raconte son histoire à travers le musée. Sa voix est absolument partout. C'est lui qui nous raconte ses expériences, sa vie, tout ce qu'il a vécu, créé, etc. Et quand on le voit disparaître dans la dernière galerie, quand on sait qu'il vient de mourir, on est extrêmement choqué car on vient de perdre la personne qui nous accompagnés dans tout le musée, celui qui, d'une certaine manière, nous a pris par la main.


En cela, ce musée est pour beaucoup basé sur l'interactivité.
Il y a plusieurs éléments. Il y a cette présence de Walt à travers tout le musée. Mais également le fait que ses créateurs ont vraiment utilisé toutes les nouvelles technologies d'une manière vraiment exceptionnelle pour à la fois préserver et mettre en valeur des documents très anciens. Il y a deux exemples qui sont très éloquents: les films personnels de Walt, essentiellement les films des années 1910 et 1920 -donc des films qui ont pratiquement 100 ans-, ont été complètement numérisés, restaurés et nettoyés et sont maintenant projeté sur des écrans de télévision en haute définition. On a vraiment l'impression de voir des films d'aujourd'hui en HD alors qu'ils ont été filmés dans les années 20 par des procédés totalement différents. Un autre exemple, ce sont les cahiers de l'artiste Schultheis qui présentent les effets spéciaux qui ont été utilisés dans Fantasia. C'est un livre absolument gigantesque qui date de la fin des années 30 qui a été entièrement numérisé et on peut le consulter dans les moindres détails en utilisant une tablette graphique gigantesque qui rappelle celle qui est utilisée dans le film Minority Report ou qu'on a pu voir en application lors des dernières élections américaines sur CNN. Il suffit de toucher un point de l'écran pour que l'image s'agrandisse, pour la faire glisser à droite ou à gauche, ou de glisser la main dessus pour tourner une page.


Outre l'aspect émotionnel de la visite, pouvez-vous nous parler de son intérêt historique?
Sans aucun doute. Surtout dans les premières galeries, qui parlent de son enfance et de son adolescence, on découvre énormément de documents qu'on n'avait jamais vus. Ensuite, dans la partie qui précède sa mort, on peut voir des films tournés lors de son dernier voyage au Canada, des conférences de presse pour Mineral King ou pour les tout derniers projets sur lesquels il a travaillé. On voit un certain nombre de photos de son enfance, avec ses amis comme Walt Pfeiffer. Il y a aussi toute une partie où l'on présente les cadeaux qu'il a faits à sa femme, à ses filles, etc et qui montrent ses choix en tant que personne, en tant qu'individu. Cela éclaire une partie plus personnelle de l'histoire de Disney et met en relief ce qu'il a créé en tant qu'artiste durant toute sa carrière. Et de nouveau ces cahiers de Schultheis, à propos desquels John Canemaker avait écrit un article il y a une quinzaine d'années dans le magazine Print, mais c'est la première fois qu'on les voit en détail, présentés d'un bout à l'autre.


Quelles sont les relations entre le musée et la Walt Disney Company?
Le projet a été entièrement piloté et financé par la famille Disney. Ceci étant dit, la Walt Disney Company a prêté un grand nombre de documents, des photos, une caméra multiplane -qui est un des éléments absolument incroyables du musée-, et des documents audio. Elle a également prêté des photocopies de lettres de Walt Disney.



