"THEY DREW AS THEY PLEASED" : Entretien avec l'auteur du livre et historien Disney Didier Ghez
They Drew as They Pleased
semble être
particulièrement important pour
vous. Pouvez-vous nous
dire pourquoi?
Dans les années 1930, pendant la Grande Dépression, la plupart des
artistes du monde entier étaient
au chômage. Une
des seules
entreprises qui a continué à embaucher
des artistes à l'époque était le Studio
Disney. Cela signifie que Walt Disney
pouvait embaucher
les meilleurs
d'entre eux. Et les
meilleurs parmi
les meilleurs ont été chargés par Walt de
"dessiner à leur guise" afin
d'inspirer leurs collègues, de stimuler
leur imagination et de les conduire vers
des directions visuelles inattendues.
Je me suis rendu compte il y a de nombreuses années que ce qui me fascine au sujet de Disney, ce sont les artistes et l'ensemble du processus créatif. Le processus créatif est à son niveau optimum au moment de la création de l'histoire, quand les personnages et les lieux sont conçus. Donc, plus vous êtes proche des concepteurs et des artistes de l'histoire - en d'autres termes, plus vous êtes éloigné des courts et longs métrages finis - plus vous êtes proche des idées incroyables qui sont inventées afin de donner naissance aux dessins animés que nous aimons.
Il était donc très important pour moi de me concentrer sur les artistes conceptuels afin de comprendre le processus de création, chaotique et fascinant. Et comme ces personnes étaient parmi les meilleurs artistes embauchés par Walt, je voulais aussi mieux comprendre leurs vies et leurs carrières.
Une dernière raison pour laquelle cette série de livres est tellement importante pour moi, est que, depuis que c'est devenu un projet officiel de Disney, je suis en mesure de partager non seulement de toutes nouvelles informations, mais aussi des centaines de documents visuels jamais encore publiés. Quatre-vingt pour cent des plus de 400 documents visuels présentés dans le livre sont édités ici pour la première fois. Il en est de même avec la plupart des informations écrites. Il n'y a pratiquement aucun doublon avec des livres sur Disney déjà publiés. J'ai clairement voulu innover et aller plus loin que le superbe livre traitant du même sujet et écrit par John Canemaker, Before The Animation Begins.
Je me suis rendu compte il y a de nombreuses années que ce qui me fascine au sujet de Disney, ce sont les artistes et l'ensemble du processus créatif. Le processus créatif est à son niveau optimum au moment de la création de l'histoire, quand les personnages et les lieux sont conçus. Donc, plus vous êtes proche des concepteurs et des artistes de l'histoire - en d'autres termes, plus vous êtes éloigné des courts et longs métrages finis - plus vous êtes proche des idées incroyables qui sont inventées afin de donner naissance aux dessins animés que nous aimons.
Il était donc très important pour moi de me concentrer sur les artistes conceptuels afin de comprendre le processus de création, chaotique et fascinant. Et comme ces personnes étaient parmi les meilleurs artistes embauchés par Walt, je voulais aussi mieux comprendre leurs vies et leurs carrières.
Une dernière raison pour laquelle cette série de livres est tellement importante pour moi, est que, depuis que c'est devenu un projet officiel de Disney, je suis en mesure de partager non seulement de toutes nouvelles informations, mais aussi des centaines de documents visuels jamais encore publiés. Quatre-vingt pour cent des plus de 400 documents visuels présentés dans le livre sont édités ici pour la première fois. Il en est de même avec la plupart des informations écrites. Il n'y a pratiquement aucun doublon avec des livres sur Disney déjà publiés. J'ai clairement voulu innover et aller plus loin que le superbe livre traitant du même sujet et écrit par John Canemaker, Before The Animation Begins.
Un merveilleux
livre sur l'œuvre d'Albert Hurter, le
premier
artiste de concept Disney, a été publié
juste après sa mort sous le titre He
Drew As He Pleased. Le titre de mon
livre est aussi bien
sûr un hommage au livre d'Hurter.
