LES ORCHESTRES DE DISNEYLAND RESORT PARIS : Entretien avec le chef d'orchestre et arrangeur Robert Fienga
Cet artiste aux mille facettes commence ses études au conservatoire de Nîmes, puis aux conservatoires nationaux supérieurs de Paris et Lyon dans les classes de trombone et d'écriture (harmonie, fugue, contrepoint et orchestration). Il s'y passionne pour Wolfgang Amadeus Mozart, Gustav Mahler et Maurice Ravel, tout en écrivant pour big band. A sa sortie, il obtient la Fullbright Scholarship, une bourse pour partir deux ans aux Etats-Unis. Là-bas, étudie simultanément à Cal State Northridge et à la Grove School of Music, plus spécialisée en musique de film. Il revient ensuite en France pour travailler pour Michel Legrand. Il joue dans son orchestre pendant trois ans et réalise quelques orchestrations pour lui. Il a notamment écrit certains arrangements pour 3 Places pour le 26.
De ses débuts au parc aux nouveautés de cet été, portrait d’un artiste majeur du resort.
A l'époque où je travaillais avec Michel Legrand, des amis musiciens m'ont dit que Disney cherchait quelqu'un comme moi qui puisse diriger des orchestres, arranger et composer. J'ai donc appelé Vasile Sirli qui m'a invité à un entretien. A partir de là, les choses se sont précisées. J'ai commencé à travailler en tant qu'intermittent sur quelques projets avant d'intégrer à part entière le département de musique. Il y avait pas mal de choses à faire car tout était à construire. J'ai eu la responsabilité de plus en plus d'orchestres, puis on m'a demandé d'écrire de la musique pour certains shows comme Disney Classics en 1996. Ce qui était très intéressant pour moi était de pouvoir en écrire ou en arranger ou en adapter la musique et de pouvoir produire ces shows, avoir la responsabilité du budget. C'est également passionnant d'aller à l'étranger pour faire des séances d'enregistrement et de partir de rien pour arriver à monter un spectacle en temps et en heure et dans le budget.
Qu'est-ce qui vous a intéressé chez Disney?
En fait, je suis marié avec une américaine. Ma femme s'appelle Amy. Elle avait deux grands oncles, les frères Green, qui ont enregistré la musique originale de Steamboat Willie. Tous deux étaient extrêmement réputés comme musiciens. Ils ont participé à beaucoup de séances d'enregistrement et faisaient même les bruitages. Ils ont fait trois films pour Disney, parmi lesquels Steamboat, le premier dessin-animé sonore et The Skeleton Dance, la première Silly Symphony. Et quand Roy Disney est venu pour l'ouverture des Walt Disney Studios, je lui ai fait parvenir un petit mot lui expliquant cela avec des coupures de journaux. Il m'a alors très gentiment répondu et m'a mis en contact avec une responsable des archives de Burbank qui m'a envoyé des petits commentaires que Walt Disney faisait à l'époque sur les frères Green. Disney et moi, c'est une vieille histoire de famille! Et comme Roy Disney me l'a écrit il y a deux ans, "it's a small world after all!".
En parlant de compositeur Disney, quels sont vos goûts en la matière?
Vous l'aurez compris, j'aime beaucoup les chansons d'Alan Menken. Maintenant, dans la grande tradition, il y a également les incontournables frères Sherman. J'aime aussi beaucoup Buddy Baker (photo ci-dessus). Je l'ai rencontré à Los Angeles il y a quatre ans, et je pense à lui très souvent. Il était adorable, et d'une telle simplicité. Je l'ai appelé un jour et il m'a invité à venir le voir chez lui, à Sherman Oaks, alors qu'il ne me connaissait même pas, pauvre petit étudiant français que j'étais à Los Angeles! Nous avons beaucoup parlé de tout ce qu'il a fait pour Disney. Je lui ai demandé beaucoup de conseils en matière de musique et de métier. Il était d'une telle générosité, d'une telle gentillesse, et en même temps expérience et sagesse. Il reste un bel exemple à suivre. Tout ce qu'il m'a dit me parle encore beaucoup aujourd'hui.
En quoi consiste votre travail sur La Légende du Roi Lion en tant que directeur musical ?
Mon rôle est de donner la direction musicale artistique générale du concept sur scène. Ce qu’il y a de particulier dans ce spectacle, c’est que chaque chanteur doit vraiment développer vocalement la personnalité de chacun des personnages. De ce point de vue, il y a trois éléments à considérer. Premièrement, comment chaque chanteur peut chanter, le niveau vocal. Deuxièmement, comme il va projeter le character au niveau de l’ « acting ». Troisièmement, la façon de bouger. Il faut vraiment ce que l’on appelle un « package », une association ou un compromis entre ces trois éléments, afin d’interpréter au mieux le personnage. A ce titre, mon rôle n’est pas celui d’un coach vocal. Je ne suis pas en charge du « warm-up » technique des chanteurs et qui leur demande pour chaque phrase tantôt une interprétation en pleine voix, tantôt en voix de tête. Mais je suis malgré tout appelé à le faire car j’assiste aux répétitions et c’est aussi une dimension très importante de la projection d’un personnage. Chaque rôle demande des spécificités très particulières voire contraires, et c’est à moi de réconcilier ces contraires pour mieux servir le rôle.
