RATATOUILLE A DISNEYLAND PARIS : Entretien avec le compositeur Michael Giacchino
Nous discutions il y a quelques temps avec Michael Giacchino,
compositeur de Ratatouille, qui nous
parlait de l’art de « concocter » une
musique de bon goût.
Et celle de la toute nouvelle attraction Ratatouille : l’Aventure Totalement
Toquée de Rémy n’y fait pas exception !...
Quand on pense au concept de Ratatouille -un rat qui cuisine à Paris- on ne songe pas un instant à tous les styles que vous avez mariés dans votre partition, du jazz à la musique sud-américaine en passant par Gerswhin. Comment avez-vous réalisé cette recette unique ?
Quand on pense au concept de Ratatouille -un rat qui cuisine à Paris- on ne songe pas un instant à tous les styles que vous avez mariés dans votre partition, du jazz à la musique sud-américaine en passant par Gerswhin. Comment avez-vous réalisé cette recette unique ?
Euh… en fait, je ne sais pas ! Il
y a une grande part d’intuition dans tout cela, en y mettant le meilleur de
moi-même. D’habitude, quand on pense à la France, on image un accordéon et
d’autres clichés du même ordre. Mais la réalité, c’est que Paris est elle-même
un mélange de toutes sortes de choses, des gens différents, de toutes origines,
et donc des musiques de toutes origines. C’est ainsi qu’on retrouve dans ma
musique un peu de big band ici, un peu d’orchestre là, un peu de musique de
café, intime, ailleurs, etc. Tout est là. Tout ce qui est dans le film vient
vraiment de la ville elle-même. Cela aurait été facile de prendre un accordéon,
un violon jazz et une guitare jazz et puis basta ! Au final, la musique de Ratatouille est un mélange de
toutes sortes de choses qui, miraculeusement, fonctionnent très bien ensemble.
C’est comme le jazz et comme la cuisine : on jette des tas de choses dans la
casserole et on voit ce qui fonctionne. On fait des essais. Ce qui rend ce
genre d’approche à la fois très compliquée, mais très amusante !
Ratatouille est aussi un film sur le « bon goût ». Comment
met-on ce concept en musique ?
En soit, il n’y a rien de mal à utiliser un accordéon, par exemple. Tout le secret est dans la façon de le faire : quand et comment. Vous avez parfaitement raison de souligner cet aspect des choses. Il ne s’agit pas simplement de mélanger différents éléments, il s’agit également de savoir doser tout cela ! Ce fut une de nos principales préoccupations.
En soit, il n’y a rien de mal à utiliser un accordéon, par exemple. Tout le secret est dans la façon de le faire : quand et comment. Vous avez parfaitement raison de souligner cet aspect des choses. Il ne s’agit pas simplement de mélanger différents éléments, il s’agit également de savoir doser tout cela ! Ce fut une de nos principales préoccupations.
Comment avez-vous créé la chanson « Le Festin » qui est au
cœur de l’univers de Ratatouille ?
Ce fut très intéressant. Au
départ, Brad Bird voulait une vieille chanson typiquement française pour cette
section du film et je me suis dit que peut-être nous pouvions envisager quelque
chose de différent, quelque chose qui lui soit propre à ce film. Parce qu’il
est tellement différent, tellement spécial. Il lui fallait quelque chose qui ne
sonne pas cliché par rapport à l’image que le grand public se fait de la
France. Simplement une bonne chanson dont on pourrait, je l’espère, se souvenir
et que l’on pourrait apprécier longtemps, car le film est tellement bon qu’il a
de quoi durer pour l’éternité ! En fait, le thème de la chanson provient du
thème instrumental principal du film. C’est l’une des premières choses que j’ai
écrites. Au moment de composer cette chanson, j’ai essayé plusieurs choses puis
je me suis dit que, finalement, adapter le thème principal du film serait la
meilleure solution. C’est à Brad que l’on doit cette idée de mettre une chanson
au milieu du film et de la terminer à la fin comme un résumé, et de fait, elle
s’est très bien intégrée dans l’histoire. Brad voulait par dessus-tout une
chanson qui puisse incarner le film.
Vous
avez enregistré l’orchestre en live avec tous les musiciens en même temps,
alors que beaucoup de compositeurs enregistrent les différents pupitres plus ou
moins séparément.
Absolument. Je ne suis pas du tout contre les synthétiseurs. Je pense qu’on peut les utiliser de façon très créative comme l’a fait Jerry Goldsmith, qui est passé maître en la matière. Il savait les utiliser sans les faire passer pour des instruments qu’ils ne sont pas. Or, sur Ratatouille, je n’avais aucunement besoin de synthétiseurs. Ce film parle de choses réelles, authentiques, et de gens réels. Je n’avais pas besoin de sonorités synthétiques, mais d’une réelle instrumentation. C’est une chose à laquelle je tiens sur la plupart de mes projets. Je n’aime pas beaucoup enregistrer les différentes voix séparément parce qu’il me semble qu’on ne donne pas à l’orchestre l’occasion de s’exprimer totalement en tant que tel. Et utiliser des synthétiseurs à la place des musiciens ne vous donnera jamais l’énergie qui se dégage quand des dizaines de musiciens jouent ensemble dans la même pièce. Il y a toujours des choses qui se passent entre les différents pupitres : cordes et vents, percussions et cuivres, cordes et cuivres. Rien ne remplace le fait de jouer ensemble. C’est là que se passe la magie. En enregistrant pupitre par pupitre, vous n’obtiendrez jamais le vrai son d’un orchestre, ce son qui vient du fait que tous les artistes sont dans la même pièce et vibrent ensemble. J’ai grandi en écoutant de vrais orchestres. C’est le son que j’aime ! Je n’envisageais jamais de procéder autrement. Et puis, il y a le contact avec ces musiciens extraordinaires que j’adore. Quand je compose, je n’attends qu’une chose, c’est de les écouter jouer ma musique ! Parce que je sais ce que ces gars en feront !
Absolument. Je ne suis pas du tout contre les synthétiseurs. Je pense qu’on peut les utiliser de façon très créative comme l’a fait Jerry Goldsmith, qui est passé maître en la matière. Il savait les utiliser sans les faire passer pour des instruments qu’ils ne sont pas. Or, sur Ratatouille, je n’avais aucunement besoin de synthétiseurs. Ce film parle de choses réelles, authentiques, et de gens réels. Je n’avais pas besoin de sonorités synthétiques, mais d’une réelle instrumentation. C’est une chose à laquelle je tiens sur la plupart de mes projets. Je n’aime pas beaucoup enregistrer les différentes voix séparément parce qu’il me semble qu’on ne donne pas à l’orchestre l’occasion de s’exprimer totalement en tant que tel. Et utiliser des synthétiseurs à la place des musiciens ne vous donnera jamais l’énergie qui se dégage quand des dizaines de musiciens jouent ensemble dans la même pièce. Il y a toujours des choses qui se passent entre les différents pupitres : cordes et vents, percussions et cuivres, cordes et cuivres. Rien ne remplace le fait de jouer ensemble. C’est là que se passe la magie. En enregistrant pupitre par pupitre, vous n’obtiendrez jamais le vrai son d’un orchestre, ce son qui vient du fait que tous les artistes sont dans la même pièce et vibrent ensemble. J’ai grandi en écoutant de vrais orchestres. C’est le son que j’aime ! Je n’envisageais jamais de procéder autrement. Et puis, il y a le contact avec ces musiciens extraordinaires que j’adore. Quand je compose, je n’attends qu’une chose, c’est de les écouter jouer ma musique ! Parce que je sais ce que ces gars en feront !
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