Pouvez-vous
expliquer votre intérêt spécifique
au premier âge d'or de Disney?
La réponse à cette
question pourrait presque faire l'objet d'un livre entier. Mais, en
résumé, ce fut le moment où Mickey a acquis
sa personnalité, lorsque Donald Duck a été
créé, lorsque Blanche-Neige et les sept nains sont devenus
vivants,
lorsque le Disney Studio a
créé Pinocchio, Fantasia, Bambi et Dumbo, quand il a commencé à
travailler sur Peter Pan, Alice au pays des
Merveilles et La
Belle et le Clochard. C'était une époque
d'émerveillement, de découvertes et de
créativité débridée. Le travail était intense, mais jamais une
journée n'était barbante,
et les chefs-d'œuvre de Disney sont tous nés pendant cette décennie
d'après
1930. Comment pourrait-on ne pas être passionné par l'histoire
créative qui s'est déroulée pendant
ces années?
Pourriez-vous expliquer ce qu'est un "concept artist" ?
L'expression
«concept artist» a été inventée assez
récemment par
les historiens d'animation, et englobe tous ces artistes qui, chez
Disney, ont été chargés d'inspirer visuellement
leurs collègues. À
l'époque, ils ont parfois été
appelés story artists tout
simplement ou directeurs artistiques, mais
ils étaient toujours les artistes les plus inventifs et ceux
qui ont
développés le plus d'idées "blue
sky" c'est à
dire sans aucune limite à l'imagination.
Toutes leurs
idées ne sont pas «utiles», mais la majorité d'entre elles
sont superbes
visuellement et
toujours inspirantes aujourd'hui.
Comment les studios travaillaient-il avant que ce poste soit créé?
Lorsqu'il fallait créer des histoires, les studios Disney observaient auparavant une façon très informelle de travailler, les animateurs et le directeur venaient en réunion avec des gags et brouillons d'idées d'histoires déjà préparés. Walt Disney a été le premier producteur à réaliser l'importance de l'histoire et à créer un département « histoire » plus formel. Puis, environ un an après qu'Albert Hurter a été embauché par le studio en 1931, Walt s'est rendu compte de la capacité exceptionnelle d'Albert au niveau de l'exagération humoristique et de l'humanisation des objets inanimés. Ainsi, Walt a commencé à utiliser son talent pour inspirer visuellement ses collègues afin d'enrichir le design de ses nouveaux dessins animés.
En outre, en 1932 les budgets pour chaque court-métrage Disney avaient augmenté, grâce à un accord de distribution avec United Artists, qui avait remplacé la Columbiad, ancien distributeur de Disney. Michael Barrier historien de l'animation a une théorie sur le fait que cet élément a pu avoir été le facteur qui a donné à Walt suffisamment de flexibilité pour libérer du temps à Albert et le faire travailler uniquement sur des croquis d'inspiration et de conception du design des personnages.
Vous parlez
de la vie et de
l'art d'Albert Hurter, Ferdinand Horvath,
Gustaf Tenggren et Bianca Majolie. Si vous aviez un seul mot (ou
deux) pour exprimer le style de chacun, lesquels
seraient-ils?
Albert Hurter a
été le premier des concept artists de Disney et ses griffonnages grossiers
sont souvent plus fascinants
que ses dessins plus détaillés.
Les dessins de Ferdinand Horvath sont de style « cartoon » mais aussi plein de détails incroyables, c'était le genre d'artiste qui pouvait jouer à l'infini avec un concept et toujours rester créatif. Les dessins de serpents de mer qu'il a créés pour le court-métrage finalement abandonné Mickey And The Sea Monster en sont un excellent exemple.
Gustaf Tenggren était avant tout un illustrateur extrêmement talentueux et tous ses concepts ressemblent à des peintures élaborées.
Le style de Bianca Majolie ressemble souvent à celui d'Horvath mais avec une touche féminine.
Les dessins de Ferdinand Horvath sont de style « cartoon » mais aussi plein de détails incroyables, c'était le genre d'artiste qui pouvait jouer à l'infini avec un concept et toujours rester créatif. Les dessins de serpents de mer qu'il a créés pour le court-métrage finalement abandonné Mickey And The Sea Monster en sont un excellent exemple.
