LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE EN BLURAY (Part. 1): Entretien avec les réalisateurs John Musker et Ron Clements
Pour quelle raison avez-vous choisi
Ron Clements; En fait, l'idée de placer l'histoire à
Pourquoi avez-vous fait le choix de partir de l'histoire du "Prince grenouille" et de la transposer ainsi?
Ron Clements; John Lasseter nous a demandé d'étudier le conte de fée "Le prince grenouille" et de le situer à
Quelle importance a John Lasseter dans le monde de l'animation, pour vous?
Ron Clements; Tout le monde est différent, mais John Lasseter est stimulant, il donne de très bons avis, et a une passion et un enthousiasme immenses pour l'animation. C'est difficile pour moi d'imaginer une meilleure personne pour qui travailler.
Combien de temps cela prend-il de terminer un film de ce genre?
Ron Clements; Nous avons présenté l'histoire du film à John Lasseter en Mars 2006. Nous avons commencé à travaillé sur un premier script à l'été de cette même année. Le développement visuel a commencé rapidement après ça et les musique, le casting vocal et les storyboard ont commencé à l'automne. Des expérimentations d'animation ont commencé au printemps, suivi par la colorisation. En tout, il faut compter trois ans et demi du début à la fin, ce qui est relativement rapide pour ce genre de film.
Mark Henn m'a expliqué que le style et la personnalité des différents personnages ont été décidé pendant un week-end dans un complexe hotelier. Comment et pourquoi avez-vous choisi cette façon de créer les personnages? Pensez-vous que cette façon de faire était plus stimulante?
John Musker; Parfois quand on développe ces films, nous enfermer dans un environnement différent nous aide à nous concentrer et à nous couper de toute distraction. Il n'y a pas UNE bonne façon de faire, mais la notre était très collaborative et nous a beaucoup aidé je pense. Et puis ensuite vous sortez dans ces magnifique paysages de Ojai et vous rêvez de jouer au golf.
Étant donné que les films Disney subissent un très long processus de modification du script, à quel point l'histoire du film est-elle différente de la toute première version que vous ayez présentée?
John Musker; Ce film est relativement similaire à la première version que nous avons présentée à John Lasseter il y a quatre ans. Pour ce qui est des différences, le personnage du père de Tiana tenait un plus grand rôle, et son rêve d'ouvrir un restaurant était plus celui de son père. Au début, Louis l'alligator était en fait un humain, un comptable qui rêvait de devenir un grand jazzman. Facilier a réalisé son rêve mais lui a joué un sale tour en le transformant par la même occasion en alligator. Quelques noms ont changé: Le Dr. Facilier s'appelait à l'origine Dr. Duvalier mais nous avons voulu éviter la confusion avec le dirigeant d'Haïti qui porte aussi ce nom. Quelques morceaux de musique ont évolué: A la base, la chanson de Louis parlait de sa passion pour le jazz. Mais nous avons pensé que ce serait mieux d'avoir les trois personnages dans cette chanson, et de mettre en avant leur différences de personnalités et d'aspirations.
Combien de fins différentes avez-vous envisagé pour
John Musker; La fin du film est celle que nous avions prévu dès le début. L'idée qu'ils se marient en grenouilles, s'embrassent et redeviennent humains était déjà dans un ancien script écrit par Greg Erb et Jason Oremland. Nous avons aimé cette chute et avons toujours eu l'intention de la garder. Du point de vue musical, nous pensions à un final en chanson dans le restaurant de Tiana, mais nous avons eu différentes idées. C'était l'idée de John Lasseter de reprendre
A quel point Cendrillon a influencé l'histoire de
John Musker; Cendrillon a certainement fait partie de nos influences pour
Des films comme Shrek font référence à de multiples cultures différentes.
Ron Clements; J'adore Shrek, mais dans notre film, nous sommes volontairement restés fidèles à l'époque de l'histoire, et n'avons fait aucune référence aux temps modernes. Comme vous l'avez remarqué, nous avons quelques clins d'oeil à des films Disney plus anciens, pas vraiment dans un but humoristique, mais plus en hommage à l'héritage Disney, tout en lui donnant une perspective nouvelle.
Il y a un certain nombre de clins d'oeil dans le film: Le tramway A113, le groupe Firefly Five Plus Lou... Avez-vous tous les deux participé à ces clins d'oeil, où l'un d'entre vous est-il le blagueur attitré? Lequel est votre préféré?
John Musker; J'ai été élève à Cal arts en même temps que John Lasseter et Brad Bird, parmi tous mes talentueux autres camarades. Nous étudiions l'animation dans la salle A11, et j'ai toujours voulu mettre une référence dans mes projets qui rappelle mon affinité avec eux. La référence aux Firehouse Five vient de nous deux, je crois. Mais je ne me rappelle plus si c'était Eric Goldberg qui a pensé au "Plus Lou" à la place du "Plus two". Nous avons tous les deux vu Frank Thomas jouer au piano, et nous voulions lui rendre hommage. Je voulais aussi caricaturer certains de nos collègues dans des personnages, et les admiratrices du prince sont en fait basées sur Ali Norman, Jen Kilger, Shanda Williamson, Elissa Sussman et Lorry Shea, toutes des femmes qui ont travaillé dur sur cette production.
C’est la première fois qu’un de vos films sort en Bluray. Qu’en pensez-vous ?
Ron Clements; La qualité de l'image est impeccable. Encore meilleur que ce que la plupart des gens pourront voir au cinéma. Et les bonus sont très amusants. John et moi étions particulièrement enthousiastes à l'idée que le Blu-Ray contienne l'intégralité du film en dessin au crayon, en plus de la version couleur. Pour les férus d'animation, c'est une super opportunité de voir ce processus comme peu de gens peuvent le voir.