En tant que tel, le musée est une base de travail incroyable pour les historiens comme vous.
J'ai un rêve et il reste encore un long chemin à faire pour qu'il se transforme un jour en une réalité. Ce rêve part du constat suivant: un très grand nombre de documents importants pour la préservation de l'histoire de Disney comme des interviews ou des lettres d'artistes envoyés à d'autres artistes, des photos, des documents artistiques, etc. se trouvent à la fois dans les mains d'historiens de Disney et des héritiers des grands artistes de Disney. Or, il se trouve qu'aucun de ces historiens et de ces héritiers ne rajeunissent et que, le jour où ils disparaîtront, ces documents risquent d'être dispersés, et en étant dispersés, encourent un très gros risque de disparaître. A mon sens, il faudrait commencer de façon assez urgente à organiser un projet pour préserver tous ces documents à un ou deux endroits sûrs, probablement en format numérique ou en restaurer un certain nombre qui sont déjà en train de disparaître petit à petit, afin de pouvoir les transmettre aux générations à venir et continuer à faire des recherches sur l'histoire de Disney en partant des sources premières et non pas en se référant systématique à des livres et autres études. L'autre partie du projet, c'est, une fois qu'on aura préservé ces documents, il faudra commencer de manière sérieuse à publier un certain nombre de documents de manière raisonnée et professionnelle, sous l'égide d'historiens sérieux, pour que d'autres historiens puissent s'en servir et initier d'autres recherches. C'est un peu ce que j'ai commencé à faire avec Walt's People, mais ce serait sur une échelle beaucoup plus grande, et avec la collaboration de beaucoup plus d'historiens, dans un esprit de collaboration et d'entraide. D'ailleurs, lors de l'inauguration du musée, beaucoup d'historiens étaient présents et nous avons commencé à en discuter ensemble à l'occasion d'un déjeuner d'historiens au Fog City Diner. Je pense sincèrement que ce projet va se réaliser. Toute la question est : sur quelle échelle? Tout dépendra des soutiens dont nous pourrons bénéficier.


Quelles sont les grandes lignes de la recherche actuelle sur Disney?
C'est une question difficile pour la raison suivante: en fonction des historiens, vous trouverez des centres d'intérêt complètement différents. Vous avez des généralistes comme Jim Korkis ou moi-même. Tout nous passionne, depuis les années 1910 quand Walt était enfant jusqu'aux années 90, plus de trente ans après sa mort, que ce soit en matière d'animation, de parcs et d'objets dérivés, etc. Il y a d'autres historiens comme JB Kaufman par exemple qui se sont spécialisés sur les années 20, les années 30 et de temps en temps les années 40, sur l'animation essentiellement. D'autres personnes, comme l'étaient les regrettés Dave Mumford et Bruce Gordon, étaient vraiment spécialisés sur l'histoire des parcs à thèmes. Avec Michael Barrier, on est plus sur l'animation ou la partie bandes-dessinées. Chacun a donc sa spécialité. Mais c'est justement ce qui est assez passionnant car, quand vous commencez à faire discuter un Todd Pierce, qui est focalisé sur les parcs à thème, un JB Kaufman et un Alexander Rannie qui, lui, est plus spécialisé sur la partie musicale, vous voyez qu'il y a des choses qui se recoupent. Même si on parle pour l'un des années 40 et l'autre des années 50, ils vont trouver un terrain d'entente et vont réussir à enrichir les connaissances l'un de l'autre. Et cela devient encore plus frappant si on met ensemble des personnes qui se spécialisent sur le même sujet. Mettez un Joe Campana en face d'un JB Kaufman, deux grands connaisseurs des artistes de l'âge d'or d'Hyperion, et ils vont vraiment commencer à s'entre aider, à construire ensemble leurs informations, etc. Maintenant, pour vous répondre d'une autre manière, en dehors des grandes spécialités de ces différents historiens, il y a à mon sens encore énormément de sujets fascinants à explorer en ce qui concerne l'histoire de Disney. Par exemple, j'aimerais beaucoup qu'on retrouve les Alice et les Oswald perdus. A mon avis, dans peu de temps, on va entendre des nouvelles très excitantes concernant les Laugh-O-Grams perdus. Il faudrait également retrouver toute la série de bandes-dessinées créée pour l'association Demolay aux Etats-Unis, dont faisaient partie Walt Disney et un de ses artistes, Fred Spencer. Une série de comics a en effet été créée pour la newsletter de l'association, avec Mickey et tous les autres grands personnages de Disney et qui n'ont jamais été republiés, la plupart ayant été "perdus". Les courts-métrages des années 40 et 50 ont été quant à eux très mal explorés. On connaît très mal tous les artistes qui y ont participé. Les publicités des années 50 créées par Disney ne sont pas nécessairement fascinantes du point de vue artistique, mais d'un point de vue historique, c'est assez passionnant. Etc, etc... Il y a vraiment encore beaucoup de zones qui n'ont pas été explorées assez en détail à ce jour et qu'il faudrait vraiment travailler. De la même façon, on connaît assez bien l'histoire de Disney aux Etats-Unis dans l'ensemble, mais on ne connaît pas nécessairement très bien l'histoire de la Walt Disney Company en dehors des Etats-Unis. L'historien brésilien Celbi Pegoraro travaille actuellement sur l'histoire de la WDC au Brésil. Il y a une personne en Espagne qui a été embauchée il y a cinq ans pour écrire l'histoire de la Walt Disney Company en Espagne et au Portugal depuis les années 30 jusqu'à aujourd'hui. Il faudrait écrire la même chose pour l'histoire de Disney en France, mais malheureusement ce serait très compliqué car la plupart des documents ont disparu. Il faudrait faire la même chose dans les autres pays.