Gustaf Tenggren était avant tout un illustrateur extrêmement talentueux et tous ses concepts ressemblent à des peintures élaborées.
Le style de Bianca Majolie ressemble souvent à celui d'Horvath mais avec une touche féminine.
Cela a du être
fascinant d'avoir accès à
des sources de cette valeur!
Tout d'abord,
j'ai été autorisé
à creuser très profondément dans les collections des archives de
Disney et de la
Disney Animation Research Library, et
rien que ça, c'était un rêve devenu
réalité. Mais en plus,
j'ai eu aussi
accès aux collections des artistes
eux-mêmes: j'ai trouvé
un ensemble complet de journaux personnels
de Ferdinand Horvath, et les lettres qu'il a
écrites à sa femme en 1933 quand il était à Los Angeles et qu'elle
était toujours à New York. J'ai aussi
trouvé, grâce à Lars Emanuelsson,
l'expert au sujet de Tenggren,
une interview rare de Tenggren
dans laquelle
il parle pour la
première et unique fois de son
travail chez
Disney. J'ai eu
accès à des lettres vraiment
rares qui décrivaient les derniers
jours d'Albert Hurter et ses dernières contributions au
Studio. Et j'ai aussi pu lire et publier
les échanges épistolaires hilarants entre Walt et Bianca Majolie
avant l'embauche de Bianca
au studio. À
bien des égards, ce fut comme construire
une machine à
remonter le temps et mon objectif dans le
livre est d'embarquer
les lecteurs avec moi à
bord de cette machine afin de retourner
à l'âge d'or de Disney et de
pouvoir regarder
par dessus les
épaules des artistes.
Vous avez eu
accès au journal de Ferdinand Horvath. Pouvez-vous m'en
dire plus sur cet épisode ?
On
pourrait écrire un livre entier traitant
du processus de recherche qui a conduit à
la rédaction de ce premier volume. Même
dans un roman, les coups de chance et des
coïncidences étonnantes comme celles que
j'ai eus seraient difficiles à accepter !
Voici quelques faits marquants :
Un historien sérieux ne devrait pas réinventer la roue, donc la première chose que je fis fut d'obtenir l'accès aux dossiers de John Canemaker, l'historien Disney. Ces informations sont stockées à l'Université de New York. Je savais qu'ils contiendraient des entretiens fabuleux avec les artistes conceptuels de Disney et leurs familles. John avait effectué ces interviews lorsqu'il faisait des recherches pour son livre Before The Animation Begins. Alors que je vérifiais soigneusement les transcriptions d'entrevues, je suis tombé sur une phrase qui m'a fait réagir: une des personnes interrogées a parlé du journal de Ferdinand Horvath qui avait été vendu à un marchand de Los Angeles, quelques mois avant l'interview. Journal personnel, correspondances, mémoires et photographies sont les trésors que les bons historiens recherchent passionnément, ce qui justifie mon excitation. Cette entrevue, cependant, avait été réalisée il y a plus de 20 ans; et John Canemaker n'avait clairement pas localisé le journal au moment de l'entrevue. Quelle direction prendre? La piste était sûrement froide maintenant.Pourtant, je ne pourrais pas me considérer comme un historien si je ne suivais pas toutes les pistes possibles. Je l'ai donc fait, et grâce à mon bon ami Joe Campana, je suis parvenu à localiser le revendeur. Je laissé un message sur son répondeur mais il ne m'a pas répondu ... enfin pas avant une semaine. J'étais alors en voyage d'affaires au Mexique et le téléphone a sonné entre deux réunions. «Je suis le fils du revendeur à qui vous avez laissé un message la semaine dernière.» «Est-ce que votre père est encore vivant?" "Oui et il est à coté de moi" "a-t-il encore les documents?" "Oui et il aimerait les vendre. "Je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Non seulement le revendeur possédait toujours le journal, mais avait également conservé toute une pile de lettres, dont je n'avais pas entendu parler. Une partie des éléments était en hongrois, une autre partie en allemand. Tout cela était tout à fait fascinant et m'a aidé à écrire un chapitre sur Horvath uniquement grâce aux nouvelles informations partagée directement par lui-même.
