20e ANNIVERSAIRE DE DISNEYLAND PARIS : Entretien avec l'Imagineer Tim Delaney (Discoveryland)
Voici un nouvel extrait de mon livre "Entretiens avec un Empire / Disneyland Paris raconté par ses créateurs" maintenant disponible en librairie et sur internet !!!
35 entretiens exclusifs avec ceux qui ont créé et font vivre aujourd'hui Disneyland Paris, dont la version intégrale de l'entretien ci-dessous!
Discoveryland est un endroit unique à la lumière de l’ensemble des parcs Disney.
Je dirai qu’au vu de l’ensemble de ma carrière, c’est mon projet favori. C’était un Tomorrowland complètement différent et nous avons créé des choses vraiment uniques pour ce land. Ce fut le premier Tomorrowland de ce type et nous l’avons imaginé en pensant spécifiquement aux visiteurs qui allaient le parcourir. C’est pour cela que nous nous sommes inspiré des grands visionnaires d’Europe. Ce fut un projet très spécial également du fait qu’il se situait au coeur d’un lieu fabuleux, Euro Disneyland, pour lequel la Walt Disney Company a su réunir une équipe de créateurs exceptionnelle et nous a toujours soutenus. Je pense notamment à Frank Wells et Michael Eisner. Vous savez, dans les six derniers mois de la construction d’une attraction, vous travaillez 7 jours sur 7, 18 heures par jour, afin que tout soit prêt dans les temps, et trois ou quatre fois, je suis tombé sur Michael Eisner au beau milieu de la nuit. Il jetait un oeil en privé sur le projet. Alors je l’ai accompagné et nous avons discuté comme cela à deux heures du matin ! C’est très gratifiant pour les gens qui travaillent sur un projet de ressentir que leur PDG s’intéresse à eux. C’est pour toutes ces raisons que Discoveryland est mon projet préféré, et tout particulièrement Space Mountain.
Je dirai qu’au vu de l’ensemble de ma carrière, c’est mon projet favori. C’était un Tomorrowland complètement différent et nous avons créé des choses vraiment uniques pour ce land. Ce fut le premier Tomorrowland de ce type et nous l’avons imaginé en pensant spécifiquement aux visiteurs qui allaient le parcourir. C’est pour cela que nous nous sommes inspiré des grands visionnaires d’Europe. Ce fut un projet très spécial également du fait qu’il se situait au coeur d’un lieu fabuleux, Euro Disneyland, pour lequel la Walt Disney Company a su réunir une équipe de créateurs exceptionnelle et nous a toujours soutenus. Je pense notamment à Frank Wells et Michael Eisner. Vous savez, dans les six derniers mois de la construction d’une attraction, vous travaillez 7 jours sur 7, 18 heures par jour, afin que tout soit prêt dans les temps, et trois ou quatre fois, je suis tombé sur Michael Eisner au beau milieu de la nuit. Il jetait un oeil en privé sur le projet. Alors je l’ai accompagné et nous avons discuté comme cela à deux heures du matin ! C’est très gratifiant pour les gens qui travaillent sur un projet de ressentir que leur PDG s’intéresse à eux. C’est pour toutes ces raisons que Discoveryland est mon projet préféré, et tout particulièrement Space Mountain.
On sait que le Tomorrowland de Disneyland a toujours posé problème à Walt Disney, devant sans cesse le moderniser afin d’être toujours en avance sur son temps. Une difficulté que vous avez su contourner en adaptant légèrement le concept original.
