vendredi, octobre 17, 2008

LA PETITE SIRENE / LE SECRET DE LA PETITE SIRENE: Entretien avec Jodi Benson, la voix originale d'Ariel

Avez-vous déjà discuté avec Ariel, LA petite sirène? Je veux dire, pour de vrai ? Et bien moi, oui ! Et c’est une expérience que je n’oublierai jamais !

Bien-sûr, quand je dis Ariel, je veux dire Jodi Benson. Mais il y a une telle connexion entre la petite sirène et elle que la confusion est facile. Toutes deux sont de vraies princesses. Toutes deux partagent le même sens de l’innocence et de la générosité, le même esprit positif et ludique, la même gentillesse et la même élégance. Nul besoin de préciser que j’étais très impressionné !
En sa compagnie, revenons au tout premier film de La Petite Sirène, celui par qui tout a commencé, et nageons jusqu’au Secret de la Petite Sirène, qui vient de sortir en DVD.
Comme si le destin avait mis les bonnes personnes au bon endroit sur son parcours, les débuts de Jodi à Broadway ont coïncidé avec sa rencontre avec le producteur et parolier de La Petite Sirène, Howard Ashman, pendant la production de la comédie musicale de Broadway Smile, et avec Samuel E. Wright, sur Welcome to The Club, une autre comédie musicale, avant qu’ils ne deviennent partenaires en tant qu’Ariel et Sébastien. La suite est fait partie de l'histoire, et la voix de Jodi Benson est certainement l’une des plus connue et aimée, y compris par Ursula!
Alors, à votre tour d’être enchantés par sa voix !


Comment vous êtes vous retrouvée à endosser le rôle d’Ariel?
Je travaillais sur un show à Broadway qui s’appelait Smile avec Howard Ashman (ci-dessous, à gauche, avec Alan Menken) et Marvin Hamlisch, et ce show s’est terminé de façon prématurée au bout de six semaines. Mais, pendant le show, j’avais une chanson à chanter, que mon personnage interprétait, qui s’appelait Disneyland. Alors, comme Howard commençait son partenariat avec Jeffrey Katzenberg et Peter Schneider aux Walt Disney Studios, ils sont venus voir le show, et comme je chantais Disneyland, ils ont invité Mickey Mouse à la première, et au cocktail il m’a offert les clés du royaume. Après la fin de ce show, Howard avait déjà commencé à travaillé sur La Petite Sirène, et ils ont gentiment proposé à toutes les filles du show (nous étions une vingtaine) de passer le casting. Les castings ont eu lieu à New-York, Los Angeles et Londres.
Nous avons fais de traditionnelles vidéos où chacune d’entre nous jouait une scène d’Ariel, puis chantait une partie de Partir là-bas. Le jour du casting, je suis allée aux toilettes des filles. Comprenez-bien qu’il y avait beaucoup de filles présentes ! J’ai regardé dans le miroir et j’ai commencé à me parler à moi-même, de la façon dont je pensais qu’Ariel parlerait. Ensuite, j’ai enregistré ma vidéo et je l’ai envoyée. Il ne s’est pas passé moins d’un an, peut-être même plus, avant que je ne soit appelée pour m’annoncer que ma vidéo avait été sélectionnée. J’avais complètement oublié ce casting, depuis le temps. J’ai alors commencé les aller-retour entre New-York et Los Angeles pour les enregistrements, mais je n’avais jamais été dans un studio, je n’avais jamais travaillé avec ce genre de matériel. C’était tout nouveau pour moi. C’est tout simplement un miracle divin d’avoir été sélectionnée pour ce rôle!