Un historien sérieux ne devrait pas réinventer la roue, donc la première chose que je fis fut d'obtenir l'accès aux dossiers de John Canemaker, l'historien Disney. Ces informations sont stockées à l'Université de New York. Je savais qu'ils contiendraient des entretiens fabuleux avec les artistes conceptuels de Disney et leurs familles. John avait effectué ces interviews lorsqu'il faisait des recherches pour son livre Before The Animation Begins. Alors que je vérifiais soigneusement les transcriptions d'entrevues, je suis tombé sur une phrase qui m'a fait réagir: une des personnes interrogées a parlé du journal de Ferdinand Horvath qui avait été vendu à un marchand de Los Angeles, quelques mois avant l'interview. Journal personnel, correspondances, mémoires et photographies sont les trésors que les bons historiens recherchent passionnément, ce qui justifie mon excitation. Cette entrevue, cependant, avait été réalisée il y a plus de 20 ans; et John Canemaker n'avait clairement pas localisé le journal au moment de l'entrevue. Quelle direction prendre? La piste était sûrement froide maintenant.Pourtant, je ne pourrais pas me considérer comme un historien si je ne suivais pas toutes les pistes possibles. Je l'ai donc fait, et grâce à mon bon ami Joe Campana, je suis parvenu à localiser le revendeur. Je laissé un message sur son répondeur mais il ne m'a pas répondu ... enfin pas avant une semaine. J'étais alors en voyage d'affaires au Mexique et le téléphone a sonné entre deux réunions. «Je suis le fils du revendeur à qui vous avez laissé un message la semaine dernière.» «Est-ce que votre père est encore vivant?" "Oui et il est à coté de moi" "a-t-il encore les documents?" "Oui et il aimerait les vendre. "Je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Non seulement le revendeur possédait toujours le journal, mais avait également conservé toute une pile de lettres, dont je n'avais pas entendu parler. Une partie des éléments était en hongrois, une autre partie en allemand. Tout cela était tout à fait fascinant et m'a aidé à écrire un chapitre sur Horvath uniquement grâce aux nouvelles informations partagée directement par lui-même.
Une recherche est également un véritable voyage d'exploration. Avez-vous fait des découvertes auxquelles vous ne vous attendiez pas?
Une partie de
l'originalité du livre
They Drew As They Pleased
vient du fait
qu'il repose essentiellement sur
de la
correspondance, des journaux personnels
et des interviews, agissant
chacun comme de
petites machines à remonter le temps.
C'était donc particulièrement excitant de
trouver, grâce à Lars Emanuelsson, la
seule interview connue
de l'artiste
Gustaf Tenggren. Mais à la première
lecture de cette interview, ce
fut légèrement frustrant: Tenggren
parlait de son
travail sur une des scènes de Fantasia :“The Sorcerer’s
Apprentice.”Malheureusement,
lorsque j'ai
lu cette interview
pour la première fois, je savais qu'on
n'avait jamais pu trouver d'artworks de Tenggren
concernant
"L'Apprenti
sorcier". Quelques semaines plus tard, un marchand d'art de Los
Angeles, spécialisé dans
l'animation et qui savait
que j'étais sur
la côte Ouest, m'a demandé si je voulais vérifier quelques bobines
Leica de Fantasia qu'il venait d'acquérir. Les
bobines Leica sont une forme de story-board
sur les films.
Elles étaient
populaire dans les années 1930 et 40. Parmi les bobines il
y en avait une qui avait été produite
juste avant la création de
«L'Apprenti sorcier», avec quatre images
qui avaient été incontestablement peintes
par Tenggren! Le timing pour la
trouvaille a été
incroyable.