Une des choses que j’avais remarquées à propos des parcs Disney, c’est que les différents lands, Frontierland, Adventureland, Fantasyland, sont toujours des assemblages d’éléments issus de différents lieux. Par exemple, à Fantasyland, vous avez un château français, puis un village allemand pour Pinocchio, etc. Adventureland est un assemblage de lieux exotiques inspirés de la Polynésie ou encore de l’Afrique. Cela n’a jamais été le cas pour Tomorrowland. Il s’agissait plutôt de créer un lieu dans le style architectural de son temps. Le problème venait du fait que, dès qu’un bâtiment était construit, il appartenait déjà au passé. C’est ainsi que je me suis dit qu’on pouvait faire de Discoveryland un assemblage comme les autres lands, mais un assemblage de futurs. Un futur à la Jules Verne, à la H.G. Wells, à la Léonard de Vinci, ou même à la George Lucas ! Ce fut une petite révolution. Cela demandait une toute nouvelle approche, et en même temps, c’était un hommage à tous ces visionnaires. Ceci dit, je ne voulais pas de quelque chose de passéiste. La clef était de ne pas faire référence à une période en particulier, mais de développer une approche hors du temps. Le parfait exemple de cela, c’est l’Orbitron. A Tomorrowland, il y avait les Rocket Jets. Or, c’était impensable pour Disneyland Paris. Je suis donc reparti de zéro pour cette attraction. C’est ainsi que j’ai imaginé l’expérience Orbitron. On y retrouve bien un style visuel ancien, comme une sorte de planétarium à la Léonard de Vinci, mais j’y ai ajouté un éclairage au néon qui donne une apparence électrique à l’ensemble et lui donne son énergie. Ce n’est ni la Renaissance, ni le futur ; nous sommes hors du temps. Par ce biais, j’avais un élément cinétique pour le land. A Disneyland Anaheim, vous avez toujours eu beaucoup de mouvement en extérieur : les Rocket Jets, le People Mover, les sous-marins, le Skyway, Autopia, etc. Dans la mesure où la plupart des attractions de Disneyland Paris sont intérieures, il me fallait trouver un moyen de transmettre une certaine énergie à l’extérieur. Ce fut le cas grâce à Orbitron.
Une des choses que j’avais remarquées à propos des parcs Disney, c’est que les différents lands, Frontierland, Adventureland, Fantasyland, sont toujours des assemblages d’éléments issus de différents lieux. Par exemple, à Fantasyland, vous avez un château français, puis un village allemand pour Pinocchio, etc. Adventureland est un assemblage de lieux exotiques inspirés de la Polynésie ou encore de l’Afrique. Cela n’a jamais été le cas pour Tomorrowland. Il s’agissait plutôt de créer un lieu dans le style architectural de son temps. Le problème venait du fait que, dès qu’un bâtiment était construit, il appartenait déjà au passé. C’est ainsi que je me suis dit qu’on pouvait faire de Discoveryland un assemblage comme les autres lands, mais un assemblage de futurs. Un futur à la Jules Verne, à la H.G. Wells, à la Léonard de Vinci, ou même à la George Lucas ! Ce fut une petite révolution. Cela demandait une toute nouvelle approche, et en même temps, c’était un hommage à tous ces visionnaires. Ceci dit, je ne voulais pas de quelque chose de passéiste. La clef était de ne pas faire référence à une période en particulier, mais de développer une approche hors du temps. Le parfait exemple de cela, c’est l’Orbitron. A Tomorrowland, il y avait les Rocket Jets. Or, c’était impensable pour Disneyland Paris. Je suis donc reparti de zéro pour cette attraction. C’est ainsi que j’ai imaginé l’expérience Orbitron. On y retrouve bien un style visuel ancien, comme une sorte de planétarium à la Léonard de Vinci, mais j’y ai ajouté un éclairage au néon qui donne une apparence électrique à l’ensemble et lui donne son énergie. Ce n’est ni la Renaissance, ni le futur ; nous sommes hors du temps. Par ce biais, j’avais un élément cinétique pour le land. A Disneyland Anaheim, vous avez toujours eu beaucoup de mouvement en extérieur : les Rocket Jets, le People Mover, les sous-marins, le Skyway, Autopia, etc. Dans la mesure où la plupart des attractions de Disneyland Paris sont intérieures, il me fallait trouver un moyen de transmettre une certaine énergie à l’extérieur. Ce fut le cas grâce à Orbitron.
Pouvez-vous nous parler de la dimension culturelle de Discoveryland ?
