RAIPONCE: Entretien avec l'illustrateur David Gilson (alias Prince Kido!)
Déjà, il s’est passé quelques années entre les deux ! J’ai passé deux ans au CFT Gobelins, j’avais 18-19 ans. A l’époque, le studio de Montreuil était tenu par les frères Brizzi et ils s’apprêtaient à produire des films comme La Bande à Picsou et Dingo et Max. De mon côté, je suis plus fan des grands classiques que de ces personnages. Et surtout, je ne me sentais pas prêt. Je suis né avec le don du dessin. Disney me plaisait, bien sûr, mais il n’y avait pas que cela. J’avais envie de toucher un peu à tout, et notamment à la bande-dessinée. Donc, à cette époque, les studios Disney se sont tournés vers nous, aux Gobelins, et certains d’entre nous, à l’issu de leurs deux ou trois ans, ont filé là-bas… mais pas moi ! J’ai alors commencé à faire mes premiers pas dans l’animation en France, chez Saban. J’ai fait du design de personnages secondaires sur la série Achille Talon. Pendant ce temps, les studios de Montreuil ont commencé à prendre de l’importance et dès que j’ai su qu’ils travaillaient sur Le Bossu de Notre-Dame, cela m’a intéressé. J’ai commencé à m’entraîner en vue d’entrer au département de mise au net de l’animation (Clean-up) car il n’y avait pas de département de développement visuel en France. J’ai déposé mon dossier. A ce moment-là, ils travaillaient sur Hercule. Cela a pris un certain temps car ils recevaient beaucoup de dossiers. A partir de là, il a fallu passer un test –j’ai eu de la chance car je suis tombé sur un test d’Ariel, que je connaissais sur le bout des doigts !- puis peu de temps après on m’a dit que c’était bon !
C’était en avril 1997. Ils étaient en pré-production de Tarzan. Glen Keane était là et ils faisaient des tests d’animation. Nous étions quatre nouveaux arrivants et nous avons passé quelques mois en training. Nous étions affiliés chacun à une personne au département Clean-up, qui nous donnait des plans de différents personnages Disney pour s’entraîner. Et après, en septembre-octobre, il a fallu se lancer ! Je suis devenu intervalliste. En fait, on est réparti dans des mini-équipes avec un chef assistant qui récupère un plan et va faire les poses clefs et répartit tous les dessins à faire entre les différents intervallistes et les breakdowners (qui font des poses clefs et des intervalles pour unifier l’animation). L’un de mes premiers plans de clean-up que j’ai eu a été la fameuse scène de Tarzan qui surfe sur les arbres. C’est la scène qui a été utilisée dans toutes les bandes-annonces. On savait qu’elle était importante à cause du procédé du Deep Canvas qui était révolutionnaire à l’époque. C’était un plan très long, tout le studio en a eu des petits bouts à réaliser, et moi j’ai eu la fin.
Je suis ainsi resté pendant presque deux ans au studio, à côtoyer de grands animateurs, des gens que je connaissais des Gobelins et des gens qui travaillaient là depuis des années, bien avant qu’on y fasse des productions Disney. On a ainsi travaillé sur Tarzan adulte et sur Sabor. J’ai eu pas mal de scènes avec Tarzan et Jane, beaucoup de gros plans, beaucoup de chose assez subtiles et donc très compliquées car il ne faut pas que cela tremble au cinéma. Ce fut assez dur parfois, d’ailleurs, et il a fallu refaire des plans plusieurs fois.
Cela ne représente que deux années de ma vie, mais je considère que ce fut l’une des plus importantes de ma carrière, déjà du fait que ce fut un de mes rêves –travailler au moins une fois dans ma vie sur un long-métrage Disney-, mais également du fait que ce fut une grande école. J’ai appris beaucoup de choses en très peu de temps : le fait de côtoyer des artistes, des animateurs très talentueux, mais également de suivre des cours d’anglais renforcé, de modèle nu, d’anatomie, de sculpture, etc. Il y avait également beaucoup d’interventions d’artistes extérieurs, comme des dessinateurs de BD ou des artistes d’autres studios d’animation. Sans compter les fameuses interventions de Glen Keane. Un peu comme la récente masterclass qu’il a donnée dernièrement à Paris pour Arludik à propos de Raiponce, il prenait ses papiers et ses crayons et nous expliquait comment dessiner Tarzan.
Comment s’est passée votre rencontre avec Glen Keane ?
