MONSTRES ACADEMY : Entretien avec Karen Paik, auteure et responsable développement chez Pixar
Pourriez-vous nous
expliquer le rôle exact que vous avez chez Pixar dans le département
de développement et plus particulièrement sur le développement de
Monstres Academy ?
Je n'ai pas été aussi impliquée au début de la conception de Monstres Academy que je l'ai été dans certains autres projets qui ont été développés et pour lesquels j'ai fait plusieurs choses comme de la recherche, la lecture des scripts pour évaluer le potentiel des auteurs, la préparation du pitch , et le suivi l'histoire. Mais j'ai assisté à l'une des premières présentations de l'histoire sur ce projet. Pour moi, ce qui rend les premiers jours d'un nouveau projet unique, c'est le sentiment exaltant du potentiel que l'on trouve à l'histoire. Ed Catmull a comparé le travail dans des premiers jours de l'infographie au sentiment que l'on a quand on est la première personne à effectuer une chasse aux œufs de Pâques, et je pense qu'il y a un sentiment similaire d'excitation quand on travaille autour d'une nouvelle histoire.
Je n'ai pas été aussi impliquée au début de la conception de Monstres Academy que je l'ai été dans certains autres projets qui ont été développés et pour lesquels j'ai fait plusieurs choses comme de la recherche, la lecture des scripts pour évaluer le potentiel des auteurs, la préparation du pitch , et le suivi l'histoire. Mais j'ai assisté à l'une des premières présentations de l'histoire sur ce projet. Pour moi, ce qui rend les premiers jours d'un nouveau projet unique, c'est le sentiment exaltant du potentiel que l'on trouve à l'histoire. Ed Catmull a comparé le travail dans des premiers jours de l'infographie au sentiment que l'on a quand on est la première personne à effectuer une chasse aux œufs de Pâques, et je pense qu'il y a un sentiment similaire d'excitation quand on travaille autour d'une nouvelle histoire.
Vous avez écrit quelques
livres importants sur Pixar. Comment en êtes-vous arrivé à
l'écriture?
Cela a commencé avec « Vers l'infini et au-delà ». Le projet était en cours quand Ed m'a demandé mon avis sur la question. J'ai partagé certaines de mes idées avec lui et finalement j'ai terminé par l'écrire. C'est ce qui m'a conduit à m'impliquer dans les livres « The Art Of ». Mon expérience au studio contribue à améliorer l'écriture, car je connais beaucoup de gens qui travaillent sur les films et qui, dans la plupart des cas ont regardé grandir le projet et l'ont vu évoluer depuis des années.
Cela a commencé avec « Vers l'infini et au-delà ». Le projet était en cours quand Ed m'a demandé mon avis sur la question. J'ai partagé certaines de mes idées avec lui et finalement j'ai terminé par l'écrire. C'est ce qui m'a conduit à m'impliquer dans les livres « The Art Of ». Mon expérience au studio contribue à améliorer l'écriture, car je connais beaucoup de gens qui travaillent sur les films et qui, dans la plupart des cas ont regardé grandir le projet et l'ont vu évoluer depuis des années.
Pour « The Art of Monsters
University », comment avez-vous approché vos sources?
En fait, chaque artwork créé pour un
film est numérisé et stocké dans une gigantesque base de données
peu de temps après sa création. Ainsi, quand vient le temps de
chercher des artworks pour le livre, on a pratiquement tout d'un clic
de souris. Le production designer supervise la sélection des
illustrations du département des artworks, et le superviseur de
l'histoire fait de même pour le département de l'histoire. Le
réalisateur apporte une contribution importante au projet à chaque
étape, mais c'est généralement le Production Designer qui
communique le plus directement avec le concepteur de l'ouvrage, que
ce soit sur l'aspect de l'ouvrage ou les détails de l'exécution.
Mon travail consiste à parler avec les
réalisateurs et à essayer de trouver la meilleure façon d'intégrer
l'histoire de la création du film avec les artworks qui apparaîtront
dans le livre. J'essaie généralement de le faire en utilisant dans
la mesure du possible directement ce que me disent les artistes. Qui
pourrait être le mieux placé pour expliquer pourquoi certains
choix ont été faits sinon les artistes eux-mêmes?
Tous les artistes de Pixar ont des
personnalités originales, mais pourriez-vous évoquer une ou
deux des rencontres les plus mémorables que vous avez eues lors de
la création de ce livre?