C’est un aspect du land que nous nous devions de traiter ; cela faisait partie de notre contrat. Il fallait une attraction « culturelle » à Euro Disneyland, et c’est à Discoveryland qu’elle devait se trouver. On nous demandait une sorte de Circle Vision basé sur la découverte de la France. A partir de là, nous avons voulu faire quelque chose de complètement différent. Nous avons imaginé bien plus qu’un cinéma. Une véritable attraction - le Visionarium - basée sur une machine à voyager dans le temps et un robot. C’est Michel Piccoli qui incarnait Jules Verne et qui voyageait à travers la France et à travers le temps. Je me suis dit que ce serait beaucoup plus amusant ainsi ! A cette époque, nous travaillions sur un autre projet de robot avec l’acteur Robin Williams (qui allait incarner un robot quelques années plus tard dans le film L’Homme Bicentenaire !), mais nous n’avons pas pu l’utiliser pour le Visionarium car son français était catastrophique ! Ceci dit, je trouve que le Visionarium a été une belle réponse au problème qui nous a été posé !
Quel a été l’impact des visionnaires qui vous ont inspiré sur votre travail ?
Je cherchais des esprits qui pouvaient voir au-delà, voir le futur. Et dans le même temps, nous voulions un panorama de la pensée européenne en la matière. H.G. Wells était anglais, Verne français, de Vinci italien. On aurait pu en choisir des dizaines d’autres, mais nous avons choisi les figures les plus marquantes. Dans le même temps, il fallait que ces visions se situent dans la grande tradition de Disney. Je suis un grand fan de la série télé produite dans les années cinquante par Disney, Man in Space, qui a été déterminante pour moi, et déjà, le producteur de ce programme, Ward Kimball, parlait de Jules Verne et des autres auteurs. Nous sommes donc partis de là et avons simplement étendu le concept. A Discoveryland, les visionnaires ne sont pas nommés, mais nous nous sommes clairement inspirés d’eux. Un autre visionnaire que nous n’avons pas évoqué est Ray Bradbury. C’est quelqu’un dont je suis très proche. J’adore aller le voir et discuter avec lui. Depuis 25 ans, nous parlons ensemble du futur, de Disney, d’histoire, d’animation. A l’époque, je l’avais appelé pour m’aider sur ce projet. Il fut pour moi une grande source d’inspiration. C’est un poète. Il adore Jules Verne et H.G. Wells. Je me souviens en particulier d’une conversation que j’ai eue avec lui en 2007 après qu’il a été nommé Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français, une récompense parmi les nombreuses autres qu’il a reçues. Il me disait : « le plus important pour moi, ce ne sont pas les médailles et les honneurs. Le plus important pour moi, c’est quand quelqu’un me dit que mes écrits ont influencé sa vie. » Et je peux vous dire que ses écrits ont vraiment influencé ma vie, tout comme ceux de Jules Verne et H.G. Wells. Les oeuvres de tous ces visionnaires continuent de nous parler et de nous influencer. C’est cela qui est important. Comme vous le savez, Disney, c’est avant tout des histoires. Ce sont ces histoires qui sont le coeur et l’âme de Disney. Et Discoveryland est le lieu unique de la rencontre entre ces histoires et les grands visionnaires. C’est un lieu important qui a un vrai rôle à jouer. Je me souviens du documentaire de la BBC, Shoot to the Moon, que nous avions tourné à l’époque. Je l’adore. On y retrouve tout ce que j’aime, des visionnaires à Disney en passant par les parcs et bien entendu Space Mountain. Avant ce documentaire, les gens ne s’intéressaient pas vraiment à l’Imagineering. Ils pensaient que, pour construire une attraction, il suffisait à un groupe de créateurs de se réunir autour d’une table et de discuter ! Ils ont alors réalisé que Walt Disney Imagineering était une grande entreprise de près de 10.000 employés regroupés autour de presque 150 disciplines allant de l’écriture à l’architecture en passant par l’engineering, la sculpture, le dessin, etc. A la suite de ce documentaire, j’ai reçu énormément de lettres de jeunes qui ne savaient pas que faire de leur vie et qui avaient finalement trouvé leur voie grâce à ce documentaire sur Space Mountain. C’était avant internet, et j’ai répondu à la main à chacune de ces lettres ! Il y a trois ans, j’étais à une conférence avec Marty [Sklar] et quelqu’un s’est approché de moi et m’a dit : « vous ne me connaissez pas, mais je vous ai écrit une lettre il y a des années et vous m’avez répondu. Cela m’a tellement inspiré que je suis devenu ingénieur spécialisé dans les lasers en Allemagne. J’ai fait un doctorat sur ce sujet. Et tout cela parce que j’ai vu ce documentaire sur Space Mountain. » Là, je me suis senti comme Ray Bradbury ! J’ai fait les études que j’ai faites grâce à Ray Bradbury et à Disney. Je me souviens, enfant, nous habitions à une trentaine de kilomètres du parc et nous y allions une fois par an. Ce jour-là était magique. Je ne dormais pas de la nuit précédente, et je me souviens de ces moments, notamment de la transition du jour et de la nuit, quand toutes les lumières s’éclairaient. Je n’ai pas d’autre mot : c’était magique ! Ce sont toutes ces émotions que j’ai mises dans mon travail à Walt Disney Imagineering. Et maintenant, le flambeau est passé ! C’est sans doute la plus belle récompense quand on crée une attraction comme celle-là.