L'histoire de Disney passionne également des artistes en activités comme Andreas Deja ou Pete Docter (ci-dessus avec son épouse).
Ce que je trouve vraiment fascinant, c'est que la plupart des artistes les plus talentueux d'aujourd'hui sont justement ceux qui sont les plus proches des racines historiques de la compagnie et qui vont eux-mêmes se passionner, écrire des livres, des articles, réaliser des interviews liées à l'histoire de Disney. Le fait que Pete Docter réalise l'interview d'Art Stevens spécifiquement pour Walt's People et prenne du temps pour faire cela, qu'il écrive un article sur John Sibley pour un magazine à diffusion relativement réduite comme Animation Blast, c'est assez génial! Quant à Andreas, nul besoin de démontrer la passion qu'il a pour l'histoire de la WDC. Dès qu'il avait une opportunité, il discutait avec les Nine Old Men. Dès qu'il peut, il participe à tous les projets liés à l'histoire de Disney. C'est donc très rassurant, très fascinant, et surtout on se rend compte que ce sont ces artistes-là, un Andreas Deja, un John Lasseter, un Pete Docter et d'autres, qui font survivre la flamme sacrée de ce qu'est vraiment Disney…


Photo de Didier Ghez par Sue Peri.

jeudi, novembre 05, 2009

LA SAISON DE NÖEL 2009 A DISNEYLAND PARIS: Entretien avec le metteur en scène de la Cérémonie d'Illumination du Sapin, Christophe Leclercq

A partir du 8 novembre 2009, Disneyland Paris est sublimé par la magie de Noël pour une saison encore plus féérique. L'hiver enchante les Parcs Disney avec un programme rempli de surprises et de nouveautés pour qu'ensemble, en famille ou entre amis, les visiteurs vivent et profitent de moments d'émotion inoubliables.
Et l'une des grandes émotions de la saison de Noël, c'est sans nul doute la Cérémonie d'Illumination du Sapin qui revient à Town Square, avec des nouveautés signées du plus zélé et créatif des elfes du Père Noël, notre cher Christophe Leclercq



Cette année, la Cérémonie d'Illumination du Sapin regagne Town Square.
Cette année, nous avons souhaité revenir à des choses plus simples et surtout plus intimistes. C'est la raison pour laquelle nous avons développé cette nouvelle cérémonie devant le Sapin. Nous avons maintenant trois événements dans la journée. Plusieurs fois par jour, il y a l'illumination des lampadaires associée à la tombée de la neige sur Main Street au son de Ring the Bells, ainsi qu'au passage de la Parade des Rêves Disney et du Train en Fête de Minnie. Ensuite, en fin de journée, nous avons cette Cérémonie d'Illumination devant le Sapin, et encore plus tard, une cérémonie sur la scène de Central Plaza pour l'illumination du Château Cristal.


Avec cette nouvelle version de la Cérémonie d'Illumination du Sapin de Noël sur Town Square, c'est la nostalgie des premiers Noëls de Disneyland Paris que vous ravivez!
Moi-même, j'étais nostalgique! Il est vrai que cette place victorienne est très jolie et que le sapin a toute sa place et prend toute sa beauté dans cet endroit.