Justement, comment définiriez-vous les différents rôles du spectacle ?
Scar doit être un batyon-basse, et même une basse, ce qui est très difficile à trouver. Il faut donc que le rôle soit très dramatique, avec de beaux la et sol dans le grave. Et même si une formation classique à la base ne peut qu’être utile pour apporter ce lyrisme au personnage, il faut aussi qu’il puisse chanter beaucoup plus « pop » dans le final. Le tout dans une couleur générale « black – pop ». C’est donc à moi de veiller à ce que cette couleur soit préservée, et dans le même temps d’essayer de pousser les chanteurs dans leurs derniers retranchements. Deux autres rôles difficiles à caster sont ceux de Simba et de Rafiki parce que ce sont les deux rôles principaux, parce qu’ils chantent plus que les autres et parce qu’ils sont mis sur le devant de la scène plus que les autres. Le rôle de Simba est aussi difficile vocalement car il monte très haut, jusqu’au si bémol aigu. C’est vraiment un ténor. Et dans le même temps, il faut qu’il ait un style particulièrement élégant et que la personne soit jolie à regarder. Quant aux particularités vocales de Nala, elles sont aussi exigeantes malgré le fait qu’elle ne chante pas beaucoup. Il faut être extrêmement souple et pouvoir passer de façon insensible de la voix pleine à la voix de tête dans son duo avec Simba, Can You Feel The Love Tonight, tandis que dans le final, il faut une voix de poitrine jusqu’au ré, ce qui assez haut.
Comment se passent généralement les auditions ?
Nous faisons un à trois jours d’auditions. Puis nous faisons un « call-back » avec ceux que nous avons retenus : ils reviennent pour un atelier ou workshop où on les met dans les conditions du show pendant toute une journée. C’est là qu’on voit vraiment qui projette le mieux le rôle, qui a une personnalité, qui va magnifier chaque rôle. C’est un spectacle très exigeant et, de fait, très difficile à caster.
Vous avez également écrit les harmonies vocales du spectacle, lorsque les chanteurs chantent en polyphonie.
Nous avons souvent dû réadapter ces arrangements vocaux car, notre show est différent de celui de Floride qui l’a inspiré. Il bouge beaucoup plus et il y a beaucoup plus de choses à regarder. Du coup, il a fallu changer beaucoup de choses pour les rendre plus efficaces.
Y a-t-il des liens entre votre spectacle et la comédie musicale du Roi Lion attendue cet automne au théâtre Mogador ?
En ce qui me concerne, non, mais il y a bien des artistes qui sont partis de chez nous pour aller chez eux. C’est d’ailleurs très intéressant car cela montre bien que les spectacles de Disneyland Resort Paris sont une véritable école, une véritable passerelle. C’est le cas pour un Simba et un Scar. A l’inverse, nous avons également engagé des artistes issus des différents « musicals » européens, et notamment de Hambourg.
Vous êtes également le directeur musical du spectacle High School Musical en Tournée qui fait actuellement merveille aux Walt Disney Studios !
C’est un show magnifique qui a demandé beaucoup d’effort à monter. Beaucoup de répétitions se sont faites de nuit, par exemple. De plus, son mode de fonctionnement, le fait d’être itinérant, « strolling », compliquait un peu les choses. Le char sort tandis que les « parade poles » diffusent la musique. Puis il s’arrête pour ce que l’on appelle un « show stop » de 11 minutes. Puis le char se déplace encore jusqu’à son second « show stop ». Tout cela fait qu’il s’agit d’un spectacle extrêmement physique et qu’il demande trois casts. Ce show nous vient directement des Etats-Unis, mais avec quelques différences. Du point de vue vocal, là où le spectacle américain ne nécessitait que deux solistes, nous avons opté pour deux solistes secondés par deux rôles-chanteurs, l’étudiante en art et l’étudiant en science. Cela nous permet de faire d’une pierre deux coups. D’une part, cela embellit considérablement la bande-son et apporte un surcroît d’émotion. D’autre part, cela permet de mieux gérer les impératifs scéniques et physiques d’un tel spectacle. Prenez La Légende du Roi Lion. Can You Feel The Love Tonight est chantée juste après Hakuna Matata, durant laquelle Simba court de partout sur la scène. Il faut pouvoir gérer le passage de l’un à l’autre du point de vue de la respiration. Mon rôle est donc d’adapter la musique de sorte que son intégrité ne soit pas atteinte, tout en tenant compte des problèmes humains, de savoir ce qu’il est possible de faire et ce qui ne l’est pas afin d’apporter un peu plus de confort aux artistes et de fait avoir un show de qualité sur tous les plans. C’est ainsi que sur les cinq shows quotidiens (soit dix spectacles par jour), on peut faire alterner les chanteurs. Chacun d’entre eux peut faire soit le rôle principal, soit « backup singer » (étudiant en art ou en science), en alternance.