Comment avez-vous travaillé avec Howard Ashman pour développer le personnage d’Ariel?
Comme Howard et moi avions travaillé ensemble sur Smile, il venait avec moi dans la cabine d’enregistrement alors que tout les autres étaient dans la salle de contrôle, de l’autre côté de la vitre. Il venait à côté de moi et restait près de moi, et me dirigeait sur chaque scène, chaque ligne que je jouais. Bien-sûr, en tant que réalisateur, il avait une idée très précise de ce que le personnage devait être. Il était mon réalisateur. Même si nous avions John Musker et Ron Clements comme réalisateurs du film, Howard était vraiment mon réalisateur personnel, parce que nous avions une bonne relation, et comme je n’avais jamais fait de doublure avant, il m’a beaucoup aidé au studio. Il m’a dirigé comme s’il s’agissait d’une pièce, sur scène. Nous jouions tout ensemble. Il a joué mon père, Sébastien, Ursula. Il jouait les autres personnages et je lui donnais la réplique, dans le studio d’enregistrement. C’est comme ça que nous avons travaillé ensemble et développé le personnage. C’était simplement un formidable cadeau de pouvoir travailler avec lui de cette façon!


Enregistrer Partir là-bas a du être un moment très spécial. Comment cela s’est-il passé?
Nous avions répété la chanson avec Alan Menken et Howard au piano le jour d’avant. Nous avons travaillé sur la chanson pendant des heures et des heures, et nous nous sommes rendus compte que nous avions un problème technique, que nous avions un mauvais micro. Après avoir chanté la chanson pendant quatre ou cinq heures, nous avons réalisé qu’il y avait un soucis de micro ! Ca a été un peu frustrant pour tout le monde. Après cela, nous avons essayé de ne pas nous décourager, et de tout recommencer. Mais cette fois, ce que l’on a fait, ce que Howard a proposé, était d’éteindre toutes les lumières du studio d’enregistrement et de ne laisser que les petites lumières au dessus des partitions. J’ai fermé mes yeux et je me suis assise sur un tabouret, après avoir été debout pendant tant d’heures.
Je me suis assise sur ce tabouret et il a dit: « Je veux juste que tu te passe les bras autour du corps. Ferme les yeux, et imagine que tu te trouves dans cette grotte, toute seule, à rêver à ton propre monde ». C’est ce que j’ai fais, et il est parti. Il m’a laissé de l’autre côté de la vitre. Nous avons réussi en deux essais, c’est tout! C’était sa façon à lui de m’aider à me placer dans l’état d’esprit nécessaire pour chanter la chanson. Après toutes ces heures avec un mauvais micro, à essayer encore et encore, nous avons complètement changé de direction. Je crois qu’après deux fois, il a dit: « C’est ça. Nous l’avons ». Et je n’ai jamais entendu la chanson avant de voir la première du film. Je ne voulais pas voir la chanson, je ne voulais pas voir le film en petit morceaux. J’ai eu l’occasion de voir de tous petits passages quand j’étais à Los Angeles, quelques dizaines de secondes, mais je ne voulais pas voir la chanson si je ne pouvais pas la voir d’un trait. Et ce fut un moment magique!


Comment avez-vous travaillé sur les dialogues?
Nous avons fait une lecture complète du film, comme si c’était une pièce de théâtre. Tout le cast était présent, et nous avons lu accompagnés du piano, avec Howard, Alan et tous les réalisateurs. Nous avons fait une représentation complète, puis nous avons enregistré ensemble, avec les autres membres du cast. Maintenant, on ne fait plus comme ça, on travaille chacun de notre côté. Howard et Alan ont été très impliqués dans la procédure, chaque jour où nous avons travaillé.


Comment étaient vos relations avec l’animateur principal d’Ariel, Glen Keane?
Glen était présent chaque jour de l’enregistrement. Il avait une camera. Il enregistrait tout ce que je faisais au studio. Puis, à chaque fois que je revenais à Los Angeles (environ 14 jours éparpillés sur deux ans et demi), Glen et moi étions amis. Il me montrait les différents passages et scènes sur lesquelles il avait travaillé. A l’époque où le film est sorti, Glen et Linda sont devenus de proches amis pour mon mari et moi. C’était en novembre 1989. Et à ce moment-là, quand 1990 est arrivé, j’ai déménagé à Los Angeles et j’ai habité chez eux pendant environ trios mois. Pour faire court, mon mari et moi avions de sérieux soucis et je ne savais pas où aller, et Glen et Linda m’ont ouvert leur foyer et j’ai vécu avec eux et leurs enfants pendant trois mois. Alors, ils sont comme ma famille. C’est parti de ma relation avec lui en tant qu’animateur, pour ensuite devenir une vraie relation de famille parce qu’ils ont été géniaux avec moi pendant des moments très difficiles.