En fait, je l’ai connu un peu avant de rentrer chez Disney. J’étais aux Gobelins. L’école a pour tradition de réaliser les bandes annonces du Festival d’Annecy et comme c’était ma promotion, j’ai proposé un projet –le Chaperon Rouge- qui a été retenu, et qui est devenu une des bandes-annonces emblématiques de l’école ! Nous sommes donc allés au Festival, où Disney était représenté, avec notamment Glen Keane. On l’avait repéré et mes amis m’ont poussé vers lui car j’étais le seul à me débrouiller en anglais. Mais Glen était avec sa femme, Linda, et je n’ai pas osé le déranger. Devant mon hésitation, nous l’avons perdu de vue et je me suis fait assassiner par mes amis !! Or, à ce moment précis, Glen et sa femme étaient juste derrière nous et ont compris qu’on parlait d’eux ! C’est donc lui qui est venu vers nous, et il nous a spontanément donné rendez-vous le lendemain matin au même endroit pour le petit déjeuner. On n’en est pas revenu ! Le lendemain, il était là et on a parlé de tout et de rien avec lui, mais surtout de sa passion. Et il n’a pas changé depuis, il est toujours aussi passionné ! Et puis, si humble !…
A l’époque, il faisait des recherches sur Pocahontas, et comme j’ai toujours été un grand fan des héroïnes Disney, il m’a dessiné Pocahontas. C’était mon grand souvenir, et elle est toujours encadrée chez moi. Et quand je suis arrivé à Montreuil, il m’a reconnu ! J’ai beaucoup de souvenirs avec lui pendant la production de Tarzan. Il faut dire que pendant les premiers mois, on est sur un petit nuage ! Et après, c’est le travail, c’est le quotidien… « Bonjour Glen ! » « Bonjour David ! »
Je me souviens que sa fille, Claire, qui a fait de magnifiques dessins préparatoires pour Raiponce, se dirigeait à l’époque vers des études de stylisme, et il se trouvait que, dans mon portfolio, il y avait un dessin qui s’apparentait à du stylisme et Glen s’en souvenait… Il était venu jusqu’à mon bureau, presque gêné, en me demandant s’il lui était possible de m’emprunter ce dessin pour le montrer à sa fille !
Comment s’est terminée votre expérience au studio de Montreuil ?
Il faut savoir qu’à l’époque, Disney a un peu explosé les budgets en embauchant beaucoup de nouveaux talents et en investissant dans du nouveau matériel. Le résultat fut, qu’à la fin, ils risquaient d’aller dans le mur, et que tous ceux qui étaient en CDI savaient qu’ils devaient quitter le studio à la fin de Tarzan, dont moi. Ce n’était pas évident car c’était à cette époque qu’il fallait mettre un coup de collier. Les trois-quatre derniers mois, il n’était pas rare de finir à 9-10 heures avec des crampes dans les poignets et les doigts. Ce fut un peu triste quand tout le monde a dû se dire au revoir. Je ne comptais pas faire carrière chez Disney, mais j’aurais volontiers continué sur deux ou trois films. A la fin, je ne faisais plus vraiment d’intervalles. J’assistais plus les plans, ce qui me plaisait et me correspondait davantage. Certains d’entre nous ont été rappelés plus tard pour donner un coup de main sur Kuzco et Atlantide, mais pas moi car je suis un peu perfectionniste, et donc pas assez rapide. Il faut savoir que, pour travailler chez Disney, il faut la qualité et la rapidité. D’ailleurs, à la fin de la production, nous avons reçu un bulletin où nous étions notés sur toutes sortes de critères et de disciplines ayant trait à l’animation, mais aussi au comportement et à l’implication.
J’ai donc quitté le studio fin janvier 1999, mais comme on avait remarqué que j’étais plus doué pour faire du design et de la création de personnage, on m’a conseillé d’envoyer mon portfolio au studio américain. J’ai attendu un certain temps, puis mon dossier m’est revenu en me disant que j’avais le niveau, mais que, compte tenu que c’était la crise, ils n’embauchaient pas d’étrangers. Et moi-même je ne savais pas trop si j’avais envie d’aller travailler là bas. Mais entre temps, j’ai fait mon bonhomme de chemin, jusqu’à Magic !…
Pouvez-vous maintenant nous parler de votre expérience dans le monde de l’animation française ?
