PLACE A LA FÊTE... AVEC MICKEY ET SES AMIS: Entretien avec le metteur en scène Christophe Leclercq
À l'occasion des célébrations de La Fête Magique de Mickey, Place à la Fête... avec Mickey et ses Amis est un évènement unique. De Il en faut peu pour être heureux à Tu t'envoles, chaque personnage Disney anime la fête à sa façon et cette ambiance ne fait que s'amplifier pour arriver à son paroxysme avec la chanson symbole des célébrations de Mickey's Magical Party Time! Chacun est invité à chanter, danser et s'amuser.
Alors, place à l'interview... avec le Metteur en Scène Christophe Leclercq, qui nous confie comment il a su créer, avec le talent et le coeur qu'on lui connaît, cette fête pas comme les autres.
Comment avez-vous élaboré Place à la Fête… avec Mickey et ses amis?
Nous savions que nous avions besoin d'une ouverture, un prologue, des interactivités et un final (avec un "play-off" ou sortie de scène). Bref, quatre grands tableaux. A partir de ce moment-là, nous nous sommes penchés sur la manière d'actionner ce spectacle. Avec le nombre de danseurs dont nous disposons, nous nous sommes dits que c'était eux qui allaient arriver en premier sur scène. Puis cela a changé et ce sont maintenant les maîtres de cérémonie qui arrivent sur scène d'abord et qui accueillent les danseurs.
Puis, il fallait un moment magique pour que Mickey apparaisse. Nous avons donc pris le parti d'attendre un peu avant de le faire apparaître par magie, histoire de faire monter la tension et de préparer son arrivée. Voilà pour l'ouverture.
Une fois que notre acteur principal, Mickey, la brigade (les danseurs) et les maîtres de cérémonie étaient réunis sur scène, on était prêt à faire un prologue, un deuxième grand tableau, un "production number" comme on dit. A ce moment-là, nous nous sommes dits qu'il fallait vite inviter les autres Personnages à les rejoindre. En fait, nous nous sommes inspirés du logo de la Fête Magique de Mickey sur lequel on retrouve Mickey, Pluto, Dingo et Donald. Pour cette raison, on s'est dit que ce serait bien que ce soit eux qui rejoignent Mickey en premier. Et à partir de ce moment, on avait quatre Personnages, chacun sur un des quatre satellites de la scène, avec des danseurs et des maîtres de cérémonie: tout était prêt pour inviter le reste de la troupe, c'est à dire tous les autres amis de Mickey, Baloo, Tigrou, Timon, Peter Pan et Wendy. Pour ce faire, nous avons utilisé le "lift", c'est-à-dire l'ascenceur incorporé dans cette scène magique, pour faire monter les Personnages par surprise au centre de la scène. En bref, nous sommes partis d'une construction classique que nous avons enrichie au gré de l'histoire que nous voulions raconter.
La décision d'avoir Dingo, Donald et Pluto a été prise très vite, comme je vous l'ai dit, pour faire écho au logo de la Fête Magique de Mickey sur scène. Après, le choix des autres Personnages Disney s'est principalement fait autour de la musique. Il fallait que chaque Personnage soit intéressant musicalement. C'est ainsi que Baloo est très apprécié des enfants, et il est très lié à Il en faut peu pour être heureux. De la même façon, pour Timon, avec Hakuna Matata, nous tenions une valeur sûre. Avec Tigrou, nous avions des chansons particulièrement "sautillantes", idéales par rapport à l'énergie et au fun de notre spectacle –alors que les chansons de Winnie l'Ourson sont beaucoup plus tendres. Enfin, j'ai hésité à un moment entre Alice et Peter Pan. Or, sur le parc, on pense souvent aux filles –par rapport aux Princesses Disney-, ce qui fait que je me suis tourné vers un Personnage auquel les garçons pouvaient s'identitifier. Et en l'associant à Wendy, les petites filles n'étaient pas en reste non plus. De plus, j'aime beaucoup l'idée que ces deux Personnages peuvent voler, ce que j'ai representé dans la chorégraphie.
Comme vous le soulignez, la bande-son de Place à la Fête… avec Mickey et ses amis participe vraiment de l'énergie et de l'histoire de ce spectacle. Comment s'est passée votre collaboration avec le Directeur de la Musique Vasile Sirli?
La difficulté est venue du fait que l'écriture du script et l'écriture musicale devaient se faire en parallèle. Nous avons eu de longues discussions autour d'une table à écouter des maquettes afin de trouver une manière convaincante d'actionner le spectacle. Il fallait que qu'il soit très énergique d'un bout à l'autre. C'est la musique, au travers des maquettes de Vasile, qui nous a permis de choisir l'ordre d'intervention des Personnages. Au départ, on devait commencer par Peter Pan et finir par Timon. Mais il était musicalement plus intéressant de commencer avec Baloo et Tigrou et de finir avec Peter Pan. Cela se mariait mieux ainsi avec ce qui vient après, c'est-à-dire le final.