Parfois le Blu-ray est décrit comme de trop haute résolution, et certains pensent que cela dessert la qualité de certains films.
John Musker; J'aime la version Blu-ray, et les Blu-ray pour Pinocchio et
Ron Clements; Dans le cas de dessin animés modernes, tout le travail final sur la couleur que nous faisons est dans une très haute définition et dans un format numérique. C'est dans ce format que le film est projeté dans les salles numériques, et c'est la façon idéale de le voir. Sur les bobines, il n'y a pas autant de résolution et de détail que dans le format numérique. Pour cela, le Blu-Ray est le format qui s'approche le plus du format idéal du film.
Est-ce-que ce film est une réaction à la grande mode des films 3D en images de synthèse?
John Musker; Pas vraiment. Nous aimons l'animation traditionnelle, mais nous aimons aussi beaucoup les films en image de synthèse. Nous avons juste pensé que pour ce film et l'histoire qu'il raconte, la chaleur et l'expression que dégage l'animation à la main étaient idéales.
Constatez-vous une différence dans la manière dont les gens s'identifient avec ce genre d'animation, par rapport aux techniques modernes et numériques? Pensez-vous que l'animation traditionnelle a toujours sa place dans un monde ou règne les technologies 3D?
Ron Clements; Je l'espère en tout cas. Les nominations pour l'oscar de meilleur film d'animation étaient intéressantes cette année, car elles contenaient deux films en stop motion (Coraline et Fantastic Mr. Fox), un film numérique ("Là haut"), et deux films animés à la main (notre film et Brendan et le secret de Kells). C'est bien de voir cette diversité. Ils représentent tous vraiment une diversité de techniques, et je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'utiliser la même technique sur chaque film.
Vu son caractère 2D, pensez-vous que l'animation à la main est un frein dans un monde où la 3D s'impose?
John Musker; Bonne question.
Pourquoi "
Ron Clements; Tous les films que John Musker et moi avons dirigé étaient des films d'animation traditionnels. Nous adorons ce médium et nous étions très peinés de voir Disney l'abandonner il y a quelques années. Heureusement, même s'il a eu beaucoup de succès avec des films animés par ordinateur, John Lasseter adore l'animation à la main autant que nous. Quant il a pris la responsabilité de Disney Animation il y a quatre ans, il souhaitait fortement réintégrer cette technique. L'histoire du film semblait être idéale pour cela, avec son côté conte de fées classique, sa richesse, son romantisme, sa chaleur et la magie qu'elle dégage.
Qu'est ce que cela vous a fait d'être les réalisateurs d'un film qui allait remettre sur le devant de la scène l'animation traditionnelle?
Ron Clements; Nous adorons l'animation traditionnelle Disney et étions très content de la voir revenir chez Disney. C'était super de travailler avec les meilleurs artistes et animateurs sur un sujet qui leur permettrait d'exprimer tout leur talent. Les compétences liées à cette forme particulière d'animation sont rares et prennent beaucoup de temps à maîtriser. La plupart du temps, le savoir est passé du maître à l'élève, les plus expérimentés transmettant leur savoir aux plus jeunes. C'était vrai sur ce film, et c'était génial de voir une nouvelle génération tout droit sortie de l'école s'impliquer dans ce film.
John Musker; C'était un bon mélange. Les anciens épaulaient les jeunes animateurs, et les jeunes ont de fortes compétences qui ont apporté un côté moderne. Nous-mêmes, nous avons été formés par les "9 old Men", les légendaires animateurs. Ron a travaillé avec Frank Thomas qui a animé les sept nains, Bambi et Capitaine Crochet entre autres. J'ai travaillé avec Eric Larson qui a animé Figaro, le chat de Pinocchio, et Peggy de
Qu'est ce qui a changé en termes de techniques et de façon de travailler sur un film 2D depuis
John Musker; Les techniques principales sont relativement similaires.
Ron Clements; Il y a plusieurs innovations. En terme d'agencement (mise en scène, lumière et cinématographie), nous avons fait quelque chose de nouveau sur ce film. Nous avons agencé chaque séquence en terme de mouvements et de lumière et des formes basiques pour les personnages, sans aucune animation. C'est quelque chose que John Lasseter a ramené de Pixar, et ça a été un outil très utile pour nous aider à pré-visualiser le film de façon très spécifique. Nous avons aussi de nouvelle technique de coloration, qui nous permettaient de voir des scènes complètement colorées, tout en étant libres de faire des changements significatifs. Nous avons fait des essais d'animation sans papier (les animateurs dessinent sur une tablette numérique), mais avons eu quelques problèmes avec cette technique que nous ne sommes pas parvenus à régler. Cela dit, tous les effets (eau, fumée, magie...) ont été faits sans papier.
Quelle est la scène dont vous êtes le plus fier?
John Musker; La chanson Mes amis de l'au-delà était très complexe à faire en terme d'animation, avec la magie, les cartes de tarot, le choeur de poupées vaudou et toute la chorégraphie. Nous sommes satisfaits du rendu et du travail effectué par l'animateur de Facilier Bruce Smith, par le danseur Dominique Kelly, par les effets de Marlon West et par la couleur de Ian Gooding.
Prochainement, la suite de cet entretien, avec la présentation de l'ensemble des personnages du film.
Merci à Doriane (La Boîte) et à Angeline!
2 Comments:
GENIAL!!!!!
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