J’ai travaillé dans différents studios d’animation français que ce soit en tant que character designer, sur de la création de personnages sur des projets ou en étant carrément sur une production. Je dirais que la France est un pays un peu particulier de ce point de vue, un peu brouillon. Un projet a le feu vert grâce à un producteur –aujourd’hui, le plus souvent les chaînes de télévision, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Elles ont donc leur mot à dire et peuvent très bien demander à tout changer. C’est un peu injuste pour les artistes dans la mesure où ces gens connaissent les cibles et le marketing, mais n’ont pas forcément les meilleurs conseillers du point de vue artistique. Ceci dit, à partir du moment où le feu vert est donné, tout se précipite. Les bibles graphiques sont réalisées… en amont des bibles littéraires, alors qu’en fait il faudrait bien cerner l’histoire et l’univers et développer visuellement à partir de là. Cela pose des problèmes de production car on engage des gens et après, il faut s’en défaire parce qu’on se rend compte qu’il y a des problèmes et qu’on est obligé de faire un arrêt de production et de les rappeler plus tard. Mais comme ce sont des intermittents du spectacle, ils ne sont plus disponibles car ils sont partis ailleurs. C’est un problème particulier en France. Le résultat est qu’en comparaison, les productions américaines et japonaises apparaissent bien mieux pensées, avec de vraies histoires et de vraies émotions, alors qu’il est plus rare d’être touché ou emporté par une série française malgré la multitude d‘écrivains et artistes talentueux. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’arrêter et de me lancer en freelance car c’est un milieu qui est très frustrant. Pour avoir fait pas mal de développements de bibles graphiques de projets qui ne voient jamais le jour, au final on a un peu le sentiment d’être utilisés pour rien ; et quand on aime vraiment dessiner, on a l’impression de passer à côté de quelque chose et de perdre son temps.
Un de vos grands projets a été Magic !
J’étais chef des personnages, à la tête d’une toute petite équipe. A la base, la charte graphique était d’Arthur De Pins et comme on m’a dit que parfois mon style se rapprochait du sien, j’ai été embauché à la suite du départ d’un dessinateur qui avait abandonné. Il y avait beaucoup de pression parce qu’il y avait un jeune réalisateur, Charles Vaucelles, qui était chez Xilam depuis un moment, dont c’était la première réalisation et qui était assez exigeant. Les dessinateurs se sont donc succédés, y compris dans mon équipe. Mais grâce à cette exigence, j’ai appris beaucoup, notamment au niveau du dessin, à être plus synthétique ou plus graphique, et par la force des choses, je suis devenu chef des personnages. J’ai créé pas mal de personnages secondaires, affiné les personnages principaux et, de fil en aiguille, j’ai fait du clean de storyboard. Ce fut d’ailleurs une partie très intense, mais très intéressante dans la mesure où il faut tout de suite saisir l’attitude et l’expression du personnage, et comme l’expression est l’un de mes points forts, cela me plaisait pas mal ! J’ai aussi travaillé sur les dessins du marketing. J’ai beaucoup aimé cette série, mais au final, cela m’a usé. Dans beaucoup de studios, les conditions de travail sont souvent difficiles. Il y a beaucoup de conflit d’ego et il n’est pas facile de faire sa place. Imaginez qu’il arrive que certains studios ne nous préviennent pas quand la série est diffusée ! Au fil des années, je me suis rendu compte que ce milieu me correspondait moins et aujourd’hui, j’ai plus envie de tenter ma chance dans la bande-dessinée ou l’illustration.
Comme Raiponce, pour lequel vous avez illustré plusieurs livres tirés du film.