Comment avez-vous reçu la chanson Mickey's Magical Party Time de Scott Erickson, que l'on entend plusieurs fois dans le spectacle?
Au départ, on m'a fait écouter une maquette de Scott et j'ai dit: "c'est ça que je veux! C'est ce dont j'ai besoin pour le spectacle!" A partir de là, la décision a été prise d'engager Scott sur le projet afin qu'il écrive des paroles et transforme sa maquette en une chanson originale. Le résultat est le fruit d'une intense collaboration en direct avec Vasile ainsi qu'avec Kat de Blois, Directrice Artistique.
Pour la première fois, vous avez fait appel à un auteur pour l'écriture du scénario.
En effet, j'ai travaillé avec Paul Scherer, qui est au départ un acteur, comédien, et même un peu chanteur anglais. Il fait beaucoup de voix-off, de courts et longs métrages et il est aussi scénariste. Il m'a beaucoup aidé au niveau de l'échange des idées et de l'écriture/ré-écriture du script chaque fois qu'une nouvelle idée surgissait. C'est toujours très difficile à retranscrire sur le papier une idée que vous avez dans votre tête ou dans votre cœur, et il m'a aidé à rendre claires sur le papier des idées surgies de mon imaginaire. Il a apporté une structure beaucoup plus théâtrale dans l'écriture d'un script, alors que de mon côté, j'ai une approche plus "music-hall", beaucoup plus basée sur la musique. Souvent, il écrivait en anglais et moi je traduisais en français. Ce fut un superbe échange.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette fameuse scène construite devant le Château de la Belle au Bois Dormant?Elle a été pensée avant la création du spectacle et mon travail a été d'y intégrer le spectacle. Ce qui importait pour moi, c'était d'avoir les deux "lifts", les deux ascenseurs. Ils étaient simplement envisagés, et j'ai beaucoup insisté pour qu'ils deviennent une réalité. Celui de Mickey était primordial car c'est celui qui apporte de la magie sur scène en permettant à Mickey d'apparaître. Quant au second, qui monte les podiums au centre de la scène, il m'était également nécessaire car tout le script était élaboré autour de cela.
Quelles ont été les implications de cette scène très particulière sur la mise en scène du spectacle?
Le challenge, c'était de créer un spectacle visible à 360°. Quand vous êtes dans un théâtre, il y a toujours un décor, fond de scène, et à gauche et à droite, à cour et à jardin, vous avez des coulisses. Tout cela permet de faire des entrées et des sorties. Là, nous avions le Château comme fond de scène, mais pas de coulisses. A partir du moment où les artistes sont sur scène, ils y restent et il faut toujours les occuper, qu'ils soient actifs pour avoir un visuel toujours intéressant. Et comme les artistes n'ont pas de focus –c'était à dire qu'ils n'ont pas le public "devant eux" comme dans un théâtre classique type Chaparral Theatre ou Vidéopolis, nous avons été obligé d'imaginer nos chorégraphies "en cercle". De fait, nous n'avons pas un mais quatre focus principaux: Main Street, le Château, Discoveryland et Adventureland/Frontierland, en fonction de l'emplacement des satellites –sachant qu'entre les satellites, il peut aussi y avoir des focus. Bref, c'est vraiment du 360°! Il faut tout le temps penser à ce que les Personnages Disney, les danseurs et les maîtres de cérémonie dansent pour tout le monde. Quel que soit l'endroit où le public est placé, il verra toujours quelqu'un de face. Toute l'élaboration de la chorégraphie et de la mise en scène a été conditionnée par cette scène véritablement gigantesque et élargie. Car le principe était d'avoir une grande scène centrale avec de la machinerie, et ces passerelles et ces satellites permettant aux Personnages Disney, danseurs et maîtres de cérémonie d'être plus près du public. Cela nous a demandé beaucoup de réflexion et de scripts. Nous sommes passés par 36 versions différentes. Avec 33 artistes sur scènes, à partir du moment où on bouge une personne, on est obligé d'en bouger 32 autres, car sinon on déséquilibre les formations. Toute la mise en scène est donc basée sur des lignes, des croisements, des chaînes anglaises (des couples en vis-à-vis qui changent de places et reviennent). C'est extraordinairement complexe!
Au départ, comment avez-vous visualisé tous ces déplacements?
Tout a été dessiné à la main sur des plans, une vue aérienne de la scène. Avec la Chorégraphe et Metteur en Scène Junior Françoise Baffioni, nous avons positionné les croix et des ronds pour les danseurs, et des noms pour les Personnages sur ces plans. A partir d'un découpage musical du spectacle, nous avons réalisé un plan pour chaque moment important de la musique. Comme nous voulions que cela bouge tout le temps, en utilisant tout l'espace scénique, nous avons dessiné tous les mouvements à la main. Ce fut un travail de titan!
