vendredi, novembre 24, 2006

RAYMOND EN DVD : Entretien avec l'orchestrateur Jeff Atmajian

Dans la lignée d'A NOUS QUATRE et de FLUBBER (et prochainement de SWISS FAMILY ROBINSON), Disney nous propose aujourd'hui RAYMOND, version actualisée du SHAGGY DOG (QUELLE VIE DE CHIEN), l'une des comédies à succès de Walt Disney sortie en 1959. Dans ce film réalisé par Charles Barton, le fils de la famille Daniels, un adolescent joué par le mousketeer Tommy Kirk, était transformé en chien de berger par la malédiction d’une amulette. Puis, en 1976, THE SHAGGY D.A. (UN CANDIDAT AU POIL) a séduit une nouvelle génération de spectateurs.
C'est à Paul Smith, spécialiste des films animaliers (TRUE LIFE ADVENTURES) que l'on doit la musique du premier opus, tandis que le légendaire Buddy Baker signait celle de la sequel, UN CANDIDAT AU POIL.
Aujourd'hui, c'est au non moins légendaire Alan Menken, en pleine effervescence créative disneyenne (ENCHANTED, les versions Broadway de SISTER ACT et de LA PETITE SIRENE, entre autres…) de mettre « la main à la patte » et de succéder à ces deux figures disneyennes pour sa première partition exclusivement orchestrale pour la firme aux grandes oreilles.
Et pour cette première musicale, le magicien qui nous a offert les musiques de LA BELLE ET LA BÊTE et d’ALADDIN a délaissé pour un temps ses complices orchestrateurs de Broadway, pour inaugurer une nouvelle collaboration, avec l’un des plus grands orchestrateurs d’Hollywood, Jeff Atmajian, partenaire privilégié de figures telles que James Newton Howard (Atlantide, La planète au trésor) ou encore John Debney (Bruce tout-puissant, La Passion du Christ). C’est précisément cette rencontre entre Broadway et Hollywood qui nous a intéressés quand nous avons discuté avec lui de son expérience sur RAYMOND, confirmant Alan Menken comme l’un des plus grands compositeurs de notre temps.


Monsieur Atmajian, comment êtes-vous arrivé sur le projet Raymond, une vie de chien ?
C'est Richard Kraft, l'agent d'Alan, qui lui a parlé de moi. Je crois que la raison en est qu'Alan, Disney et Richard voulaient vraiment que la partition de Raymond soit perçue comme une partition classique, authentiquement orchestrale, dans la grande tradition de la musique de film ; quelque chose qui se démarque de l'image d'Alan comme uniquement compositeur pour Broadway.

Comment avez-vous rencontré Alan Menken ?
Alan est venu me voir à Los Angeles, et notre rencontre s'est remarquablement bien passée. Il se trouve que, même si je connais bien le milieu hollywoodien, j'ai collaboré pendant de nombreuses années avec le compositeur Marc Shaiman (Hairspray, George de la Jungle, Sale Môme) qui, lui aussi, travaillait en même temps pour Broadway et pour le cinéma. Et puis il faut bien dire qu'Alan est un magnifique compositeur, et pas seulement de comédies musicales. Durant cette rencontre, nous avons parlé du son qu'il désirait, de cette patte orchestrale qu'il recherchait absolument. C'était son premier grand film en prises de vue réelles et c'est pour cela qu'il voulait une partition typique de ce genre.


Comment s’est passée votre collaboration ?
Dans la mesure où il travaille à de nombreux projets en même temps, Alan n'a pas eu beaucoup de temps pour ce film. Il a donc écrit sa musique au piano à New York et m'a envoyé ses fichiers. Le réalisateur, Brian Robbins, voulait écouter le plus tôt possible des démos, ce qui fait que j'ai immédiatement arrangé quelques pièces et que je les ai séquencées. Alan les a écoutées également et m'a fait part de ses commentaires, des changements qu'il désirait. Puis, en me faisant aider de quelques confrères, j'ai orchestré le tout.

Comment êtes-vous passé du piano à l’orchestre ?
Dès que j'ai entendu la musique d’Alan, j'ai su ce que je devais faire. Elle est tellement parlante, tellement évocatrice. Le fait qu'Alan ne m'ait envoyé que des parties de piano n'était pas un problème car son écriture est tellement claire, tellement explicite que tout prenait sens immédiatement. J'ai été honoré qu'il me fasse totalement confiance pour orchestrer sa musique. Et lors de l’enregistrement à Todd A/O, sous la baguette de Michael Kozarin, un autre véritable gentleman, nous nous sommes retrouvés avec grand plaisir. Certes, sous la conduite d’Alan, nous avons fait quelques menus changements de dernière minute, comme cela est très souvent le cas en musique de film, mais globalement, nous avons tous été très heureux du résultat.


Quel bilan tirez-vous de ce projet ?
J’ai beaucoup aimé travailler avec ces musiciens de très grand talent et j’espère les retrouver prochainement, notamment sur Enchanted