C’est un aspect du land que nous nous devions de traiter ; cela faisait partie de notre contrat. Il fallait une attraction « culturelle » à Euro Disneyland, et c’est à Discoveryland qu’elle devait se trouver. On nous demandait une sorte de Circle Vision basé sur la découverte de la France. A partir de là, nous avons voulu faire quelque chose de complètement différent. Nous avons imaginé bien plus qu’un cinéma. Une véritable attraction - le Visionarium - basée sur une machine à voyager dans le temps et un robot. C’est Michel Piccoli qui incarnait Jules Verne et qui voyageait à travers la France et à travers le temps. Je me suis dit que ce serait beaucoup plus amusant ainsi ! A cette époque, nous travaillions sur un autre projet de robot avec l’acteur Robin Williams (qui allait incarner un robot quelques années plus tard dans le film L’Homme Bicentenaire !), mais nous n’avons pas pu l’utiliser pour le Visionarium car son français était catastrophique ! Ceci dit, je trouve que le Visionarium a été une belle réponse au problème qui nous a été posé !
Quel a été l’impact des visionnaires qui vous ont inspiré sur votre travail ?
Je cherchais des esprits qui pouvaient voir au-delà, voir le futur. Et dans le même temps, nous voulions un panorama de la pensée européenne en la matière. H.G. Wells était anglais, Verne français, de Vinci italien. On aurait pu en choisir des dizaines d’autres, mais nous avons choisi les figures les plus marquantes. Dans le même temps, il fallait que ces visions se situent dans la grande tradition de Disney. Je suis un grand fan de la série télé produite dans les années cinquante par Disney, Man in Space, qui a été déterminante pour moi, et déjà, le producteur de ce programme, Ward Kimball, parlait de Jules Verne et des autres auteurs. Nous sommes donc partis de là et avons simplement étendu le concept. A Discoveryland, les visionnaires ne sont pas nommés, mais nous nous sommes clairement inspirés d’eux. Un autre visionnaire que nous n’avons pas évoqué est Ray Bradbury. C’est quelqu’un dont je suis très proche. J’adore aller le voir et discuter avec lui. Depuis 25 ans, nous parlons ensemble du futur, de Disney, d’histoire, d’animation. A l’époque, je l’avais appelé pour m’aider sur ce projet. Il fut pour moi une grande source d’inspiration. C’est un poète. Il adore Jules Verne et H.G. Wells. Je me souviens en particulier d’une conversation que j’ai eue avec lui en 2007 après qu’il a été nommé Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français, une récompense parmi les nombreuses autres qu’il a reçues. Il me disait : « le plus important pour moi, ce ne sont pas les médailles et les honneurs. Le plus important pour moi, c’est quand quelqu’un me dit que mes écrits ont influencé sa vie. » Et je peux vous dire que ses écrits ont vraiment influencé ma vie, tout comme ceux de Jules Verne et H.G. Wells. Les oeuvres de tous ces visionnaires continuent de nous parler et de nous influencer. C’est cela qui est important. Comme vous le savez, Disney, c’est avant tout des histoires. Ce sont ces histoires qui sont le coeur et l’âme de Disney. Et Discoveryland est le lieu unique de la rencontre entre ces histoires et les grands visionnaires. C’est un lieu important qui a un vrai rôle à jouer. Je me souviens du documentaire de la BBC, Shoot to the Moon, que nous avions tourné à l’époque. Je l’adore. On y retrouve tout ce que j’aime, des visionnaires à Disney en passant par les parcs et bien entendu Space Mountain. Avant ce documentaire, les gens ne s’intéressaient pas vraiment à l’Imagineering. Ils pensaient que, pour construire une attraction, il suffisait à un groupe de créateurs de se réunir autour d’une table et de discuter ! Ils ont alors réalisé que Walt Disney Imagineering était une grande entreprise de près de 10.000 employés regroupés autour de presque 