Là encore, du fait de ces deux chanteurs en plus, il a fallu écrire de nouveaux arrangements vocaux, je suppose.
Oui, mais le matériel était déjà là. Il faut savoir que, tout comme sur La Légende du Roi Lion, il y a des chœurs pré-enregistrés. Ces chœurs sur le spectacle de Videopolis sont d’ailleurs extrêmement riches puisqu’on y trouve à la fois des chœurs dans le style de la chanson, harmonisés façon « pop » en simultané avec des chœurs africains enregistrés par-dessus. Cela en plus des chanteurs live qui chantent aussi en harmonie ! Sur High School Musical en Tournée, ce fut différent car il n’y avait pas ce côté « world music », mélange d’influences ethniques. Le style est plutôt « pop » adolescent. J’aime beaucoup comment cela sonne. En ce qui concerne l’arrangement, ce fut aussi très simple car il a suffi de préciser comment partager les harmonies entre les quatre interprètes. Un autre aspect de mon travail est alors de faire l’interface avec l’ingénieur du son afin de s’assurer de l’équilibre entre tous les chanteurs. Je dois prendre en compte les tessitures de chacun d’eux à chaque moment du show et l’aider à mixer ce show au mieux (par exemple entre l’aigu du garçon et le bas medium de la fille) en faisant en sorte que chaque voix puisse être présente et compléter l’autre.
Comment travaillez-vous avec les différents coaches vocaux ?
Nous avons un relationnel très proche, que ce soit avec Eric Werman sur La Légende du Roi Lion ou Marina Albert sur High School Musical en Tournée. Nous discutons beaucoup lors des répétitions et plus tard, dès qu’il y a un problème, ils m’appellent et j’interviens tout de suite. Nos objectifs sont les mêmes : le respect du show et l’efficacité par rapport à ce respect.
Votre approche des chanteurs est-elle différentes quand il s’agit d’artistes hexagonaux comme Arno ou venus des Etats-Unis ?
Il y a une différence et chacun apporte sa propre identité. Jack et Jimmy sont américains et ils ont fait le show pendant dix mois aux Etats-Unis. Le fait est qu’ils ont vraiment le spectacle dans le sang et cela apporte beaucoup à nos artistes français. Ils ont une façon de se regarder dans les duos ou une qualité vocale inimitable. C’est aussi le cas de Rodrigo, qui chante aussi superbement bien ! D’un autre côté, nous recherchions pour notre spectacle des personnalités adolescentes un peu innocentes, avec une certaine fraîcheur. Et c’est précisément ce que les Français ont su apporter à merveille. Je pense notamment à Sophie et Mélissa, Arno et Léo. La particularité de Disneyland Resort Paris fait qu’on ne peut pas importer comme cela un spectacle des Etats-Unis. Nous nous adressons à un public français et européen et c’est presque un devoir pour nous de travailler avec nos artistes car le public va se reconnaître en eux.
Vous n’êtes pas seulement directeur musical de ces spectacles, mais également chef d’orchestre et arrangeur du resort.
J’ai en effet la responsabilité de tout ce qui est musique vivante sur le parc.
Quelle est l’actualité du resort en la matière pour cet été ?
Nous avons mis en place trois concepts avec les musiciens officiels du resort. Deux déjà ouverts et le troisième qui ouvrira le 13 juillet (je commence d’ailleurs à répéter). Le premier s’appelle La Fanfare du Château. L’ensemble se compose de 4 trompettes, 4 trombones, un tuba et un tambour. C’est la fanfare du Château de la Belle au Bois Dormant, jouant dans la cour du château. Les musiciens arrivent, costumés en habits de colonel d’opérette, et changent de position en fonction des morceaux. Leur répertoire se situe à la croisée de la musique Disney et de la musique classique. Leur programme fait alterner Hercule, Pink Elephants On Parade, Higitus Figitus de Merlin l’Enchanteur, Beauty and the Beast, Bibbidi-Bobbidi-Boo, When You Wish Upon A Star, l’Apprenti Sorcier de Paul Dukas. Tout cela arrangé de façon très « Fantasyland » et très « fanfare » avec une écriture soit modale, avec des accords creux de quarte et de quinte, dans la grande tradition de la fanfare. Avec deux pupitres complets de trompettes et de trombones, c’est vraiment impressionnant et cela sonne magnifiquement bien !