Comment êtes-vous passés de l'Ariel originelle à celle de La Petite Sirène II, qui est plus mature, puis à celle du Secret de La Petite Sirène, qui est plus jeune?
D’abord il y a eu le premier film, ensuite nous avons continué avec la série télévisée, qui se déroulait deux ans avant le film. Ensuite, quand nous avons fait La Petite Sirène II, j’étais enceinte. J’attendais mon premier enfant. C’était très intéressant, car j’étais enceinte tout le temps de l’enregistrement de La Petite Sirène II, dans lequel elle-même a un enfant! Nous devions nous assurer qu’il y avait de la maturité dans sa voix, mais pas trop non plus. C’était un challenge de s’assurer que nous trouverions le juste équilibre.
Ensuite, entre La Petite Sirène II et Le Secret de La Petite Sirène, nous avons continué avec tous les produits où Ariel a environ 16 ans. Ensuite, pour le troisième, pour revenir en arrière, nous avons réfléchi à plusieurs scripts. A la base, pour la toute première lecture du script, Ariel était un peu excitée, et un peu sarcastique. Et au fur et à mesure de la lecture, j’ai pensé que cela ne lui ressemblait pas. Mais vous savez, ils ont essayé de s’adapter à l’année 2008, et, malheureusement, dans certaines choses que les ados voient à la télé où dans les films, les enfants peuvent être irrespectueux dans leur attitude.

En effet, telle que vous la décrivez lors du processus, ce n’est plus l'Ariel que nous connaissons et aimons.
J’ai eu plusieurs nuits sans sommeils après le travail. Mon mari me demandait « Que se passe-t-il? ». Je répondais : « Tu sais quoi, je n’aime pas ce premier script. Cela ne lui correspond pas. Cela ne lui rend pas justice. Je n’aime pas la direction que cela prend ». Alors je me suis assise et ai eu une conversation avec eux, en disant: « Les gars, je ne cherche pas à faire du mal ou à faire perdre son boulot à quelqu’un, mais je dois le dire. Personne d’autre que moi ne peut le faire. Howard n’est pas là, Ron et John ne ont pas là, et je dois vous le dire: Ce n’est pas sa façon de parler, ce n’est pas son cœur. Elle n’est pas sarcastique, elle ne se comporte pas mal. Si elle parle, cela vient de son cœur, c’est la vérité. Nous devons changer ces lignes, d’une façon ou d’un autre ». Après ça, j’ai eu quelques nuits difficiles, pour me sentir en paix avec ce que j’avais fait, avec la réécriture, mais avec la nouvelle direction qui a été prise, quand le produit a été fini je me sentais mieux. Nous devions nous éloigner de ça, car les gens qui allaient voir le film allaient se souvenir du premier et de l’innocence de son cœur.
Nous avons dû travailler très dur là dessus, pour s’assurer qu’elle était cohérente, qu’elle était toujours une ado, mais avec cette innocence et cette passion, pas avec cette attitude qu’ont les jeunes aujourd’hui. Alors, avec Peggy Holmes et Kendra Haalland, la réalisatrice et la productrice, nous avons travaillé très dur pour rester fidèles au cœur de ce qu’est Ariel, vous savez. Nous avons été très protecteurs. Je suis probablement la personne en vie aujourd’hui, avec Howard et peut-être Alan et Glenn (Slater, le parolier de la comédie musicale) qui connait le mieux le personnage. Alors, quand il s’agit de ses dialogues et de ses chansons, j’ai beaucoup à dire. L’équipe a été très bien pour respecter cela avec moi, et s’assurer que nous restions cohérents avec qui elle est vraiment. Nous avons rempli la mission avec ce film, et j’espère que le message est passé auprès des enfants.