Cette scène est vraiment impressionnante! Où et comment avez-vous pu répéter? Nous avons répété au Disney Village, dans le Dôme, afin d'avoir un marquage au sol grandeur nature pour éviter les surprises au moment où nous allions passer sur la véritable scène et pouvoir y transposer notre travail. Ce marquage nous a tellement bien aidés qu'au moment de la première répétition sur la scène, ce que nous avions prévu a fonctionné et nous n'avons eu que des ajustements minimes à faire.
Vous évoquiez le fait que le logo de la Fête Magique de Mickey vous a inspiré pour le choix des Personnages. Y a-t-il eu d'autres interactions entre la décoration du parc et votre spectacle?
A un moment, dans le Prologue, il y a un ballet avec des rubans qui jaillissent de la scène et qui virevoltent.
Cette idée m'a été inspirée par un concept de décoration des lampadaires de Main Street finalement abandonné. On retrouve aussi cette idée sur différents logos, y compris celui du Château pour les oreilles de Mickey.
Place à la Fête… avec Mickey et ses amis fait alterner tableaux chorégraphiés et interactivité. Comment avez-vous trouvé le bon équilibre entre les deux?
L'interactivité est un élément très important de la Fête Magique de Mickey. Mais dans le même temps, nous avions une grosse troupe de danseurs sur scène et, avec Françoise, nous nous sommes dits qu'il fallait aussi donner du travail aux danseurs. Voilà pourquoi on retrouve sur scène non seulement des ballets très dansés, très énergiques, mais aussi des chorégraphies beaucoup plus simples pour les danseurs et faciles à réaliser pour le public. On sait que le public européen est relativement "passif", par gêne, par timidité, comparé au public américain. Cela n'empêche pas d'avoir des groupes qui bougent et se mettent à faire la fête avec nous. C'est en me basant sur cette spécificité du public européen que j'ai fait en sorte d'avoir un spectacle qui permet cette interactivité, mais qui dans le même temps est solide et toujours intéressant car très visuel à travers la présence des Personnages sur chaque satellite, les magnifiques costumes, la magie, les chorégraphies, les danseurs et des maîtres de cérémonie qui mettent vraiment le feu!
Quel est votre meilleur souvenir de cette production?
Le jour où toute la troupe est arrivée dans le studio de répétition pour la présentation du concept à partir de dessins, de "boards" et de maquettes (car la musique n'était pas encore prête à l'époque). La rencontre avec tous ces artistes que nous avons auditionnés aux quatre coins du monde. Il faut savoir que nous avons sept nationalités de danseurs: français, anglais, américains, italiens, espagnols, polonais et grecs. Au départ, dans le bureau du casting, nous n'avions que des photos des danseurs et des maîtres de cérémonie et le jour où tout le monde s'est réuni, avec la troupe des Personnages également, ce fut énorme! Il y avait 90 personnes dans le studio et qui ont très bien accueilli le concept du spectacle. Après, les répétitions se sont passées simplement, sans stress. Tout était tellement bien préparé qu'en dépit de la quantité de monde à gérer, ce fut un bonheur!
Un autre grand souvenir fut le jour où la scène a été terminée. C'était un samedi matin. Je ne travaillais pas ce jour-là et j'ai reçu sur mon Blackberry la photo de la scène achevée prise par le Manager de Production. J'ai immédiatement pris ma voiture et j'ai foncé sur le parc parce que je voulais absolument voir cette scène avec le Château derrière. J'avais suivi toute son élaboration et sa construction, mais derrière les palissades. Là, je pouvais enfin voir cet espace ouvert, avec tout le travail de plantation de parterres de pensées, de troènes et autres par le département Landscaping (Espaces Verts). Ce fut un moment très émouvant, et en même temps inquiétant car c'était énorme!
Un peu à la manière de la Bougillumination devenue Bougilllumination Enchantée, est-ce que ce spectacle pourra être adapté aux différentes saisons du parc comme Halloween et Noël?
Rien n'est encore décidé. Par contre, j'ai déjà prévu le fait que Mickey souhaite un joyeux Noël et une bonne année à nos visiteurs pour la saison de Noël. Je songe fortement à un final enchanteur avec toute la troupe pour l'illumination du Château de Cristal, profiter de tous ces artistes pour créer un nouveau tableau pour Noël.
Avec tous nos remerciements à Aurélie Massin et Magali Arnéodo! Photos (c) Disney
Un grand merci également à Scrooge ainsi qu'à dlrpteam pour les photos.
Venez partager vos avis sur le spectacle sur DisneyGazette.
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