mercredi, septembre 12, 2007

LES ORCHESTRES DE DISNEYLAND RESORT PARIS : Entretien avec le clarinettiste du Ciné Classics, Jean Estève

Si le parc Disneyland possède des ensembles prestigieux, c'est aussi le cas des Walt Disney Studios. Ensemble protéiforme, le Ciné Classics sait tout à la fois animer avec classe et humour les séances de Cinémagique qu'apporter une touche très cartoon au Toon Train - Light, Camera... Music qui a égayé notre été. Un ensemble capable de tout tant ses membres excellent dans toutes sortes de répertoire, comme en témoigne aujourd'hui le clarinettiste Jean Estève.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant d’arriver à Disneyland Resort Paris ?
Je suis quasiment autodidacte. J’ai étudié la technique de l’instrument à l’âge de 20 ans. Puis je suis arrivé à Paris en 1977 pour intégrer des orchestres New Orleans de plus en plus intéressants. C’est à cette époque que j’ai fait l’apprentissage de toute la métrique des thèmes jazz sur le terrain, et ce jusqu’en 1982, avec la rencontre avec Claude Tissandier, saxophoniste toulousain, qui forme son sextet, Tribute to John Kirby, avec lequel je me suis produit pendant quatre ou cinq ans. Un an plus tard, en 1983, il me fait rentrer dans l’orchestre de jazz de Claude Bolling, d’abord au sax alto et à la clarinette, puis au sax baryton en 1988. Dans ce cadre, j’ai pu participer à de nombreuses manifestations, festivals, concerts divers, tournées à travers le monde, émissions télé (Le Grand Echiquier) et enregistrements de musiques de films (La Garçonne) et de disques (avec Stéphane Grappelli, puis Didier Lockwood). J’ai également accompagné Enzo Enzo pendant un temps et enregistré plusieurs musiques de publicités. Depuis 1998, j’ai arrêté tout cela, j’ai quitté Paris pour m’installer à la campagne.


Comment vous est venue l’idée de rejoindre Disneyland ?
Cela s’est passé dans le courant de l’année 2000. J’en ai eu assez des tournées et de cette vie. J’ai eu envie de simplicité. Progressivement, j’ai quitté tous ces groupes. J’ai même envisagé d’abandonner la musique. Je me aussi suis intéressé à la musique indienne. Mais un jour, j’ai fait un remplacement dans un groupe dans lequel se trouvait Alice Bassier, qui était contrebassiste qui faisait des remplacements à Disneyland Resort Paris, dans les City Hall Boys, qui jouait du répertoire Dixieland orchestré. Elle m’a demandé si j’étais intéressé par le fait de venir travailler dans le parc et c’est ainsi que j’ai commencé à faire des remplacements dans cet ensemble, à la clarinette. J’ai été remplaçant pendant trois ou quatre ans, et en 2002, quand les Walt Disney Studios ont ouvert, on m’a proposé une première audition pour l’Italian Ciné Band, un petit groupe qui jouait des musiques de films de Nino Rota. J’ai refusé car j’avais déjà beaucoup joué ce genre de musique. Mais quand elle m’a proposé une audition pour les City Hall Boys, en tant que titulaire, j’ai accepté car ce poste me convenait parfaitement. Quand les Walt Disney Studios ont ouvert, le City Hall Band est devenu les Fabulous Dandies, sur une base de répertoire de musique de film très finement orchestré que je viens de rejouer pendant cinq mois au sein du Ciné Classics. Je les ai donc rejoins à cette époque.

Pouvez-vous nous parler de ce dernier ensemble ?
C’est un septette, sur une base de jazz presque Dixieland, avec un sax alto en plus de la structure mélodique classique, trompette, clarinette, trombone, et qui permet d’apporter un son et d’élargir l’harmonie. Quant à la base rythmique, il s’agit d’une base classique, mais mobile composée d’un banjo, d’une contrebasse et d’une batterie ou washboard. Nous jouions des orchestrations très fines, vraiment magnifiques. Depuis cinq ans, c’est le meilleur groupe dans lequel j’ai joué, et ce dans le meilleur contexte que j’aie jamais eu. Nous jouons sur la scène de Cinémagique, c’est à dire dans une vraie salle ! A l’origine, dans le concept, c’était un pré-show, mais comme cela avait lieu dans un contexte très agréable, une grande partie des musiciens a laissé s’exprimer sa créativité et le spectacle est devenu très interactif. C’est ainsi que le contrebassiste s’est mis a faire chanter des onomatopées aux visiteurs, le sax alto les fait taper dans les mains, il y a des gags, le banjo fait des solos dans la salle, auprès des enfants, etc. Cela a pris forme petit à petit tout naturellement.