150 disciplines allant de l’écriture à l’architecture en passant par l’engineering, la sculpture, le dessin, etc. A la suite de ce documentaire, j’ai reçu énormément de lettres de jeunes qui ne savaient pas que faire de leur vie et qui avaient finalement trouvé leur voie grâce à ce documentaire sur Space Mountain. C’était avant internet, et j’ai répondu à la main à chacune de ces lettres ! Il y a trois ans, j’étais à une conférence avec Marty [Sklar] et quelqu’un s’est approché de moi et m’a dit : « vous ne me connaissez pas, mais je vous ai écrit une lettre il y a des années et vous m’avez répondu. Cela m’a tellement inspiré que je suis devenu ingénieur spécialisé dans les lasers en Allemagne. J’ai fait un doctorat sur ce sujet. Et tout cela parce que j’ai vu ce documentaire sur Space Mountain. » Là, je me suis senti comme Ray Bradbury ! J’ai fait les études que j’ai faites grâce à Ray Bradbury et à Disney. Je me souviens, enfant, nous habitions à une trentaine de kilomètres du parc et nous y allions une fois par an. Ce jour-là était magique. Je ne dormais pas de la nuit précédente, et je me souviens de ces moments, notamment de la transition du jour et de la nuit, quand toutes les lumières s’éclairaient. Je n’ai pas d’autre mot : c’était magique ! Ce sont toutes ces émotions que j’ai mises dans mon travail à Walt Disney Imagineering. Et maintenant, le flambeau est passé ! C’est sans doute la plus belle récompense quand on crée une attraction comme celle-là.
Parlez-nous de cette attraction qui vous tient tant à coeur, Space Mountain : De la Terre à la Lune.
Je savais que cette attraction devait être très spéciale. C’était un défi de taille pour mon équipe et moi car les deux premières années d’Euro Disneyland n’ont pas connu le succès escompté et il y avait beaucoup d’attentes sur cette attraction. A partir de là, je suis revenu à l’histoire de Jules Verne, De la Terre à la Lune. C’est une histoire tellement visionnaire. C’est incroyable de penser qu’il avait envisagé de lancer sa fusée depuis le centre de la Floride, pas très loin de Cap Canaveral, là où l’on a effectivement envoyé des hommes sur la Lune ! Et nous n’étions qu’en 1865 ! L’idée était vraiment de catapulter des gens sur la Lune. A cette époque, Disney avait mis au point un système de rails assez simple pour ses précédents Space Mountain. Personne n’avait jamais envisagé de départ catapulté qui s’enchaînerait à des montagnes russes. Je n’ai jamais compris la lente ascension des autres Space Mountain. C’est un vrai lancement qu’il nous fallait ! Et nous l’avons fait : c’était la première fois qu’on mettait un système de catapultage dans une montagne russe, la première fois qu’on mettait des vrilles dans le noir et la première fois qu’on avait une musique diffusée à bord des fusées. Je n’y crois encore pas ! Et il va deux fois plus vite que les autres Space Mountain. J’y étais encore il y a deux semaines et j’en suis toujours aussi fier ! Je suis également fier du fait que nous ayons pu construire le Nautilus tout à côté. Avec un peu plus de moyens, nous aurions pu faire encore mieux, mais c’est déjà fantastique. C’était une grande époque lors de laquelle nous avons construit de merveilleuses attractions. J’ai vraiment accompagné ce parc et cette attraction du début à la fin. Certes, Disneyland Paris n’a pas été immédiatement aussi populaire que prévu, mais il en est toujours ainsi. Tous les parcs Disney ont été une déception à l’ouverture, sauf peut-être au Japon. Il faut quelques années pour que le public comprenne vraiment de quoi il s’agit. Je l’ai constaté. J’étais là à l’ouverture d’Euro Disneyland et j’étais là trois ans plus tard, en juin 1995, à l’ouverture de Space Mountain. L’ambiance était incroyable. Les Cast Members étaient électrisés, tout comme les visiteurs. Cela a pris trois ans pour que les gens comprennent ce qu’est un parc Disney, que cela n’a