Mais il y a une autre partie de l'oeuvre de Tenggren qui m'a fait encore plus sourire. Une des pièces d'art les plus belles et émouvantes incluses dans le livre est Geppetto soulevant un Pinocchio apparemment sans vie. Malheureusement, cette image n'a jamais été trouvée en couleur et je devais me faire à l'idée d'inclure une reproduction en noir et blanc dans le livre. Il restait deux semaines avant que le livre ne soit mis sous presse, et soudainement, ce tableau en couleur a été présenté pour la première fois au public par une célèbre maison de vente aux enchères. Ma joie est comme au premier jour quand j'ouvre le livre et que je vois cette page en couleurs en lieu et place d'une image en noir et blanc.
Je pourrais raconter des histoires similaires pour la quasi-totalité des 350 illustrations qui n'avaient jamais été publiées auparavant et qui apparaissent dans le livre, et aussi pour chaque histoire encore jamais racontée, mais cela m’empêcherait de faire des recherches pour les deuxième et troisième volumes de la série. Je sens que la chasse au trésor restera fascinante encore pour un long moment car il y a encore tant d'artistes Disney cachés et encore plus d'artworks Disney à redécouvrir.
Bianca Majolie est à l'origine de la création d'Elmer The Elephant, qui est très apprécié pour son pathos par Frank & Ollie dans Too Funny For Words. Pouvez-vous m'en dire plus sur ce que Bianca Majolie a apporté à la façon dont Disney a approché les dessins animés?
Mais il y a une autre partie de l'oeuvre de Tenggren qui m'a fait encore plus sourire. Une des pièces d'art les plus belles et émouvantes incluses dans le livre est Geppetto soulevant un Pinocchio apparemment sans vie. Malheureusement, cette image n'a jamais été trouvée en couleur et je devais me faire à l'idée d'inclure une reproduction en noir et blanc dans le livre. Il restait deux semaines avant que le livre ne soit mis sous presse, et soudainement, ce tableau en couleur a été présenté pour la première fois au public par une célèbre maison de vente aux enchères. Ma joie est comme au premier jour quand j'ouvre le livre et que je vois cette page en couleurs en lieu et place d'une image en noir et blanc.
Je pourrais raconter des histoires similaires pour la quasi-totalité des 350 illustrations qui n'avaient jamais été publiées auparavant et qui apparaissent dans le livre, et aussi pour chaque histoire encore jamais racontée, mais cela m’empêcherait de faire des recherches pour les deuxième et troisième volumes de la série. Je sens que la chasse au trésor restera fascinante encore pour un long moment car il y a encore tant d'artistes Disney cachés et encore plus d'artworks Disney à redécouvrir.
Bianca Majolie est à l'origine de la création d'Elmer The Elephant, qui est très apprécié pour son pathos par Frank & Ollie dans Too Funny For Words. Pouvez-vous m'en dire plus sur ce que Bianca Majolie a apporté à la façon dont Disney a approché les dessins animés?
Cela va sembler
un peu vague, mais Bianca a donné une
sensibilité féminine aux
projets qu'elle a
abordés. Les couleurs et les motifs de ses dessins sont plus doux et
plus subtils que ceux
de ses collègues masculins. Dans
toutes les histoires qu'elle a
abordées on retrouve
plus d'émotion, de tendresse, de légèreté. Le meilleur exemple
étant les dessins très tendres pour Japanese Symphony
qui sont présentés dans le livre pour la toute
première fois.
Peut-on considérer Walt Disney comme un pionnier dans la façon de considérer les femmes à cette époque ?
Non, pas vraiment.
Il y avait déjà quelques femmes
scénaristes dans les différents studios
et Walter Lantz, avait une femme
animatrice (Laverne Harding) parmi
le personnel de son studio depuis 1934.
Mais je crois que le Disney Studio a été le premier studio
d'animation à embaucher des femmes artistes dans le département
histoire, d'abord avec Bianca Majolie en 1935, puis avec Sylvia
Holland, Ethel Kulsar, Retta Scott (qui était d'abord et avant tout
une artiste de
l'histoire, comme nous verrons
dans le second volume de They Drew As
They Pleased) et, bien sûr, Mary
Blair.
