mardi, décembre 18, 2007

UN NOEL DE CONTE DE FEE A DISNEYLAND RESORT PARIS : Entretien avec le compositeur Vasile Sirli

Noël ne serait pas Noël à Disneyland Resort Paris sans quelques notes de magie musicale signées du Directeur de la Musique Vasile Sirli. C'est ainsi qu'à l'unité des Rêves de Noël qui s'ajoute en cette saison à la Parade des Rêves Disney il a su faire écho en musique à travers les accents tendres et poétiques de ses volutes orchestrales. Un nouvel épisode musical de rêve que nous présente son créateur...

Comment avez-vous conçu la musique de l’unité des Rêves de Noël ?
Déjà, quand le metteur en scène Katy Harris m’a demandé d’y réfléchir, je dois dire que je m’y suis plongé avec grand plaisir. Pour cette unité, je me suis proposé avec l’accord de Katy, d’associer la structure propre de cette Parade (le medley), l’esprit de Noël et le répertoire maintenant traditionnel du Parc Disneyland, à savoir Chante, C’est Noël ! –ce dernier étant traité de façon différente, moins centrale, dans la mesure où, ici, ce n’est pas le thème principal de la Parade comme ce fut le cas les années précédentes.

Comment se structure ce medley de Noël ?
J’ai renoué avec la même exigence que pour les autres medleys de la Parade des Rêves Disney, dans la mesure où il a fallu travailler au centième de seconde près pour s’intégrer à la structure globale de la Parade, tant du point de vue rythmique, harmonique qu’émotionnel, en mêlant des thèmes universellement connus. Cette année, j’ai choisi Joy To The World de Haendel, que j’adore et Deck The Halls. Ce choix été dicté par le désir de proposer des musiques naturellement assez envolées et solennelles, et non pas lyriques ou sentimentales comme Mon Beau Sapin. On peut apporter de l’énergie à un titre poétique par le biais de l’arrangement, mais là, je voulais rester fidèle à la nature d’origine des chansons. On obtient alors l’enchaînement Deck The Halls/ Chante, C’est Noël !/ Joy to the World/ Chante, C’est Noël !. Et pour cela, j’ai conçu un arrangement qui fasse à la fois le lien entre les Noëls traditionnels et le Noël de Disneyland Resort Paris, Chante, C’est Noël !, mais qui permette également de créer de petits contrastes entre les différents thèmes, de garder à chaque séquence sa personnalité. Car c’est la diversité qui fait l’unité de la vie en général. Je veux simplement dire par là que j’ai souhaité, en deux minutes, parcourir les différents aspects d’un monde de joie et de bonheur.

Et tout cela, en conservant les jingles tirés de Just Like We Dreamed It, présents sur tous les medleys de la parade.
Bien sûr, car il fallait rester dans la cohérence de la Parade des Rêves Disney. De plus, un jour, Katy Harris peut très bien décider de modifier la position de l’unité dans la parade, et pour cela il fallait respecter les spécificités musicales de l’ensemble des chars afin que celui des Rêves de Noël puisse s’intégrer sans problème dans la structure musicale globale.
Katy Harris nous confiait que, pour concevoir ses Rêves de Noël, elle s’était replongée dans l’ambiance des « Christmas Carols » et des cartes de vœux anglaises de son enfance.
C’est exactement l’esprit de ces nouveaux arrangements. C’est ma profession de foi que de me plonger dans l’imaginaire de chaque metteur en scène avec qui je travaille. J’adore l’idée de ces cartes adorables qui font partie de l’esthétique de Noël qui touche le cœur, qui invite à la naïveté et à l’émerveillement et qui apporte une chaleur certaine à travers les couleurs et les formes. Pour s’intégrer à l’énergie de la parade, je me suis tourné vers une rythmique jazzy, mais dans un esprit feutré. C’est ainsi que la batterie n’est ni rock, ni pop, mais plutôt légère dans la mesure où j’ai demandé à ce que le batteur joue non pas avec des baguettes mais avec des balais. De la même façon, j’ai voulu lui associer un orchestre plus léger, par exemple, en évitant les contrebasses et d’autres instruments lourds, afin de donner à la musique un côté aérien. Et à cela j’ai ajouté des contre-thèmes, comme j’aime beaucoup le faire, qui suggèrent le 19e siècle, le néo-classicisme et se promènent même vers le début du 20e siècle. J’espère que le public aura plaisir à reconnaître, au travers de quelques notes aux bois ou à la trompette ou au détour d’un trait d’archet, tel accent beethovenien ou telle allusion à l’opérette. Tout cela pour vous dire que cette comparaison avec les cartes de vœux est tout à fait pertinente dans la mesure où j’ai souhaité écrire une musique plus séduisante, plus légère et totalement souriante.

Dans ce cadre, on retrouve votre passion pour les voix d’enfants.
Vous savez que j’adore ces voix et je crois que, pour Noël, elles expriment très bien cette ambiance, le fait que nous sommes tous des enfants à cette période. J’ai du mal à accepter qu’il y ait des événements tragiques qui puissent se passer dans le monde, mais encore plus à Noël. Il n’y a rien de mystique dans cela. C’est simplement un désir de joie, un désir de positiver, d’avoir les yeux grand ouverts sur le monde, d’avoir une immense tolérance vis-à-vis des autres. Pour moi, il y a une certaine sérénité qui entoure le passage de la fin d’une année au début d’une autre. Les voix d’enfants sont pour moi l’expression de cette pureté, de cet espoir et de cet avenir.

Comment avez-vous enregistré cette musique ?
J’ai enregistré cette musique à Budapest, avec le Budapest Film Orchestra, avec qui nous avons l’habitude de travailler. Il y avait là une trentaine de musiciens, un nombre délibérément restreint pour les besoins de légèreté dont je vous parlais. Cela s’est tellement bien passé que nous avons fini d’enregistrer avant la date prévue ! Cela vous donne une idée du plaisir et de l’investissement qu’ils ont mis dans cette musique. Et pourtant, ce n’était pas facile car, de par les besoins structurels de la parade, il fallait être très strict sur le métronome et gérer non seulement les morceaux eux-mêmes mais aussi le fait que chaque séquence pouvait avoir deux fins différentes, comme c’est le cas pour l’ensemble des morceaux de la parade. Ce fut donc très complexe, mais le résultat sonne comme une évidence, avec beaucoup de simplicité. Quant à la chorale, ce fut une fois encore la Maîtrise des Hauts-de-Seine, avec M. Gaël Darchenne au pupitre, venue enregistrer ici, au Studio, à Disneyland Resort Paris, avec Michael Obst comme ingénieur du son. Concrètement, nous sommes revenus de Budapest avec les enregistrements de l’orchestre que nous avons mixés ici en ajoutant des éléments de couleurs comme des clochettes, puis nous avons enregistré les enfants, remixé le tout et fait le montage de la bande-spectacle.

C’est donc une conclusion toute en douceur pour cette Parade des Rêves Disney spécial Noël !
Ce fut notre intention et j’espère que le public la ressent comme cela. C’est d’ailleurs ce qui me semble se passer quand je viens voir la Parade sur le parc et j’en suis vraiment ravi !

Quels sont vos vœux pour ces fêtes de Noël ?
Que chacun retrouve la sérénité, la joie de vivre et l’espoir qu’il y ait toujours une possibilité que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. Je souhaite à chacun le bonheur dans la paix intérieure.

Un grand merci à Vasile Sirli, Estelle, Lily et Nadia!

Merci à Kristof (Photosmagiques)