En quoi consiste cette Cérémonie d'Illumination du Sapin de Noël?
L'idée de base est d'inviter un enfant à participer à l'illumination du sapin. Pour cela, nous faisons appel à une scène mobile décoré pour l'occasion. Il entre sur le parc et vient se garer devant le sapin sur un medley "Noël" composé de Deck the Halls, Jingle Bells, Petit Papa Noël et Santa Claus is coming to Town. Sur ce char, on retrouve nos personnages préférés : Mickey & Minnie, Tic & Tac, Dingo, Pluto, Donald et Daisy en costume de Noël blanc et rouge, ainsi que l'assistant du Père Noël, Tifil. Ce dernier a regroupé dans un gros sac de velours rouge toutes les lettres déposées par les enfants depuis le matin au Bureau de Poste du Père Noël se trouvant à Frontierland. Tifil vient donc célébrer Noël avant que les lettres ne s'envolent pour le Pôle Nord et anime l'illumination du sapin en tant que Maître de Cérémonie. Il prend alors la parole et explique qu’il a besoin d'aide pour déclencher l'illumination, car il faut libérer des lucioles enfermées dans le livre magique qui se trouve sur le char. Et seule la main d'un enfant peut ouvrir ce livre. Un enfant sera donc choisi dans le Public et il ou elle pourra ouvrir le livre qui déclenchera un effet lumière tout autour.


Un effet lumière inédit, d'ailleurs!
C'est véritablement un nouveau concept lumière. Tout le secret réside autour de l'ouverture du livre qui va déclencher à la fois le départ des lucioles lumineuses, mais également toutes sortes de flashes autour de l'enfant et du livre. Celui-ci est également décoré de miroirs qui participent à cet effet créant ainsi toutes sortes de lumières différentes. Et de là, les lucioles gagnent le sapin et commencent à l'illuminer. Pour terminer, les lampadaires sont allumés d'une seule traite, créant ainsi une sorte d'allée magique jusqu'au Château qui, lui, n'est pas encore allumé à ce moment-là.


Il le sera à l'issue de la dernière représentation de la journée de Place à la Fête... avec Mickey et ses amis.
Exactement. C'est le même spectacle sauf que, après la scène de Peter Pan, la formule magique de Mickey Miska Moska Mickey Mouse déclenche maintenant les lucioles sur son costume, mais aussi tout autour de la scène et sur le Château. De là, Clochette fait son apparition -en lien avec Peter Pan qui l'a précédée-, répand sa poussière d'étoile sur le Château qui s'illumine alors, avant que le spectacle ne se termine avec la Mickey Danse. Ce qui veut dire que pour le final de la Mickey Danse, nous avons un Château sublime derrière cette scène pleine de chanteurs et de danseurs, et qui lui-même dansera en lumières au même rythme qu'eux.


L'autre événement, c'est le nouveau char du Père Noël, pour l'unité des Rêves de Noël de la Parade des Rêves Disney.
C’est un tout nouveau traineau, dessiné par Jérôme Picoche, qui donne l’impression de flotter par-dessus les nuages, tiré par les rennes... Désormais vous pourrez le retrouver dans la Parade des Rêves Disney pour la saison de Noël.
J'espère que, comme moi, vous allez l'adorer vous aussi!

Avec tous nos remerciements à Christophe Leclercq, Isabelle Calbrecht et Gemma Klaw!
Rendez-vous prochainement pour d'autres interviews consacrées à la saison de Noël de Disneyland Paris!

lundi, novembre 02, 2009

CLOCHETTE ET LA PIERRE DE LUNE: Entretien avec le réalisateur Klay Hall et le producteur Sean Lurie

En 2008, le public du monde entier redécouvrait l'une des icônes préférées de Disney dans le premier épisode d'une toute nouvelle série de films d'animation.
Produit par DisneyToon Studios, Clochette et la Pierre de Lune est le second épisode de cette franchise pas comme les autres.
Dans ce tout nouveau chapitre, Clochette a été choisie parmi toutes les fées bricoleuses pour réaliser le Sceptre d’Automne. Son ami Terence est chargé de l’aider. Mais en lui apportant une boussole dont elle recher-chait l’aiguille, le jeune garçon casse maladroitement le Sceptre sur lequel elle travaillait. Folle de rage, Clochette empire la situation en brisant accidentellement la Pierre de Lune, la partie la plus noble du sceptre. Comme de son plein éclat dépend l’arrivée de la saison, tous deux doivent partir au nord du Pays Imaginaire la réparer en urgence, malgré leur différent…


Afin de plonger encore plus profondément dans la magie de cet univers, nous avons rencontré pour vous le réalisateur et le producteur du film, Klay Hall et Sean Lurie!