Votre livre
traite des dessins d'art
qui ont été
utilisés pour
des films produits
mais aussi pour d'autres jamais produits,
ainsi qu'on peut le voir aussi dans le
livre de John Canemaker. Pourquoi est-ce
si important de parler
des films qui
n'ont jamais été finalisés?
Que pouvons-nous en apprendre?
Tout d'abord,
les œuvres
d'art qui ont été
créées
pour les projets abandonnés sont
souvent aussi belles que les œuvres
d'art créées
pour les projets finalement produits et
diffusés. Il serait extrêmement triste
pour les lecteurs de ne pas pouvoir
profiter de ces œuvres. En outre, de
nombreux projets Disney puisent
leurs racines dans ces
concepts abandonnés, donc très souvent, vous ne pouvez pas
comprendre la genèse des projets réalisés sans utiliser
les informations fournies par les projets abandonnés. Et puis
finalement c'est aussi tout simplement
amusant de redécouvrir ces dessins animés perdus, comme il est
amusant de découvrir des artistes et des styles que nous
connaissions si peu, au lieu d'explorer encore et encore les mêmes
aspects de l'histoire de Disney. Vous ne pensez pas?
Un bon exemple
est le Ballet des Fleurs,
que vous
mentionnez à plusieurs reprises dans votre livre. Pouvez-vous m'en
dire plus sur ce projet abandonné?
En 1936,
Ferdinand Horvath, Gustaf Tenggren et Bianca Majolie ont travaillé
ensemble sur le concept d'une Silly Symphony très élaborée qui
aurait tourné autour d'un beau ballet, avec des fleurs dans
le rôle des danseurs étoiles. La variété
et la fantaisie des centaines de concepts de « danseurs-fleurs »
élaborés par
les trois artistes sont magnifiques. Bien
que le projet ait
finalement été abandonné, beaucoup d'idées
développées alors
ont finalement été intégrées
dans certaines sections de "The Nutcracker Suite" dans
Fantasia, plusieurs années plus tard.
A quoi pouvons nous nous attendre dans le volume 2?
Le
Volume 2 sera sous-titré The
Hidden Art Of Disney’s “Musical Years”
et se concentrera sur cinq artistes qui étaient particulièrement
actifs dans les années 1940: Walt Scott, Kay Nielsen, Sylvia
Hollande, Retta Scott et David Hall. Comme mentionné, dans le Volume
1 environ quatre-vingt pour cent des documents partagés dans le
livre n'ont
jamais été vu auparavant. Dans le volume 2, c'est
pratiquement la
totalité des documents inclus qui
n'auront
jamais été vu auparavant. Et tandis que dans le premier volume, une
grande partie des documents visuels proviennent de
la Disney’s Animation Research Library, dans
le deuxième volume
plus de la moitié des documents viendra de collections privées, y
compris des
collections de la famille de Sylvia Hollande et Retta Scott.
Enfin, je suis aussi excité en créant le volume 2 que je l'étais pour le volume 1. Il présentera les carrières de deux femmes extrêmement polyvalentes, Sylvia Holland et Retta Scott; il va explorer certains projets abandonnés de Disney dont nous n'avions pas connaissance, et il proposera quelques un des artworks les plus spectaculaires créé par David Hall, mon artiste concept préféré de Disney, incluant un chef-d'œuvre tiré de Peter Pan, que j'espère pouvoir utiliser pour la couverture.
Merci à Scrooge pour sa traduction!!!
Enfin, je suis aussi excité en créant le volume 2 que je l'étais pour le volume 1. Il présentera les carrières de deux femmes extrêmement polyvalentes, Sylvia Holland et Retta Scott; il va explorer certains projets abandonnés de Disney dont nous n'avions pas connaissance, et il proposera quelques un des artworks les plus spectaculaires créé par David Hall, mon artiste concept préféré de Disney, incluant un chef-d'œuvre tiré de Peter Pan, que j'espère pouvoir utiliser pour la couverture.
Merci à Scrooge pour sa traduction!!!
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