lundi, février 23, 2009

CARS TOON: Entretien avec le réalisateur Victor Navone

Après les longs et courts métrages, voici que Disney*Pixar se lance dans le cartoon, avec leur toute nouvelle série Cars Toon dont nous avons eu la primeur en avant-programme de Volt sur nos écrans.
Sans surprise, l'esprit Pixar est bien là: la qualité impressionnante de l'animation, de la réalisation, l'humour, les clins d'oeil et surtout un coeur gros comme ça!
Il faut dire qu'au volant on retrouve John Lasseter, qu'on ne présente plus, Rob Gibbs (story artist sur Pocahontas, Toy Story 2 et Monstres & Cie) et Victor Navone, que nous avions rencontré à l'occasion de la sortie de l'Oscarisé Wall-E dont il est l'un des animateurs, et que nous retrouvons ici avec bonheur pour parler de ces petits bijous!

Quel est le concept de Cars Toon ?
La série s’appelle Mater’s Tall Tales et raconte en fait les folles aventures que Martin est supposé avec vécu dans le passé !

Cela fut-il compliqué de déplacer des héros typiques de la Route 66 dans des univers totalement différents comme l’Espagne dans El Materdor ou encore le Japon dans Tokyo Mater ?
Non. En fait, c’est même plus facile d’imaginer de nouvelles histoires quand vous placer votre personnage dans un nouvel environnement. Les personnages des Looney Tunes ont eut quelques beaux succès dans ce domaine dans les années 40 et 50.

Vous êtes co-réalisateur de la série. Comment s'est passé le travail avec John Lasseter réalisateur?
C’est toujours génial de travailler avec John. Il amène beaucoup d’énergie et d’amour pour le monde de Cars, et il a toujours des idées originales. Rob Gibbs, également réalisateur de Cars Toon, et moi-même nous sommes occupés de la réalisation au quotidien, depuis le travail sur les détails de l’histoire, jusqu’à l’approbation de la lumière finale. Nous montrions ensuite nos avancées à John chaque semaine pour avoir ses impressions et ses conseils.

A quoi ressemblait une journée sur la série ?
La majeur partie de notre temps à Rob et à moi se partageait en trois moments : réunions de planning, d’organisation de la production et autres trucs casse-pieds / vérification du travail des modeleurs, animateurs, artistes, éclairagistes, etc, / et montage, c'est-à-dire l’assemblage de tous les éléments. J’ai d’ailleurs été surpris de voir le nombre de décisions sur l’histoire et la mise en scène qui peuvent être prises encore à cette étape, en compagnie de notre monteur, Torbin Bullock.


J’imagine que vous avez beaucoup appris de cette première experience de réalisateur pour Pixar.
L’essentiel de mon expérience à Pixar s’était limitée au département animation, ce qui fait que cette nouvelle aventure m’a permis de découvrir tous les autres trésors de Pixar. Et de toute façon, on apprend forcément beaucoup en matière de tournage et de narration quand on travaille avec John Lasseter !

Vous parlez des trésors de Pixar. Comment avez-vous travaillé avec tous ces artistes ?
L’animation chez Pixar est un travail très collaboratif, et nous sommes souvent amenés à montrer nos travaux aux collègues pour avoir leurs avis. Ceci dit, c’est seulement la partie émergée de l’iceberg. Ce fut en effet très intimidant d’avoir à diriger toutes les dimensions de la production. Mais, au final, une fois que j’étais certain de ce que je voulais, ce fut une expérience des plus agréables et qui laissait toujours la place à l’intuition. J’ai aussi eu la chance d’avoir une équipe formidable d’artistes et de techniciens à qui je pouvais déléguer certaines tâches et dont le travail correspondait toujours parfaitement, ou même dépassait, ce que j’attendais d’eux ! Je ne dis pas pour autant que ce ne fut pas stressant ; nous avions des délais très courts et des moyens restreints, mais j’en garde d’excellents souvenirs !

Comment avez-vous constitué votre équipe ? En tant qu’animateur, cela fait comment de diriger ses collègues ?
Le choix des membres de l’équipe fut du ressort de la productrice. Par contre, au départ, ce fut bizarre de diriger mes copains animateurs, mais tout le monde a été génial et j’ai mis un point d’honneur à développer un sens de l’équipe et de la collaboration. Je pense qu’au final tout le monde s’est bien amusé !

Vous parlez de moyens restreints. Quelles sont les différences en termes de production entre un film destiné au cinéma et une série tv ?
En fait, vous avez moins de temps, d’argent et de personnel, mais précisément à cause de ces contraintes, chacun s’investit encore plus et dans encore plus de domaines différents que pour un long-métrage cinéma. Beaucoup de gens ont tenu plusieurs rôles, à commencer par moi. A certains moments, j’étais réalisateur, ou bien animateur superviseur, animateur, artiste, et même voix de personnage (juste pour un court dialogue !)

A combien d’épisodes avez-vous participé ?
Trois.

Quels éléments infographiques issus du film original Cars avez-vous utilisés sur la série ?
Nous avons dû revenir au logiciel que nous avions utilisé sur Cars car la version actuelle ne fonctionne pas avec les anciennes. Nous avons repris pas mal des techniques d’éclairages récemment développées, mais pour le reste, ce fut comme retourner en 2005. Nous avons eu accès à tous les personnages et décors du film, sachant que nous avons également dû construire beaucoup de nouveaux éléments visuels. De même, Martin subit un grand nombre de changements de peinture et de costumes.

Le mixage a été effectué au légendaire Skywalker Ranch. Comment cela s’est-il passé ?
Le Skywalker Ranch est un endroit magnifique ! Ce fut d’autant plus frustrant d’avoir à s’enfermer pour travailler quand on est là-bas ! John, Rob et moi-même avons travaillé en étroite collaboration avec le designer son Tom Myers pour mixer la musique, les dialogues et les effets sonores pour les trois courts métrages. Nous avons également assisté à l’enregistrement de la musique avec le compositeur Bruno Coon, ce qui fut un régal ! Je me suis rendu compte qu’en matière de mixage comme dans beaucoup d’autres choses, le moins c’est le plus. Nous avons passé la plupart du temps à retirer des sons et à simplifier plutôt qu’à ajouter des détails. Si vous avez trop de sons, ils entrent en concurrence avec la musique et vous n’obtenez que du bruit.

Comment votre choix s’est-il porté sur Bruno Coon pour la musique et comment avez-vous travaillé avec lui?
Bruno Coon est tout simplement le monteur son et l’arrangeur de Randy Newman (qui a fait la musique de Cars). Nous regardions ensemble les story reels et lui expliquions les émotions que nous recherchions pour des différentes scènes. Ensuite, il nous envoyait des esquisses de sa musique pour avoir notre avis, et une fois que nous étions satisfaits de ses solutions, nous enregistrions la musique à Skywalker avec un véritable orchestre. Bruno nous a apporté beaucoup de variété dans la musique, du funk des années 70 à des fanfares à la Sousa, en passant par le Flamenco. Toutes les musiques et les thèmes de la série sont originaux.

Un dernier mot sur la série ?
Nous nous sommes beaucoup amusés à la faire. J’espère que vous vous amuserez autant à la regarder !

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

super interview, comme dhab' :)

Alex

12:25 PM  
Blogger Jeremie NOYER said...

MERCI!!!

12:36 PM  

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