Mr. Lurie, vous avez travaillé pour deux studios d’animations différents. Parlez-moi de votre expérience avec Disney.
Sean Lurie: J’ai eu la chance de vivre de grandes expériences de réalisation de films dans ma carrière. Une des meilleures choses quand on travaille à Disney, c’est l’énorme soutien que vous apporte les studios. C’est fabuleux le nombre de personnes qui sont liés à la magie Disney de différentes façons. En tant que réalisateurs, notre but est de raconter de belles histoires, tout en sachant que Disney les soutiendra au sein de l’entreprise. La direction des studios d’animation Disney est très orientée « réalisation » depuis l’arrivée de John Lasseter et Ed Catmull. Ils nous donnent l’occasion de créer de grandes histoires et résoudre les problèmes que l’ont peut rencontrer. Ils motivent l’équipe et sont très encourageants tout au long du processus.


Et vous, Mr. Hall?
Klay Hall: C’est le rêve de toute ma vie de travailler pour les studios Disney.Petit garçon, j’ai grandi au sud de la Californie, à l’ombre de Disneyland, en espérant y travailler un jour. Disney a toujours été le leader concernant les films familliaux de qualité, et je voulais participer à cette tradition. J’ai fréquenté l'école d’animation Disney, Cal Arts, et ai bénéficié de l’influence de célèbres animateurs Disney. Aujourd’hui, c’est un honeur de vivre mon rêve.


Mr. Hall, on vous connaît en tant qu’animateur pour la télévision. Avez-vous reçu une formation pour travailler sur des lonfs métrages, ou cela-s’est-t-il fait naturellement?
KH: A Cal Arts, j’ai eu une formation en animation classique. Assez tôt dans ma carrière en télévision, j’ai commencé comme assitant animateur et ai évolué jusqu’à être réalisateur en chef. Cela a demandé beaucoup de temps et de dévouement. Pendant cette période, j’ai appris à travailler avec des personnalités très différentes, ce qui m’a aidé à comprendre comment les gens travaillent. J’ai aussi du m’habituer à travailler avec des cadres haut-placés de nos réseaux ou d’autres studios. A une époque, je supervisais sept épisodes en parallèle, avec une équipe d’environ 115 personnes. Ces expériences, entre autres, m’ont préparé à l’animation sur des longs métrages. En conclusion, on peut dire que cela s’est fait naturellement.


Un de vos mentors a été la l’animateur de légende de la fée clochette, Marc Davis. Quels sont vos souvenirs de lui ?
KH: Je me souviens de quelqu’un de très stimulant. C’était une légende vivante quand je l’ai rencontrée et que j’ai eu une correspondance avec lui. Il n’était pas avare de son temps et encourageait l’animation en tant qu’art. Nous avons parlé de Peter Pan et Clochette, et le plaisir qu’il a eu à créer des personnages si emblématiques. Pour Clochette, il s'est inspiré de Peggy Lee, Marilyn Monroe et Betty Kimble, l’épouse de Ward Kimble. J’ai fait appel à mes souvenirs de Marc, mais j’ai aussi beaucoup étudié son travail. J’ai ressorti ses croquis originaux, j’ai consulté des tests de matériel et des interviews, en essayant de m’inspirer de Marc. En fait, nous avons utilisé tout ce matériel de départ pour construire et créer notre Clochette en images de synthèse.

Vous avez également rencontré Ward Kimball et Milt Kahl, qui ont aussi travaillé sur le premier Peter Pan.
KH: C’était un honneur de rencontrer Ward Kimball, et j’ai eu ce plaisir en plusieurs occasions. J’ai pu lui parler en tant qu’étudiant à Cal Arts, et plus tard nous avons eu une correspondance à propos des techniques d’animation. C’était quelqu’un de chaleureux et d’amical, qui m’a ouvert sa maison et m’a même invité à son tout dernier voyage sur le Grizzly Flats Railroad. Malheureusement, je n’ai jamais eu la chance de rencontre Milt en personne, mais j’ai échangé des lettres avec lui. Il était amical, m’encourageait à prendre le chemin de l’animation et me rappellait l’importance des recherches à faire avant de commencer à dessiner. Il m’arrive toujours de consulter les lettres de ces deux-là, de regarder les scènes sur lesquelles ils ont travaillé, et cela m’apporte toujours une grande inspiration.