C’est donc notre premier été avec cette formule. D’ailleurs, juste avant notre interview, j'étais dans le parc en compagnie de Vasile Sirli pour voir comment cela fonctionne. Visiblement, c’est un succès. Et si cela se confirme, on peut très bien imaginer aller plus loin dans le parallèle Disney/ musique classique avec Tchaïkovski et la Belle au Bois Dormant, le Bossu de Notre-Dame, etc.
L’autre nouveauté se situe à Frontierland…
Il s’agit en en effet d’un ensemble qui joue tous les jours, trois fois dans le cadre magnifique du Lucky Nugget Saloon et deux fois en extérieur, devant Fort Comstock. Le concept s’appelle, les Gold Diggers. Cinq musiciens : un violoniste, un contrebassiste qui joue aussi du fiddle, un trompettiste, un pianiste et un percussionniste –qui a la particularité de ne pas jouer de la batterie ! Il a bien une petite caisse claire et un woodblock, mais il a surtout toutes sortes d’ustensiles de chercheur d’or : des pelles, des pioches, un cajon (un instrument mexicain sur lequel il s’assoit et qui ressemble un petit peu comme une grosse caisse), des ustensiles de cuisine, une poile, un fer à cheval, un washboard, etc. Chacun est habillé d’un costume différent : un banquier, un indien, un trompettiste mariachi,… sur un répertoire unissant des thèmes country à des thèmes Disney : Zorro, Davy Crockett, un « cowboy tv special », Le Bon, La Brute et le Truand. Il y a donc les grands classiques des films et les grands classiques country comme Elle Descend de la Montagne à Cheval, Oh Susanna !, The Yellow Rose of Texas, You Are My Sunshine, etc. Tout cela avec une sympathique interactivité avec le public et notamment les enfants qui peuvent monter sur scène pour revêtir le masque de Zorro et autres accessoires.
Des pelles, des pioches, un cajon… où allez-vous chercher tout cela ?
Vous savez, dès qu’on peut donner une particularité visuelle aux instruments présentés, c’est très important. Cela permet de faire un lien avec les éléments de décor et la musique jouée. On part donc d’un concept lié au lieu et on le détourne en musique. C’est une façon de participer et de renforcer l’histoire. C’est amusant de voir comment chaque musicien joue son personnage. Vous êtes véritablement plongé dans l’atmosphère d’une rue du Far West !
La dernière nouveauté aura lieu aux Walt Disney Studios.
Il s’agit de Toon Train : Light, Camera, Music. C’est encore un show itinérant avec trois plateformes qui se suivent. L’orchestre est au milieu, tiré par une locomotive stylisée. C’est un orchestre composé de sept musiciens du parc qui vont jouer pour le spectacle : Smile, Darn Ya Smile et Why Don’t You Do right, tirés de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ?, Who’s Afraid of the Big Bad Wolf, et Ev’rybody Wants to be a Cat des Aristochats. L’idée était de faire une musique à cheval entre le jazz « swing » et « showtime ». C’est un moment d’interactivité avec les personnages, au milieu d’éléments de décors apporté par ce train.
Quels souvenirs gardez-vous de la journée du 31 mars 2007 où vous avez dirigé la fanfare réunie à l’occasion du lancement officiel du 15e anniversaire de Disneyland Resort Paris au cœur de Main Street ?
Je le fais toujours avec grand plaisir, et plus c’est rare, plus j’en ai de plaisir ! J’ai été extrêmement ému de voir la joie sur les visages de nos visiteurs à notre arrivée. C’était énorme. Nous étions presque 40 musiciens, tous sonorisés avec des micros HF. Quand nous sommes arrivés au bas de Main Street, je peux vous dire que c’était très impressionnant ! L’émotion était palpable et nous étions tous ravis d’en faire partie.
Comment avez-vous vécu ces célébrations du 15e anniversaire de l’intérieur?
Ce qui était extraordinaire, c’est que cet anniversaire a été comme le point d’orgue de tout ce que François Leroux, vice-président en charge des spectacles, a mis en place depuis quatre ans. C’était une façon pour lui de dire qu’il avait accompli sa mission, qu’il mettait ici la touche finale à ce passage à Disneyland Resort Paris et qu’il pouvait maintenant partir pour de nouvelles fonctions au sein de la compagnie. Tout le monde a travaillé très intensément et nous sommes très fiers du résultat. Ce fut aussi l’occasion de regarder un peu en arrière et de voir tout ce que nous avions pu réaliser en 15 années. Quelque part, nous avons commencé à laisser une empreinte unique dans l’histoire de Disneyland et il me semble que c’est là le plus important.
Merci à Aurélie, ainsi qu'à Krystof et Christine pour les photos.
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