Il faut dire que j’ai de très bonnes amitiés au sein du studio Disney, notamment avec Byron Howard, l’un des réalisateurs de Raiponce et de Volt. Nous nous connaissons depuis quelques années. Nous avons un peu la même façon d’aborder le dessin, les univers, l’humour, la spontanéité et la fraîcheur, des choses qui nous tiennent à cœur. C’est quelqu’un de très positif et d’adorable. Nous nous entendions donc bien sur le plan artistique et nous nous sommes rendus compte qu’il en était de même sur plein d’autres choses de nos vies. Une amitié est donc née, une amitié sincère. Du coup, j’ai suivi toute l’aventure de Volt et j’ai pu ainsi faire la connaissance John Lasseter. J’ai aussi vécu quasiment en direct sa nomination sur Raiponce, suite à son excellent travail sur Volt, qui était une production qui était elle aussi en danger avant. Forcément, en tant que fan d’héroïnes Disney et spécialement de Raiponce, que j’attendais depuis dix ans, je n’en revenais pas ! Byron réalisateur du film, c’était extraordinaire pour moi ! Et j’ai ainsi suivi au plus prêt tous les aléas du film. Vous imaginez alors mon envie de retravailler pour Disney, d’autant plus que j’avais appris que certains artistes étrangers comme Harald Sieperman (character designer sur Tarzan, Frère des Ours ou encore Il Etait une Fois) pouvaient être recrutés par le département visuel sans quitter leur pays. Mais Byron m’a dit que c’était très difficile et qu’entre temps, Disney procédait de moins en moins comme cela. Il m’a donc conseillé de rentrer plutôt par la porte de derrière, à savoir l’illustration et le merchandising. Il m’a mis en contact avec Disney Consumer Products. Comme la production a été faite un peu dans l’urgence (deux ans au lieu des quatre ans habituels), cela fut un peu compliqué, mais, il y a un an, on m’a contacté pour participer à la novélisation du film. On m’a fait faire un test… pendant un mois ! Ce fut un peu délicat car il n’y avait que très peu de références, mais en même temps, le côté intéressant de la chose, c’est que certaines de mes corrections étaient faites par… Glen Keane ! Entre temps, je suis également allé voir la production du film à Burbank en septembre de l’année dernière, où j’ai retrouvé Glen, qui s’est souvenu de moi ! Il m’a fait deux dessins de Raiponce, avec un de Tarzan surfant en tenant Raiponce par les cheveux !! C’était génial ! C’était la première fois que je rentrais dans le vrai studio Disney et que je découvrais émerveillé ce que Raiponce allait devenir un an plus tard. De retour, j’ai donc fait ce test, et j’ai également été contacté par la société Leapfrog, qui publie des livres interactifs pour les enfants, qui s’apprêtait à faire un livre sur Raiponce. Ce fut à la fois très organisé et très long. Il y a des étapes. On travaille, on rend le travail, il passe par eux, par Disney puis il revient et on passe à l’étape suivante tout en incluant les corrections. On commence avec un dessin au trait (rough), on arrête, ils corrigent, puis on passe au dessin au net, il repart, on fait la couleur et ça repart, et tout cela s’étale sur plusieurs mois. C’était très intéressant. Enfin, il y eut un projet avec Disney Europe, basé à Londres, sur l’enfance de Raiponce, mais qui n’a malheureusement pas vu le jour pour des raisons financières dans la mesure où il fallait faire fabriquer des petites poupées interactives en Chine, et cela a posé problème. Au final, il y a donc deux livres parmi toute la batterie d’ouvrages qui sortent autour du film, mais j’étais ravi car cela me permettait de revenir vers Disney et d’apporter ma petite contribution modeste à ce film qui me tient tant à cœur.
Quelles furent vos références pour ces dessins ?
J’ai tout eu, et même beaucoup plus ! Par exemple, j’ai tout ce qui se trouve dans la tour, tous les petits détails de décoration et de mobilier. C’est incroyable ! Je garde tout cela très précieusement, mais j’ai signé bon nombre de closes de confidentialité avant de me lancer dans l’aventure ! Ceci dit, pour les personnages, ce fut un peu délicat car la production des livres a dû se faire en amont du film, ce qui fait qu’il y a beaucoup d’erreurs dans les livres qui sont sortis. Les personnages ne sont pas au modèle, que ce soit du point de vue de détails vestimentaires, de proportions de visages et de couleurs d’yeux. Il faut bien comprendre que, vu les délais de production, les créateurs du film ont apporté des changements régulièrement. Je crois que les derniers changements ont été apportés aux personnages en mai-juin dernier. Ce qui fait que je n’ai pas eu les personnages en 3D avant fin avril début mai, et ils étaient très figés. Fort heureusement, Byron a pu m’expliquer et me diriger. Il m’a dit les détails qui allaient encore être changés, que ce soit la forme de la bouche ou les motifs de la robe, etc. ainsi que plein de détails sur l’histoire comme des scènes qui allaient être supprimées. J’étais donc très chanceux car j’ai pu affiner mon travail au mieux, en étant même en avance sur Leapfrog !
On réalise la distance parcourue depuis les premiers tests présentés au public, notamment avec l’écureuil en lieu et place de Pascal.