Pourquoi pensez-vous qu’il était important de mettre le personnage de Clochette sur le devant de la scène, tant d’années après le premier film?
KH: C’est un personnage tellement emblématique, dont on n’avait pas dévoilé tout le potentiel. Il nous semblait qu’il était temps de la montrer aux nouvelles générations, tout en n’oubliant pas la Clochette d’origine. Encore une fois, elle est tellement réelle avec ses petites manières et mimiques que toutes les générations peuvent se l’approprier.


Comment avez-vous imaginé l’évolution du personnage de Clochette, par rapport à la personnalité qu’elle avait dans le film de 1953?
KH: C’était un défi et un honneur de travailler avec ce personnage emblématique qu’est Clochette. En fait, elle est apparue au début des années 40 et est inspirée de la fée bleue de Pinocchio. Pendant treize années, Walt et son équipe ont travaillé sur beaucoup de versions de Clochette, pour finir sur la version de Marc Davis. Dans le film de 1953, ils avaient son design mais travaillaient encore sur sa personnalité et son tempérament. Elle était maniérée, capricieuse et jajouse. Et elle faisait des bêtises. C’est ce que j’ai aimé dans ce personnage et qui m’a donné envie de m’y pencher, parce que cela la rendait réaliste et appréhendable. On a le droit de s’énerver et de faire des erreurs. C’est aussi très plaisant de retrouver ces petits défaut, de les reconnaitre.

Quelles sont les différences que vous voyez entre la nouvelle Clochette et l’ancienne, qui partageait l’affiche avec Peter Pan?
SL: La plus grande différence est que dans les nouveaux films, elle parle. Même si elle ne parlait pas dans Peter Pan, elle communiquait beaucoup. Vous compreniez très vite ce qu’elle essayait de dire. Nous voulions la garder très expressive, et conserver ses principaux traits de caractère. Son changement d’un personnage 2D à un personnage 3D change également la façon dont on la perçoit. Nous avons essayé d’être fidèle à son apparence. Il était important que les gens la reconnaissent et l’acceptent comme la Clochette qu’ils connaissent et aiment.

Clochette a parcouru un long chemin depuis sa première apparition lumineuse, son premier rôle muet dans Peter Pan. D’où vient son éternel charme et quels éléments en elle n’ont pas changé?
SL: Je pense que tout le monde peut se reconnaître en Clochette. Elle a des émotions comme nous, elle est très expressive. Elle a du tempérament, éprouve de la jalousie dans Peter Pan. Elle est très maniérée. Nous avons voulu garder ces traits de caractère, en pensant à ce que les gens aiment chez elle.

Cinq équipes différentes ont travaillé sur cinq films sur Clochette différents. Comment avez-vous réussi à être cohérents dans toutes ces aventures?
SL: C’est vrai, c’était un défi. Nous avions une équipe composée des réalisateurs, scénaristes, producteurs et quelques autres qui se réunissaient et s’aidaient mutuellement. Ces réunions ont permis de garder une bonne cohérence.


Quelle était la difficulté de travailler sur trois films de Clochette différents, quasi-simultanément?
SL: Bizarrement, ce n’était pas si dur que cela, grâce aux talents des gens dans les équipes qui travaillaient sur les films. Il y avait une très bonne collaboration dans les équipes. Les réalisateurs de chaque film se réunissaient pour avoir une vision de ce que chacun faisait. Cela a aidé à rester cohérents. Cela dit, l’animation c’est toujours compluqué. Mais avec les bonnes personnes et la bonne attitude, ça deivent très amusant!

Mr. Hall, vous avez dirigé et produit différentes séries animées. Qu’est ce qui vous a donné envie de travaillé sur ce film en particulier?
Klay Hall: L’opportunié de travailler sur un personnage aussi emblématique que Clochette, était très tentant. J’ai été attiré par l’idée de travailler sur la Clochette d’origine, tout en lui apportant un nouveau look. Et la chance de travailler avec John Lasseter était également un rêve qui se réalisait.