La conversation avec les metteurs en scène est toujours un moment incroyablement important, bien sûr, parce que ce sont leurs décisions qui conduisent et modifient le projet à un niveau des plus fondamental. En plus de parler des objectifs du film, Dan Scanlon m'a parlé très sincèrement et de façon mémorable de son appréciation de l'équipe, et m'a parlé vraiment en détails de la façon dont leur travail a inspiré et aidé à affiner sa pensée.
C'est aussi avec beaucoup de plaisir que j'ai parlé aux cinéastes de Monstres Academy, qui étaient des vétérans du premier film, et d'obtenir leur point de vue sur les similitudes et les différences entre les projets. Ricky Nierva, le designer de Monstres Academy, a travaillé sur les dessins originaux de Bob et Sully, donc c'était bien d'avoir son point de vue sur la façon de créer des versions plus jeunes des personnages. Kori Rae, la productrice de Monstres Academy, était la directrice de production et productrice associée sur Monsters, Inc. C'était fascinant de l'entendre parler de la production de ce nouveau film étant donné sa connaissance du premier. L'équipe était un grand mix de personnes qui étaient des vétérans de l'univers des « monstres » et de personnes qui étaient nouveaux dans ce monde, et je pense que ça a fini par être vraiment bénéfique pour le film.
La conversation avec les metteurs en scène est toujours un moment incroyablement important, bien sûr, parce que ce sont leurs décisions qui conduisent et modifient le projet à un niveau des plus fondamental. En plus de parler des objectifs du film, Dan Scanlon m'a parlé très sincèrement et de façon mémorable de son appréciation de l'équipe, et m'a parlé vraiment en détails de la façon dont leur travail a inspiré et aidé à affiner sa pensée.
C'est aussi avec beaucoup de plaisir que j'ai parlé aux cinéastes de Monstres Academy, qui étaient des vétérans du premier film, et d'obtenir leur point de vue sur les similitudes et les différences entre les projets. Ricky Nierva, le designer de Monstres Academy, a travaillé sur les dessins originaux de Bob et Sully, donc c'était bien d'avoir son point de vue sur la façon de créer des versions plus jeunes des personnages. Kori Rae, la productrice de Monstres Academy, était la directrice de production et productrice associée sur Monsters, Inc. C'était fascinant de l'entendre parler de la production de ce nouveau film étant donné sa connaissance du premier. L'équipe était un grand mix de personnes qui étaient des vétérans de l'univers des « monstres » et de personnes qui étaient nouveaux dans ce monde, et je pense que ça a fini par être vraiment bénéfique pour le film.
Dans votre livre, il est dit que,
dans le film Monstres Academy, l'université, est un personnage à
part entière. Pouvez-vous expliquer comment les artistes de Pixar
ont réussis à lui donner une âme?
Je pense que c'est un moyen pratique de conceptualiser la relation entre les personnages et leur environnement. Penser l'université comme un autre personnage vous permet de rappeler qu'il devrait y avoir un lien, un va-et-vient entre les personnages dans l'histoire et le monde qu'ils habitent. Si l'histoire n'est enracinée dans ce monde, et n'est pas influencée par son environnement, le résultat ne sera pas crédible.
Je pense que c'est un moyen pratique de conceptualiser la relation entre les personnages et leur environnement. Penser l'université comme un autre personnage vous permet de rappeler qu'il devrait y avoir un lien, un va-et-vient entre les personnages dans l'histoire et le monde qu'ils habitent. Si l'histoire n'est enracinée dans ce monde, et n'est pas influencée par son environnement, le résultat ne sera pas crédible.
En pensant à l'université, les gens s'attendent à
retrouver certaines choses. Mais qu'est-ce qui vous a surpris dans le
traitement de cet environnement par les artistes de Pixar?
Eh bien, je pense que la plus grande différence dans la façon dont les cinéastes ont approché le sujet a été de chercher à faire un film qui serait en résonance avec un large public, et pas seulement la cible assez précise des spectateurs qui regardent des films du genre « teenmovie d'université ». Donc, pour tous les éléments des classiques de référence à l'université (fraternités et sororités, le professeur intimidant, l'examen final) dans chaque cas, ils ont cherché à se connecter à l'esprit (les groupes sociaux disparates, le cerbère de la porte, le test de capacité) plutôt qu'à la lettre.
Eh bien, je pense que la plus grande différence dans la façon dont les cinéastes ont approché le sujet a été de chercher à faire un film qui serait en résonance avec un large public, et pas seulement la cible assez précise des spectateurs qui regardent des films du genre « teenmovie d'université ». Donc, pour tous les éléments des classiques de référence à l'université (fraternités et sororités, le professeur intimidant, l'examen final) dans chaque cas, ils ont cherché à se connecter à l'esprit (les groupes sociaux disparates, le cerbère de la porte, le test de capacité) plutôt qu'à la lettre.