Déjà, au départ, Pascal devait être bleu, puis on est passé au vert. Ils ont fait des essais pour qu’il ne soit pas trop chamarré visuellement parce qu’il est très petit et qu’il fallait qu’on l’identifie tout de suite sur l’épaule de Raiponce avec ses cheveux et sa robe mauve. Comme c’est un caméléon, cela leur a permis de le faire passer par différentes couleurs tout au long du film, mais sans en abuser. C’est d’ailleurs ce qui est très agréable dans Raiponce, c’est qu’on n’a pas de sidekick omniprésent qui gâche l’histoire. Il faut savoir qu’au départ, quand Byron est arrivé aux commandes, il n’y avait plus de sidekick du tout. Mais on s’est mis à plusieurs pour le convaincre d’en remettre un. On est passé par plusieurs animaux, un corbeau, un hibou, un furet, plein de choses comme cela. Au final, Pascal s’est imposé comme son Jiminy d‘autant qu‘ne de ses amies et collègues possède un vrai caméléon prénommé Pascal ! Ceci dit, j’aimais bien l’écureuil de Rapunzel Unbraided. L’idée était d’avoir deux adolescents de notre monde qui se transformaient l’un en Raiponce, l’autre en Bastion. En fait, dans l’extrait présenté au public, la jeune fille c’est l’adolescente, et l’écureuil, c’est la vraie Raiponce transformée. Quant à la version initiale de Glen Keane, elle était plus sombre encore et plus proche du conte, et très inspirée visuellement par Rembrandt. Et pour rendre visuellement ces influences picturales tirées de Rembrandt et autres Fragonard, des essais ont été faits en développant le Deep Canvas de Tarzan, mais cela s’est avéré plus compliqué que prévu je crois . Le résultat était très beau sur des images fixes, mais moins concluant en animation. Peut être dans quelques années sur un autre film. Et surtout, Glen Keane a eu des problèmes de santé et a dû quitter son poste de réalisateur. Lui était ravi de ne plus être réalisateur, soulagé. De plus, du point de vue de l’esprit du film, l’époque a changé. Maintenant, quand on pense dessin-animé, on pense Age de Glace, pas quelque chose de sombre. A l’époque, y compris à l’intérieur du studio, on comparait beaucoup Rapunzel au Bossu de Notre-Dame. Je pense qu’avec le film final, le studio a vraiment trouvé le ton juste.
Il y a quelques années, j’ai eu de gros doutes sur ce film en apprenant qu’il allait être tourné en CGI car, comme beaucoup, je préfère l’animation 2D (même si, depuis Ratatouille, on a vu qu’on pouvait faire des choses intéressantes en animation par ordinateur), tout en l’attendant impatiemment car je savais que Glen Keane était à la tête de ce projet. Je savais qu’il allait de nouveau animer une héroine, et cela faisait très longtemps qu’il ne l’avait pas fait. J’attendais Raiponce avant tout parce que j’adore les personnages féminins chez Disney. Quand La Petite Sirène est sorti au cinéma, j’avais 16-17 ans, j’étais au lycée et je voulais faire de la bande-dessinée et je suis allé aux Gobelins pour faire de l’animation parce qu’Ariel a été pour moi le déclic. Aujourd’hui, je peux revoir le film, ses erreurs scénaristiques et autres, et pourtant j’y suis toujours autant attaché à cause du personnage principal car c’était la première fois qu’il y avait une héroïne Disney qui se bougeait, qui était expressive et avait de la personnalité, qui tournait en volume, et qui avait des cheveux magnifiques –et j’adore les cheveux ! Et par la suite, même si le film m‘emballait moins, ce n’était pas grave, il y avait toujours une héroïne. C’est pour cela que j’attendais Raiponce : parce qu’il y avait Glen Keane, j’étais sûr que ce serait fort et en plus, ce qui la caractérise, c’est sa chevelure ! Puis il y a eu Byron ! Et le résultat m’a totalement convaincu. On reconnaît la patte de Glen Keane, et les cheveux sont remarquablement animés (ce que permet le CGI). Les couleurs me plaisent beaucoup (on est d’ailleurs passé du vert au mauve pour sa robe, couleur que j’affectionne tout particulièrement).
Aujourd’hui, il semble que le studio cherche à explorer d’autres univers, ce qui est une bonne chose, mais je resterai toujours particulièrement attaché à Raiponce…
3 Comments:
Discutant parfois avec lui depuis peu en privé, je ne peux qu'acquiescer sur sa gentillesse, disponibilité et sur son talent!
Belle interview, comme dhabitude chez Media Magic.
Alex
Quels talents (il y en a une multitude...)!... Ça fait rêver, et c'est ce que l'on aime tous ! merci!
Merci infiniment de partager une telle expérience avec nous! Ca laisse rêveur... La véritable magie de Disney est dans le talent incroyable de ses artistes. Encore merci!
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