rien à voir avec un parc d’attractions, qu’il s’agit de quelque chose de capital dans notre culture. A ce moment, Philippe Bourguignon, le PDG du parc est venu me voir pour me dire : « J’ai 125 banquiers. Vous allez les voir pour leur parler de Space Mountain et ils sont tous inquiets. Je viens de leur parler au centre de Convention de l’Hôtel New York. Je leur ai dit qu’ils allaient essayer Space Mountain. On les a amenés jusqu’ici en bus. Ils ont tous laissé leur attaché-case sur le quai d’embarquement et tous ces hommes d’affaires très sérieux sont partis dans l’espace. Et à leur retour, ils étaient conquis et demandaient quand Disney allait ouvrir une autre attraction de ce genre pour la financer ! » C’est comme cela que ça se passe la plupart du temps. Il faut prendre le temps de s’installer et cela prend quelques années pour trouver son rythme. Et aujourd’hui, l’affluence à Disneyland Paris est juste derrière celle du parc Japonais. Cette même année, Space Mountain : De la Terre à la Lune a remporté le prix de l’attraction de l’année de la part de la TEA (Themed Entertainment Association). Et quand j’ai reçu cette récompense, j’ai tenu un discours qui est toujours valable aujourd’hui. J’ai dit que c’était le type d’attraction que tout le monde voulait : quelque chose d’unique, proposant une technologie inédite avec un système de transport - la catapulte - qui correspondait exactement à l’histoire (le canon de Jules Verne). La technologie et l’histoire allaient de paire. 1995 a été une époque formidable pour les attractions Disney avec The Twilight Zone Tower of Terror et Indiana Jones Adventure en plus de Space Mountain : de la Terre à la Lune. Autant d’attractions qui ont relevé le niveau, avec une histoire très forte alliée à la technologie, et qui ont apporté quelque chose de neuf et de positif.
Je savais que cette attraction devait être très spéciale. C’était un défi de taille pour mon équipe et moi car les deux premières années d’Euro Disneyland n’ont pas connu le succès escompté et il y avait beaucoup d’attentes sur cette attraction. A partir de là, je suis revenu à l’histoire de Jules Verne, De la Terre à la Lune. C’est une histoire tellement visionnaire. C’est incroyable de penser qu’il avait envisagé de lancer sa fusée depuis le centre de la Floride, pas très loin de Cap Canaveral, là où l’on a effectivement envoyé des hommes sur la Lune ! Et nous n’étions qu’en 1865 ! L’idée était vraiment de catapulter des gens sur la Lune. A cette époque, Disney avait mis au point un système de rails assez simple pour ses précédents Space Mountain. Personne n’avait jamais envisagé de départ catapulté qui s’enchaînerait à des montagnes russes. Je n’ai jamais compris la lente ascension des autres Space Mountain. C’est un vrai lancement qu’il nous fallait ! Et nous l’avons fait : c’était la première fois qu’on mettait un système de catapultage dans une montagne russe, la première fois qu’on mettait des vrilles dans le noir et la première fois qu’on avait une musique diffusée à bord des fusées. Je n’y crois encore pas ! Et il va deux fois plus vite que les autres Space Mountain. J’y étais encore il y a deux semaines et j’en suis toujours aussi fier ! Je suis également fier du fait que nous ayons pu construire le Nautilus tout à côté. Avec un peu plus de moyens, nous aurions pu faire encore mieux, mais c’est déjà fantastique. C’était une grande époque lors de laquelle nous avons construit de merveilleuses attractions. J’ai vraiment accompagné ce parc et cette attraction du début à la fin. Certes, Disneyland Paris n’a pas été immédiatement aussi populaire que prévu, mais il en est toujours ainsi. Tous les parcs Disney ont été une déception à l’ouverture, sauf peut-être au Japon. Il faut quelques années pour que le public comprenne vraiment de quoi il s’agit. Je l’ai constaté. J’étais là à l’ouverture d’Euro Disneyland et j’étais là trois ans plus tard, en juin 1995, à l’ouverture de Space Mountain. L’ambiance était incroyable. Les Cast Members étaient électrisés, tout comme les visiteurs. Cela a pris trois ans pour que les gens comprennent ce qu’est un parc Disney, que cela n’a