Comment avez-vous travaillé avec le compositeur Jeanine Tesori sur ce nouveau film?
Je suis désolée d’avouer que je ne l’ai jamais rencontrée pendant la procédure. Faire un film aujourd’hui, c’est si différent d’avant. J’ai travaillé sur Le Secret de La Petite Sirène toute seule. Je n’ai jamais rencontré les autres sœurs, je n’ai jamais rencontré le compositeur. Je lui ai juste parlé et me suis présentée au téléphone. Vous êtes vraiment isolée maintenant. Vous faites tout tout seul. Je n’aime pas trop ça, pour être honnête. Je suis une personne qui aime le relationnel, et comme mon passé se trouve sur scène, j’aime travailler avec les gens face à face.

Comment avez-vous appréhendé votre chanson, I Remember?
Avec beaucoup de cœur et de passion! Je me suis plongé dans le personnage, mais le chant, étant une passion pour moi, est vraiment une extension de soi quand on ne trouve pas les mots sur le moment. C’est ce que Howard me disait toujours : « La raison pour laquelle on chante dans un film ou sur scène est qu’on ne peut plus exprimer certains sentiments avec des mots ». C’est vraiment une extension de soi. C’est tout à fait le cas pour cette chanson. Jeanine l’a très bien rendu. Ariel est dans un moment de frustration et de confusion. Sa queue frôle un instrument, et il en sort une note, ce qui déclenche quelque chose dans son esprit, dans ses souvenirs. Oh, j’ai vraiment eu du bon temps à travailler sur cette chanson. C’était un formidable moment de larmes pour moi, de larmes de joie. Vous savez, des tonnes d’émotion sortent, en tout cas pour moi, quand je chante une belle chanson qui veut dire quelque chose.

Vous avez pris part à Il Etait Une Fois, dans une scène avec Gisèle. Une rencontre entre deux princesses Disney, ça se passe comment ?
Mon Dieu! Et bien, Kevin Lima, le réalisateur d’Il Etait Une Fois, est un animateur et était animateur sur La Petite Sirène. Son histoire chez Disney pour les dix ans et demi passés s’est passé dans l’animation, et il a pensé que ce serait une sympathique petite blague de mettre des princesses Disney dans le film. Alors il m’a mise moi, Paige O’Hara, qui fait la voix de Belle, et Judy Kuhn, qui chante la voix de Pocahontas. Maintenant, le truc, c’est de nous trouver ! Mon rôle aurait du se cantonner à une ligne, mais pour certaines raisons mon personnage a été développé et ils ont écrit une autre scène ou je suis avec Patrick Dempsey. Ils voulaient développer son personnage un peu plus, alors ils ont un peu voulu faire de moi sa grande sœur. Du coup, mon personnage tient un petit rôle. A l’origine, ça devait juste être : Se montrer à l’écran, jouer Partir là-bas à travers l’aquarium, et la blague était faite.
En tout cas, rencontrer Amy fut un vrai plaisir. C’est une fille adorable. Et c’est une grande fan d’Ariel! Quand je suis arrivée, je n’avais jamais participé à un film. Je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. J’arrive, je vais au maquillage et Amy s’assoit près de moi. Nous discutions, et elle disait : « Oh mon Dieu ! Vous êtes Jodi Benson, Vous êtes Ariel ! Je suis votre plus grande fan ! » C’était très drôle, car c’était un peu le monde à l’envers. C’était elle la star de ce grand film, et moi je venais sans rien savoir. Je ne savais même pas qui était Patrick Dempsey. Je ne regarde pas la télé. Alors, j’ai pensé que je faisais un film avec Patrick Stewart, qui est un acteur de Star Trek. Je cherchais donc un acteur chauve ! Et puis j’ai vu Patrick Dempsey, ce jeune homme qui venait vers moi, et je ne savais même pas qui il était ! J’ai passé trois jours très amusants, à travailler avec eux. C’était une nouvelle expérience pour moi, et ils ont été très généreux et gentils, car je ne savais vraiment pas ce que je faisais ici, en dehors de mon domaine. Et Kevin était si gentil. Je me suis vraiment fait plaisir!


Un grand merci à Angeline pour sa traduction!


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