Dans le livre, vous expliquez que,
dans Monstres Academy, nous avons la possibilité d'en voir plus sur
le monde des monstres. Pour vous, quelle partie de ce monde a été
la plus surprenante, intéressante ou inattendue?
J'adore le moment où vous voyez les monstres aquatiques nageant dans leur construction sous-marine. C'est un moment agréable en soi, et aussi qui a très peu de liens avec le premier film - sauf que si vous regardez le concept art original de Monstropolis créé pour Monsters, Inc., vous pouvez voir que l'une des idées initiales était de faire une ville de canaux.
Vous citez l'extraordinaire Dice Tsutsumi en disant qu'ils voulaient apporter la palette du premier film tout en la combinant avec les dernières techniques de rendu. Pourriez-vous nous expliquer ce mélange unique de styles visuels et de techniques dans Monstres Academy ?
Je n'ai pas la prétention de parler en détail de l'évaluation et de l'approche à ce sujet de Dice, mais ma compréhension (beaucoup plus simple) de profane, c'est qu'il voulait que ce film profite de toute la subtilité et des contrôles qui sont maintenant réalisables en CG, tout en s'appuyant simultanément sur les caractéristiques visuelles stylisées du premier film, en particulier les couleurs fortement saturées et les contrastes tranchants au niveau de l'éclairage.
J'adore le moment où vous voyez les monstres aquatiques nageant dans leur construction sous-marine. C'est un moment agréable en soi, et aussi qui a très peu de liens avec le premier film - sauf que si vous regardez le concept art original de Monstropolis créé pour Monsters, Inc., vous pouvez voir que l'une des idées initiales était de faire une ville de canaux.
Vous citez l'extraordinaire Dice Tsutsumi en disant qu'ils voulaient apporter la palette du premier film tout en la combinant avec les dernières techniques de rendu. Pourriez-vous nous expliquer ce mélange unique de styles visuels et de techniques dans Monstres Academy ?
Je n'ai pas la prétention de parler en détail de l'évaluation et de l'approche à ce sujet de Dice, mais ma compréhension (beaucoup plus simple) de profane, c'est qu'il voulait que ce film profite de toute la subtilité et des contrôles qui sont maintenant réalisables en CG, tout en s'appuyant simultanément sur les caractéristiques visuelles stylisées du premier film, en particulier les couleurs fortement saturées et les contrastes tranchants au niveau de l'éclairage.
En parlant d'éclairage, une des autres innovations du film
était le logiciel Global Illumination présenté par Jean-Claude
Kalache. Pouvez-vous nous en parler?
Si j'ai bien compris,
Global Illumination permet aux éclairagistes du film de travailler
avec de la "lumière virtuelle" qui se comporte maintenant
beaucoup plus comme la lumière le fait dans le monde réel. Cette
lumière virtuelle peut automatiquement créer des ombres plus
réalistes avec de subtiles variations, de réfléchir sur des
surfaces multiples, ou réfléchir les couleurs d'une surface sur
l'autre. Obtenir ce comportement réaliste de la lumière, on
pourrait dire « gratuitement », permet par conséquent
aux éclairagistes de passer plus de temps sur la création d'un
éclairage optimal comme un élément
dramatique et spectaculaire du film.
Vous avez écrit un des livres les
plus importants sur Pixar qui est « To Infinity and Beyond »,
qui va du début de l'entreprise Pixar jusqu'à Ratatouille. Peut-on
espérer une suite?
Je suis sûre que l'histoire va se poursuivre un jour, mais uniquement lorsque le moment sera venu. Et parfois c'est seulement avec la perspective que le temps vous donne, que vous pouvez voir où se situe la prochaine pause naturelle dans l'histoire de la compagnie. « To Infinity and Beyond » a couvert deux décennies de l'histoire de Pixar, et il ne s'est écoulé que sept ans depuis ce livre !
Je suis sûre que l'histoire va se poursuivre un jour, mais uniquement lorsque le moment sera venu. Et parfois c'est seulement avec la perspective que le temps vous donne, que vous pouvez voir où se situe la prochaine pause naturelle dans l'histoire de la compagnie. « To Infinity and Beyond » a couvert deux décennies de l'histoire de Pixar, et il ne s'est écoulé que sept ans depuis ce livre !
Translation by Scrooge!
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