rien à voir avec un parc d’attractions, qu’il s’agit de quelque chose de capital dans notre culture. A ce moment, Philippe Bourguignon, le PDG du parc est venu me voir pour me dire : « J’ai 125 banquiers. Vous allez les voir pour leur parler de Space Mountain et ils sont tous inquiets. Je viens de leur parler au centre de Convention de l’Hôtel New York. Je leur ai dit qu’ils allaient essayer Space Mountain. On les a amenés jusqu’ici en bus. Ils ont tous laissé leur attaché-case sur le quai d’embarquement et tous ces hommes d’affaires très sérieux sont partis dans l’espace. Et à leur retour, ils étaient conquis et demandaient quand Disney allait ouvrir une autre attraction de ce genre pour la financer ! » C’est comme cela que ça se passe la plupart du temps. Il faut prendre le temps de s’installer et cela prend quelques années pour trouver son rythme. Et aujourd’hui, l’affluence à Disneyland Paris est juste derrière celle du parc Japonais. Cette même année, Space Mountain : De la Terre à la Lune a remporté le prix de l’attraction de l’année de la part de la TEA (Themed Entertainment Association). Et quand j’ai reçu cette récompense, j’ai tenu un discours qui est toujours valable aujourd’hui. J’ai dit que c’était le type d’attraction que tout le monde voulait : quelque chose d’unique, proposant une technologie inédite avec un système de transport - la catapulte - qui correspondait exactement à l’histoire (le canon de Jules Verne). La technologie et l’histoire allaient de paire. 1995 a été une époque formidable pour les attractions Disney avec The Twilight Zone Tower of Terror et Indiana Jones Adventure en plus de Space Mountain : de la Terre à la Lune. Autant d’attractions qui ont relevé le niveau, avec une histoire très forte alliée à la technologie, et qui ont apporté quelque chose de neuf et de positif.
Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience parisienne ?
Quand vous montez un projet de cette envergure, vous devez vous entourer pendant cinq à six ans d’une équipe avec laquelle vous passez plus de temps qu’avec votre famille, et cette équipe devient d’une certaine façon une seconde famille. Puis on se sépare dans l’espoir de retravailler ensemble dès que possible. C’est un peu comme pour un film. Ma famille et moi avons adoré Paris et sa région. Ma fille avait deux ans et demi, mon fils n’était encore qu’un bébé. J’en garde un excellent souvenir et j’ai été très heureux d’y retourner il y a quelques jours, pour retrouver mon fils qui a fait une partie de ses études là-bas. J’ai donc retrouvé Discoveryland avec grand plaisir. A la veille du 20e anniversaire du parc, le land est vraiment magnifique !
Quand vous montez un projet de cette envergure, vous devez vous entourer pendant cinq à six ans d’une équipe avec laquelle vous passez plus de temps qu’avec votre famille, et cette équipe devient d’une certaine façon une seconde famille. Puis on se sépare dans l’espoir de retravailler ensemble dès que possible. C’est un peu comme pour un film. Ma famille et moi avons adoré Paris et sa région. Ma fille avait deux ans et demi, mon fils n’était encore qu’un bébé. J’en garde un excellent souvenir et j’ai été très heureux d’y retourner il y a quelques jours, pour retrouver mon fils qui a fait une partie de ses études là-bas. J’ai donc retrouvé Discoveryland avec grand plaisir. A la veille du 20e anniversaire du parc, le land est vraiment magnifique !
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