Quel est votre répertoire ?
Des musiques de films. Des musiques Disney, bien sûr, comme Les Aristochats ou Mary Poppins. Mais aussi d’autres choses. Nous avons un medley sur Rhapsody in Blue et sur Un Américain à Paris. J’aime beaucoup travailler avec cet ensemble. Auparavant, je jouais un répertoire un peu plus moderne avec un big band, le West Street Story Band, qui jouait à Studio 1, mais il est plus difficile d’avancer ensemble avec un orchestre aussi important. Aujourd’hui, je me sens parfaitement à mon aise au sein de Ciné Classics !

Que voulez-vous dire par « avancer ensemble » ?
C’est à dire qu’il y a une bonne énergie dans ce groupe, et que nous sommes tous complémentaires les uns des autres. Chacun a un parcours différent, et chacun amène des ouvertures différentes. C’est une attitude générale, la volonté d’aller toujours de l’avant ensemble.

Cela passe-t-il par des prestations ensemble à l’extérieur du parc ?
Absolument. Le Ciné Classics s’est déjà produit au festival d’Orléans et au festival des Puces de Montreuil. Ce fut très intéressant. Par la suite, j’espère vivement faire d’autres prestations comme celles-là !

Comment s'est passé votre été aux Walt Disney Studios avec le spectacle Light, Camera...Music?
En effet. Pendant un mois et demi, nous sommes devenus le Toon Train Band. Nous avons changé de costume, de musique et de concept pour la saison d’été. Nous faisions cinq sets de vingt minutes en compagnie de Tic & Tac et de Clarisse. Et depuis peu, nous avons retrouvé avec bonheur la scène de Cinémagique !


En quoi votre vie de musicien à Disneyland Resort Paris vous nourrit-elle artistiquement ?
Le risque, c’est la routine. Mais le fait est que je travaille aujourd’hui avec d’excellents musiciens et que nous sommes dirigés par un bon manager qui a vraiment envie d’aller de l’avant et d’ouvrir nos activités. Sans oublier notre répertoire : tous les concepts et les arrangements musicaux que nous jouons sont spécialement écrits pour nous, sous la supervision et la direction de Robert Fienga, chef d’orchestre et arrangeur orchestrateur des Parcs Disney. Avec tout cela, je viens tous les matins motivé et je retrouve cette motivation chez les membres de l’ensemble. Il ne m’en faut pas plus !

Remerciements particuliers à Scrooge (DMI) et Kristof (Photomagiques), ainsi qu'à Nadia (Disneyland Resort Paris).

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour cette interview , c'est très enrichissant ! Ayant assisté au festival du Jazz New Orleans 2007 de St Raphael cette année , je trouve ce genre de groupes très créatifs et ont la particularité de distribuer beaucoup de joie de vivre , alors la Ciné Band , je n'en parle même pas , c'est magnifique à écouter , à voir et pourquoi pas à s'amuser avec eux , se prendre au jeu , avec la mgie Disney en plus !

Bref , j'aurai bien voulu en savoir plus sur leurs activités , s'ils désirent participer à d'autres festivals par exemple , et aussi avoir une brève présentation des membres du groupe (en priorité le contrebassiste que je salue !) .

Voilà tout , encore merci !

11:06 PM  
Anonymous Di Giulio Cassandra said...

Bonjour !Je suis flutiste et j'ai commencer il y a peu mais je suis en cycle spécialisé (IIIe cycle) en conservatoire. Votre reportage me redonne l'espoir de pouvoir faire ma vie dans la musique.
J'adore les musiques disney. Mais alors, sans connaissances comment fait-on pour entrer dans les orchestres disney ???
J'attends votre réponse avec impatience.
Cassandra

12:27 PM  
Blogger Jeremie NOYER said...

Bonjour Cassandra,

Pour rejoindre la grande famille de Disneyland Paris, surveillez régulièrement le site de recrutement du parc: http://disneylandparis-casting.com/
Bonne chance!

12:33 PM  

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