Quelle fut l’implication de John Lasseter sur ce film? Et dans quel domaine ?
KH: C’était formidable! Travailler avec John, c’était réaliser un rêve. Il est très impliqué dan les films de Clochette, il s’investit à presque tous les niveaux. Il a travaillé avec nous sur la trame de l’histoire, sur les costumes, sur le look des personnages mais aussi sur la validation des séquences, l’animation, la musique, les effets sonores finaux.


Quel était votre travail en tant que réalisateur de Clochette et la Pierre de Lune?
KH: D’abord, il fallait créer une bonne histoire et trouver un scénariste qui partage cette vision. Ensuite, rassembler un équipe d’artistes de talent. Je devais avoir une vision très claire et la transmettre à toute l’équipe. Je devais aussi superviser toutes les étapes de la production au fur et à mesure de leur avancement, jusqu’au résultat final. Par exemple : le script, les storyboards, l’animation, la génération des décors, les couleurs, le casting des doublures, les effets spéciaux , et le montage.

Parlons de l’histoire. Comment vous sont venues les idées pour cette nouvelle charmante histoire?
SL: L’histoire s’inspire légèrement d’un livre Disney pour enfants qui s’appelle Clochette au Nord du Pays Imaginaire. Il y avait une notion d’amitié dans cette histoire qui nous a donné envie de faire de l’amitié le centre de cette aventure. Nous voulions aussi que Clochette fasse un voyage. Ce sont les idées de départ à partir desquelles nous avons développé toute l’histoire.


Y-a-t-il eu une scène ou un tournant inattendu qui a constitué un défi particulier pendant la réalisation de ce film?
SL: Il y a une scène intéressante dans le film, où Clochette accuse Terence d’avoir brisé le sceptre. Notre première idée était que Terence devait s’en vouloir ou être triste. Assez tôt dans l’histoire, il s’enferme sur lui-même et nous voulions que le public ressente de la compassion pour lui. Nous parlions de cette scène avec John Lasseter, et il nous a dit : « Il devrait se rebeller, ne pas se laisser faire par Clochette ! ». Il avait l’impression que ce n’était pas crédible que Terence se lamente sur son sort, que ce n’était pas une réaction naturelle. Ce changement d’attitude chez Terence a eu des conséquences sur d’autres scènes et l’ensemble a enrichi l’histoire. La leçon à en tirer est qu’il faut toujours vérifier la crédibilité des personnages.


Y-a-t-il une scène dont vous soyez particulièrement fiers?
KH: C’est difficile de choisir, mais je dois dire que j’adore la scène avec les trolls. Je suis fier de cette séquence parce qu’on y voit une grande palette d’émotions, de la colère jusqu’à la compassion. A la base, ces individus très particuliers sont un peu effrayants et pas très attirants. Mais cette scène est porteuse d’un message d’espoir, de charme et une sympathie que Clochette parvient à ressentir, et qu’elle transmet aux spectateurs.

Y-a-t-il une scène coupée que vous auriez aimé voir dans la version finale?
SL: Il a y a une scène très drôle où Flambeau se fait manger par une grenouille, qui a été coupée. Elle était très surprenante et l’audience riait beaucoup. Mais nous n’avons pas réussi à l’intégrer dans le la tournure que l’histoire a prise.


Quelle est la chose la plus importante que les enfants peuvent apprendre de Clochette?
KH: Tout le monde peut apprendre beaucoup de choses de Clochette et de ses aventures. Clochette elle-même apprend quelque chose de très important dans le film, c’est que l’amitité est un des trésors les plus précieux. Elle apprend qu’on peut faire des erreurs, et qu’on peut pardonner.

Combien de temps a pris la production de ce film, en tout?
SL: Cela a pris environ deux ans et demi.

Une fois que la trame de l’histoire est fixée, quelles sont les différentes étapes?
SL: Oui. Nous partons de dessins “à plat” et de storyboards réalisés sur ordinateur, qui ressemblent à des dessins au crayon. Ensuite nous construisons les modèles en 3D des personnages, de leur environnement et de leurs accessoires. Même si les scènes sont générées par ordinateur, il y a beaucoup d’animateurs de talent qui travaillent sur chaque scène et chaque personnage.


Quel est l’avantage de travailler sur le monde des fées en images de synthèse? Et quelles sont aussi les difficultés que cela implique ?
SL: Nous avons pensé que l’image de synthèse serait un bon support pour ces films parce que cela nous permettais de créer un monde vraiment magique. La richesse, les couleurs et la profondeur de l’image sont fantastiques. Nous avons aussi pensé que l’image de synthèse nous aiderait à créer un monde que l’ont pourrait reproduire dans les autres films. Le plus grand défi a été de créer une Clochette en images de synthèse fidèle à elle-même. Nous y avons passé beaucoup de temps, car nous savons que c’est un personnage très populaire.

Pouvez-vous nous parler du look du film et de ce qui l’a inspiré?
KH: L’inspiration vient bien-sûr du Peter-Pan d’orgine de 1953. Nous nous sommes appuyés sur la richesse et la profondeur des décors de ce film. Ce qui était intéressant, c’est que cette fois, nous pouvions apporter un peu de modernité en utilisant les images de synhthèse. Nous avons pu améliorer les textures et les teintes pour donner à ce monde la richesse qu’il méritait.

Pouvez-vous nous parler du novueau costume de Clochette, et de la façon dont il a été conçu?
KH: Clochette et la pierre de Lune se passe en automne. Il nous a donc semblé logique de mettre à jour la tenue de Clochette. Dans les films précédents, elle porte la célèbre petite robe verte. Cependant, comme c’est l’automne, qu’il fait frais et que Clochette allait vivre une grande aventure, la robe n’allait pas convenir. Alors avec John Lasseter, Ellen Jin, le directeur artistique et les gens qui travaillent sur les costumes dans les parcs, nous avons travaillé sur un nouveau design. Nous avons fini par décider qu’elle porterait des leggings, une chemise à manches longues, un châle, un chapeau et des grandes bottes sur lesquelles ont retrouverait les fameux pompons. Ce costume devait donner l’impression d’avoir été fait par des fées, c’est pourquoi toutes les matières, textures et éléments sont organiques et peuvent être trouvés dans la nature.


Quel est l’intérêt du Blu-ray pour un film de ce genre?
SL: Nous avons produit le film en HD. Le regarder en Blu-ray est donc, de loin, la meilleure façon de le voir. Les images sont stupéfiantes, et nous ne voulons pas que vous ratiez tous les formidables petits détails.

Mr. Hall, avez-vous coordonné les interprétations des doubleurs avec les artistes visuels?
KH: Oui, j’ai effectivement coordonné les deux aspects. Cela dit, nous enregistrons les voix en premier, donc les animateurs basent leur travail sur cela. Si il manque encore un doublage au moment de réaliser une scène, on fait ce que l’on appelle une “piste d’essai”: Soit moi, soit un animateur, nous enregistrons les dialogues pour pouvoir travailler sur ce modèle. Quand finalement j’enregistre le vrai doubleur, je le fait travailler sur les designs du personnage, les couleurs et parfois une ébauche de scène pour qu’il s’en inspire.

Faire la musique de film avec Joel McNeely était quelque chose de spécial. Pouvez-vous nous en parler ?
KH: J’ai travaillé dès le début en étroite collaboration avec Joel McNeely. Nous avons parlé de la façon don’t nous voulions capturer l’authenticité du monde celtique, et lui donner un rendu naturel. Joel est un musicien accompli sur plusieurs instruments, et il était très créatif sur ce nouvel univers musical. Durant notre production, nous avons fait le voyage en Irlande, rencontré David Downes, quelques musiciens et chanteurs, parmi lesquelles des chanteuses celtiques. Quand nous avons écouté le chœur celtique, c’était à l’Abbey residence, un bâtiment vieux de 400 ans juste à côté de la Cathédrale Saint Patrick de Dublin. C’est ce qu’on appelle de l’inspiration et de l’émotion. C’était vraiment fabuleux, une expérience incroyable que nous avions conscience de vivre.


Parlons maintenant du futur: Y-a-t-il une chance que les trolls fassent leur propre film?
KH: Je l’espère, je les trouve très amusants.

Pensez-vous qu’un autre personnage de Peter Pan puisse faire une apparition dans un des films de Clochette?
KH: On ne sait jamais! Ce serait génial…
Merci à Angeline pour sa traduction!
Venez en discuter sur DisneyGazette